Pouvez-vous présenter le groupe? Comment le groupe s’est il formé ?
Jonas: Nous sommes 4 mecs venants de différents endroits de Suède qui avons atterris à Stockholm pour une raison ou une autre (études, boulot, famille). Johnny le batteur et moi nous somme rencontrés fortuitement une nuit de 2008, il m'a confondu avec un des membres d'un groupe de post rock suédois. Il aimait le t-shirt que je portais à ce moment là et nous avons commencés à discuter. Nous avons découverts que nous partagions une passion pour la même musique et ce genre de choses. Nous avions eu des groupes dans nos villes natales (Grizzlytwister pour moi et Seven Nautical Miles pour lui) et nous voulions monter un projet à Stockholm. J'ai connu notre bassiste Lazy par un ami and je savais qu'il jouait dans différents « projets metals ». Je lui ai demandé s'il était partant pour essayer quelque chose de différent ce pourquoi il est toujours partant. Il connaissait Patrick avec qui il avait joué quelques années plus tôt. Il savait qu'il aimait les musiques lourdes et extrêmes et lui a demander de se joindre au projet. Donc voila, 4 gars qui ne se connaissent pas vraiment joue une musique qu'ils n'avaient jamais jouée avant. Qu'est ce qui aurait pu aller de travers ? Nous voulions jouer un genre de noise/d-beat/punk, la rencontre de Converge, Breach, Cursed et Discharge. Mais les choses ne sont pas vraiment allées dans cette direction…

Comment s’est passé la composition de l’album?
Patrik: Plusieurs morceaux étaient finis avant même que nous ne pensions sortir un album. Donc, elles n'étaient écrites pour rien en particulier si ce n'est pour nous. Nous avons des manières différentes de composer qui dépendent des circonstances mais la plupart du temps ça commence par un idée que je trouve. Ca peut être une ligne de basse ou un riff de guitare, un pattern de batterie ou juste une structure musicale que je veux essayer. Je propose ça aux autres gars et si ça leur parle on travaille sur cette base sinon, on la balance à la poubelle. L'enregistrement fut plutôt ascétique, nous avons placé le matériel d'enregistrement dans une pièce et nous avons joués sans matériel extravagant, pas même une salle de contrôle (de toute façon elles sont très surfaites). Nous avons vraiment aimé cette façon de faire très simple, très simple. Une façon de faire très DIY si tu veux.

Qui a produit le disque et pourquoi ce choix de producteur?
Patrik: Magnus Bjork, un vieil ami de Jonas issu du 026-kult (la ville de Gävle en Suède). Pour être honnête, je ne sais pas s'il s'agit d'un vrai choix, Magnus aime le hardcore et le black metal, nous aimons le hardcore et le black metal. Et, bien sur, il est un très bon producteur. Nous lui avons simplement demandé et il a accepté. Il semblait vraiment intéressé et excité par ce que nous proposions, ce qui est très important pour nous. On peut dire que c'était une décision naturelle, qui coulait de source.

Quel est le message derrière les paroles, qu’est ce qui vous inspire lors de l’écriture?
Jonas: Les inspirations sont pour la plupart en rapports avec différents thèmes occultes connecté à une doctrine gnostique/chaos-gnostique vues au travers de ''spectacles'' sociologiques et socio-psychologique. « I, Guilt Bearer » est un album essentiellement basé sur la différence ou la friction entre la nature humaine et la culture humaine. Avec tout ce que cela engendre. Il n'est pas question de de dire a qui que ce soit comment ''penser'' ou même « voir » les choses, il est plus question de mettre en lumière la comédie des comportements humains connecté avec ce phénomène. Il n'ya pas de bonnes ou de mauvaises manières dans la façon de vivre ou de se conduire dans notre vie. J'ai parfois le sentiment que ce qui est irréel, faux ou invisible décris mieux le réel que la réalité elle-même. La musique et l'art de THIS GIFT IS A CURSE est en partie créée pour défier l'individu sur l'expérience, la notion de ce que nous percevons comme ombres et lumières, vrai et faux, vérité et mensonges,…

Qu’avez vous à l’esprit quand vous écrivez et composez car “I, The Guilt Bearer” semble si apocalyptique, sombre et sans espoir?
Jonas: Ça vient de mon travail, de ma vie, de mon mode physique et métaphysique. Je travaille au Département Suédois de Criminalité Psychiatrique et j'étudie la science comportementale à l'université. C'est vraiment une forme de thérapie pour moi. Plutôt un « exorcisme mental ». Une façon de comprendre comment le monde fonctionne par moments et surtout comment nous, humains, agissons. Je ne vois pas vraiment les lyrics comment étant Apocalyptique, sombre et sans espoir mais plutôt « libérateurs » et conforment à la réalité telle que je la perçois.

Etes vous satisfaits, fiers de la façon dont sonne l’album et dont il est perçu par ceux qui l’écoutent?
Patrik: Nous sommes tous des perfectionnistes…ceci étant dit, oui en tant que groupe nous somme très satisfait de l'album. Je ne sais pas vraiment ce que signifie vraiment la fierté mais je vois l'album comme un accomplissement et je dois dire que la plupart des réactions sont au delà de nos espérances.

Votre musique est un mix de black metal, (post) hardcore, sludge et autres musique lourdes. Comment parvenez-vous à créer une musique aussi personnelle avec toutes ces influences ?
Jonas: Je ne sais pas. Ou plutôt, nous ne savons pas. Nous utilisons et mélangeons les choses que nous aimons. Nous possédons tous un background musical différent mais malgré ça nous avons des choses qui, musicalement, nous connectent les uns aux autres comme Breach, Amenra, beaucoup de black metal, Genesis et pas mal de punk ou d-beat suédois. Nous interprétons et jouons ça de la seule manière que nous connaissons.

Depuis quelques années, de plus en plus de groupes mixent hardcore et black metal. Pensez vous que ces deux styles étaient fait pour se rencontrer ?
Jonas: Aucun de nous n'a vraiment de réponse à ça…la musique et l'art essaient toujours de trouver de vieilles nouvelle voies, des nouvelles « old ways ».

Ecoutez vous principalement ce genre de musique?
Jonas: Oui, bien sur. Je viens du milieu hardcore/punk/indie. Johnny vient du milieu black metal et a fini dans le monde du shoegaze. Lazy (basse) et Pacman (guitare) viennent de la scène thrash/death metal. Aujourd'hui nous écoutons tout des tas de choses différentes dont nous tirons notre inspiration.

Ici en France nous avons tout un tas de groupe sévissant dans la même sphère (Nesseria, Kickback, Plebeian Grandstand, Celeste,…) Vous connaissez ces groupes ?
Jonas: En fait j'ai tourné avec Nesseria en France quand je jouais dans Grizzlytwister en 2006. Ce sont des mecs cools et qui ont fait leur route depuis. Nous avons joué plusieurs shows avec Celste il y'a quelque années et c'est vraiment un groupe incroyable avec un son de plus en plus « révolutionnaire », nous sommes tous fan de la façon dont ils composent leur musique. La France possède beaucoup de groupes que nous aimons beaucoup comme Year Of No Light, Deathspell Omega, Alcest, Blut Aus Nord et The Rodeo Idiot Engine avec qui nous avons joués sur la dernière tournée.

Stockholm possède une grande histoire dans le metal et les musiques extrêmes, comment est-ce là-bas aujourd’hui ? Est-ce plus simple de booker des shows là-bas qu’ailleurs ?
Lazy: Il y'a eu un tas de bons groupes sorti d'ici dans le passé. Il y'a toujours une grosse scène ici mais des nouveaux grand groupes ? De moint point de vue il n'y en a pas vraiment sauf peut-être No Omega, le meilleur groupe « sleaze straight-edge » de Stockholm. Ce n'est pas vraiment plus simple de donner des concerts ici, la scène musicale est plutôt rude pour les plus petits groupes. Les groupes de metal doivent parfois payer pour jouer dans des bars mais au niveau de la scène hardcore ou punk c'est plus simple car certains organisateur comme Stockholm Straight Edge montent des dates pour eux et sans aucun intérêt commercial. Pour eux, tout ça est fait pour l'amour de la musique, de la scène et du mouvement. Ils nous ont organisés de nombreux concerts et nous ne les remercierons jamais assez pour ça. Si tu as les bonnes connections tu peux pratiquement jouer dans n'importe quel endroit mais généralement les gens ne se déplacent pas trop, ils préfèrent rester assis chez eux à trainer sur YouTube.

L’artwork de l’album est vraiment magnifique, sombre, occulte et très puissant. Qui en a eu l’idée et comment l’avez vous réalisé?
Jonas: Merci, je suis très fier et à la fois surpris que pas mal de gens l'apprécient. L'idée, ou l'image, m'est apparue pratiquement un an avant la fin de l'album. Je ne savais pas comment mettre en pratique cette idée, comme la réaliser, si je devais la dessiner ou autre chose. Puis, j'ai eu l'idée d'une espèce de montage photographique. J'ai reçu l'aide de F. Jonas: Merci, je suis très fier et à la fois surpris que pas mal de gens l'apprécient. L'idée, ou l'image, m'est apparue pratiquement un an avant la fin de l'album. Je ne savais pas comment mettre en pratique cette idée, comme la réaliser, si je devais la dessiner ou autre chose. Puis, j'ai eu l'idée d'une espèce de montage photographique. J'ai reçu l'aide de F. Lindblå qui a fait le pochette du CD/EP et l'habillage sonore de l'album. Ensemble nous sommes parvenus à concrétisé l'idé de départ après une heure de shoot photographique dans la foret autour de Stockholm. Il a fallu 300 photos, du sang, de la boue, du goudron et de vieux livres tordus et déchiré. Finalement, l'image que j'avais en tête s'est concrétisée.qui a fait le pochette du CD/EP et l'habillage sonore de l'album. Ensemble nous sommes parvenus à concrétisé l'idé de départ après une heure de shoot photographique dans la foret autour de Stockholm. Il a fallu 300 photos, du sang, de la boue, du goudron et de vieux books tordus et déchiré. Finalement, l'image que j'avais en tête s'est concrétisée.

Pendant longtemps, votre musique n’était accessible qu’en LP. Pourquoi autant de temps avant une sortie CD?
Jonas: C'est simple, nous nous foutons complètement du format CD. Nous aimons le vinyle et les formats numériques.

Donc vous considérez que le format vinyle est le meilleur pour écouter votre musique?
Jonas: Oui. La notre et toutes les autres musiques aussi d'ailleurs.

Comment recréez vous la musique et les atmosphères de l’album sur scène
Jonas: Enregistrer et jouer sont deux formes d'arts différentes. Nous apprécions les spécificités de chacune et nous espérons que le public verra et ressentira le même feeling artistique qui coule dans les deux formes.

Comment voyez-vous le futur du groupe?
Jonas: Là, nous sommes en train d'écrire et de dessiner les grandes lignes thématiques de ce qui sera notre prochain album. Nous aimerions commencer l'enregistrement cet été ou au début de l'automne.

Un dernier mot?
Tous: Merci pour tout. Nous recevons beaucoup de mails, de messages et de commandes de merch venant de France. C'est important pour nous que notre musique et notre art soit appréciez chez vous. On aimerait vraiment venir jouer et tourner en France, c'est tout en haut de notre « to do list » en tout cas. Merci.