Aldébaran & Cerventes - DARKENHÖLD par BOZKILLER - 4590 lectures
"Echoes from the Stone Keeper" est sorti il y a quelques semaines, et à l'occasion des fêtes, DARKENHÖLD vous propose de découvrir plus en profondeur son nouvel opus, par un Track by Track instructif, et l'écoute intégrale de l'album sur VS! Oyez, lisez, et n'en perdez pas une miette.
Titre de l'album :
Nous avons choisi le nom du morceau "Echoes from the Stone Keeper" pour nommer notre deuxième album car il colle bien à la teneur musicale et textuelle de l'album, évoquant un univers assez caverneux, atmosphérique et épique. Cervantes crée l'intégralité des textes et les titres même si Aldébaran propose souvent des thématiques et des bribes d'histoires très succinctes.
Artwork :
Comme pour le premier album, nous avons voulu faire appel au même artiste peintre, Claudine Vrac. Nous sommes très contents du résultat qui correspond vraiment à la représentation que nous nous forgeons de l'univers Darkenhöldien. Et de même, le livret est cette fois encore à mettre à l'actif de l'illustre Metalex de Retrographix, qui s'occupait déjà de l'artwork d'Artefact, on travaille souvent avec lui car il connait bien notre musique.
Le visuel décrit le caractère de l'album, on voulait exprimer ses contrastes et ce côté minéral/souterrain, cette lumière des torches dans un dédale.
Tout cet aspect graphique est important pour nous, on passe beaucoup de temps dessus, comme pour les photos du groupe par exemple qui ont été réalisées par Lambrith.
Production / Studio :
Pour « Echoes from the Stone Keeper », nous avons décidé de procéder autrement que pour "A Passage To The Towers", notre premier opus. Tout d'abord, nous ne disposions pas du budget nécessaire pour retourner au Drudenhaus ; d'autre part, nous recherchions un son plus artisanal. Pour réaliser un album dans un studio aux standards élevés il nous aurait fallu certainement réserver plusieurs semaines, ce que nous ne pouvions nous accorder cette fois-ci. Nous avons donc décidé de capturer les prises au Cox in Hell pour la basse et la batterie, et c'est Aldébaran qui s'est chargé de mixer lui-même l'album au Cryptic Studio avec l'aide des oreilles avisées des autres membres du groupe. Le mastering, en revanche, a été effectué par NKS du groupe auvergnat Aorlhac. Pour certains, cela sonne peut-être comme un album bricolé mais nous pensons qu'il sonne de manière cohérente avec l'esprit de Darkenhöld ! Probablement sommes-nous éloignés des normes actuelles et des productions émanant des grands studios… mais nous désirions atteindre un résultat véritablement personnel, sans artifice, sans trigger (ou de banque de sons pré-enregistrés), etc. Les arrangements de batterie et de voix ont été peaufinés longuement. Les parties de clavier atmosphériques ont aussi pris une part plus grande que sur notre précédent album, l'objectif était toutefois de garder le rôle conducteur de la guitare, le clavier permet une plus grande palette de sons, nous ne sommes pas pour cette tendance qui proscrit cet instrument à tout prix, nous avons besoin de ces sons pour rendre notre univers. Nous sommes conscients qu'il faille toutefois le doser intelligemment et que la guitare ne doit pas être écrasée, elle doit garder son rôle moteur.
Aldébaran est également resté fidèle à ses vieux amplis Marshall, Roland, à ses pédales de disto chenues et aux synthés des années 80 !
Musique, Cinema/DVD, livres, jeux ?
Comme d'habitude nos références musicales se situent avant tout dans le Black-Metal des années 90, avec les premiers opus de groupes comme Satyricon, Emperor, Dimmu Borgir, Ancient, Abigor, Arcturus, Bal Sagoth ou encore Gehenna… nous reconnaissons sans mal que les réalisations récentes de ces groupes ont toutefois tendance à nous laisser de marbre. Nous revendiquons d'autres influences comme le Heavy/Thrash/Death des années 80 par exemple, le séminal Bathory bien sûr, ou encore les musiques anciennes, le progressif etc. Mais ces diverses influences n'entravent pas notre volonté de demeurer personnels, sincères et authentiques dans notre démarche. Nous admettons volontiers une filiation mais nous ne nous positionnons pas sur un mouvement nostalgique un peu creux et opportuniste. La musique de Darkenhöld est tout simplement celle que nous aimons, celle qui vibre en nous, et nous la composons en suivant nos propres codes, sans nous assujettir à une certaine orthodoxie.
En littérature, les livres que nous pouvons apprécier sont à chercher du côté des grands du fantastique comme H.P. Lovecraft, R.E. Howard ou J.R.R. Tolkien, mais ce ne sont pas véritablement des influences. Nous pouvons également mentionner les fameux « Livres dont vous êtes le héros », qui ont nourri les jeunes années de plusieurs d'entre nous ! Nous lisons également des classiques de la littérature, des choses plus réalistes, des ouvrages psychologiques, des essais et bien sûr des livres historiques.
La culture cinéma des membres du groupe est diversifiée et nous ne partageons pas tous les mêmes attirances, mais nous pouvons nous rassembler pour la plupart autour de films épiques, médiévaux/fantastiques et autres épopées (nous venons d'ailleurs de découvrir le premier volet de la trilogie « The hobbit »).
Les jeux… eh bien, nous n'avons plus vraiment le temps de nous poser devant un écran pour jouer, même si certains d'entre nous peuvent entretenir un goût affirmé pour les jeux-vidéos et autres mmorpg, s'aménageant des espaces pour s'y consacrer. Les obligations professionnelles ou le désintérêt pour les jeux vidéo tiennent certains éloignés des écrans… et d'autres comme Aldébaran se dédient à la musique. Toutefois, là encore, nous avons tendance à demeurer assez old-school avec des jeux comme Shadow Of The Beast, Ghost'n'Goblins, Zelda, Dungeon Master ou Castlevania sur Amiga, Nes, Super Nes, etc. Nous pouvons dire sans réticence que les grands compositeurs de musique de jeux vidéo n'ont pas été sans effet sur nous, et quelques clins d'œil se logent parfois dans notre musique… mais nos influences et inspirations proviennent davantage de ce qui nous entoure, de certains lieux par exemple.
ECHOES FROM THE STONE KEEPER TRACK BY TRACK Subterranean Corridor
Cervantes : Une illustration de la couverture de l'album. Empoignez une torche rougeoyante et franchissez la porte aux mâchoires de pierre et de bois menant au corridor souterrain serpentant sous la tour qui orne « A passage to the towers ». Une sorte de transition entre nos deux albums. Aldébaran : Nous aimons proposer une introduction musicale aux albums, ce qui permet une immersion plus progressive dans l'univers de Darkenhöld.
Under the Sign of Arcanum Cervantes : Un texte qui effleure le thème complexe et pointu de l'alchimie, en laissant de côté la dimension philosophique, mystique et métaphorique, plus spécifique de la Renaissance, pour s'attarder davantage sur la transmutation des métaux et la réalisation du Grand Œuvre (Magnum Opus), c'est-à-dire la quête de la Pierre Philosophale (Lapis Philosophicae) et la recherche de l'Elixir de Vie, la Panacée (Panacea). Aldébaran : Ce premier vrai morceau est un peu inhabituel par son côté mid-tempo et allant, il sert d'entrée en matière avant le gros morceau suivant.
Wyvern Solitude Chant Cervantes : Le deuxième volet de notre saga sur le monstre mythique, richement symbolique et emblématique qui frappe le sceau Darkenhöld : la vouivre. Cette fois-ci, elle attend le clair de lune couronné pour s'arracher à sa tanière creusée dans la montagne et embraser la nuit de sa rage. Le texte insiste sur la solitude qui étreint cette créature, convoitée par les hommes pour son escarboucle et acculée au secret, à l'exil… ou à la furie dévastatrice. Aldébaran : Peut-être le morceau le plus massif et épique de l'album, doté de nombreux arrangements et de climats différents.
Echoes from the Stone Keeper Cervantes : Un texte en lien direct avec celui de « Subterranean Corridor », puisque le rôdeur s'engouffre dans le corridor souterrain qui relie les deux tours (nouvelle allusion au titre de notre premier album), dont les profondeurs sont défendues par deux portes-gardiennes en pierre. Dans la pénombre, des créatures aux âmes méphitiques et des végétaux à l'étrangeté empoisonnée composent un paysage de péril. Un texte « atmosphérique ». Aldébaran : Cette chanson fut écrite rapidement, et s'est avérée le fruit d'une démarche de composition assez naturelle.
March of the Sylvan Beasts Cervantes : J'y évoque l'existence d'un homme sauvage arpentant la forêt et ses palais d'arbres sans âge, entonnant un appel nocturne pour mieux s'entourer de bêtes acceptant de partager son destin de solitude en regard de ses semblables. Une sorte d'allégorie, pas tant d'un retour fantasmé à la nature que du rapport de l'homme à son animalité, appuyée sur une considération autre de sa place dans l'environnement. Aldébaran : Une des facettes les plus atmosphériques de l'album, un morceau qui a subit de nombreuses évolutions d'écriture, des parties assez différentes et recèle une fin plutôt véloce.
Mesnie Hellequin Cervantes : Connu parfois en France sous le nom de « Chasse sauvage », le déferlement de la Mesnie Hellequin évoque le tumulte d'une nuée composée d'esprits chevauchant avec fracas sur la voûte céleste, escortés par un vacarme d'animaux sauvages… métaphore folklorique possible de l'orage mais aussi de la fin de l'été bruissant dans les premiers grondements de l'automne. Aldébaran : Ce morceau était à la base composé pour un quatrième album d'Artefact juste avant mon départ. Il a été revisité entièrement pour Darkenhöld, et fut notamment agrémenté d'arrangements. Nous retrouvons parfois quelques reliquats du passé comme ça chez nous, quand le style s'y prête.
Chasm of Asylake Cervantes : Retour dans les profondeurs avec ce nouveau récit métaphorique évoquant un gouffre où sont précipités des répudiés. En son fond, un lac visqueux où l'exil définitif et la noyade dévorent les âmes muselées par la terreur et le désespoir… mais quelques survivants se sont installés sur les rives et dans les parois rocheuses, refusant l'ostracisme. Ils accueillent ainsi les oubliés dans cet asile souterrain. Aldébaran : Dans le sillage du morceau "Echoes from the Stone Keeper", le climat y est peut-être un peu plus oppressant et caverneux.
Nightfall and the Fire Doom Cervantes : L'étrangeté peut avoir valeur de pacte diabolique pour certains, et son incarnation génère fantasmes, aliénations et murmures angoissés. La présence dans un village d'une femme fortement soupçonnée de sorcellerie, se conjuguant à des meurtres sauvages et des rumeurs parlant d'un loup fantastique errant alentours, amène les villageois à diriger leur vindicte sur « la sorcière » et motive un autodafé brutal. Un récit assez métaphorique, comme souvent dans Darkenhöld. Aldébaran : Comme pour "March of the Sylvan Beasts", nous creusons le versant atmosphérique et visuel du groupe, tout en réservant quelques breaks que j'ai voulus dynamiques.
Castle Ruins Anthem Cervantes : Comme son titre l'indique, il s'agit tout simplement d'un hymne aux ruines castrales, sources intarissables de légendes, bataillant contre l'érosion du temps dans leurs armures de pierres, mémoires des chants de jadis, entérinant le souffle des ancêtres et de l'histoire. Un titre parfait pour refermer cet album en retournant à l'une des sources nourricières de Darkenhöld. Aldébaran : Ce thème final évoque pour moi mon idée de Darkenhöld. Je pense que c'est une bonne manière de clôturer cet album.
Tous les liens pour contacter le groupe et acheter l'album en vrai!
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Directement auprès du groupe : http://darkenhold.bigcartel.com/
ou, directement chez le label : http://www.thoseopposedrecords.com/catalog/product_info.php?products_id=3342
Auteur
Commentaire
lex-man69 Membre enregistré
Posté le: 10/01/2013 à 13h17 - (370)
Sympa comme idée, ça permet de mieux connaitre les titres et surtout d'écouter l'album différemment. A refaire avec d'autres groupes.
Sinon l'album est vraiment très bon. A ne rater sous aucun prétexte pour les amateurs du style.
Dantes IP:88.88.17.199 Invité
Posté le: 12/01/2013 à 22h03 - (372)
J'avoue, bonne idée cette itw, explication. Respect.
el ash IP:89.93.181.24 Invité
Posté le: 14/01/2013 à 15h30 - (374)
Très bonne idée en effet de décortiqué ainsi les textes d'un album. Et très efficace niveau visibilité. Car c'est bien cette idée qui m'a fait découvrir cet opus sur lequel je ne me serais pas penché de prime abord. Et quelle découverte. !!
un très bon album.