En pleine tournée promotionnelle pour la sortie fin septembre d’« Unto the Locust », le frontman de Machine Head, Robert Flynn (en photo avec Choko ci-dessous), était à Paris pour répondre à nos questions.
Le Californien semble calme et détendu, et c’est après une bouchée d’éclair au café qu’il s’installe pour écouter ce que Choko a à lui demander !
Un grand merci à l’équipe de Roadrunner Records et Karine Sancho pour nous avoir accordé cette interview.

Pour commencer, comment s’est déroulée la composition de « Unto the Locust » ?
C'était cool ! La composition a duré près de dix mois, de juin de l'année dernière à notre entrée en studio en avril. Au début, il n'y avait que Dave McClain, notre batteur et moi. Ensuite Phil est arrivé, il a écrit quelques riffs. Adam passait de temps en temps pour mettre la main à la pâte.

Etait-ce plus compliqué de donner vie à ce nouvel album qu’à « The Blackening » ?
Hum… (il hésite) Je ne sais pas si c'était plus dur ou plus facile. Nous avons juste commencé à écrire, et nous avons trouvé assez tôt dans quelle direction nous voulions aller pour ce nouvel album. La première chanson écrite a été « This is the End », c'était rapide et heavy, mais surtout extrêmement difficile à jouer. Dave et moi étions super excités puisqu'on voulait mettre la barre encore plus haut que pour « The Blackening » et c'était difficile, on voulait faire ça bien. Notre but était de créer et de faire encore mieux.

Tu as annoncé récemment avoir pris des cours de chant. Pourquoi as-tu fait ça ? Qu’est-ce que cela t’a rapporté ?
Le but était de désapprendre mes mauvaises habitudes. Par le passé, la seule chose qui m'importait était de forger mon propre chemin, obtenir mon propre son et ne pas être influencé par les autres. Pareil pour la guitare, je n'ai jamais pris de cours avant. Lorsque nous avons repris la chanson d'Iron Maiden « Hallowed be Thy Name », j'ai réalisé que je pourrais chanter plus haut que ce que je ne le pensais. J'ai pris des cours simplement pour être meilleur et me sentir capable de le faire. Si je dois chanter haut autant bien le faire.

Est-ce que tu pourrais définir « Unto the Locust » en quelques mots aux lecteurs de VS ?
Epique et accrocheur !

Pourquoi avez-vous enregistré l’album au studio de Green Day ?
Le Jingletown studio est un studio de classe mondial. Il est situé à l'est d'Oakland qui est une partie craignos de la ville. Nous ressentions une bonne vibe, la salle principale d'enregistrement était sympa, belle et très grande. Sur le mur, il y a des photos encadrées avec les idoles de Green Day : les Beatles, avec John et Paul autours d'un piano, The Clash en plein shooting photo, ainsi qu'un mugshot (ndt : photo de criminel prise lors de son arrestation par la police) de Martin Luther King dans les toilettes… (rires)

On peut également voir le poster de Kiss derrière la batterie de Dave sur la vidéo du making of.
Ouais, Kiss et surtout Rush à côté !

Avec qui t’es-tu entouré pour enregistrer l’album ?
Avec personne, j'ai tout fait moi-même, y compris la production. Etant donné que j'ai réalisé la production des albums de Machine Head depuis « Through The Ashes », il me paraissait logique qu'il en soit de même avec « Unto the Locust ».

Quels sont les thèmes abordés dans les paroles d’« Unto the Locust » ?
Beaucoup de thèmes différents sont traités dans cet opus, il n'y a pas vraiment de thème général dans les paroles. « This is The Hell » parle une femme pyromane. « Be Still & Know » est dépasser ses combats et de savoir que le soleil arrivera, que tout s'arrangera. « Locust » est une métaphore pour un type de personne qui arrive dans ta vie et qui a un effet similaire à une nuée de sauterelles. Cela peut être un ami, un amour, un gouvernement, une religion… Tout est écrit comme une métaphore. « This is the End » est un adieu aux gens dans vos vies et dont on a plus besoin désormais, pour pouvoir aller de l'avant. « Darkness Within » parle de musique et « Who We Are » est un peu comme un gros « Je t'emmerde, voilà ce que je suis ».

On peut entendre des enfants chanter sur ce dernier titre, « Who We Are ». Qui sont-ils ?
Il s'agit simplement de mes enfants, ceux de Phil Demmel, ainsi que les deux filles de mon ingénieur du son, Juan Urteaga.

Qui a fait la pochette de cette nouvelle galette ?
Paul Gerard ! Il ne fait pas de pochettes dans la musique, il travaille dans l'industrie cinématographique. Pour lui l'art est avant tout un loisir. Je suis tombé sur une de ses œuvres par hasard, et j'ai trouvé ça énorme. Le plus difficile a été de le convaincre de faire partie du projet puisqu'il ne travaillait pas dans la musique et encore moins dans le metal. Il ne s'intéresse pas aux autres artistes et se contente de faire son truc à lui. Son travail est vraiment cool !

Parlons un peu de la tournée européenne annoncée qui réunit Devildriver, Bring Me The Horizon et Darkest Hour. Pourquoi ce choix ? Pourquoi est-ce si éclectique ?
Ce sont tous des groupes heavy. Lors du Black Crusade (tournée en 2007 avec Arch Enemy, Trivium et Dragonforce), il y avait plusieurs types de metal à l'affiche et je pense que cela attire plus de gens. Nous voulons une affiche avec des groupes qui proposent quelque chose de différent pour le public.

Selon toi, à combien de temps de jeu aurez-vous le droit ?
A peu près le même qu'au « Black Procession » où nous étions en tête d'affiche, soit 1h50 à peu près. Cela fait beaucoup de temps de jeu !

Dernière question pour les die hard fans : ressortirez-vous des vieux morceaux du placard ? Comme « Death Church » ?
(rires) Je ne pense pas que nous jouerons « Death Church ». C'est une chanson vraiment très lente, et les gens dans le public s'endormiraient. Nous interpréterons des titres comme « A Nation On Fire » par exemple, avec beaucoup de changements de tempo, ce qui est plus adapté à ce genre d'évènement. Tu pourras demander à Dave McClain pourquoi il ne veut pas jouer « Death Church », il refuse toujours !

Je te laisse le mythique mot de la fin !
Vous êtes incroyables les gars... Je ne sais pas quoi dire, j'ai toujours détesté cette question (rires).