Dez Ferara - DEVILDRIVER par ARIS3AGAIN - 3265 lectures
VS a profité du dernier passage de Devildriver à Paris pour rencontrer Dez Fafara, le chanteur du groupe. Confortablement installé dans son tour bus, le gaillard nous en a dit plus sur le dernier album en date, la tournée, les changements de line-up de Devildriver, mais aussi sur ses projets personnels.



Pour commencer, parlons de « Beast » ! Quelles ont été les réactions des fans à son égard ?
Très bien ! Les retours ont été très bons, les tournées se sont bien passées. Je crois qu’il s’est aussi très bien vendu, puisqu’il était quelque chose dans le top 10 en Australie et dans le top 40 aux Etats-Unis. On a travaillé très dur dessus, il est très différent de son prédécesseur. Ils sont tous différents les uns des autres en fait. Donc ça me fait vraiment plaisir de voir que les fans l’apprécient !

En live, est-ce que les réactions sont bonnes ?
Oui, elles sont très bonnes ! On joue « Dead To Rights » et « You Make Me Sick » du dernier opus. Les réactions sont vraiment excellentes.

Et quel est ton morceau préféré sur l’album personnellement ?
Hmm… Il me faut des années pour réussir à avoir un titre préféré… C’est dur pour moi de répondre à ce type de questions. Pour l’instant, ceux que je préfère sont ceux qu’on joue en live, mais il faudrait me reposer la question plus tard pour que j’aie vraiment une réponse assurée ! (rires)

Comment caractériserais-tu l’évolution de la musique de Devildriver ?
Quand on a formé le groupe, on a composé le premier album très rapidement, et depuis, on sort un nouveau disque environ tous les deux ans. Tous nos CD sont très différents, ils sont tous uniques, ils ont chacun leur personnalité, que ce soit « Pray For Villains » ou « The Last Kind Words ». « Beast » est vraiment kick ass, c’est un album très puissant, de la musique très efficace. C’est un album très différent, mais j’aime le fait qu’on dirait qu’il va exploser à tout moment. Je ne sais pas si c’est mon disque préféré de Devildriver… Honnêtement, j’aime tout ce qu’on a fait jusqu’à présent. Je ne peux pas vraiment dire lequel est mon préféré. J’ai beaucoup écouté « Pray For Villains », même si je n’écoute pas vraiment ma propre musique d’habitude. On verra dans le futur !

Pour parler un peu plus de « Beast », dans quel état d’esprit étais-tu durant le processus de composition du disque ?
Je crois qu’aucun de nous n’était dans un bon état d’esprit durant la composition de « Beast ». On traversait tous des périodes assez difficiles. Pas au sein du groupe, mais dans nos vies personnelles. Mon batteur a divorcé, mon guitariste a perdu sa copine avec qui il était depuis huit ou neuf ans à cause de nos tournées répétées… Ma famille et moi, on a dû déménager à cause des feux en Californie. Je déménageais donc pendant l’écriture de l’album. Je travaillais avec un producteur très bon, mais on ne partageait pas les mêmes opinions sur beaucoup de choses. Donc c’était un combat de faire ce disque. Mais maintenant, avec le recul, je trouve qu’on a fait du bon boulot !

Est-ce que tout cela t’a inspiré dans la composition ?
Oui, bien sûr ! Tout cela m’a beaucoup inspiré. La vie en général m’inspire. Rien qu’en me baladant dans la rue, je peux trouver des choses qui m’inspirent. Mais toutes ces choses personnelles sont vraiment ancrées dans « Beast », et ça se voit beaucoup lorsque tu lis les paroles.

Et avez-vous déjà commencé à travailler sur de nouvelles chansons pour un futur album ?
Moi, oui ! Notre guitariste, aussi, qui a trouvé un très bon riff récemment. Pour moi, c’est un peu particulier, parce que je ne cesse jamais d’écrire. En une vingtaine de jours sur cette tournée, j’ai écrit presque dix chansons ! J’écris tout le temps, pas plus tard que ce matin, je me suis réveillé avec des idées de paroles dans la tête.

Et quels sont les thèmes de ces paroles que tu as écrites ?
Je ne peux pas vraiment le dire déjà ! (rires)

Juste un petit élément ?
(rires) Bon OK, si tu insistes, voici un scoop ! (rires) Celle que j’ai écrite ce matin s’appelle « Your Days Are Numbered », elle parle d’une personne en particulier. On verra bien si elle arrive sur la tracklist finale du disque !

Sais-tu quand cet album pourrait être enregistré, voire sortir ?
On sort un disque tous les deux ans d’habitude, mais le processus sera beaucoup plus long pour cet album-là, à cause des tournées intensives qu’on enchaîne. On revient ici cet été pour les festivals, on a une tournée en mars aux Etats-Unis, donc on a encore beaucoup de dates devant nous ! J’aimerais voir le disque sortir peut-être fin 2013. Je n’ai pas envie de me presser, j’ai envie qu’on ait vraiment une bonne base, plein de riffs et d’idées cette fois. Donc ça prendra certainement un peu plus de temps ! Et je n’ai pas vraiment pris de vacances depuis 1995, j’ai envie de prendre six mois de repos, pour m’occuper un peu de ma famille. Sans répondre au téléphone, sans m’occuper du groupe, sans rien écrire, laisser tomber tous les side projects. Juste m’occuper de mes enfants pendant quelques mois. Ces seize ans sur les routes m’ont épuisé, et j’en ai vraiment besoin.

Pour en revenir au groupe, que peux-tu nous dire du départ de Jonathan ?
Je l’ai viré deux fois ! Il n’a jamais été en désintox. John a beaucoup travaillé pour Devildriver, et pour ça, je le remercie. Pour sa vie, j’espère qu’il arrivera à la gérer, je sais qu’il se bat pour y arriver. Je pense que son départ a rendu le groupe meilleur, ça nous a rendus plus heureux. C’est plus facile sans quelqu’un qui passe ses soirées entre la drogue et l’alcool, encore et encore et encore. Le sex, drugs et rock’n’roll, c’est bien beau, mais la drogue va tuer le sexe et le rock’n’roll un jour ou l’autre. Mais j’espère qu’il réussira à surmonter ses difficultés, je ne lui souhaite que des bénédictions, de la lumière et du bonheur.

Comment as-tu rencontré Aaron ?
Il était tour manager à l’époque où on l’a rencontré. On s’entendait très bien avec lui, c’est un mec super. On avait déjà tourné avec lui, ça se passe très bien. On ne sait pas s’il sera un membre permanent du groupe pour le moment, on en discutera après Noël. Ca serait très dur de toute façon de remplacer à 100% John, ça prendra des années. Devenir un vrai membre de Devildriver ne se fait pas en trois tournées. Le groupe existe depuis dix ans, donc le musicien devra vraiment rester un moment avant que je le considère comme un membre à 100% de la formation. C’est mon sentiment. Pour l’instant, je ne cherche pas un membre permanent pour remplacer John, juste quelqu’un qui peut faire bien le job. Et Aaron fait un travail tout à fait respectable et c’est un gars adorable. D’ailleurs, c’est aussi notre tour manager ! Ca lui fait deux boulots en un ! (rires)

Participera-t-il à la composition du nouvel album ?
Je ne crois pas ! Je ne veux pas changer notre son. Si on amène quelqu’un de nouveau, il y a le risque que la personne ajoute ou retire des choses et nous fasse perdre notre identité musicale. C’est quelque chose de délicat, je ne sais pas encore ce qui se passera.

Parlons un peu de la tournée actuelle maintenant ! Comment s’est organisée cette tournée avec Machine Head ?
J’ai entendu parler de cette tournée, qui était déjà complète. J’ai appelé Robb Flynn, je lui ai demandé s’il y avait une place encore disponible. Il m’a dit que la seule qui restait était juste avant Bring Me The Horizon. Je lui ai répondu que c’était très bien, et c’était parti ! Aussi simple que ça. J’avais déjà tourné avec Machine Head avec Coal Chamber, je sais qu’ils sont très connus en Europe. A l’époque, c’était Coal Chamber en headline, aux Etats-Unis. Je suis vraiment content que Machine Head nous ait emmenés sur cette tournée, on joue devant beaucoup de gens chaque soir. Et c’est vraiment bon pour le groupe ! Quand je demande au public si c’est leur premier concert de Devildriver, et que la plupart des gens lèvent la main, je me dis que cette tournée nous aide vraiment à nous faire connaître. Ca nous aide vraiment à grandir.

Et comment as-tu rencontré Robb Flynn ?
Je tournais avec Coal Chamber, on partageait l’affiche avec Pantera, Machine Head, et Anthrax me semble-t-il. C’est là que je l’ai rencontré. C’est un mec adorable, on s’entend très bien. En plus, c’est un type très proche de sa famille, comme moi, il a aussi sa femme et ses enfants qui restent à la maison quand il part en tournée. Il joue très bien, et je suis vraiment content de partager l’affiche avec Machine Head.

Quel est ton avis sur les deux autres groupes de la tournée ?
Je suis un très grand fan de Darkest Hour. Mon fils de 13 ans adore Bring Me The Horizon, donc je les entends depuis des années de sa chambre ! (rires) Je les ai vus en Australie, et ils ont bien géré. Ce sont des mecs très sympas en plus, tout le monde est vraiment cool sur cette tournée !

As-tu des anecdotes à nous raconter ?
Ce qui se passe sur la route reste sur la route ! (rires) Mais tout le monde s’entend très bien. Machine Head a organisé une fête il y a quelques semaines, c’est devenu un peu dingue, tout le monde ouvrait des bouteilles, c’est devenu hors de contrôle, c’était génial. C’est cool de voir ce type d’état d’esprit sur cette tournée. Je suis vraiment ravi d’en faire partie !

Prévoyez-vous de revenir en France après cette tournée ?
On revient en Europe pour les festivals cet été déjà. Après, on verra, on en discutera. Pour les festivals, je ne peux rien dire du tout, je n’ai pas le droit de commenter avant les annonces officielles ! (rires) Mais on vient pour les festivals ! J’adorerais venir au Hellfest, j’aime beaucoup la France, c’est un très bon endroit pour jouer. Et puis les gens sont très sympas.

Pour en revenir à cette tournée, comment est-ce de jouer face à des publics de 5000 personnes, voire plus ?
Ca dépend des dates, certaines salles ne dépassent pas 1500 places ! Mais l’important pour nous est qu’on joue devant plus de gens que si on tournait en simple tête d’affiche. Le temps est venu de faire grandir Devildriver, d’augmenter notre fan base. Machine Head est plus gros ici que Devildriver, donc c’est un honneur d’ouvrir pour eux !

Coal Chamber a annoncé son grand retour, est-ce que vous prévoyez de venir en Europe ?
Je ne pense pas encore à ça honnêtement ! On veut juste aller jouer en Australie pour l’instant, on verra comment ça se passe. C’est comme un premier rendez-vous, je dois sortir une première fois avec la fille, boire du vin avec elle et voir comment on s’entend. C’est ainsi que je le vois. On parlera après le concert en Australie. Pour le moment, j’ai beaucoup de travail avec Devildriver, et aucune collaboration que je fais à côté ne passera devant.

Donc Devildriver est ta priorité ?
Oui, clairement. Il le sera toujours.

Pour en revenir à Coal Chamber, si tout se passe bien, peux-tu envisager un nouvel album ?
On nous l’a demandé. Beaucoup de labels nous ont posé la question. On verra, mais je ne veux pas être le mec qui est tout le temps entre deux groupes, qui enchaîne les projets solo. J’ai besoin d’être concentré, Devildriver doit rester ma priorité. Je peux faire des petits projets, comme chanter sur l’album de Cancer Bats, ou jouer avec Mark Morton de Lamb Of God. Mais Devildriver doit toujours rester ma priorité. C’est le cas depuis dix ans. Personne ne va foutre la merde avec ça, que ce soit à l’intérieur du groupe ou à l’extérieur. Aucune autre collaboration ne va entacher le chemin de Devildriver!

D’ailleurs, Devildriver fête ses 10 ans cette année. Prévois-tu quelque chose de particulier ?
On verra ! On en parle, on a plusieurs idées !

Quels sont tes plans après cette tournée ?
Rentrer pour Noël pour voir ma famille ! Et après, on enchaînera les tournées ! Je crois qu’on fait plus de concerts que tous les autres groupes de Metal du monde. Point ! On verra bien après !

Un dernier mot pour nos lecteurs ?
Merci pour toutes ces années de musique ! Ca a été un plaisir de jouer pour vous, merci !
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