Jamy Jasta - HATEBREED par SEB ON FIRE - 4356 lectures
Jamey était de passage à Paris pour venir présenter le nouveau bébé d'HATEBREED (Hardcore/Metal-US) "The Divinity Of Purpose". Jamey étant un grand bavard, noius sommes allés lui tirer les vers du nez. Et c'est peu dire qu'il ne se fait pas prier pour parler musique.


Salut Jamey, comment ça va ? Pas trop fatigué et ennuyé par cette longue journée de promo ?
Non non pas du tout, dieu merci. J'ai pris l'avion à New-York jusqu'à Stuttgart, de Stuttgart jusqu'à Berlin, de Berlin jusqu'à Stockholm, de Stockholm jusqu'à Londres et enfin j'ai pris le train jusqu'à Paris pour rencontrer la presse française. Généralement les retours sur l'album sont bons et moi du moment que les gens aiment l'album, je vais bien.


Sacré périple. Vous sortez un nouvel album « The Divinity Of Purpose ». En quelques mots, qu’attendre de ce nouveau disque.
Je crois qu'il est direct, efficace, frappe fort, va droit au but et est plutôt court. Tous les morceaux sont bons, il n'y a pas de titre de remplissage, seulement douze titres heavy, solides et « in your face ». Certains ont plus de groove, d'autres plus d'agressivités mais on retrouve toujours de grosses moshparts, des breakdowns, des singalong et des chœurs comme nous les aimons.


Quand on écoute l’album on trouve des morceaux qui rappellent la première période et d’autres plus metal comme sur « Hatebreed », crois-tu que « Divinity Of Purpose » et le bon mix entre ces deux périodes du groupe ?
Oui, certains morceaux son plus « old school » donc les anciens fans seront ravis et ceux qui ont découvert le groupe avec le dernier album le seront aussi. Je pense qu'on a fait un très bon boulot même si nous faisons la musique telle que nous la ressentons avant tout.


Tu es toujours très occupé, comment trouve tu le temps de composer de la musique pour Hatebreed ? Comment c’est passé la composition de l’album ?
Ca c'est passé assez facilement, nous avons fait pas de pré-productions, des démos. Ca nous à pris un gros mois pour faire ça, nous avons tout fait près de chez nous, avons travaillé sérieusement. C'était un très bon environnement de travail, pas de stress, de deadlines. Wayne a très bien travaillé, il a tout de suite compris comment le groupe fonctionnait. On a pris un mois de plus pour l'enregistrer mais avec un rythme assez tranquilles, on ne travaillait pas 24h/24, on passait du bon temps ensemble, c'était un enregistrement à la cool, très sympa.


C’est à nouveau Zeuss qui produit ce disque. Quelle est votre relation avec lui et peut-on le considérer comme le sixième membre du groupe ?
Oui carrément, on a bossé avec lui et on peut effectivement le considérer le sixième membre du groupe. Il sait comment faire sonner un album de Hatebreed. Il fait sonner celui-ci mieux que le dernier, il nous connait et connait son boulot mais n'hésite jamais à proposer de nouvelles choses, à explorer de nouveaux horizons sonores. C'est juste le mec qui convient au son du groupe.


J’ai trouvé que cet album revenait quelque peu aux racines d’Hatebreed, il possède une vibe plus hardcore que le précédent. Etait-ce quelque chose de voulu ?
Oui, simplement parce que les morceaux d' « Hatebreed » s'inspiraient beaucoup d'autres groupes, on y ressentait beaucoup plus nos gouts personnels, nos influences musicales. Cette fois nous nous sommes simplement inspirés de nous-mêmes, nous avons beaucoup joués sur nos points forts qui sont des morceaux courts, rapides, des titres catchy, beaucoup de chœurs, des singalong et des riffs simples mais efficaces. Notre son reste heavy et brutal mais en il reste en tête facilement. Cette fois nous n'avons pas cherché a sur compliqué les choses. Sur « Hatebreed » nous avons essayé pleins de choses, mis de nouveaux ingrédients pour étoffer la recette mais parfois quand tu rajoutes trop de choses tu perds en homogénéité et tu a un sentiment de trop plein. Nous aurions du nous limiter à dix morceaux, l'album n'en aurait été que meilleur mais bon le label insistait pour qu'on rajoute des choses, qu'on rallonge la durée, ce genre de chose. Ici, nous n'avons pas subi ce genre de choses de la part du label, l'album dure 35 minutes comme « Satisfaction… » ou « The Rise Of Brutality » et je pense que c'est la bonne durée pour un album d'Hatebreed.


Quand vous composez, commencez-vous par les paroles ou la musique ?
Parfois c'est l'un, parfois c'est l'autre. Ca dépend de l'idée. Parfois j'ai une idée de phrase, de lyrics et j'essaie de coller de la musique par-dessus, d'autres fois nous avons un riff et j'essaie de coller des mots sur la mélodie. Il n'y'a pas vraiment de règles. Autrefois, quand j'écrivais des titres comme « Live For This » ou « This Is Now » j'avais les paroles mais pas de musique, je savais que, pour que ça colle, il fallait un riff simple et catchy. Cette fois Chris a trouvé une ligne de basse qui sonnait comme du Sick Of It All en plus metal et je me suis dit qu'elle était parfaite. Puis j'ai commencé à ajouté des riffs sur ce morceau, des mots et voila. Moi quand j'écris je n'écris pas d'un seul point de vue de chanteur, je pense toujours au public, à la foule qui vient à nos concerts…Donc parfois quand nous avons un riff, il faut lui laisser le temps de grandir pour que tout colle ensemble, trouver le bon compromis entre la musique et les lignes vocales.


Qu’est ce qui t'influences quand tu écris tes paroles ? Tu te places dans un certain état d’esprit ou tu laisse simplement venir les choses ?
Maintenant avec les nouvelles technologies j'écris tout le temps en fait. Dès que j'ai une idée, bonne ou mauvaise, je l'enregistre sur mon téléphone ou mon ordinateur pour ne pas l'oublier. La première chanson que nous avons écrite était « Before The Fights Ends You », elle s'appelait « Song1 ». Je savais ce que je voulais écrire, j'avais les mots mais je ne parvenais pas à les faire coller à la musique. Je me répétais sans cesse que je bosserais dessus plus tard. Puis finalement un jour ça à coller, comme ça. J'étais dans ma voiture j'ai commencé à chanter et ça à fonctionner. J'ai tout de suite appelé le studio, j'ai débarqué et j'ai chanté. Parfois tu n'a pas envie de bosser sur certains choses ou alors tu bosses dur mais ça ne fonctionne pas, tu vois, c'est comme pour tout le monde, tu as des jours sans et des jours avec. C'est pareil pour moi, en tant que chanteur et auteur. Un autre exemple, pour le morceau « Nothing Scares Me » j'avais la mélodie vocale en tête. Je savais que j'allais chanter « Nothing » et qu'il fallait de gros chœurs que le public pourrait reprendre sur « Scares Me !! » mais je n'avais aucun riff pour cette chanson. Puis j'ai imaginé le public sauter dans la fosse et l'idée est venue. Et tout à fonctionne. Quand ce genre de choses t'arrive, tu ressens vraiment un bon feeling et tu sais que le morceau va marcher.


Tu parles de « Nothing Scares Me » et je me demandais si le refrain ce morceau « Nothing you say scares me anymore » était dirigé vers quelqu’un ou quelque chose en particulier ?
Oui…je me suis retrouvé dans une situation ou certaines personnes ne voulaient pas abandonner… Si tu ne m'aimes pas ou si tu n'aimes pas ce que je fais, très bien, laisse tomber mec. Pourquoi continuer à casser du sucre sur mon dos ? Pour moi ce genre d'attitude reflète le fait que tu dois être un peu perdu ou ne pas te sentir bien avec toi-même. Si tu as un tel problème moi, c'est que tu dois avoir un plus gros problème avec toi-même. Si tu me connaissais, tu n'aurais certainement pas dis tout ça. On m'a rapporté que ces personnes n'arrêtaient pas de déblatérer sur moi. A un moment je me suis rendu compte que tout ce qu'ils pouvaient dure ou faire ne me touchait plus du tout. J'ai réalisé ça et je me suis senti bien, libéré d'un poids. Maintenant je ne suis plus irrité par tout ça, plus maintenant, je m'en fous, ça glisse sur moi. Peut-être que quelques années auparavant ça m'aurait rendu fou mais plus maintenant. Je n'avais envie de rien dire sur eux, de leur répondre quoi que ce soit. Je ne les connais pas, je m'en fous. J'en ai entendu parler parce que des proches me l'ont rapporté mais c'est tout, en quoi ça devrait me toucher ? En rien. J'ai compris ça et tout est devenu plus simple. Beaucoup de monde devrait essayer de faire pareil, ils iraient beaucoup mieux. Beaucoup de monde essaie d'envahir ton espace ou simplement de foutre la merde dans ta vie mais c'est avant tout parce qu'ils ont besoin d'attention. Et en essayant de te blesser, c'est eux qu'ils blessent avant tout parce que quelque chose les déranges chez eux alors ils le retournent contre toi. Ils pourraient passer tout ce temps, le temps qu'ils passent à te dénigrer et te rabaisser pour s'occuper d'eux-mêmes. Apporte tes fleurs à ta mère, appelle ta grand-mère, fait quelque chose de bon pour toi et oublie moi.


En fait j’ai posé la question car je me demandais si ce morceau était en rapport avec « l’affaire CNN »* de cet été ?
En fait, la chanson n'est pas spécifiquement à propos de cette histoire mais « The Language » y fait référence. Le problème avec CNN m'a fait cogiter sur moi-même ou sur le groupe. Est-ce que le racisme, l'homophobie, le sexisme etc etc… ont une place dans ma vie ? Et la réponse est non, ils n'ont jamais eu aucune place dans ma vie. Jamais. Souvent ce genre de sentiments est lié à la peur. Pourquoi avoir peur d'un juif ou d'un musulman simplement parce qu'ils prient un dieu ? Franchement tu devrais t'en foutre…vis ta vie et laisse les prier. Tu as peur de quelqu'un à cause de sa couleur de peau. Qu'est ce que tu vas faire ? Traverser la rue quand tu va croiser un africain ou un asiatique ? Je ne veux jamais ressentir ce genre de chose…Dans le morceau je dis « La langue que tu parles est morte. Déshonneur. Déception ». Toi tu peux si tu veux tu a le droit de ressentir ça, tu penses ce que tu veux, tu es toi et je suis moi. Pense ça si tu veux mais c'est quelque chose que moi je n'accepterais pas.


« The Divinity Of Purpose ». Quelle est le sens derrière ce titre, que voulais-tu exprimer avec ce titre ?
Ce que je veux dire c'est qu'à un moment dans ta vie, tu trouves ton but, ton véritable but et à ce moment là, tu ressens ça presque comme une intervention divine. Une lumière qui surgit dans les ténèbres, comme un phare qui vient éclairer ta vie. Pour moi, la musique a été cette « intervention divine » qui m'a gardé éloigné de la drogue, du crime, du jeu, de la violence et de tout un tas d'autres choses néfastes. Pour moi c'est la musique, pour d'autre c'est le sport, l'art, la vie de famille, ça peut-être n'importe quoi pour toi. Mais quelque chose de vraiment spécial, de particulier. Je connais un chef qui est l'homme le plus heureux du monde lorsque que quelqu'un apprécie un de ses plats car c'est son travail, ce pour quoi il aura transpiré, donné le meilleur de lui-même. Et il me disait que c'était ça qui le rendait heureux, son travail, son plaisir, son don en quelque sorte. Le fait que son travail rende les gens heureux le rendait encore plus heureux. Voila c'est ça « The Divinity Of Purpose ». C'est lorsque que tu te trouves vraiment en tant que personne.


Tu as sorti un album solo « Jasta », y’a-t-il une différence entre travailler seul sur un album ou travailler avec un groupe ?
Avec cet album solo je voulais lancer un message. Chacun, chaque personne créative, quelle qu'elle soit, doit pouvoir s'exprimer. Que tu ais une chanson, une peinture, un poème, une photo en tête. Mets toi au travail et fais le car personne ne le fera pour toi. Quand comme moi tu joues dans un grand groupe, tu voyages dans es cinq continents, tu dois rester fidèle à toi-même. Si je ne l'étais pas, je ne serais pas en adéquation avec le message d'Hatebreed. Si tu es fan d'Hatebreed, de la musique, du message ou de quoi que ce soit dans le groupe c'est très bien mais à la base je fais ça pour moi. C'est comme ça…je voulais simplement dire qu'il faut sortir ce qu'on a en soi, le faire et le faire partager mais avant tout le faire pour soi. Si ça plait tant mieux mais le plus important est de le faire en restant soi-même.


Vous tournez en Europe avec le Persitence Tour. Êtes-vous heureux de retrouver la scène après tout le travail en studio ?
Oui, bien sur, Janvier est un moi important car il lance une grosse période de concerts qui va nous emmenez jusqu'à la fin de l'année. C'est la tournée parfaite pour lancer ça. On s'associe à d'autres grands groupes de hardcore pour parcourir l'Europe. Nous reviendrons plus tard en Europe. D'ailleurs j'aimerais beaucoup donner plus de shows dans des petites salles mais c'est difficile à organiser. Nous avons donné sept ou huit concert de ce genre en Espagne et c'était vraiment génial. Des fans français nous ont dit de faire ça en France depuis on y réfléchit…


Tu as d’autres projets musicaux comme Icepick ou Kingdom Of Sorrow. Tu as quelque chose de prévus les concernant ?
Pour le moment je suis focalisé sur Hatebreed à 100%, je vais peut-être travailler sur un nouvel album de Jasta sur la route mais rien n'est moins sur


Un dernier mot ?
Merci à toi, merci aux fans français qui ont toujours été nombreux et sympa avec nous. Nous donnons souvent de bons concert en France, je me souviens de la tournée avec Machine Head, les gens qui criaient « Hate-Breed ! Hate-Breed » dès que les lumières se sont éteintes. Je me souviens aussi de notre premier concert avec Sepultura…Merci à tout le monde.


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