Mika (Chant) - PSYKUP : Le retour par PAMALACH - 5998 lectures
Toujours un plaisir de retrouver Mika de PSYKUP pour papoter un peu avant le concert sold out du vendredi 21 Novembre à Paris.


Lors de notre dernière interview avec toi sur Vs, nous évoquions ensemble le dernier (et beau) concert de PYSKUP à Albi dans le Tarn. Plusieurs mois après, te voila de retour avec tes camarades pour un retour sur les planches, ce qui semble ravir tous ceux qui aiment votre groupe. J'imagine que cela doit vous faire très plaisir de voir que vous avez manqué à votre public et qu'il est impatient de vous revoir à nouveau ?
Évidemment, ça nous touche. Il y a un rapport affectif fort entre PSYKUP et ses fans. C'est rare et c'est précieux. Il y avait déjà une putain d'émotion à Toulouse. On était presque dépassé par cette émotion énorme.


Juste pour expliquer à ceux qui ne le savent pas, qu'est ce qui a motivé votre retour sur les planches ?
Le fait que nous sommes tous restés liés humainement, avec les collègues, d'une part. Ju était mon témoin à mon mariage. Nous sommes comme une famille. Brice est comme mon petit frère. Etc, etc… Donc il était normal de se dire que pour les 10 ans de JERKOV, on allait exceptionnellement remettre le couvert. Pour la fête. Et de là, pour nos 20 ans, la raison est que nous avons tous pris du plaisir, moi le premier, à réinterpréter ces morceaux avec la distance des années et de les réintroduire dans cette époque. Le son de PSYKUP sur des morceaux semble étonnement mieux coller à 2014 qu'à 2008. Donc on s'est dit go pour fêter ses 20 ans sur scène un peu partout.


Lorsque tu as décidé de quitter PYSKUP le groupe ne me semblait pas bénéficier de ce statut de groupe culte qu'il possède aujourd'hui. Est ce que tu penses que c'est le manque qui à généré toute cette envie chez le public ?
D'une part oui, c'est sûr. Mais certains groupes arrêtent pendant 6 ans comme nous, et croupissent dans l'anonymat et tout le monde s'en fout. Je crois que le manque a réveillé chez les gens le sentiment de ce que PSYKUP avait pu apporter d'exceptionnel (dans le sens d'être un peu une exception, une particularité) dans le métal français. Donc, avec fierté et peut-être de l'arrogance, je pense que cette envie est générée par le fait que les chansons de PSYKUP sont de sacrées chansons. Et les gens ne les ont manifestement pas oubliées.


Malgré le fait que vous n’ayez pas joué ensemble depuis un moment, on te sent peut être plus à l'aise techniquement sur scène. Est ce que ton expérience dans MOPA et AGORA t'as fait progressé en tant que chanteur ?
Merci. Oui, il est évident que j'ai mis à profit mes expériences dans MOPA ou AGORA. Les tournées m'ont aussi beaucoup appris, sur la nécessité encore plus primordiale d'élever son corps, sa technique, son organe, son mental au niveau où l'ambition de ce qui a été composé doit t'amener. Il y a aussi un lâcher prise qu'il n'y avait pas il y a 6 ans. Ce lâcher prise est souvent ce qui peut te manquer en tant que musicien pour pouvoir donner le meilleur de toi. Le fait qu'il n'y ait plus aucune pression autour de PSYKUP car il n'y a pas de développement de carrière à proprement parler, tout cela aide au final aujourd'hui.


Je vous ai vu à plusieurs moments clé de votre carrière. De tous les concerts que j'ai vu de vous, c'est le concert de Clôture de la tournée "L'ombre et la proie" à Gaillac qui m'a le plus plu et le plus marqué. Sur cette date, outre les tueries musicales habituelles, vous étiez habités d'une connerie encore plus manifeste que d'habitude et aviez vraiment insufflés beaucoup d'humour, de souffle et de décontraction au concert. Quelques uns de mes potes, pas forcément métalleux d'ailleurs, s'étaient par la suite intéressés à ce que vous faisiez parce qu'ils vous trouvaient fun. Est ce que cette
Complètement. A partir du moment où des personnes différentes de moi écoutent ma musique, je trouve ça très positif. Tout ce qui peut nous éloigner du syndrome Bienvenue à Gattaca, où tout le monde se ressemble, est positif. Alice in Chains avaient marqué sur leurs guitares "Don't let friends have friends' haircut" en 1994 sur leur Unplugged...


Toujours par rapport à votre humour, vous colliez souvent à l'actualité en tapant dans les événements du moment (On se souvient des épisodes de Johnny avec la Suisse, Oulbeck et "la possibilité d'une ile"...). Dans quelle mesure vos blagues de scènes étaient en lien avec vos discussions et délires dans le tour bus ?
C'était permanent. Le tour bus de PSYKUP a toujours été le bus d'une colonie de vacances pour adultes. Ça représente pas mal d'inconvénients, dans l'idée que ce n'est pas là que tu te reposes, qu'il faut avoir la personnalité pour encaisser cette pression permanente au niveau de la camaraderie. Mais les avantages sont que tu peux difficilement t'emmerder, et surtout que tu nourris ta tournée, tes shows, de plein de spontanéité, et donc potentiellement de toutes les blagues que nous sortions quotidiennement, en rapport avec l'actualité ou pas.


De tous les concerts que j'ai vu, même pour ceux qui avaient une atmosphère plus sérieuse, vous finissiez toujours par sortir des vannes. Est ce que finalement ce n'est pas une bonne définition de PSYKUP : Une musique très sérieuse interprété par des grands enfants ?
Ça me plait beaucoup. Je milite depuis longtemps sur le fait d'assumer d'être des post adolescents éternels. L'adolescence est le berceau des possibilités, le moment où changer le monde n'est pas une éventualité, mais presque une obligation tant tu peux être soit passionné, soit révolté. La force de tes convictions, de tes amours, est magnifique. Donc, oui, soyons ça.


Quel est d'ailleurs le titre que tu préfères interpréter sur scène ?
"Birdy" je pense. Surtout pour le début. Quand ça pète après le "We Love You All". J'aime sentir vibrer nos voix à deux avec Ju sur l'intro, très grave. J'aime le tempo lent. Il y a aussi "Love is dead" dans ce délire, avec justement une succession de riffs de killer qu'il est bien excitant d'entendre sur scène...


Dès "L'ombre et le proie" tes textes ont pris une tournure plus militante. Tu expliquais à l'époque qu'avoir ses idées sur certains sujets étaient une chose quand les défendre sur scène dans ses textes en est une autre. Est ce que tu te verrais aujourd'hui chanter des textes sans liens évidents avec ce que tu as envie de défendre dans ta vie de tout les jours ?
Oui. J'aime bien l'idée maintenant de pouvoir être autant engagé que dégagé comme dirait Desproges. J'essaie d'être toujours égal dans ce que je dis dans mes textes et dans ce que je fais. C'est en ce sens que je dis souvent que je suis un connard dans mes textes, ça évite aux gens d'être déçu dans la vraie vie, quand j'en suis un, des fois ;-) Je pense qu'à part une ou deux erreurs de jeunesse très très vieilles, nous n'avons jamais fait preuve de mégalomanie ou d'engagement jeuniste avec PSYKUP. Nous ne pétons pas plus haut que notre cul finalement, et je pense que c'est une qualité humaine.


Dans les diverses vidéos qu'il existe du groupe, on s’aperçoit que tu es une personne assez directe. Pourtant, au fur et à mesure des années, tu n'as cessé d'enrichir tes modes d'expression pour en arriver parfois à des motifs assez complexes et alambiqués. Est ce que cet équilibre délicat t'aide dans la création artistique ?
L'interview est une chose. L'écriture artistique en est une autre. Je ne cherche pas à me cacher en itw et à brouiller le message. Dans mon écriture, en revanche, j'aime l'idée que les choses ne soient pas de première lecture, évidentes, et quelque part fermées à toute interprétation. J'aime les paroles qui veulent dire plusieurs choses à la fois, c'est la magie de la langue, de la littérature, de la poésie. Alors j'en use, des fois jusqu'à ce que le message devienne complètement opaque pour les auditeurs. Ce qui m'intéresse plus, ce n'est pas le message mais plutôt l'émotion provoquée par mes mots. Ils deviennent dès lors la propriété des gens qui se les réapproprient pour leur propre histoire.


Aussi paradoxal que cela puisse paraître, je trouve que vous êtes un groupe qui a plusieurs "tubes" dans son répertoire. Est ce que tu es fier que vos chansons les plus réclamées soient aussi les plus étranges ("L'autruche", "Love is dead", "On ne sait jamais"..."), comme un pied de nez aux formats de chansons type 3'50 ?
PSYKUP a toujours été une énigme commerciale même pour moi. Comment une chanson de 14min20 peut devenir le single d'un groupe ?… Nous venons aussi d'une autre génération. Les codes étaient différents, les possibilités plus multiples, le business malgré tout moins calibré… Aujourd'hui un nouveau PSYKUP débutant ne pourrait pas décoller. Pas comme ça. Pas aussi facilement. Donc oui c'est un pied de nez même si j'apprécie un milliard de pop songs qui font 3min50...


Vous avez toujours fait des reprises. Est ce qu'on peut s'attendre à des surprises pour votre show à Paris ?
Des surprises oui. Mais si je commence à en parler, ce ne sera plus une surprise.


PSYKUP semble avoir toujours été lié à sa ville d'origine Toulouse. Dans quelle mesure votre origine géographique a t'elle influée, à ton avis, sur votre musique ?
En tant que "Toulouse", aucune influence. Même si l'on respecte, nous n'avons aucune influence Nougaro, Zebda, Fabulous, etc… En tant que "ville de province", oui sûrement. Ne pas être à Paris nous a permis d'affûter notre esthétique musicale en étant complètement préservé des modes et des courants. J'ai vu tant de groupes de la capitale changer leur fusil d'épaule en fonction du vent et de la hype attitude. Si nous avons été ringards, nous l'avons été de A à Z. Et si nous avons été décomplexés quelque part, nous l'avons été et le sommes restés.


Est ce qu'on peut espérer un nouvel album du groupe un jour prochain ?
A force de rejouer ensemble des vieilleries, on va peut-être jammer sur un nouveau riff un jour. S'il y a 32 riffs au final, ça fera une chanson. S'il y en 1228, ça fera un album. Je sais pas si Vidda vivra assez longtemps jusqu'à ce moment là...


Votre Show à Paris est complet depuis plusieurs semaines. Est ce le soir du concert, cela sera un grand soir (pour reprendre la célèbre maxime) ?
Putain de grand soir oui...


Vous terminiez vos shows par "la fin de merde", il est logique que je termine par une question de merde. Si Psykup avait été un animal, il aurait été quoi ?
Si je ne dis pas une autruche, c'est bizarre. En même temps, l'autruche est un anti-totem chez nous. Un truc à fuir. Je dirai du coup un canard. C'est cool un canard. Ça a pas trop la classe quand ça vole mais c'est toujours là 20 ans après. Et puis ça reste la seule volaille qu'on admire… c'est pas un con de poulet, ou un coq avec les pieds dans la merde… Le canard, on lui donne à bouffer, on l'admire, et on aime être admiré, il y a des putains d'angoissés dans ce groupe. ;-)


Un dernier mot si tu le souhaites.
Save music, eat hipsters.


Auteur
Commentaire
djabtrash
Membre enregistré
Posté le: 02/11/2014 à 15h04 - (1360)
excellent itw :)

..::Ju::..
Membre enregistré
Posté le: 02/11/2014 à 22h04 - (1361)
Superbe interview d'un super groupe !

J'espère que les types vont être eux-même surpris de leur capacité à écrire leurs 1228 riffs en 753 fois moins de temps qu'ils ne le croient ...



pamalach
Membre enregistré
Posté le: 03/11/2014 à 00h28 - (1362)
Ça va être la guerre comme au bon vieux temps...



KevlaR
IP:85.168.17.3
Invité
Posté le: 04/11/2014 à 14h20 - (1363)
Quel plaisir de voir que Psykup renaît de ses cendres, plus profond, plus mature, et libéré de toute pression négative!!


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