Tommy Rogers (chant/claviers) - BETWEEN THE BURIED AND ME par SEB ON FIRE. - 4778 lectures
Tommy Rogers est un mec sympa. Il avait un peu de temps à tuer du coup il a accepté de répondre à mes questions et de m'éclairer sur le pourquoi du comment de "Parallax II : The Future Séquence" comme ça tranquillement. Parce que c'est un mec à la cool.


Avant de commencer comment allez-vous ? Content de jouer en France ce soir ?
Ca va bien merci. On est content de jouer en France. En fait, nous avions déjà joué dans cette salle lors de notre dernière tournée et ça avait été un très bon concert et j'espère qu'il en sera de même cette fois-ci. L'année dernière nous débutions la tournée ici et cette fois nous terminons ici, une belle façon de boucler la boucle. Cette tournée se passe vraiment bien, on s'entend très bien avec les autres groupes, on découvre de nouvelles villes, de nouvelles salles. Pour le moment c'est parfait et on espère que ça va continuer comme ça.


Cette année vous avez sorti un nouvelle album « Parallax II : The Future Sequence »,Pouvez-vous nous résumer en quelques phrases l’histoire de ce second épisode ?
Bien sur. Alors, pour résumer, Parallax II part du postulat qu'il pourrait y avoir une autre version de nous quelque part dans l'espace temps ou sur une autre planète, juste comme la nôtre. Voila pour l'idée de base. Ensuite on imagine que ces deux versions d'une même personne apprennent l'existence de l'autre version d'eux même et se rendent compte qu'elles partagent le même esprit et la même âme mais dans des endroits différents. Parallax II retrace leur parcours pour se retrouver, être ensemble et au final prendre le contrôle de la race humaine et décider quoi faire de l'humanité. Voila pour les très grandes lignes de l'histoire.


Aviez-vous dès l’écriture de l’ep, l’intégralité de l’histoire en tête ?
Oui. Du moins j'avais les grandes lignes en tête. Dès le départ, quand nous avons commencé à écrire nous savions que nous allions raconter cette histoire en deux parties et réaliser un concept album en deux épisodes. J'ai trouvé l'idée de base et ensuite nous avons cherché à savoir ce qui allait se passer à l'intérieur de ce postulat et où cette histoire allait nous mener. Ensuite ça a été mon job de remplir les blancs, de tracer les lignes directrices de l'histoire et enfin de la compléter pour en faire un récit cohérent. Donc, pour être précis, nous n'avions pas toute l'histoire en tête mais dès le départ nous savions où nous voulions aller.


Vous aviez donc l’histoire en tête mais malgré tout comment se passe la composition d’un tel album ?
Pour la plupart des morceaux nous avons écrit la musique en premier, pour commencer, en ayant toujours à l'esprit l'histoire, son déroulement et les émotions qu'elle devrait véhiculer. La grande différence entre ce disque et le reste est que, pour ma part, tout était beaucoup plus planifié. Je savais exactement ce que je devais raconter et dans quelle direction devait aller chaque morceau mais, malgré ça, c'est toujours la musique qui donne l'impulsion au morceau et dicte son rythme, sa longueur, son atmosphère etc etc… Tout est toujours guidé par la musique mais avec, dans un coin de la tête, le déroulement de l'histoire car je voulais être certain que tout reste compréhensible, logique et cohérent avec la musique. De fait, cela a pris un peu plus de temps pour écrire, assembler les morceaux et être absolument certain que tout était bien en place et logique.


L’histoire est racontée par différents sujets, différents personnages, n’est-ce pas trop compliqué de transposé une histoire si complexe en paroles, tout en conservant une bonne compréhension d’ensemble ?
Oui ça peut vraiment devenir très compliqué c'est pour cela que je me suis limité à deux personnages sans quoi ça devient impossible de conserver une cohérence et de raconter les choses en détails. Mais oui c'était la partie la plus difficile du processus d'écriture. Puis il faut que les émotions véhiculées par la musique collent à l'histoire et vice versa. Si quelque chose de triste arrive dans l'histoire, la musique doit l'illustrer, si quelque chose d'agressif se passe, la musique doit être agressive. C'est la partie la plus compliquée de toute la composition.


N’est ce pas compliqué d’écrire un concept album, car le fait de devoir coller à une histoire peut être vu comme une barrière et peut limiter la créativité du groupe ?
Je ne crois pas non. Nous avons conservé la même approche que nous avons toujours eue pour nos précédents albums. Nous faisons ce que nous faisons sans aucunes limites. De toute façon, quoique nous fassions, la musique finira toujours par coller à l'histoire. Je pense que nous composons et écrivons toujours de la même façon sans penser à d'éventuelles limitations dues à une histoire. En fait nous composons de façon très naturelle et les choses sont comme elles doivent être.


Quand vous écrivez cette histoire, étiez vous influencé par certains auteurs, romanciers, réalisateurs ou d’autres artistes évoluant en dehors du monde de la musique ?
Non pas vraiment. Je suis un grand fan de cinéma et de littérature…maintenant certaines choses m'ont évidement inspiré mais de façon totalement inconsciente. Je ne me suis à aucun moment dit que je devais écrire cette partie à la manière de Machin ou ce passage à la manière de Truc. Je lis beaucoup de choses différentes mais pas énormément de science fiction par exemple. Puis depuis les débuts du groupe, j'essaie toujours de trouver ma propre voie, ma propre façon d'écrire et de raconter une histoire. Quoique j'écrive, que ce soit un morceau seul ou une histoire entière, je retrouverais toujours quelque chose de personnel dedans parce que ce que j'écris fait partie de moi, consciemment ou inconsciemment.


« Parallax II : The Future Sequence » marque-t-elle la fin de l’histoire ou peut on s’attendre à un troisième épisode ?
Non, il n'y aura pas de suite, l'histoire est belle et bien terminée. « Goodbye To Everything » (rires).


N’avez-vous jamais pensé à transposer l’histoire sur un médium différent comme un livre, un script, un comic-book, des peintures,… ?
En fait nous allons peut-être sortir un livre avec plus d'explications sur l'histoire, une partie making-off et ce genre de chose. Mais oui, ce serait vraiment cool de transposer ça ailleurs que sur un disque mais nous n'avons jamais été approché pour réaliser ça. J'espère que ça pourra se faire, en tout cas j'en serais ravi. Nous pourrions contacter quelqu'un nous-mêmes mais malheureusement nous n'avons pas l'argent pour ça. L'argent est toujours le problème numéro un (rires).


L'album sonne comme la B.O d’un film. La construction du disque, l’enchainement des morceaux, des pièces très longues et épiques entrecoupées de morceaux plus courts m’y font beaucoup penser.
En fait c'est arrivé comme ça, de façon très naturelle. Nous n'avons pas écrit l'album dans cette optique mais effectivement, au final, on peut voir ça de cette façon. C'est arrivé au meilleur car ça collait parfaitement avec l'histoire et c'est peut-être parce que, justement, nous avions cette histoire en tête que la composition et la construction du disque s'est faite de cette manière. Nous essayons toujours de faire coller les émotions du récit avec la musique afin de provoquer des images dans l'esprit de l'auditeur et apparemment c'est plutôt réussi, tant mieux.


Jamie King est de retour à la production, après l’intermède David Bottrill sur le ep, pourquoi avoir choisi de faire appel a lui qui a produit tous les albums du groupe ?
Et bien très honnêtement le travail avec David Bottrill était une expérience. Jusque là nous n'avions travaillé qu'avec David et nous nous sommes dit qu'avec cet ep était le bon moment d'essayer quelque chose d'autre. C'était une très bonne expérience mais franchement Jamie est notre pote et on le considère comme le sixième membre du groupe. Il sait comment travailler avec nous et comment faire sonner le groupe mieux que personne. Travailler avec lui c'est comme trainer en studio avec un pote, tout coule naturellement, on se sent à la maison avec lui puis nous savons qu'il se bougera vraiment le cul et donnera le meilleur de lui-même pour nous.


Vos capacités de musiciens évoluent et se bonifie d’albums en albums. Est-ce que vous travaillez votre musique ou votre voix tous les jours ?
En fait la plus grosse partie de notre amélioration commune est que nous écrivons ensemble et donc nous avançons et progressons ensemble. Nous essayons chaque fois d'élever notre niveau et les autres membres suivent. Nous nous tirons vers le haut collectivement. Nous jouons des choses que nous n'avions jamais espérer jouer quand nous avons débuté le groupe. Mais en dehors de ça, nous jouons beaucoup seul ou ensemble et donc les automatismes de groupe nous permettent de pousser notre jeu plus loin.


Ce dernier album est le plus complexe et le plus technique que vous ayez sorti. Certains passages de guitares rappellent les grands groupes progressifs, sont-ils une influence pour vous ou pour Paul (Waggoner, guitariste du groupe) ?
Oui définitivement. Cette une période que nous apprécions tous vraiment, ça s'entend surtout dans nos derniers albums. Peut-être est ce parce que nous vieillissons mais cette musique nous parle et nous la comprenons beaucoup plus maintenant qu'à nos débuts où nous étions beaucoup plus influencés par le hardcore, le metal et toute une musique basée sur la colère et ce genre d'émotions agressives. Attention, nous écoutons et adorons toujours des choses très agressives et heavy, nous sommes tous des metalheads dans l'âme mais nous essayons de nouvelles chose, sommes plus ouverts à ce qui est bénéfique pour le groupe et pour chacun personnellement. Comme dans toute chose il faut toujours évoluer et aller de l'avant, enfin c'est comme ça que je vois les choses. Puis le fait que nous soyons meilleurs musiciens nous pousse à tenter plus de choses car nous sommes plus confiant en nos moyens, nous faisons plus confiance à nos capacités de musiciens. Nous aimons juste créer de la musique…


Comment naissent les morceaux ? Est-ce un riff de guitare, une mélodie de piano, un refrain, un break de guitare,…
C'est différent pour chaque morceau, nous n'avons pas de recette. On se nourrit tous les uns des autres. Quelqu'un arrive avec une partie intéressante, les autres rebondissent dessus, l'améliore en improvisant, en la menant plus loin et ainsi de suite. C'est une grosse collaboration entre nous tous en fait… Par exemple on ne sait jamais si un morceau va durer trois ou quinze minutes. On travaille ensemble et on voit ce que ça donne. Parfois un morceau est fini et nous semble complet en quatre ou cinq minutes, d'autres demandent plus de temps car nous ajoutons sans cesse des idées supplémentaires avant que nous nous rendions compte que la chanson devient vraiment longue.


Je trouve que votre voix sonne différemment sur ce disque ou du moins vous l’utilisez d’une manière différente avec plus de modulations et de travail dessus. Est-ce que votre expérience solo vous a aidé ?
Oui bien sur. Je suis plus confiant maintenant. C'est difficile de chanter car tu n'as que ta voix et parfois tu perds confiance en toi. Le plus difficile c'est de retrouver cette confiance et de la conserver. Le fait de sortir un album solo m'a certainement aidé à ce niveau là et m'a aussi permis d'expérimenter énormément de choses dont certaines se retrouvent sur cet album.


D’ailleurs peut-on espérer un nouvel album de Thomas Giles ?
J'espère en faire un autre oui. Je pense commencer à l'écrire en 2013 mais je serais incapable de t'en dire beaucoup plus aujourd'hui…


J’ai lu à plusieurs reprises, mais toujours de façon très vague, que vous aviez formé un side project black metal…
(Il me coupe en riant) On me parle souvent de ça en effet et c'est quelque chose de vraiment très vague et rien de sérieux pour le moment mais si j'y pense depuis très longtemps. Enfin je veux dire que c'est quelque chose que j'ai toujours voulu faire mais je n'ai pas encore trouvé les bonnes personnes pour le mener à bien. J'ai besoin de personne qui aime vraiment et sincèrement le black metal. Maintenant se dire fan de black metal est devenu quelque chose de cool alors que moi, j'en écoute depuis longtemps et j'ai envie de faire quelque chose de vrai, pas d'artificiel…donc peut-être que ce projet verra le jour ou peut-être pas, je ne sais pas trop. Mais c'est vraiment quelque chose que j'ai en tête oui.



Un dernier mot, quelque chose à ajouter…
Je suis content d'être encore là, dix ans après la création du groupe, pour voir qu'en France des gens s'intéressent à ce que nous faisons donc merci beaucoup à tout le monde.


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