V.R. & Jesus - OFFENDING par VSGREG - 4753 lectures
Track by Track Interview pour la sortie de l'album "Age Of Perversion"




Titre de l'album :
V.R. : C'est un titre bien « death metal » je trouve, qui correspond parfaitement à la démarche « classique » d'Offending. Il résume bien le contenu des textes dans son ensemble et il colle parfaitement avec l'illustration de la cover. Pour ce qui est de la plage 6 de l'album qui est donc le morceau éponyme, c'est une composition plus dépouillée et posée que les autres qui du coup se détache un peu avec son riff mid tempo assez répétitif.
Jesus : Le titre de départ était Devotion avant même de commencer l'enregistrement pour me donner un point de départ dans l'écriture des textes. Puis au fil du temps et après l'album terminé Age Of Perversion est apparu comme une évidence. Un titre parfait qui colle finalement plus à la globalité des lyrics de l'album et qui sonne plus death.


Artwork :
V.R. : Cette pochette correspond complètement aux textes de l'album. Il s'agit d'une assemblée de « fidèles » probablement endoctrinés par une quelconque religion (probablement monothéiste, ce sont sans doute les plus néfastes...). Cela symbolise, la foi souvent aveugle de certains peuples envers des pratiques religieuses souvent imposées par des intégristes manipulateurs. Une fois de plus, (c'était aussi le cas pour la cover de «Human Concept»), une multitude de symboles figurent sur ce dessin car notre concept ne vise pas une religion en particulier, mais les religions d'une façon générale. Costin a donc parfaitement saisi la teneur de l'album même si nos directives étaient volontairement assez floues afin de laisser libre cours à son inspiration... nous lui avions juste suggéré d'avoir une mise en scène plus globale et moins «en gros plan» que sur «Human Concept».
Jesus : J'irais même jusqu'à dire que cette pochette d'album apporte plusieurs connotations pas seulement ce côté ésotérique et religieux. Ici chacun pourra reconnaître et se faire sa propre interprétation sur la domination, la faiblesse, la lobotomie de masse, le divin, l'existence et l'inexistence du divin j'en passe et des meilleurs. Et tout ceci à travers un dessin aux premiers traits occultes.
Je trouve que Costin retranscrit parfaitement l'ambiance de chaque album.
A souligner également l'importance de notre choix qui s'est tourné sur une personne travaillant vraiment à l'ancienne avec son crayon de papier. Son taf est énorme !


Production / Studio :
V.R. : Nous pourrions dire nos producteurs, car même si c'est Xort du Drudenhaus qui a fait la majorité du boulot, Iconoclast (Echoes Sudio) s'est tout de même chargé des prises de sons de toutes les grattes rythmiques et de la basse et était également présent lors des prises batterie comme assistant au Drudenhaus (lors des choix de sons et des directions à prendre cela fait toujours un avis éclairé de plus qui alimente le débat). Enfin, l'enregistrement des voix a été réalisé et dirigé par un troisième individu : Manu Blin qui en tant que chanteur dans plusieurs groupes était forcément un très bon conseiller pour Jesus. Nous avions déjà travaillé avec les deux premiers cités, donc en plus d'être de très proches amis, leurs compétences en matière de production ont déjà pu être vérifiées. . Nous adorons tellement tous ce que nous faisons que cette collaboration, en plus d'être une satisfaction à l'arrivée, est avant tout un plaisir. Aller passer quelques jours au Drudenhaus pour enregistrer de la batterie ou mixer un album est toujours un grand bonheur. Et je suis certain que G.P. et Yoni diraient la même chose des jours qu'ils ont passé avec Iconoclast a enregistrer respectivement leur parties guitares et leurs lignes de basses. Donc l'atmosphère est toujours excellente quand nous bossons ensemble, un mélange harmonieux de passion, de concentration, de travail et d'amusement. Enfin, pour ce qui est des sessions chant chez Manu, c'est dans une ambiance très similaire que cela s'est déroulé : du sérieux et de la passion pour que Jesus exécute la meilleure performance possible.
Jesus : Pour ma part, je n'ai pas assisté à l'étape de finalisation à cause de mon travail très prenant. Mais aux premières écoutes, il n'y avait pas photo ! Neb sait représenter l'identité d'un groupe à travers sa musique et ce que le groupe attend.
Ce qui change disons des prods actuelles qui sonnent toutes pareils. Ici pas de sur-prod comme on en fait actuellement, mais une essence propre aux nouvelles compos d'Offending.
Pour mes prises, Manu a su me faire sortir des tripes un tout autre aspect de vocals, cette rencontre fut très riche et constructive.

Musique, Cinema/DVD, livres, jeux ?
V.R. : Alors en faisant appel à ma mémoire je vais essayer de me souvenir le plus précisément de tout ça... Pendant la session de prises batterie au Drudenhaus, nous avons dans un premier temps écouté les pré-prod que j'avais fait avec G.P. puis comme idées de sons, j'avais apporté le « Formulas Fatas To The Flesh » de Morbid Angel et le « Sound Of Perseverance » de Death... Ce sont rarement des références pour les ingé-sons mais moi ce que j'adore dans ces albums c'est l'impression hyper humaine et sauvage des sons de batterie (ou plutôt du ressenti globale des jeux de batterie). Les sons ne sont pas forcément beaux mais c'est absolument ce feeling que je voulais pour l'album. Je voulais que l'on sente un batteur cogner et souffrir dans une pièce, pas une machine qui «tourne» gentiment. Sinon, pour se distraire et se délecter de productions colossales, nous aimons toujours nous passer des disques de hard rock ou de heavy sur le système de monitoring du studio : Accept, Heaven And Hell, Halford, Whitesnake,...
Ensuite, pendant le mixage, nous avons écouté plutôt des productions typiques des années 90 et plutôt du thrash et du death américain : Sadus, Demolition Hammer, Deicide, Suffocation afin d'avoir en tête cette optique bien particulière que nous recherchions.
Pour ce qui est des lectures, en générale quand nous avons du temps nous lisons ou relisons plutôt des magazines de metal qui trainent dans le studio... y'a toujours des articles ou des interviews qu'il est amusant de relire et qui nous ramène quelques années en arrière (quand il s'agit de mag qui datent un peu...).
Enfin, pour ce qui est des jeux, je ne suis pas du tout «branché» jeux vidéos donc, je ne joue pas lors des sessions d'enregistrement, et je dirais la même chose pour ce qui est de la télé, nous ne regardons ni films ni émissions pendant les sessions, nous restons concentrés et le soir nous reparlons surtout du boulot de la journée... il m'arrive juste de faire un peu de pad (pratiquer des exercices de batterie en silence «relatif» en tapant sur des instruments de batterie sourds) pour rester au top quand il y a une journée un peu plus creuse ou une soirée plus longue.

Jesus : Pour ma part l'indispensable « Martyrs » de Logier. Un film sublime, d'une beauté magistrale !
Pendant ma session studio, Manu passait quelques titres de nouvelles prod et quelques groupes qu'il me faisait découvrir.
Je commencais ou terminais mes journées avec Death, Behemoth, Pantera, Amesoeurs, O Children, Loudblast, Audrey Horne, Anathema, Deicide...



Track by Track :
1-Infested By His Burden :

V.R. : Ce morceau ouvre l'album, il a donc un rôle déterminant. Une longue intro instrumentale très dissonante et froide (assez black metal) est là pour poser l'ambiance générale de l'ensemble de l'album et pour faire ressortir la brutalité de ce qui va suivre. Pour ce qui est du reste du morceau, je pense que si l'auditeur connait le premier album, il pourra remarquer un travail beaucoup plus riche et complexe au niveau des guitares (enchainement de 2 soli très tôt dans le morceau et parties de guitares harmonisées quasi systématiquement).

Jesus : Ce titre évoque de façon très synthétique tout l'héritage et le poids violent de la religion , dont nous sommes encore aujourd'hui marqués au fer rouge. Quelques soient les croyances, le discours divin revient souvent à dire : « voilà ce que je vous ai légué, vous êtes les martyrs de ce monde et les esclaves de mon histoire. Vous souffrirez autant que j'ai souffert ».
Il ne s'agit en aucun cas de prendre au pied de la lettre l'existence de ce passé, mais de dénoncer son empreinte indéniable et néfaste qui pèse sur nous encore de nos jours. La religion imprègne toujours autant nos civilisations actuelles.


2-Within This World :

V.R. : Ce morceau résume bien à lui seul l'évolution d'Offending entre «Human Concept» et «Age Of Perversion», plus sombre, plus mélodique (grâce aux soli de guitare notamment) en résumé : plus musical.


Jesus : Ce titre dénonce le fonctionnement des politiques, des religions, des médias. J'ai voulu évoquer l'essoufflement des peuples, l'épidémie de la pensée unique.
Le peuple est aujoud'hui encore, réduit à l'état de bétail offert à ses bouchers, des idiots de moutons qui suivent bien gentiment sans rien dire, sans même réfléchir lobotomisé pour terminer dans la gueule du loup. Le seul moyen de revenir à quelque chose de plus serein et de plus humain, serait de passer par le chaos total ! A quand la vraie révolte ? A quand la rébellion attendue de tous ?













3-Dominion XXI :

V.R. : Certains éléments de ce titre auraient pu figurer sur «Human Concept», l'atmosphère de ce titre est moins compacte et plusieurs climats se succèdent. L'enchaînement d'une partie quasi-black metal avec une autre plus death technique actuel est assez anecdotique pour cet album. Chronologiquement ce titre a été composé en seconde position, cela explique en grande partie l'aspect assez hybride de cette composition. En revanche, une nouvelle fois, les soli de guitare sont très présents et toujours assez mélodieux.

Jesus : Au 21ème siècle, la religion est encore plus à l'ordre jour : ordre, manipulation, pouvoir, fric, guerre, illusion...
Dominion XXI ne révolutionne pas le sujet, mais remet tout cela sur le tapis. Il se fait l'écho de la médiocrité des gens à se réfugier derrière des croyances et un dieu de leur choix. Probablement une façon pour eux de se rassurer mais ce qui souligne encore une fois l'état de faiblesse de leur personne, de leur vulnérabilité psychique, de leur inconscience, et de leur aveuglement qui les mènent à leur perte et à l'irréalité qui se joue devant eux.
Ils se sacrifient pour leur Dieu, c'est à dire pour le néant.




4-Modern Enslavement :

V.R. : Après l'enregistrement du 1er album, c'est le 1er morceau que nous avons composé, je trouve que cela se sent surtout au début du titre : moins sombre et plus actuel. Pour ce qui est de la seconde partie le fait de rester sur certains plans révèle déjà notre volonté de développer davantage d'ambiance et d'atmosphère.

Jesus : Modern Enslavement évoque sous une forme assez primaire ce que les gens sont devenus dans notre belle société au fil de leur vie, dans la construction de leur personne, même les sois disant « marginaux ».
J'ai souvent remarqué que beaucoup se révoltent, s'insurgent mais au final personne ne fait rien. Ils restent toujours dans leur train train quotidien, continuant à baigner dans leur misérable vie. Ils subissent tout simplement, font les petits roquets pour passer pour des « attention nous on est des fous on ne se laisse pas faire ! ».
Ici Modern Enslavement souligne ce plaisir inconscient d'être dominés, le plaisir de subir dans une forme de complaisance inconsciente. Un esclavagisme moderne dans toute sa splendeur, effectué dans les règles de l'art. Au final, ces personnes ne sont que néant, vulgaires objets insignifiants du monde d'aujourd'hui. Ce titre illustre le côté pervers des choses.
Tu es simplement l'esclave d'aujourd'hui, le soumis et quoiqu'il arrive tu ne pourras pas changer le cours des choses !
Tu ne peux rien faire, tu n'as aucun pouvoir ! tu assistes lamentablement à ce spectacle
dans la vulnérabilité la plus totale.
Pessimisme et réalité décevante mais inquiétante...


5-Religion Depravity :

V.R. : Ce morceau est très différent des autres, il a en fait été composé en vue d'être la longue introduction du morceau suivant mais avec les arrangements, les soli et le chant, il devenu un titre à part, assez « groovy » avec un solo heavy metal et une rythmique basique. Une partie torturée et sombre (qui peut rappeler Immolation) vient tout de même s'insérer au milieu mais cela reste l'accalmie centrale de l'album.

Jesus : Ce titre est un hymne à l'athéisme, une sorte de pamphlet dénonçant la pauvreté absolue du lavage de cerveau religieux, et de la faiblesse des gens à croire autrement que par eux même.
Croire en ce que l'on est et en ce que l'on fait reste primordial même si cela apparaît difficile pour la plupart des gens. J'enfonce une porte ouverte mais il n'est pas vain de le rappeler !
Les lyrics sont nées d'une observation flagrante : la plupart des personnes se cachent derrière leurs faiblesses au lieu de les affronter. Il est toujours plus facile de croire à autre chose (surtout quand on ne sait pas si cela existe vraiment) que de croire en soi même, c'est plus rassurant. Plus dur de se sortir les doigts et de poser ses couilles en assumant ce que l'on est, ce que l'on pense et ce que l'on veut même si les risques sont de la partie. Ces gens ont peur du regard des autres. Auraient-ils oublié de vivre pour eux dans un 1er temps ? J'ai cherché à mettre en lumière la peur d'affronter les réalités quelles qu'elles soient , ainsi que la difficulté à en assumer les conséquences.





6-Age Of Perversion :

V.R. : En étant constitué de moins de plans, ce titre relance progressivement la brutalité et le feeling « death metal » avec une rythmique très lourde et des harmonies sombres. Grâce à sa simplicité, ce morceau est très efficace sur scène !

Jesus : Même si ce titre est effectivement un bon résumé des lyrics de l'album et de son éthique, il dépeint le monde d'aujourd'hui : chacun centré sur son petit nombril, ses petites préoccupations, chaque acte, chaque décision étant soumis à l'approbation de la masse. Je révulse ce cercle vicieux dans lequel la population est plus attentive au regard des autres et à ce que la société bien pensante peut renvoyer tant physiquement qu'intellectuellement (si on peut parler d'intellect :) et le drame est que cela les aide à vivre. Ils ne font donc rien pour eux même. Les puissants de cette planète mettent tout à feux et à sang, et gouverneront bientôt sur un tas de cendres, où plus rien n'aura de signification et de valeur. C'est ce que notre société renvoit et construit depuis des années. Cela se résume à l'asservissement à la sur-consommation, le dictat de ce que tu dois être et dois penser (et même ce que tu dois faire), toujours dans la bonne optique de « zombifier » la populas. Et j'avoue que c'est très bien réussi. Chapeau Messieurs Dames ! Du beauf et du cons de luxe bien construit en masse et bien en chair. En veux-tu, en voilà !




7-Hopeless Submission (voir modern enslavement) :

V.R. : Avec Within This World, ce titre est un des fers de lance de l'album, très agressif et intense avec des rythmiques qui peuvent faire penser à Malevolent Creation (pour le début) ou à Hate Eternal pour le passage ternaire du milieu.

Jesus : Hopeless Submission fait référence à la soumission dans toute sa splendeur sur tous les fronts aussi bien religieux que social... Comme je l'ai évoqué précédemment, c'est un titre qui relance l'idée de la jouissance inconsciente et ce désir d'être dominé par la société lamentablement gangrénée. Mais cette fois-ci, cette soumission est soulignée par les personnes qui en ont besoin et qui en sont peut être même consciente finalement.
Ces personnes n'ont pas de vie, pas de projets, pas de plan d'avenir ou même d'envies les plus utopistes. Rien ne les animent réellement, ils sont devenus les pions de l'échiquier que l'on déplace vulgairement comme bon nous semble. Ils ne méritent aucun respect, Ils sont sans valeur.
Pour pouvoir exister ils ont ce besoin de se trouver des références (souvent négatives) pour pouvoir vivre leur vie et donner un semblant de personnalité qui apparaît nettement impersonnel au final car ils se construisent à travers les autres.
Ils sont ainsi morne, insipide et faux.
Leur maître mot : Exister pour les autres, à travers eux. Même s'ils apparaissent heureux et souriant, au fond d'eux ils sont sans vie et dans une vacuité absolue. Des personnes complètement inintéressantes !
« Souffrir pour prendre conscience que j'existe »




8-Raped By Religion :

V.R. : Ce titre a été composé en dernier, un peu dans l'urgence 15 jours avant d'aller en studio pour enregistrer la batterie. Nous étions dans une optique de brutalité radicale. Il est toutefois un peu moins radical que ce que nous voulions au départ car beaucoup de plans sont venus se greffer les uns aux autres. A l'arrivée, bien que violent il reste assez riche malgré une rythmique de couplet thrash/death old school très primitive.


Jesus : Raped by Religion parle en effet de religion et fait part de la souillure que cette dernière est réellement. L'enrobage à l'air sympa, mais l'intérieur en est tout autre.
Ce texte retranscrit ce qu'est cette raclure de religion, ceux et celles qui se sont bien fait enculer par toute cette merde.
Les peuples qui se sont fait emmerder et au final endormir tranquillement par la religion avec la glorification de leur prophète fantôme et tout leur blah blah. C'est à se demander ce qu'espèrent les gens à travers la religion ? Qu'est ce qu'ils en attendent ?
Raped By Religion évoque également ce que les Hommes ont construit depuis des années, la relation que l'on peut nouer avec la religion et ses abus.



9-Devotion :

V.R. : Ce titre n'était pas du tout composé avant d'entrer en studio. Du coup, j'ai enregistré une partie de batterie structurée de façon complètement arbitraire mais avec tout de même en tête un morceau de type «Hatework» de Morbid Angel. Et c'est donc bien après que G.P. a composé tout le reste. Enfin, Hazard de Way To End a rajouté des arrangements de cuivres qui décuplent magnifiquement l'effet martial recherché.


Jesus : Tu remarqueras que cet album tourne autour des thématiques de la religion, de son empreinte abjecte, de la vie inconsciente de merde que les populations se sont construites au fil du temps. Nous voulons dénoncer la destruction de l'Homme à travers la religion, la société de grande consommation, la quête du pouvoir, la société dans laquelle nous vivons reste à nos yeux l'âge de la perversion...
Devotion fait office de clôture et c'est aussi symboliquement notre offrande sombre et mortuaire, un avertissement lancé aux peuples !
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