- DONKEY PUNCH par SEB ON FIRE - 3130 lectures
En l'espace de deux petits e.p DONKEY PUCH s'est fait un nom et une place un peu à part dans la scène parisienne. N'appartenant à aucune scène et aucun style, les parisiens ont par contre beaucoup de choses à raconter. Et comme parler dans le vide ça ne sert à rien on s'est dis qu'on irais bien leur parler nous aussi. Et pas bégueules, ils s'y sont tous collés.


Une petite biographie et une rapide présentation du groupe. Qui est qui et qui fait quoi ?
Max : On est Donkey Punch, un groupe de hardcore parisien. On a sorti une démo en 2009 et un EP cette année, mais la formation a pas mal bougé depuis. Pour ma part je suis guitariste depuis le début du groupe.
Clément : Bassiste puis batteur depuis le début de la formation.
Simon : Bassiste depuis le départ d'Heddy, l'ancien batteur…
Olivier : Chanteur depuis avril 2011


Pourquoi Donkey Punch ? Pour être bien référencé sur Google ?
Max : En réalité c'est beaucoup moins calculé que ça, surtout que quand tu tapes Donkey Punch sur Google t'as plus de chance de tomber sur une vidéo gonzo que sur notre bandcamp. En 2008, à l'époque où on a monté le groupe, Clément, Heddy notre ancien batteur et moi jouions dans un groupe de metal-hardcore influencé d'un côté par la scène Edge-Metal et de l'autre par des groupes du New Jersey comme Shattered Realm ou Fury of Five. C'était un premier groupe, on a jamais rien enregistré, juste fait quelques concerts sur Paris. Je sais plus dans quelle revue sûrement intellectuelle j'avais lu la définition du Donkey Punch, mais je me souviens avoir dit à Heddy « Ce truc est tellement idiot, faut qu'on fasse un groupe avec ce nom » à quoi il a répondu « OK, la première chanson s'appellera Vegan Cum et on fera du Outbreak ». Petit à petit ce qui était un simple projet à la cool est devenu notre préoccupation principale.


Vous êtes assimilé à la scène hardcore mais pourtant vous réfutez cette filiation hardcore ? Pourquoi ?
Olivier : Je ne pense pas qu'on le réfute totalement, dans la mesure où notre son a une empreinte hardcore plutôt forte. Après c'est d'avantage l'état d'esprit Hardcore pour ma part qui me dérange. Le côté standard, quasi-sectaire de la chose. Ca doit être comme ça et pas autrement. C'est cet aspect du hardcore qu'on réfute.

Max : A l'origine on vient de cette scène, d'ailleurs c'est pour ça qu'on a principalement joué dans des concerts hardcore, même si parfois on dénotait pas mal. Cependant, le fait que de plus en plus on puise nos influences autre part nous pousse à s'en éloigner. Le hardcore reste un genre qui, même si il est divisé en une multitude de sous-catégories, est ultra codifié. On a envie de faire ce qui nous plaît, sans être esclave des mécanismes inhérents au genre. Après si je fais cette distinction, c'est parce qu'en France le public est extrêmement scindé. La scène metal-hardcore ne côtoie pas la scène punk-hardcore qui ne côtoie pas non plus la scène post-hardcore, bien que certains soient plus ouverts que d'autres.

Clément : On a vraiment commencé Donkey Punch dans l'idée de faire du Hardcore « à la cool, » avec comme influence principale des groupes tels que Guns Up, No warning, Cold World etc. On ne renie en rien tout ça, mais nos goûts ont évolué et le projet est devenu plus sérieux. On a aussi eu envie à un moment donné de toucher d'autres publics et de rencontrer de nouvelles personnes. Voir un peu comment les choses se passaient dans d'autres scènes et ne pas se cantonner à la scène « Hardcore ».


"Middle Class" se ramasse de bonnes critiques partout où il est critiqué, ça doit faire plaisir mais vous vous y attendiez ? Vous étiez confiant dans cet album ? Y’a des choses que vous changeriez avec le recul ?
Max : Je ne dirais pas que l'on s'y attendait. En fait, on a jamais eu énormément de retour sur ce qu'on faisait. On avait plutôt l'impression que la majorité n'en avait rien à foutre. Ca nous a poussés à faire notre musique dans notre coin, ce qui n'est pas un mal. Dans l'ensemble, on est satisfait de l'EP, Jérôme Turblin l'ingénieur du son a fait un super boulot, et a réussi à nous faire un son différent qui soit pas complètement calqué sur les prods actuels. Le son est gros mais clair et cela sans tomber dans le piège du son cradingue volontaire comme 90% des groupes de Holy terror actuels par exemple. Si je devais changer quelque chose au niveau du son, je remonterais un peu le niveau des grattes, par contre je suis vraiment satisfait du son de batterie.

Clément : Disons que nous sommes contents de l'EP dans son ensemble, et que recevoir des avis positifs à son sujet nous fait vraiment plaisir et nous aide à être plus confiants pour l'avenir, surtout que ça reste que notre 2ème sortie.
Pour ce qui est du recul sur l'EP je pense que c'est un peu un cercle vicieux, on a toujours envie après coup de revoir des choses, on se dit qu'on aurait pu faire mieux sur certaines prises etc. Mais "Middle Class" nous représente à un moment donné et c'est très bien comme ça.


On remarque une belle évolution entre vos deux démos, à quoi est-ce du ? Au changement de line-up ? L’évolution est elle naturelle ou était-ce planifié ? Comment voyez-vous l’évolution musicale du groupe ?
Max : Je pense que l'évolution est dût tout d'abord à notre façon d'appréhender le groupe. Pour Virgin, on a enregistré en 3 jours chez Max Octopus (Black Spiral, Youth Avoider, Haute Couture), des compos qui étaient parfois composé depuis moins d'une semaine. On était pas réellement préparé, Heddy n'était pas batteur à la base, Clément n'avait jamais fait de basse avant le groupe. Du coup je pense qu'on a du rendre Max un peu cinglé. Je me souviens même qu'on a écris les textes qui manquait dans la voiture en allant au studio. Mais on s'en branlait, on voulait juste enregistrer quelque chose de spontané. Après la sortie de la démo les choses ont beaucoup changé. Heddy à quitté le groupe, du coup Clément à repris la batterie. On est resté plusieurs mois sans trouver de bassiste, on se faisait des répétitions à deux clément et moi. On a composé 75% de Middle class en quelques mois durant cette période. Après comme il fallait vraiment un bassiste, on est venu chercher Simon, le guitariste d'Arms of Ra, on lui a mis une basse dans les mains, et on ne lui a pas laissé le choix. En fait, on n'arrivait pas à trouver quelqu'un avec qui se faisait l'alchimie. Les bassistes qu'on a auditionnés n'avaient pas la même vision de la musique. Je pense qu'à partir de ce moment là, on a décidé d'appréhender la composition de manière différente. On a cherché à se détacher des morceaux trop ''hardcore'', et privilégier une approche un peu plus noise, voir post-hardcore. On a travaillé nos structures, la cohérence des morceaux, les arrangements, afin de ne pas avoir de surprise en studio. Du coup l'enregistrement de Middle Class a été beaucoup plus contrôlé. On a pris 5 jours dans un vrai studio, on savait déjà plus ou moins le rythme que l'on voulait donner à l'EP, etc. Je pense que pour la suite on va encore se rapprocher un peu plus de quelque chose de plus chaotique. Personnellement, je tiens à garder une base hardcore / punk dans les compos afin de conserver une certaine énergie, mais en contre-partie, il y aura plus de mid-tempo, plus d'ambiance, et des structures plus alambiqués.


D’ailleurs en parlant d’évolution, c’est quoi vos goûts ? Vous écoutez quoi ?
Olivier : Personnellement ça va du black à la pop. J'aime les choses tranchés, ça me dérange pas d'écouter quelque chose de super formaté et « sucré » comme le dernier Friendly Fires que je trouve vraiment incroyable, et l'heure d'après me mettre un petit Hell Militia. Tant que ça reste cohérent et que l'artiste propose un univers fouillé ça me va.

Max : Pour ma part j'ai beaucoup écouté de hardcore, mais aujourd'hui j'ai tellement l'impression d'écouter 50 fois le même groupe que je délaisse un peu. C'est dur de découvrir des groupes ayant une vraie personnalité, du coup j'essaye de privilégier les formations qui dégagent une identité propre. Mise à part ça j'écoute surtout de l'électro en ce moment.

Clément : J'écoute pas mal de choses diverses et variées on va dire. En ce moment ça tourne entre les prods de Alchemist, le denier Kourgane, de la Techno, le split Pariso/Kerouac et de l'Afrobeat. Je découvre de nouveaux trucs tous les jours mais j'ai pas le temps de tout écouter, la vie est dure.

Simon : En ce qui me concerne, j'écoute principalement de la musique du XIXe siècle, mais ça ne m'empêche pas d'écouter en parallèle des groupes comme Dangers, Céleste ou Transistor Transistor…


La musique que vous écoutez vous influence-t-elle en tant que compositeurs/musiciens ou pas du tout?
Max : Oui irrémédiablement. Quand un groupe te met une grosse dose, ça se reflète sur tes compositions, que ça soit à travers une sonorité ou un break de batterie.

Olivier : Assez oui. Dans les placements de voix, les idées d'accroche. Je pense surtout à la pop en disant ça. Un flow linéaire ça devient vite emmerdant. Donc trouver des petites accroches, des petites idées dans l'enchaînement des mots, afin de retenir un passage c'est quelque chose qui me tient à cœur.

Clément : Tout en sachant que l'objectif est de se forger notre propre style et pas de devenir des pompeurs intégraux.


Vous jouez une musique très « américaine » qu’on peut rapprocher de groupe comme Trash Talk, Ceremony etc etc… Sont-ce des groupes que vous écoutez ?
Max : Bien sûr. Beaucoup moins maintenant, mais je me souviens de la première tournée de Trash Talk en Europe en 2008. Ils étaient passés au Klub avec The Mongoloids. On n'était pas plus de 50 personnes, mais c'était la baffe. "Plague" et "Walking Disease" sont deux EP exceptionnels. Rien est à jeter, ils sont courts, concis, et efficaces, la tension ne retombe jamais. L'éponyme est aussi très bon, moins punk, plus sludge et plus grind, la prod d'Albini va parfaitement à cet album, c'était un virage intéressant qui leur a permis de surprendre et de se renouveler. Par contre j'ai lâché à partir d'"Eyes and Nine" car je n'ai pas retrouvé l'énergie que j'aimais dans le groupe. Au début de Donkey Punch, Trash Talk a été une influence indéniable, même si on a toujours essayé de garder à l'esprit plusieurs influences afin d'éviter d'être un simple copié/collé d'un autre groupe. Ceremony est aussi un groupe que l'on a beaucoup écouté, l'ambiance se dégageant de "Violence Violence" et de" Still Nothing Move You" est tout simplement un exemple en termes d'intensité. Ceremony c'est quand même 4 mecs qui jouent ni plus ni moins du punk découlant de Black Flag et Project X, et qui arrivent à faire deux des skeuds les plus malsains et violents que j'ai pu écouter dans le punk hardcore. Par contre une fois encore, même si il est très bon, j'aime moins le virage punk 80 qu'ils ont pris sur "Rhonert Parks".

Olivier : Ce ne sont pas mes groupes favoris, mais j'aime beaucoup ce que ces groupes dégagent. Le côté ultra spontané, primaire, c'est quelque chose que j'apprécie beaucoup et qu'on retrouve chez Donkey Punch je pense.

Clément : Ce sont des groupes que j'apprécie vraiment, même si on a beaucoup moins de points en communs avec eux que par la passé, je dois avouer que j'ai énormément écouté et que j'écoute toujours. Mais malgré tout, même avec nos influences américaines, on reste des petits cons de Français qui écoute du Black Metal européen, haha.


Vous êtes influencés par autre chose que de la musique quand vous composez ?
Olivier : Personnellement, niveau texte, j'essaye d'être le plus franc possible, et je m'inspire de mon ressenti. Sur le quotidien, ce que je vois dehors, à la télé ou dans ma vie personnelle.

Max : Je pense qu'à partir du moment où tu t'intéresses au processus de création, quelque soit la forme qu'elle prend, tu puises tes influences un peu partout. Ce qui est intéressant avec un groupe, c'est que ce n'est pas uniquement la musique qui rentre dans ce processus. L'identité visuelle est aussi très importante. Ca peut être l'artwork d'un CD, les visuels, ou les vidéos. Du coup le groupe devient un tout, transposable sur plusieurs supports, et auquel tu peux appliquer diverses influences thématiques, visuelles, etc. En fait le but de chaque projet, que ce soit en terme d'infographie, ou de vidéo, reste d'être une extension du travail du groupe, et pas seulement un outil de promotion aguicheur. C'est d'ailleurs pour ça que la plupart du temps on préfère tout faire nous-mêmes, ou avec des proches du groupe, plutôt que faire appel à une tierce personne. Je m'étais occupé du trailer de "Middle Class", et Clément m'avait aidé pour la direction à prendre. Plutôt que de faire un trailer habituel avec des images du groupe, on avait choisi de se pencher d'avantage sur l'aspect visuel et sur le montage. Du coup on a travaillé presque exclusivement en found footage, en s'inspirant plus de travaux d'artistes comme Kenneth Anger, que d'autres trailers de groupes. Pour la pochette de l'EP on a fait appel à un ami proche qui s'était déjà occupé de l'Artwork de l'EP d'Arms of Ra. On l'a laissé libre, tout en lui donnant quand même les grandes lignes à suivre, et on a aimé l'ambiance ''Pop-art'' décalé qui ressortait du visuel. En fait, comme on s'intéresse à énormément de médias, on a envie de s'exprimer sous plusieurs formes, et pas uniquement par l'intermédiaire de la musique. Il n'est pas exclu qu'on fasse une ''vraie'' vidéo plus tard, mais ce qui est sûr, c'est qu'il y a plus de chances qu'elle prenne une forme expérimentale plutôt que celle d'un clip à proprement parler.


Vous avez un univers assez particulier assez sombre et en même temps plein d’humour noir. Quels sont les thématiques et les concepts développés dans « Middle Class » ?
Max : En ce qui concerne les textes de "Middle Class", on a laissé Toussaint, notre ancien chanteur, totalement libre. Du coup il a écrit des textes très personnels et traitant avant tout de son ressenti. Même si on ne partageait pas son vécu, ou toutes ses idées, il a indéniablement contribué à la thématique du groupe. C'est une des raisons pour lesquelles il n'a pas voulu que les textes soient dans l'EP. Cependant je pense qu'il y a des thèmes abordés dans l'EP qui nous touchent tous plus ou moins au sein du groupe, notamment en ce qui concerne la sur-consommation, le monde du travail, l'alcool, et les peurs qui y sont liées. Que ça soit à travers les morceaux, les textes ou l'artwork, on a cherché à rester sincère, sans se faire piéger par le folklore. C'est d'ailleurs ce qu'on a dit à Olivier quand il est entré dans le groupe. On ne veut pas s'inventer une vie. On n'est pas nés à Cleveland, on n'a pas vécu dans des squats. Ce qu'on voulait éviter à tout prix, c'était d'avoir des textes qui parlent de Satan, et une imagerie croix à l'envers/Charles Manson/Bouc mes couilles. Intégrity le fait très bien, pas besoin d'avoir une tétra-chié groupes faisant la même chose. Je crois que l'artwork de "Middle Class" en a déstabilisé plus d'un, on a reçus des mails nous disant que l'EP était vraiment cool, mais que par contre l'artwork était à chier. Je me dis qu'au moins, face à une pochette comme ça, tu ne sais pas sur quoi tu vas tomber, et c'est déjà pas mal.

Clément : Personnellement pour moi « Middle Class » c'était vraiment dire « voilà, on est des mecs de banlieue parisienne, on n'est pas là pour vous vendre du rêve, on essaie juste de faire de la musique correctement ». L'idée de la pochette c'est l'opulence, on vit dans l'excès de tout, je comprends que tout le monde n'apprécie pas, mais on voulait juste sortir du hardcore-folklore, des symboles ésotériques et religieux utilisé à outrances et dont les ¾ des gens, nous y compris, ne connaissent pas le sens. Notre artwork va au-delà du « Ouais on a mis du rose pour faire rire les amis ! », en gros il est plus influencé par Martin Parr que par Anton Lavey quoi.

Simon : On n'est pas là pour se faire passer pour ce qu'on n'est pas, après tout la vie n'est pas simple pour tout le monde, on vit tous des drames à une certaine échelle… Pas besoin de vivre dans un ghetto, ou d'être un personnage de Shakespeare.


Vous avez des durées de morceaux très variables, de 7 secondes à 6 minutes. Comment ça se passe en studio ? Vous vous dites tiens, si on faisait une chanson de 6 minutes ou ça vient juste comme ça ?
Simon : C'est-à-dire que ce genre de décision ne se prend pas en studio…

Max : Quelle que soit la durée des morceaux et leur enchaînement, on les a tous considérés comme des titre à part entière. Ce qui se passe, c'est que quand tu écris le morceau, tu sens très vite où tu veux en venir, et le format que tu vas lui donner. Ces morceaux courts, c'est un peu un héritage de la power violence et du grind. Et puis c'est cool de pouvoir arrêter un morceau où tu veux, sans avoir à penser « Est-ce qu'il est trop long ? Est-ce qu'il est trop court ? ».


L’état d’esprit est-il différent quand on compose "Cheating Life Part III" ou "Get Over It" ?
Clément : Oui complètement, "Cheating Life Part III" est une chanson plus longue et lente que ce qu'on a l'habitude de faire, dans un trip post-hardcore, et on n'en avait vraiment envie. De plus en faire un triptyque s'était un peu un défi qu'on s'est lancé à nous-mêmes.
"Get Over It" s'est un peu un anti-morceau, faut prendre ça comme un interlude, le regret c'est qu'on aurait dû en enregistrer dix et en mettre partout dans l'EP.

Simon : L'état d'esprit est certes différent, mais l'intérêt est d'être capable de fournir la même intensité dans ces deux morceaux en live, malgré la forme très différente qu'ils empruntent.


Vous n’avez pas peur de déstabiliser les auditeurs avec une telle variation entre les morceaux ?
Max : Je pense que le jour où tu commences à te soucier de savoir si tu vas gêner l'auditeur, tu peux arrêter de faire de la musique. Je ne dis pas qu'il n'y a pas certains paramètres à respecter. La cohérence est quelque chose d'important dans la musique, au même titre que le rythme, l'agencement des compos, etc. Bien sûr, il faut penser à garder l'auditeur à l'écoute de bout en bout. Cependant, si l'auditeur vient du punk, et que ça le fait chier d'entendre un morceau atmosphérique, ou inversement, c'est pas notre problème. Ce que je veux dire par là, c'est que pour nous, la diversité est quelque chose d'important, on essaye de ne pas avoir deux riffs qui se ressemblent. Ca peut emmerder quelqu'un qui est trop ancré dans une scène, mais je pense qu'à partir du moment où tu t'intéresses à la musique en elle-même, tu t'en fous qu'un passage sonne black, et qu'un autre sonne punk. Le principal est que tout se mélange bien sans donner l'impression d'un agencement de parties du type Lego.


Contrairement à d’autres groupes qui ont un EP et 45 T-shirts vous avez, vous, de votre côté 2 EP de qualité et aucun t-shirt ? Vous vous foutez du merchandising ?
Olivier : haha Pas du tout. Je pense juste que les autres ont pas eu le temps de s'en occuper avant. D'ailleurs du merch pas piqué des hannetons vient d'arriver. Vous pouvez retrouver le visuel sur notre facebook.

Max : On ne s'en fout pas, mais le merchandising n'était pas la priorité. On y a longtemps réfléchi et on n'arrivait pas à se mettre d'accord sur le visuel. En plus, parfois il faut un peu nous mettre des coups de pieds au cul quand il s'agit d'organisation logistique. Cependant Olivier a pas mal boosté les choses depuis qu'il est arrivé dans le groupe.

Clément : Secrètement on espère pouvoir vendre plein de T-shirts pour enfin ne plus avoir à payer les répètes, haha.


Vous proposez votre album en téléchargement gratuit ? C’est votre décision ou celle du label ? Vous pensez que ça représente l’avenir de votre musique ?
Olivier : C'est une décision qu'on a souhaitée et qui a été partagée par Kevin de Swarm of Nails par la suite. On sait que d'une manière ou d'une autre on retrouvera l'EP sur la toile, autant que ça soit nous qui le mettions en ligne, et surtout dans une bonne qualité audio. Puis quand on voit des plateformes comme Toxicbreed's funhouse, qui deviennent très populaire et dont le principe repose sur la mise en ligne d'album complet de groupe plus ou moins connu, on se dit que ça peut vraiment être une bonne exposition.

Max : On avait déjà sorti "Virgin" en Free Download. On avait juste fait une cinquantaine de DIY CD qui sont tous partis. Pour "Middle Class", on ne savait pas trop quoi faire au début, puis finalement on s'est dit que ça restait la meilleure tribune. Personnellement je ne suis pas un grand downloader, j'ai plutôt tendance à acheter des CD, voir à les régulariser si je les ai téléchargés. La seule chose un peu effrayante avec le Free DL, c'est la sur-consommation. Cependant, la vie devient tellement cher que c'est une bonne chose de garder un libre accès à la musique. Beaucoup de groupe et de label l'ont compris, comme Swarm of Nails ou Throatruiner. Après, dans un monde idéal, les gens qui apprécieraient ces groupes et ces labels achèteraient afin de les aider à survivre. Cependant, je ne connais pas leur ratio de ventes, mais je pense qu'il reste assez faible, et je suppose que ça leur demande un travail de malade mental afin non pas de gagner de l'argent, mais juste rembourser leurs investissements.
Je pense que pour la suite, on continuera à mettre notre musique en Free DL. Le principal reste de faire de la musique pour se faire plaisir, et être écouté. Après, c'est comme tout, c'est un budget, mais plutôt qu'investir 400€ dans un Iphone, je préfère encore les mettre dans 2 jours de studio.


Vous commencez à tourner et donner quelques concerts, comment vous appréhendez les prestations live du groupe ?
Olivier : Avec de l'énergie. Un set court mais intense, que le public ne s'ennuie pas. C'est l'idée première pour ma part.

Clément : Perso la scène je pense que c'est comme tout, plus t'en fais plus tu deviens imparable, que ce soit entre musiciens où vis-à-vis du public. On a vraiment envie d'en manger pour progresser et pouvoir mettre des grosses claques aux gens.


Comment vous voyez le futur pour le groupe ? Des concerts, de la composition ?
Olivier : Tourner au maximum, des splits avec des groupes étrangers, une nouvelle session studio. L'objectif principal c'est de tourner.

Max : On a commencé à composer pour notre prochaine sortie. En fait, si tout se passe bien, on devrait bientôt entrer en studio pour enregistrer un morceau qui devrait être sur la compilation européenne de Toxicbreed Funhouse, au côté entre autres des camarades francophones de Plebeian Granstand et As We Draw. On commence à avoir pas mal de matériel pour la suite, on n'est pas encore sûr de la forme qu'aura le prochain CD, mais il y a des chances que ce soit un split.

Simon : A condition que d'autres groupes soit intéressés par l'idée partager un disque avec nous… Puis bien sûr des concerts, n'hésitez pas à nous proposer des dates !


Un truc à ajouter ? N’importe quoi, faites-vous plaisir.
Olivier : Merci à toi Seb de nous permettre de nous exprimer et de nous donner de l'exposition. Pour les gens qui ne nous connaissent pas, hésitez pas à télécharger "Middle Class" : ici
C'est gratuit, vous n'avez donc rien à perdre. Merci aux gens qui nous soutiennent.

Clément : Yes, merci Seb et merci à VS. Un peu de pub pour les amis, Arms Of Ra, Holy Strays. Et notre copain Daniel qui a réalisé l'artwork de cet EP.

Max : J'aimerais remercier au passage les gens qui nous suivent depuis le tout début, et notamment les potes du TGC qui se reconnaîtront.


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