IN FLAMES, enfin Anders et Bjorn étaient de passage à Paris pour promouvoir et discuter de leur nouvel album "Siren Charms". Voyons ce qu'ils ont à en dire.

Alors, avant toutes choses, comment ça va ? Tu es content d’être ici à Paris aujourd’hui?
Oui très, en plus je suis là depuis plusieurs jours en vacances donc j'essaie d'en profiter à fond pour une fois, de visiter, me promener dans la ville. Habituellement, on rencontre la presse, on fait quelques interviews, on joue et on décolle pour une autre ville. Cette fois je suis parvenu à joindre l'utile à l'agréable.

Vous sortez votre nouvel album en septembre. Que peut-on en attendre de ce « Siren Charms » ? Est-ce un album typiquement In Flames ?
Un album d'In Flames n'est jamais typique. C'est à chaque fois un petit peu différent mais avec malgré tout notre touche, notre patte. On reconnaît In Flames mais c'est avec chaque fois quelque chose de neuf. Nous avons notre manière de faire de la musique mais j'espère que les fans y trouveront quelque chose de neuf. Honnêtement, cet album représente le groupe tel qu'il est aujourd'hui. Chaque album n'est rien d'autre qu'un instantané du groupe à une certaine époque. Tu peux trouver de la mélodie, de la mélodie, de la mélodie, de la mélodie et encore de la mélodie.

Quelle est la signification de ce tire « Siren Charms » ? Est-ce basé sur l’histoire mythologique des sirènes et de leur chant si attirant ?
Pas vraiment. En fait c'est plutôt une façon de symboliser l'attraction que peut avoir chacun de nous pour le côté obscur. Si on ne fait pas attention, ce côté obscure peut nous avaler tout entier et nous amener très loin. J'ai regardé pas mal de documentaires sur le comportement social, le comportement lié à la drogue ou sur des personnes vraiment au plus mal et c'est assez fascinant de voir comment certaines personnes parviennent à se mettre à ce point dans la merde même en sachant que cela est très mauvais pour eux. Ils ont besoin de remplir un vide en eux mais se tournent vers ce côté obscur. Les sirènes symbolisent ce côté obscur qui nous attirent tous à un moment donné. C'est très attractif mais évidemment très dangereux.

Est-ce que toutes les paroles sont liées par ce thème ?
Non, ce n'est pas un concept album dans le sens classique du terme. Mais tout est de près ou de loin basé sur ce thème évidemment.

Comment s’est passé la composition de l’album ?
On commence toujours à la maison avec Bjorn, par mettre nos idées en place sur un ordinateur, on s'imprègne d'une certaine ambiance puis si on a de la chance, on parvient à sortir quelques riffs, on échange beaucoup, comme un puzzle ou un tetris. On essaie de faire coïncider tous ces petits morceaux ensemble. Parfois ça ne colle pas, parfois ça colle et quand ça colle, ça colle parfaitement. Ensuite, on est allé au studio. J'y suis allé sans avoir rien du tout avec moi, je voulais me mettre dans un état de stress poussé pour voir ce dont je suis capable en tant que songwritter. Au final, le résultat est très bon et je suis très content du résultat et de la manière dont cela s'est passé. Mais pour moi, être au Hansa Studio c'était incroyable. C'est vraiment un studio classique avec une telle histoire. C'est une super expérience et je crois franchement que, quelque part, l'atmosphère du studio se retrouve sur l'album. Ce n'est pas vraiment intentionnel mais ça s'est passé. C'est quelque chose « d'allemand », je ne sais pas si ce sera bon ou mauvais pour vous mais c'est comme ça (rires).

Ca tombe bien parce que cette question porte justement sur le studio. Comment et quand vous êtes vous décidé à enregistrer cet album dans ce studio ?
Nous avons de bons producteurs en Suède, d'excellents techniciens, d'excellents professionnels. En tant que groupe, nous avons toujours suivis notre propre voir, nos propres règles. En se rendant dans l'un de ses studios, nous serions entré dans un moule avec tel genre de son, telle genre d'ambiance, on nous aurait comparé à tous ces autres groupe mais pour cet album nous voulions quelque chose de différent. Pourquoi donc ne pas aller au Hansa ? Personne ne peut se comparer à David Bowie, à U2. Nous avons booké le studio. Une année avant d'y entrer, j'étais allé dans ce studio et j'avais été happé par son ambiance avec tout les grands albums quoi y avaient été enregistré. Je voulais faire partie de cette légende. Pas pour me comparer aux autres artistes qui y sont passés ou pour y trouver de l'inspiration. Juste pour pouvoir me dire que j'ai enregistré là, une sorte d'accomplissement. Je suis allé là, j'ai enregistré là. Killing Joke, U2, Iggy Pop, REM, Depeche Mode, In Flames. C'est putain de cool. Quitte à sortir de son quotidien, quitte à partir avec In Flames, autant que ce soit dans un endroit comme celui-là. J'ai toujours été un énorme fan de Depeche Mode et maintenant j'ai eu l'opportunité d'enregistré ma musique dans le même endroit qu'eux. C'est quelque chose d'énorme. Bien sur nous ne sonnons pas comme Depeche Mode et nous ne voulons pas sonner comme eux, c'est un genre différent mais quoi qu'il en soit ce fut un choix conscient et très important pour nous. En tout cas pour moi, ce studio eu une grosse influence. Rien que le fait d'être à Berlin m'a influencé. Beaucoup plus que n'importe qui d'autres dans le groupe. Pour tout le monde le Hansa a amené un petit truc en plus mais pour moi, c'était vraiment spécial.

Je trouve que sur cet album, on trouve beaucoup plus de vocaux clairs que sur n’importe quel autre de vos albums. Es-tu de plus en plus confiant dans ta voix pour chanter de cette façon de plus en plus souvent ? Et pourrais-tu enregistrer un album sans aucun vocaux metal ?
Non, ça n'arrivera pas parce que notre musique exige cette diversité vocale et nous ne voulons pas changer ça mais évidemment ma voix change. Ma voix est mon instrument et moi non plus je n'ai pas envie de faire et refaire encore et toujours la même chose. Crier tout le temps, je sais faire, je l'ai déjà fait, j'ai envie d'évoluer, de progresser dans mon chant. Je le ferai certainement encore, mais cet album avait besoin d'un chant différent. Les paroles, le thème exigeait autre chose. La musique est comme un tableau, tu as besoin de différentes couleurs, de différentes tonalités. J'aime les parties agressives, j'aime chanter de cette façon, surtout en live où tu peux vraiment te lâcher et expulser toute ton agressivité mais en studio c'est différent et je ne le sentais pas, je voulais faire autre chose. Mais évidemment j'ai de plus en plus confiance en ma voix. Tout part toujours de la musique de toute façon, c'est la musique qui détermine ma façon de chanter ou de placer ma voix. En tant que chanteur j'adore autant créer des morceaux que les jouer sur scène. Composer c'est une lutte contre soi-même, contre son égo aussi. Tu dois tout créer à partir de rien et découvrir ce dont tu es capable. Mais d'un autre côté, la réaction des fans, cette immédiateté lorsque tu es sur scène c'est difficilement explicable pour quelqu'un qui n'a jamais vécu ça. C'est inexplicable et tellement intense. Mais l'écriture et le concert sont les deux faces d'une même pièce.

Sur un morceau, on note la participation d’une chanteuse classique. Qui est-elle et comment s’est-elle retrouvée là ?
Elle s'appelle Emilia Feldt, c'est une soprano suédoise très talentueuse. Quand nous avons écrit le morceau, je me suis rendu compte qu'il manquait quelque chose dans les chœurs et le refrain. Cette chanson est un peu la « chanson d'amour » de l'album et je trouvais que c'était une bonne idée de coupler sa voix avec ma voix plus profonde et masculine. C'est une chose inattendue en plus sur l'album.

Ce disque possède un gros feeling rock avec beaucoup de mélodies, de parties catchy, était-ce votre volonté dès le départ ?
La musique est toujours une question de feeling, ça vient comme ça vient. On ne s'assoit pas en se disant « Hé mettons une partie mélodique ici. » Mais quoi qu'il en soi In Flames a toujours été un groupe avec beaucoup de mélodies, aujourd'hui on pousse peut-être un peu plus cette couleur-là dans notre musique. Je pense qu'un morceau comme « Eyes Wide Open » est un vrai morceau de rock. Quelqu'un d'extérieur au monde du metal qui entend cette chanson va se faire une idée précise sur ce qu'est In Flames, ensuite s'il écoute ce que nous faisions avant il va se rendre compte que c'est autre chose mais avec toujours de la mélodie ici et là.

En amont de la sortie de l’album, vous avez sorti « Through Oblivion ». Vous avez déjà des retours par rapport à ce morceau et est-ce le groupe qui a décidé de mettre ce morceau-là en avant ?
C'est le label qui a décidé. Pour la première fois, on leur a laissé le choix. On est très content de leur travail et de cet album donc on leur a laissé carte blanche. Nous, on a beaucoup travaillé pour composer et enregistrer maintenant c'est à vous de jouer. C'est la meilleure façon de faire je crois. La musique est importante pour nous mais quand c'est terminé, c'est terminé, c'est au label de jouer.

Allez-vous tourner pour défendre ce disque sur scène ?
Oui, à partir d'octobre on commence à tourner et on ne va pas rentrer chez nous avant un petit moment. En octobre, nous serons en France pour quatre shows ce qui est bien car habituellement, on ne joue qu'à Paris et basta, cette fois, on va se balader un peu et c'est tant mieux, on va pouvoir mieux connaître le pays, les fans, la nourriture, les villes c'est toujours intéressant. On ne sait pas encore vraiment ce que l'on va jouer, on travaille sur plusieurs setlists, on va bien sûr jouer nos classiques, des anciens morceaux mais aussi bien évidemment, incorporer plusieurs nouveaux titres. On travaille pour ne pas faire un set trop long ou trop court, on verra bien. On essaie de contenter les fans et nous-mêmes, ce n'est jamais facile.

Est-ce que sur ce disque, on va retrouver Jesterhead ?
Oh oui, il sera là, caché quelque part. Définitivement. Il est toujours là.

Est-ce que vous avez des nouvelles de Jesper ?
Je pense qu'il doit faire des trucs avec Resistance…

OK… bon ben la dernière question est pour toi, tu peux ajouter ce que tu veux pour terminer.
Ho merci. Merci de prêter attention à ce qu'on fait. Merci.