DAWOHL est un nom dans la scène du brutal-death hexagonal qu'il faudra suivre avec attention, tant leur premier EP est prometteur. Pour en savoir plus sur la formation, Maxime le chanteur du groupe alsacien a accepté de répondre à quelques questions.

Salut Maxime, et bravo pour cet Ep particulièrement réussi, pour commencer une question bateau, peux-tu présenter le groupe ?
Ave à tous, Merci à toi, pour ton soutien !
Alors DAWOHL est un groupe de brutal death-metal de la région mulhousienne. Le groupe existe depuis 2009 mais je dois avouer que les choses n'ont pas été simples pour réunir un line-up qui convienne, l'idée étant de ne pas faire de concession que ce soit en termes de concept ou de musique. Mais j'ai eu la chance de tomber sur Julien Durtscher (guitare soli) qui a vraiment réussi à comprendre l'esprit que je souhaitais insuffler au groupe et qui est d'ailleurs devenu le principal compositeur de nos titres. Julien Remy (guitare rythmique) nous a rejoints un peu plus tard, étant un ami de longue date et connaissant sa capacité de travail je ne pouvais que lui faire confiance. Ensuite nous avons demandé à Matthieu Merklen de MERCYLESS de nous rejoindre, quelques pépins de santé m'empêchant de pratiquer de cet instrument pendant une période. Nos envies en terme de brutalité nous poussant vers des tempos terribles, trouver un batteur en Alsace est vite devenu mission impossible…

Quelles sont vos influences principales ?

HATE ETERNAL, NILE & ZYKLON sont clairement nos 3 plus grandes influences, leur façon d'appréhender ce qu'est le death-metal est pour chacun assez singulière et nous nous reconnaissons dans chacune de leurs démarches. De façon plus indirecte le lourd passif de nos guitaristes au sein de la scène black-metal peut se ressentir dans certains plans, ce qui me convient d'ailleurs parfaitement.

Quel est le sujet principal que tu souhaites transmettre à travers les textes, qui sont d'ailleurs particulièrement fouillés ?
Il est difficile de résumer cela en un seul sujet, mais je pense que l'essence commune doit être la soumission de l'Homme à une idéologie par divers procédés, tout cela étant resitué au sein d'un univers que l'on pourrait qualifier de dystopique. Le travail d'auteurs tel qu'Orwell ont été déterminant dans le choix de ces procédés (le titre « Verba Imperiosa » traitant directement d'une forme de « Novlangue » par exemple), sachant que l'eugénisme décrit par Aldous Huxley doit être l'une des choses qui m'inspire le plus. Bien sûr je réinterprète cela de façon différente grâce notamment des éléments issus de notre propre réalité, je nourris d'ailleurs une curiosité pour ce qui relève de la propagande qui est loin de se résumer à l'aspect grossier que l'on image bien souvent. Je tiens bien sûr à préciser que nous ne faisons pas l'apologie de tout cela, notre vision est simplement amorale quand je le traite au sein des paroles.
Mais je dois avouer me sentir un peu étriqué au sein du format « paroles » je pense qu'à terme, quand les possibilités se présenteront, tout cela sera complété par d'autres éléments, graphiques ou autres…

Pourquoi le choix du latin dans l'intitulé des titres ?
Le latin possède une force symbolique indéniable, il suffit d'observer les devantures de biens des institutions à travers le monde. A la fois symbole de pouvoir et d'ordre, il sied parfaitement à un univers ou le totalitarisme est omniprésent, perpétuellement à la recherche de symboles auxquels se raccrocher. Bien des empires se sont érigés en héritier de l'empire romain, démontrant de fait la portée symbolique de sa langue mais surtout de son imagerie. Si j'avais eu les capacités je pense que l'ensemble des paroles auraient été écrites en latin.
Les titres renvois chacun à un principe ou mécanisme existant dans l'antiquité romaine, mais ceux-ci sont utilisés de façons métaphoriques. « Damnatio Memoriae » pour donner un exemple renvoi à une condamnation prononcé envers des personnalités que l'on faisait disparaitre de tout document afin de nier leur existence même, transposé à quelque chose de plus contemporain des analogies avec les disparitions forcées, ou même des trucages de documents officiels en URSS sont évidentes, un sujet de choix donc.

Comment vous êtes-vous retrouvés chez Trendkill Records ?
Alors ça s'est fait de façon totalement classique, nous avons démarché de nombreux labels et parmi les réponses positives nous avons fait un choix selon leurs propositions, en l'occurrence Trendkill nous proposait le deal le plus intéressant, le fait qu'il soit français étant un petit plus.

Kevin Foley a abattu un travail énorme sur l'EP, comment s'est-il retrouvé à participer à ce disque ? Vous comptez faire encore appel à lui pour le futur ou prendre un batteur à plein temps ?
La participation de Kevin est un peu le fruit du hasard, un ami commun lui a parlé de nous sachant que nous commencions à rechercher quelqu'un pour enregistrer cette première prod', son agenda étant libre au bon moment et connaissant ses capacités, on ne s'est pas posé la question bien longtemps. Le fait d'avoir un vrai batteur sur l'enregistrement était quelque chose d'important à nos yeux, et cela malgré le fait que les batteries programmées soient excellentes de nos jours, nous ne voulions pas avoir une production « synthétique », bien que puissante, que l'on peut entendre à tous les coins de rue actuellement… Je ne sais absolument pas si nous retravaillerons avec lui dans l'avenir, bien que la collaboration ai été parfaite et la communication au top, nous espérons bien sur pouvoir trouver un membre à plein temps, malgré le défi physique que notre musique lance, mais au-delà de cela, travailler avec des musiciens différents ne pourra qu'apporter plus de richesse à notre musique.

Y'a t'il déjà des nouveaux titres en préparation ou de composés ?
Nous avons commencés à écrire quelques titres de l'album que nous préparons. Nous ne sommes pas extrêmement rapide, chaque membre souffrant de perfectionnisme aigus, néanmoins pour ce que je peux en dire c'est que nous recherchons à créer un tout, bien sûr brutal, mais également d'autant plus nuancé en terme d'ambiance, le format « Full length » offrant l'espace nécessaire pour jouer avec ces éléments.

Vous avez des concerts de prévus bientôt ? Quel serait le groupe avec qui vous rêveriez de jouer ?
Pas de concerts de prévus à court terme malheureusement, malgré des propositions croissantes… Nous peaufinons le set et nous recherchons toujours activement un batteur à plein temps qui nous libèrerait de tous les problèmes logistiques qu'entraineraient le travail avec un batteur session… mais je sens que nous ne tarderons pas à utiliser cette option au final.

Pour ce qui est des groupes avec qui nous aimerions partager une scène, il y a bien sur nos influences principales HATE ETERNAL, NILE & ZYKLON (il faut juste rêver d'une reformation…) complétées par une énorme liste d'autres groupes comme : GORGUTS, ORIGIN, KRISIUN, IMMOLATION, BELPHEGOR (malgré leurs derniers albums merdiques), BLOOD RED THRONE, ARKHON INFAUSTUS, INCANTATION, DEICIDE etc… etc…

Jusqu'où aimerais-tu amener DAWOHL dans le futur ?
Nos ambitions sont avant tout musicales, créer des œuvres qui soit dignes de ce nom, explorer de façon complète ce que nous offre les concepts actuels ainsi que pouvoir développer une identité musicale d'autant plus marquée, c'est certainement notre motivation première.
Nous ne sommes pas spécialement à la recherche de « notoriété », simplement pouvoir parler à un public de passionnés qui vivent réellement leur musique et qui ne sont pas là pour faire simplement les pitres, ce que l'EP à commencer à réussir à faire à vrai dire.

Je te laisse le mot de la fin pour nos lecteurs, qu'aimerais-tu leur dire ?
Je te remercie, ainsi que l'ensemble des lecteurs, de s'intéresser à l'underground death-metal, c'est la marque d'une réelle passion !