Dirk Verbeuren - SOILWORK par VSGREG - 4539 lectures
Alors que Nuclear Blast a envoyé Speed Strid et Ola Flink assurer la promotion de leur album en Europe, nous avons choisi d'en savoir plus par l'intermédiaire de notre vieux complice Dirk Verbeuren qui vous raconte tout sur “The Living Infinite” .... mais évoque aussi ses projets, Scarve et Gojira !



Alors mon cher Dirk, commençons par le commencement "Comment ça va ?"

Ca va très bien mon cher Greg, merci ! J’espère que toi aussi ?


Yep ça va, on est ici pour parler du nouveau Soilwork, mais commençons par faire le point sur les différents projets musicaux dans lesquels tu as été impliqués ces derniers temps. Peux-tu nous dire ce que tu as fait ou enregistré ces derniers temps ?

J’ai fait pas mal de masterclass de batterie pour Meinl et Tama, notamment deux tournées en Chine. C’est drôle, il a fallu que j’aille de l’autre coté du monde pour croiser mes potes de Mörglbl ! Comme d’hab avec Christophe Godin & co., les fous rires étaient de mise. J’ai aussi tourné en Allemagne, France, Pologne et Hollande. C’est vraiment autre chose d’être tout seul sur scène, je stressais pas mal au début mais maintenant ça m’éclate. D’ailleurs, mon premier master aux Etats-Unis est la semaine prochaine avec Derek Roddy et Gus Rios de Malevolent Creation.
Pour ce qui est des enregistrements, j’ai bossé entre autres avec Devin Townsend, Jeff Loomis, Naglfar, The Project Hate MCMXCIX, Malevolence et Powermad. Mon studio tourne bien, c’est cool. Et Phaze I avec David et Franck de Lyzanxia a un nouvel album qui sera dans les bacs bientôt. Qu’est-ce que je dis moi, les bacs… Rhôôô le vieux, faut se réveiller ! (rires)


Un petit mot sur Bent Sea et sur la possible suite qu'il y aura à ce premier EP ? Tu as progressé à la guitare ?

Haha, est-ce que « jouer un peu moins comme une merde » compte pour du progrès ? (rires)
Les nouveaux morceaux sont un tantinet plus complexes à la guitare mais bon, c’est pas du Malmsteen évidemment. Tiens, du grind néoclassique, v’là une idée !
Bref, j’ai une quinzaine de morceaux de prêt. Shane Embury vient finir ses parties de basse dans deux semaines. Il devrait y avoir un split avec le groupe suédois Usurpress et pour le reste, on verra bien ce qui se présente. Je peux toujours faire une sortie digitale comme pour le premier EP – qui vient d’ailleurs de sortir en cassette chez Tankcrimes. Si c’est pas du retour aux sources ça !


Passons aux choses sérieuses et à Soilwork. "The Panic Broadcast" a maintenant plus de deux ans et demi, quel regard as-tu sur ce disque aujourd'hui ?

Hé ho, Bent Sea c’est sérieux aussi, non mais ! (rires)
J’en suis toujours très content de "The Panic Broadcast". Il y pas mal de morceaux qu’on risque de garder dans notre setlist : "Late For The Kill", "Let This River Flow", "Two Lives". J’aime qu’il y ait des titres atypiques, notamment les compos de Sylvain. Et la prod’ déchire vraiment bien. Au final il n’y a que "The Thrill" que j’aime pas trop, le refrain est trop sirupeux à mon gout, ce que j’ai dit dès le départ. D’ailleurs, c’est à cause de ma réaction à "The Thrill" que "Late For The Kill" a vu le jour, j’appellerais ça l’exemple type d’une critique constructive !


Photo © Hannah Verbeuren Photography



Ça devient une habitude chez Soilwork d'avoir des changements de guitariste entre 2 albums. Comment le re-départ de Peter Wichers a t-il été vécu ? Avez-vous été surpris ? Déçu ? Comment avez-vous fait face à cela ?

C’était pas facile mais on l’a un peu vu venir. Il y avait une super entente en studio. Une fois sur la route par contre, Peter était comme un poisson hors de l’eau. Etre en tournée pendant 2-3 mois de suite c’est un sacrifice, et il n’était clairement plus en paix avec ça. Le hic, c’est que Soilwork a vraiment besoin de tourner pour pouvoir continuer au niveau où on est. Donc, pas de choix, il fallait qu’on continue sans Peter.
J’étais très sceptique au début, mais on avait un paquet de festivals déjà bookés. On a appelé David qui avait tourné avec nous en 2006 et 2008, et ça l’a fait grave ! Ces festoches avec lui, c’étaient parmi nos tout meilleurs concerts, notamment Graspop, Roskilde et Hove. Ca nous a redonné la foi.


N'es-tu pas fatigué de ces changements des line-ups fréquents et du sentiment de devoir reconstruire le groupe en permanence ? N'est-il pas agaçant de devoir à chaque fois prouver que les départs sont des évènements surmontables pour le groupe ?

Oui, ça fait chier. Mais c’est la vie ! Tant que le désir de faire vivre Soilwork est là, on continuera. Au final, c’est la musique qui compte. Quand Peter est revenu, ça a fait moins d’effet qu’on se l’était imaginé ; "The Panic Broadcast" a bien marché mais c’était pas non plus la folie. Et quand on a décidé de continuer sans lui, même le label nous a trop rien dit. Ils nous ont fait confiance. De toute façon, tu sais, on écrit ce qui nous plait. Quoi qu’on fasse, les sceptiques seront sceptiques ! Au final, on se fie qu’à nous-mêmes.


On a un peu l'impression que les derniers guitaristes recrutés (autant Sylvain que David Andersson) l'ont été autant pour l'aspect humain (tu connaissais très bien Sylvain et il en était de même entre Speed et David) que pour leur qualité de musiciens et de compositeurs. Est-ce que j'ai raison dans mon raisonnement ?

Raisonnablement, oui ! Savoir s’entendre est quand-même essentiel quand on passe deux mois ensemble dans un étroit tube en métal qui pue la sueur. Au fil du temps il y a une dynamique de groupe qui se met en place et les p’tit nouveaux doivent essayer de se fondre là-dedans. Ce que Sylvain et David font très bien d’ailleurs. Il y a parfois des conflits bien sûr, mais franchement, Soilwork est un groupe cool au niveau humain.



Passons à "The Living Infinite", comme si le challenge d'écrire un nouvel album sans Peter Wichers n'était pas suffisant, vous avez eu cette idée de sortir un double album... Pourquoi ?

Speed avait ça en tête depuis un moment. Il nous en a parlé il y a deux ans lors des festivals d’été. L’idée a germé et on s’est dit que ce serait vraiment marrant de tenter le coup. Il n’y a pas des tonnes de doubles albums qui sortent ces jours-ci, et relever ce challenge était une façon de nous booster. C’était inspirant d’avoir ce concept océanique pour nous guider et donner à l’ensemble un sens plus profond que « encore un album 10 titres ».
Concrètement c’était un projet assez énorme, surtout qu’on avait à peu près autant de temps en studio que pour un CD simple. Pour ma part, j’ai enregistré 26 morceaux en huit jours, même pas le temps de boire un café !


En 2010, tu me disais que Soilwork voulait proposer quelque chose de plus aventureux et créatif avec "The Panic Broadcast"... vas-tu me répéter la même chose pour ce nouvel opus ?

Je vois ce que tu veux dire, Greg, les éternels discours à la « notre nouvel album est tellement plus abouti que tous les précédents réunis »... Tel que je le perçois, "The Living Infinite" contient des ingrédients de tous nos autres disques, en plus de trucs qu’on a jamais fait avant, des morceaux comme "Owls Predict, Oracles Stand Guard" ou "Leech" par exemple. On a essayé de construire quelque chose de non linéaire et d’intéressant. Est-ce qu’on a réussi ? Chacun se fera sa propre opinion, perso j’en suis très content !


Sur "The Panic Broadcast", tu m'avais dit que Sylvain avait composé 4 titres. Comment le travail de composition s'est-il partagé sur cet opus sans Peter ?

Björn en a écrit une dizaine, et pareil pour David, sachant qu’ils ont collaboré sur quelques-uns de ces titres. Sylvain a écrit quatre morceaux, Sven deux, et moi un. J’ai passé pas mal de temps à fignoler toutes les structures, puis on a répété pendant une semaine histoire de soigner les détails. Chacun a contribué des idées et des arrangements, et Flink et David ont même écrit des paroles.
Des vingt-sept morceaux qu’on avait en tout, deux sont passés à la trappe. Le choix de la tracklist a été guidé par une ambiance mélancolique présente dans bon nombre de compos, un peu comme sur nos premiers albums.


De nombreux fans de metal extrême juge que Soilwork sonne trop comme du pop-melodeath guimauve depuis trop longtemps, cet album va-t-il leur prouver le contraire ?
Cher fan de metal extrême pour qui "Late For The Kill", "The Pittsburgh Syndrome" ou "Blind Eye Halo" sonne guimauve, s’il te plaît, invites-moi dans ton univers que je puisse enfin passer à Taratata ! Sérieusement, le metal extrême c’est vaste, chacun s’en fait sa propre définition et pour certains, Soilwork n’en fait pas partie. Et ça ne me dérange pas le moins du monde. L’identité propre de Soilwork est née avec "A Predator’s Portrait" et "Natural Born Chaos", et dix ans plus tard, on n’a rien à prouver. On joue la musique qu’on aime et c’est tout.


Faut-il considérer ce disque comme un ensemble ou comme 2 disques séparés ?

Je dirais comme un ensemble parce qu’il a été conçu comme tel. Le plus grand challenge était de faire en sorte qu’il ne devienne pas redondant à l’écoute au bout de 12-13 titres. On a construit la tracklist afin qu’il y ait assez de dynamisme et de surprises pour que ça ne devienne pas chiant. Au pire, pour le gars au fond qui achète encore des CD, ça fera un sous-verre pour toi ET ta copine ! (rires)




Comment avez-vous sélectionné les titres qui figureront sur le premier CD et ceux qui sont sur le 2ème ?

Le premier est un tantinet plus direct, avec des titres catchy et typiquement Soilwork comme "This Momentary Bliss", "Spectrum Of Eternity", "Tongue" et "The Windswept Mercy". Cela dit il y a aussi des trucs atypiques comme "Memories Confined" et "Realm Of The Wasted". Le deuxième disque est mon préféré, il y a un peu plus de choses inattendues.
Dans l’ensemble ça reste équilibré je trouve. Il faut probablement du temps pour digérer tout ça, il y a un paquet de zik quand-même.


D'un point de vue personnel, quelles sont les 3 compos que tu aimes le plus sur ce double CD ? Quels sont les 3 que tu aimes le plus jouer ?

J’adore "Long Live The Misanthrope" et ses mille-et-un riffs de malade, l’instrumental "Loyal Shadow" qui a un sens particulier pour moi, "Vesta"… Et aussi le dernier titre "Owls Predict, Oracles Stand Guard" qui est assez différent de ce qu’on a pu faire dans le passé, avec un côté lancinant qui me rappelle Mayhem ou Gojira.
Ceux que j’aime le plus jouer ? Je te dirai ça après notre première tournée marathon.


Il doit déjà être compliqué pour Soilwork d'intégrer des titres d'un nouvel opus à votre setlist, comment allez-vous faire avec 20 nouveaux titres ?

Pour commencer, certains vieux papys qu’on joue depuis une éternité vont passer au four, et on va en ressortir d’autres bien cuits à la place. On compte bosser 7-8 extraits de "The Living Infinite" et puis on verra ce qui passe sur scène et non. C’est vrai qu’on a bien trop d’albums pour faire un setlist ! Il y aura toujours des mécontents, même parmi les membres du groupe. Ce serait cool d’avoir deux ou trois listes en rotation…


Photo © Hannah Verbeuren Photography


Vous avez peu tourné en soutien de "The Panic Broadcast", qu'en sera-t-il pour "The Living Infinite" ?

La connerie de tourner trop peu, on ne va certainement pas la répéter. On a un paquet de dates de prévu dès mars, d’abord sept semaines aux Etats-Unis et Canada avec Jeff Loomis et Blackguard, ensuite les festoches d’été, suivis d’escales en Europe, Asie, Amérique du Sud et Australie. Si tout va bien, on retournera aux US et en Europe en 2014. Avec Sylvain on a poussé pour qu’il y ait plus de dates dans l’hexagone, on croise les doigts.


Changeons de sujet, tu vis toujours aux Etats-Unis, n'as-tu pas le mal du pays et de la France ?

Non, je me sens vraiment bien ici ! Je serai toujours proche de la France et de la Belgique, mais au fil des voyages j’ai appris à m’adapter. En gros, je me considère « citoyen du monde ». Mes potes me manquent par contre, tout comme la bouffe...
Heureusement la gastronomie américaine ne se limite pas au fast food, loin de là. Ce que je préfère ici, c’est le climat. C’est facile d’être de bonne humeur quand il fait beau.



Gardes-tu encore un œil sur la scène metal française ?

Je suivrais la scène de plus près si j’avais plus de temps. Et il y a trop peu de nouveautés qui me passionnent. La première raison causant surement la deuxième ; c’est donc pas pour dire que la qualité n’est pas au rendez-vous dans le metal contemporain, mais plutôt que mon cerveau est saturé.
Très content en tout cas de voir les Blockheads chez Relapse. Sinon, en albums français, j’écoute toujours ceux avec lesquels j’ai grandi : "Sublime Dementia", "Enjoy The Violence", "The Cube", "Abject Offerings", et du bon vieux Mortuary. Et aussi Gojira bien sûr.
Récemment je suis allé les voir jouer avec Devin Townsend, monstrueux ! Avec Sylvain, on a trainé avec les Loudblast lors de la Barge To Hell. C’était vraiment cool de se retrouver et de les voir déchirer sur scène... Et déchirés en backstage ! Haha !


Suis-tu l'évolution et les projets de tes anciens camarades de jeu de Scarve comme Guillaume Bideau, Alain Germonville, Patrick Martin, Loïc Colin ... ou encore Pierrick ?

Je suis un peu ce que fait Mnemic par le biais de Guillaume et Mircea. Patrick, Loïc et moi sommes en contact régulièrement, d’ailleurs avec Loïc on forme en ce moment la section rythmique pour un groupe de metal américain, Solium Fatalis. On se parle de temps en temps avec Pierrick, et avec Fred, le premier chanteur de Scarve.


La traditionnelle question sur Scarve, où en êtes-vous ?

Pas beaucoup plus loin qu’il y a deux ans, à cause de nos plannings remplis à craquer. Et puis c’est pas évident de composer à distance quand on a l’habitude de faire ça en répète. On compte se réunir un de ces quatre pour bosser « a l’ancienne ». Cela dit, il y a tout de même des trucs sur le feu, donc je suis confiant qu’il y aura de bonnes nouvelles pour les fans de Scarve bientôt.


Quand tu vois la carrière et la réussite de Gojira, ne penses-tu pas que Scarve aurait pu avoir un destin similaire ?

Gojira c’est une vraie machine de scène depuis le début. Je me rappelle quand Patrick s’était pris la méga-baffe en les voyant jouer quand ils s’appellaient encore Godzilla. Quelques mois plus tard on jouait sur la même affiche à Strasbourg et v’là la mandale ! Pour moi, ils méritent leur carrière internationale à 200%.
Avec Scarve, on avait souvent du mal - à mon avis, du moins - à faire passer le coté technique de notre musique en live. A part ça, c’est clair qu’il y avait des tensions personnelles mais bon, c’est le cas chez plein de groupes. J’ai mis toute ma passion dans Scarve pendant presque quinze ans et je n’en regrette pas un instant. On a quand même eu la chance de faire des super trucs, y a pas de quoi avoir honte… Sauf de certaines vieilles photos promo peut-être, haha ! (rires)


Quels sont les groupes que tu as en playlist sur ton lecteur mp3 en ce moment ?

Les derniers Squarepusher, Nile, Napalm Death, et les albums de Midnight – un groupe excellent de Cleveland dont le "Lust, Filth & Sleaze" est l’hymne parfait pour la Saint Valentin, comme me le faisait remarquer ma femme. C’est à peu près tout en ce moment. J’écoute pas assez de zik, mais je compte me rattraper quand on sera sur la route.


UN dernier mot pour nos lecteurs ?

Merci de votre soutien ! Ecoutez "The Living Infinite" !!!
Auteur
Commentaire
webswordmaster
Membre enregistré
Posté le: 21/03/2013 à 19h59 - (535)
Super étrange qu'il n'aime pas The Thrill qui est mon morceau préféré avec justement... Late For The Kill !
Ce sont deux morceaux ultra groovy parmi ce que Soilwork a fait de mieux.

En tout cas sans aucun doute le batteur de métal actuel que je préfère et un des groupes les plus créatifs !
Vivement le retour en France !



christ
Membre enregistré
Posté le: 22/03/2013 à 09h11 - (536)
C'est clair, comment ça aurait fait plaisir de les voir au Hellfest..au pire une 2ème p'tite tournée Masterclass, histoire d'avoir un rattrapage pour les gens comme moi qui ont loupé la 1ère ?!
Ou avec Jeff Loomis chui preneur aussi !!



christ
Membre enregistré
Posté le: 22/03/2013 à 09h12 - (537)
Il avait un DVD de batterie qu'il devait faire aussi, pas de news ?

Cyberinflames
Membre enregistré
Posté le: 22/03/2013 à 16h49 - (538)
Chouette interview. J'en étais venu à la même conclusion sur l'identité des deux disques, cool d'avoir confirmation de Dirk. Un excellent album, y a pas à dire.



Cyberinflames
Membre enregistré
Posté le: 22/03/2013 à 17h36 - (539)
Chouette interview. J'en étais venu à la même conclusion sur l'identité des deux disques, cool d'avoir confirmation de Dirk. Un excellent album, y a pas à dire.



Bras cassé
Membre enregistré
Posté le: 23/03/2013 à 01h12 - (540)
Super interview! On a l'impression de 2 potes qui papotent autour d'un verre, en bonne ambiance. Ca me donnerait presque envie d'ecouter ce nouvel album.

gothenburg
Membre enregistré
Posté le: 24/03/2013 à 09h31 - (541)
Merci pour cette interview Greg!

Par contre j'aurais apprécié une petite question sur le thème de l'album, car ya quand même des titres assez mystérieux type "vesta", de l'astronomie peut être? Ca aurait été sympa de creuser un peu à ce niveau là. Cependant très bonne interview et bon album, une belle surprise.

Piet
Membre enregistré
Posté le: 18/04/2013 à 14h05 - (585)

Interview très sympa... tout comme la gaillard, me semble-t-il.
Mais j'aurais posé aussi une question du style: "a quand un dvd live???"

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