Harun et FLo - STEP IN FLUID par VSGREG - 2386 lectures
Track by track interview pour la sortie de "One Step Beyond"


Titre de l'album :
(Harun Demiraslan) : J'ai choisi ce titre « One Step Beyond » car il reflète ce que nous vivons à travers cette expérience tant humainement que musicalement. Je veux dire par là que malgré nos histoires respectives via nos groupes, ce premier album reste une expérience à part entière pour nous tous. Nous avons l'occasion de participer à un projet instrumental qui nous pousse à aller de l'avant en terme d'arrangement et d'interprétation. Cette musique nécessite une approche différente au niveau de la conception du son…

(Florent Marcadet) : C'est vrai que c'est une nouvelle expérience qui a vraiment changée notre vision du son. Elle a bousculé nos acquis de manière positive en mettant en avant une notion parfois difficile à appliquer dans les musiques violentes : l'écoute.
De plus, ce nom « One Step Beyond » est très ouvert et peut donc peut évoquer beaucoup de choses pour chacun d'entre nous. Je pense que la musique instrumentale a cette qualité d'offrir plus de liberté à l'auditeur car il peut créer lui-même les mots si il le désire. Il n'y a pas de sens ou de signification imposée. Ce titre exprime bien cette volonté de se laisser guider par son propre imaginaire.



Artwork :
(Florent) : On s'est orienté vers une esthétique plutôt urbaine assez rapidement. A la base, Harun et moi étions intéressés par une image tramée mais on ne savait pas précisément ce qui allait refléter le mieux Step In Fluid. On a cherché sur le net des visuels dont le grain pouvait correspondre à notre son. C'était un vrai casse-tête car, il y a énormément de bonnes choses à exploiter dans des styles très différents. La photographie nous a parue être le plus pertinent au fur et à mesure de nos recherches. Je suis tombé sur le travail de Lise Marie Gauch (photographe de Nantes) et j'ai flashé sur une de ces photos qui imageait très bien notre musique : une rue faisant ressortir des courbes exprimant les textures de guitares gluantes ; du béton car le funk, le jazz ou encore le rap sont des musiques urbaines… Malheureusement, la photo était déjà choisie par quelqu'un d'autre. J'ai donc demandé à Lise Marie si elle voulait travailler sur le projet en lui soumettant nos idées. Au final, elle a réalisé toutes les photos de l'album, le résultat est vraiment super classe et colle parfaitement à notre son. Le travail au niveau des textures est très réussi. Les reflets de la pluie sur le sol me rappellent le fluide et la rue peut être le lieu d'une belle balade nocturne avec le son de Step dans les oreilles. Comme je le disais plus haut concernant le titre, notre musique est instrumentale et on désirait proposer davantage un contexte, une ambiance qu'un sens précis.
Ensuite, le travail sur la pochette (mise en page, bio…) a été réalisé par Monkey Graphic Design. Nous voulions quelque chose de simple, le résultat est moderne et sobre. Nous en sommes ravis.


Production / Studio :
(Florent) : On a choisi de travailler avec Fabien Guilloteau qui possédait son Nomad Studio (La Roche Sur Yon, 85) dans la maison qu'il partageait avec Aldrick, le guitariste de Step. A vrai dire, on a suivi notre instinct, tout a été très vite. On recherchait tout simplement quelqu'un qui serait capable de s'investir à fond et Aldrick nous a assuré que Fabien serait la bonne personne. On a alors foncé sans trop savoir où on allait mais on était tellement excités à l'idée de mettre toutes nos idées en boite !

Fabien a vite cerné ce qu'on voulait en terme de son et notre délire groove, dancefloor, métal jazzy… Il a, comme tous les ingénieurs du son digne de ce nom, une patience hors du commun ce qui n'est pas chose facile avec des énergumènes comme Harun et moi (Stéphane et Aldrick sont plus vivables). On a quand même réussi, entre quelques moments d'agitations nécessaires pour notre équilibre, à être ultra concentrés et très exigeants sur nos prises. Rien ne devait passer de manière approximative. J'avoue être très maniaque sur la mise en place. Je pense que ceci est une qualité mais cela peut devenir un peu lourd poussé à l'extrême. Fabien a donc vécu mes moments d'obsession sur le groove parfait (qui n'existe pas biensûr), la précision, la droiture de mes parties de batterie. Ce mec est super car en plus d'être très pro, il garde une humilité sur son travail. Il ne va pas essayer de t'embrouiller avec des explications techniques à la mord-moi-le-nœud pour justifier une faiblesse à un moment donné. Il se remet en question et du coup revient avec une proposition pertinente.
Harun, Aldrick et Stéphane quant à eux ont enregistré le signal numérique des guitares et de la basse (avant la séance de reamping) dans une bonne vieille cave arrangée en box de répétitions.
Le studio est un lieu où il y a énormément de connexions artistiques, une forte effervescence, des idées très bonnes et parfois douteuses qui fusent dans tous les sens. Certains arrangements « géniaux » sur le moment te paraissent complètement absurdes et ringards le lendemain. Ces moments de loose collective amènent de grosses crises de rire et permettent à tout le monde d'y voir plus clair.
Comme à chaque fois, le travail de studio est épuisant mais extrêmement enrichissant. On apprend à se taire, à déconstruire, à faire ressortir le meilleur chez l'autre, à accepter les imperfections… c'est passionnant !
Je me rappelle qu'il nous était parfois difficile de dormir car nous étions totalement investis, obnubilés par nos prises de la journée, nos doutes, nos envies. On a vraiment donné toute notre énergie pendant ces jours de studio, on ne regrette rien.
Pour finir, Thibault Chaumont (ingé son de Trepalium, Klone…) s'est chargé du mastering dans son studio Deviant Lab.



Musique, Cinema/DVD, livres, jeux ?

(Harun) : Pour ma part, j'écoutais pas mal de son durant cette période. L'album "Misiya" d' Etienne MBappé tournait en boucle dans ma caisse, alternant avec du Michael Jackson, du Docteur Dre et pas mal de jazz genre Miles Davis, du Herbie Hancock, ou encore du Art Blakey...Sinon je lisais les magazines de zic qui trainaient dans le studio pour passer le temps.

(Florent) : Je regardais toutes les vidéos de Aaron Spears et Rihanna me hantait…



Track by Track :
Track by Track :
One Step Beyond :
(Harun) Ce titre représente ce qu'est Step In Fluid en tant qu'expérience musicale et humaine pour nous. D'ailleurs, ce fut le premier thème composé pour ce projet. Il y a bien quatre ans maintenant, j'avais enregistré le riff principal sur mon portable avec une guitare folk en tapant le rythme au pied puis je m'amusais à déformer la texture sonore en plaçant le téléphone devant ma bouche façon "talk-box".


Vicious Connection :
(Harun) Encore une qui porte bien son nom. Le riff du couplet est vicieux de par sa structure et l'atmosphère qu'elle dégage. Quant au deuxième thème, il nous renvoie dans l'ambiance des vieilles séries américaines de''gangsters'' des années 70/80. Le tout est soutenu par d'excellentes parties basses de Stéphane. Un titre très nerveux et technique à la croisée du jazz-rock, du funk et du métal.


Color :
(Harun) Thème groove assez mélodique et calme pour un refrain lourd et contenu sur lequel Yann Ligner (Klone) colle de subtils effets vocaux. La particularité de ce titre est le solo de guitare doublé de la talk-box pour un rendu R'N'B.


Dead end :
(Harun) C'est en quelque sorte une interlude mettant l'accent sur le côté urbain de l'album. Il sonne très West Coast Hip-Hop avec ses claviers et son beat bien groove.


Beat Hunter :
(Harun) Le titre de celle-ci est un clin d' oeil aux Headhunters (Herbie Hancock) mais fait aussi référence à la structure même du morceau. C'est assez progressif avec ses riffs à la fois longs et alambiqués, des solos de guitares qui se croisent et un solo de batterie explosif pour conclure. Niveau ambiance, le titre débute sur un ternaire africain tandis que le thème centrale sonne "Chamanique" avec les voix diphoniques de Yann ligner (Klone) en arrangement.


The Bridge :
(Harun) Celui-là évolue sur un thème d'ambiance africaine puis part vers une musique tout en puissance pour finir sur un superbe solo d' Aldrick plein d'émotion. D'ailleurs, les arrangements des couplets évoquent une atmosphère "moite". Ils nous donnent cette impression de traverser une rivière.
Le titre lui, symbolise en fait beaucoup de choses personnelles, à la fois pleines de contradictions et d'harmonie.


Smooth :
(Harun) Titre très groove avec la participation de la star, DJ Troubl' et du saxophoniste Matthieu Metzger (ONJ, Louis Sclavis, Ducret, Klone...).
On y retrouve de bonnes grosses parties basse et la wha-wha apporte une atmosphère très "aérienne" sur le thème centrale.


As we dance :
(Harun) : Encore un titre très dansant basé cette fois-ci sur un groove afro-beat très efficace! Ce dernier titre met encore plus en avant les influences afro déjà présentes sur "The Bridge" ou encore "Beat Hunter". Les rythmes de batteries sont à la fois techniques et musicaux ce qui permet de finir l'album sur une touche très dynamique. Sinon, on y retrouve le sax. de monsieur Matthieu Metzger sur le thème central très jazz. Le crossover entre son impro. et les guitares saturées accentue le côté original du morceau pour le coup.


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