Harun (guitare) et Cédric (chant) par mail - TREPALIUM par CHOKO - 4921 lectures
Les Français de TREPALIUM ont répondu à nos questions avec tout le naturel qu'on leur connait. Harun et Cédric (alias KK) sont revenus sur la sortie de leur quatrième album, "H.N.P.", ainsi que sur le Hellfest et bien sûr, leurs tournées avec la Klonosphère et GOJIRA.


Interview mail (décembre 2012):
Salut les mecs, bien rentrés ?

Harun : Oui biensûr...avec le petit coup de blues du retour mais la tête plein d'excellents souvenirs!

KK : Le retour à la réalité n' était pas facile, mais putain, ça fait du bien de rentrer !

On va commencer par parler de votre dernier album « HNP ». Toutes les critiques semblent plus que positives à votre égard, est-ce que vous ressentiez de l'appréhension avant la sortie ou le résultat correspondait à vos attentes à tel point que vous vous foutiez des critiques ?

Harun : Lorsque tu t'investis autant pour un projet, t'espères bien évidemment que les réactions seront à la hauteur de tes espérances. On s'attendait à cet enthousiasme mais aussi aux critiques négatives! Comme à chaque fois, on a fait exactement ce qu'on voulait et nous en sommes fiers. L'important étant d'avancer vers tes envies, l'appréhension s'est vite dissipée une fois l'album sortie...


Je trouve cet album beaucoup moins accessible, un peu plus sombre que ses prédécesseurs, tout en préservant votre patte jazz/groovy. Aviez-vous un but précis quand vous composiez le disque ?

Harun : Oui. il fallait sortir un peu de cette logique de mettre des influences en contraste en les fusionnant dans une atmosphère plus noir... plus metal justement. Un besoin de retour aux sources d'une certaine façon...
Nous avions donc ce choix d'accentuer le côté contrasté des influences ou bien de les diluer. La seconde option m'a semblé plus judicieuse car plus subtile, l'idée étant de garder notre patte tout en exploitant d'autres aspects de notre musique. Cet album offre au final une vision plus ambiante et progressive de Trepalium.



Avez-vous changé votre méthode de travail ?

Harun : Les autres membres du groupe ont proposé un peu plus de riffs et d'idées d'arrangements que sur les autres albums mais je reste le principal compositeur. J'apporte la majorité des idées et on les travailles ensemble lors des répétitions pour les finaliser en studio. En ce qui concerne les textes, nous laissons KK faire son travail seul pour qu'il puisse s'immerger dans son univers avant de nous rejoindre pour essayer les placements et se mettre en situation pour les modifs à faire avant les prises de son.


« Heic Noenum Pax » signifie « Ici pas de paix ». Pourquoi avoir choisi ce titre énigmatique ? Quelle en est l'origine ? Pourquoi le latin ?

KK : Le titre reflète très bien l'univers de l'album, c'est la fin du triptyque et là pas de lueur au bout du tunnel, tout se fini… Je cherchais une formule forte, quelque choses qui soit en adéquation avec le sujet des textes, le latin est une langue morte qui a quelque chose de très mystique car elle était employé religieusement, donc c'était presque logique pour moi. Il y a aussi un clin d'œil a Fred de Garmonbozia notre tourneur. Le premier concert de black métal que je suis allé voir était organisé par lui à une époque ou la structure s'appelait « Heic Noenum Pax » et de plus c'est un excellent titre de Mayhem !


D'où vient la pochette ?

KK : On a bossé en même temps avec Hicham Haddaji sur la pochette alors que j'écrivais les textes. Je lui ai donné les grandes idées, ce que j'allais raconter, et je dois avouer qu'il a fait un excellent boulot, vraiment! On c'est vraiment bien compris. On pu se rencontrer par la suite lors du Klonosphere Tour et j'aimerai beaucoup que l'on continu à travailler ensemble, car il a vraiment compris l'univers de Trepalium.

Vous semblez- à juste titre- un peu déçu d'avoir joué au Hellfest dès l'ouverture. Malgré tout, vous n'avez jamais snobé le festival et affichez votre satisfaction vis-à-vis de votre belle audience lors du festoch'. Est-ce que vous ressentez un peu d'amertume quant à la prise de risque minimum du festival quant à faire jouer des groupes français dans des horaires un peu plus « clé » ?


Harun : Oui et non car nous avons joué dans une tente pleine à craquer alors bon, jouer plus tard n'aurait finalement pas changé grand chose tu me diras. Mais je trouve en effet dommage le fait de cantonner la plupart des groupes français sur ces horaires là. D'autant plus que nous venions tout juste de sortir notre 4ème album...alors peut être qu'ils ont pensé que c'était parfait pour démarrer le festival car nous étions en pleine actu. En tout cas, espérons que cela change un peu sur les prochaines éditions du fest.



Parlons maintenant de cette très belle tournée que vous venez d'effectuer. Tes impressions d'enfant fan de musique ? Tes impressions de musiciens maintenant ?

Harun : C'était un véritable rêve que de partir sur une telle tournée! Nous étions dans l'euphorie permanente. C'était peut être un peu trop long que de faire 40 dates d'affilées mais si c'était à refaire, nous repartirions dans la foulée!

KK : C'est un rêve de gosse de faire un truc pareil. C'était la grande aventure, tous les jours tu te réveilles pour faire de la musique, tu rencontres des gens vraiment sympa et très vite malgré le fait que ton rythme de vie est totalement décalé et que ta vie devient vite entre parenthèse, tout les gens autour de toi deviennent comme ta famille, tes frangins. Tu partages des moments vraiment très forts, les bons comme les mauvais d'ailleurs. En tant que musicien tu apprends à t'adapter, à jouer dans des conditions difficiles, ou tu n'a pas le temps de balancer, pas le temps de préparer ton concert, et malgré ça quant la lumière s'éteint et que le crie des gens t'accompagne, quand tu montes sur scène, tout ça n'a plus d'importance et tu verses de la sueur avec les gens en face de toi.


J'ai regardé l'interview de VS réalisée à Monaco en 2009. L'une des questions était « Préfériez-vous faire une tournée européenne avec Gojira ou une tournée française avec HACRIDE, KLONE et TREPALIUM ». Les deux se sont réalisé coup sur coup, qu'est-ce que vous avez ressenti lors de ces annonces ?

KK : Tu sais les deux tournées était vraiment différentes. Le Klonosphere Tour était prévu de longue date,c'était une aventure je pense dont nous avions tous envie, après tout ces années, il fallait faire ça. C'était un excellent moment même si les concerts étaient totalement inégaux en ambiance et en fréquentation. On se connait tous depuis longtemps maintenant et là, on a vécu ensemble, ça ressert les liens, ou pas d'ailleurs. Peu de temps avant le début de cette tournée on apprenait que l'on allait partir en Europe avec Gojira, mais on ne savait pas du tout à quoi s'attendre. Nous avons fini à Reims avant de partir pour Oslo. L'émotion était vraiment grande car les frangins d' Hacride restaient (pour raison de nouvelle album sur le feu) et après deux jours de bus, la Norvège. Les conditions étaient pas les mêmes, mais quand tu joues avant Gojira, les gens attendent dès 14h devant les salles, ils attendent à nouveau devant le tour bus jusqu'à 3/4h du matin sous la pluie et dans le froid, les salles sont pleines, partout, l'ambiance est juste énorme. Tu fais le premier concert en te disant : putain c'est vraiment mortel. Mais ce que tu ne sais pas encore c'est que ça va être comme ça tout les soirs, partout, dans tout les pays dans toutes les villes.


Tout d'abord, parle-moi de la tournée avec KLONE et HACRIDE. Quels sont les moments marquants de cette tournée pour vous ? Avez vous une anecdote à raconter aux lecteurs de VS ?


KK : Bon alors comme ça juste pour vous et en vrac, je peux vous parlé de la fin de soirée après le concert à Paris ou l'on était bloqué dans le bus devant la salle après avoir un peu trainé et bu le(s) verre(s) de l'amitié. On attendait que le tour bus de Marty Friedman arrive pour qu'il prenne notre place car il allait jouer au Divan Du Monde le soir suivant. Le bus arrive...j'étais dans le bus avec Jean Jacques Moreac et là, Marty friedman débarque dans la rue qui commençait un peu à devenir notre terrain de jeu et c'est à ce moment que la voix de Ludo (Trepalium) a résonné dans la rue pour lancé à Monsieur Marty Friedman « Marty ch'te couche ! ». Sinon, on avait avec nous Franck Hueso (ingé son d'Hacride) qui est le maitre de la quenelle impériale, tout catégorie confondu. Sur une date à table, alors qu'on mangeait, gentillement je dit « putain c'est bon! », Franck me regarde et ajoute « t'as pas la même chose que nous ? »...
Il y a eu aussi les fins de soirée où tout le monde essayé de faire monter le Db-mètre des salles A capella. Le premier vainqueur fut JB (Svart Crown) 110, mais il fut battu par Jean (klone) au Luxembourg un mois plus tard, 118 ! Il y a eu aussi la fois où Franck avait besoins de faire des courses... Il arrêta des gens pour leur demander où l'on pouvait trouver un super marché et ils lui répondirent, « il y en avait un mais ils l'ont brulé ! ». Il y a tellement d'histoire que je vais arrêté là, ça vaut mieux…



Chaque soir vous tourniez le plateau, y avait-il une concurrence saine entre vous avant de monter sur scène ?

Harun : Disons que le groupe qui passait devant mettait naturellement la pression à celui d'après qui mettait la pression au groupe de tête d'affiche. Non pas que nous ne donnions pas le maximum tous les soirs mais cela nous poussait à ne pas faire moins bien que ceux d'avant.


Vous n'aviez jamais tourné en Europe. Comment était le public ?

Harun : Chaud et réceptif ! Le public Norvégien et Danois était vraiment excellent tandis que les Suèdois et les Belges plus calme et observateur...mais globalement, l'accueil à été positif!


Ressentiez-vous une pression supplémentaire vu que vous n'aviez jamais fait une telle tournée.

Harun : Honnêtement, pas plus que ça. Je ne me rappelle pas avoir stressé une seul fois avant de monter sur scène des deux mois de tournées. Mis à part la toute première date de la tournée Klonosphere, nous étions presque tous sereins, c'était la routine!





Quelles villes (pays) vous-ont le plus marqué ?


Harun : Pour ma part, la Scandinavie : Oslo, Bergen et Copenhagen pour le public, les paysages et les moments passés. Mais aussi Londres pour cette mythique salle du Koko! Pour finir je dirais Lausanne pour ce dernier show de tournée plein d'émotion.



Après plus de dix ans de travail acharné, est-ce que vous avez enfin l'impression de voir que vos efforts commencent à payer au niveau européen ?

KK : Tu sais en France on nous connait, ça fait un bout de temps qu'on tourne mais à l'étranger c'était une première. Les gens on vraiment bien accroché, mais ils ne nous connaissaient pas. Pour la plupart ils ne savaient même pas qu'on avait sorti quatre albums. Je dirais qu'on s'est rencontré. Maintenant nous verrons ce que cela apportera dans l'avenir. Les gens on aimé, c'est le principal! maintenant nous devons y retourner.


Vous aviez déjà eu l'opportunité d'ouvrir pour GOJIRA, ils vous ont sans doute beaucoup appris (et « vice-versa» sans doute). Est-ce que ça vous a permis de jouer votre musique comme vous le souhaitiez ou est-ce qu'il a fallu que vous preniez vos marques sur les premières dates le temps de réaliser ce qui vous arrive ?

Harun : Nous venions de nous faire 14 dates d'affilées dans le cadre de la tournée Klonosphere, nous étions donc plus que rodé pour rejoindre GOJIRA sur cette tournée. Nous étions à bloc !


Jouer « I'm Broken » de PANTERA à travers l'Europe, ça fait quoi ?

Harun : En fait, nous ne l'avons pas joué sur la tournée européenne si ce n'est qu'une fois à Angoulême. Car nous nous permettons de la faire que lorsque certaines personnes apte à la chanter avec KK sont présents...


D'ailleurs, ça a couté des frais toutes ces belles dates. On a juste à voir les jeans de KK pour comprendre que vous êtes fauchés. Comment vous en êtes vous sortis pour pouvoir subventionner une telle tournée?

Harun : Guillaume Bernard de la "Klonosphere" et le tour manager, Romain Monereau de "The Link Production" ont monté un dossier de subvention auprès de la région. C'était tendu de faire passer ça vu le temps qui restait avant le départ mais le projet était solide, c'est passé! Nous avions aussi un peu de trésorerie au niveau des deux groupes ce qui nous a assuré un fond de roulement en jonglant sur les rentrées d'argent du merch et les délais de paiement de la boite de transport. Sinon, nous avons eu quelques mécénats et dons divers...

KK : Ils te plaisent pas mes jeans, je t'emmerde !



Comment s'est passé votre tournée au niveau financier ? Est-ce que le public étranger a dévalisé vos stocks ?

Harun : ...et bien disons que c'était variable d'une date à l'autre mais nous sommes retombé sur nos pattes par rapport au budget prévisionnel. C'était donc plutôt positif!


Maintenant que vous venez de faire deux choses vraiment uniques pour des formations françaises. Quels sont vos prochains buts « rêvés » par la suite ?

Harun : Partir en tournée sur d'autres continent en compagnie de grands groupes.... pourquoi pas aux US par exemple.


Quels sont les plans prévus par TREPALIUM à l'avenir ?

Harun : Tourner encore quelques temps et repartir en studio j'espère, courant 2013!


Le petit mot de la fin.

Harun : Merci à toi et VS pour cette interview et au plaisir de se recroiser sur une date à venir!


Un grand merci à TREPALIUM et à la Klonosphère pour avoir rendu cette interview réalisable.


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