Mayhemic Destructor (batterie) et Zingultus (vocaux) - ENDSTILLE par PRINCE DE LU - 2755 lectures
En complément du track-by-track du prochain album "Infektion 1813" à paraitre chez Season of Mist en mai prochain, voici l'interview menée avec les joyeux lurons de ENDSTILLE. Des fois, les interviews, c'est chiant, ça peut être stressant. Mais cette fois on s'est vraiment bien marrés.


Il n'y a pas eu de trève pour Endstille depuis la sortie de Verführer. Iblis a quitté le groupe avant des concerts importants. Ce dernier album, d'abord annoncé pour l'automne 2010 , ne verra finalement le jour qu'en mai prochain. Peux-tu nous en dire plus sur ces deux dernières années?
Mayhemic Destructor (batterie): Verführer est sorti en mai 2009. Ca fera deux ans, ce qui est assez rapide vu tous les changements et problèmes que nous avons connus. Notre dernier souci est que Zingultus habite à plus de 600 kilomètres du reste du groupe. C'est une des raisons pour lesquelles cela a pris plus de temps. Il n'est pas là quand nous répétons et nous avons juste pu lui envoyer une petite pré-production faite en salle de répétition. Mais finalement nous avons commencé à enregistrer les instruments en juillet dernier, juste avant de faire les festivals d'été. Ensuite nous avons sorti un split en novembre avec Kilt, qui est également de Kiel. Puis Zingultus est venu en décembre et janvier pour enregistrer les voix.
Zingultus (vocaux): Nous avons cassé un peu les habitudes de Endstille cette fois. Je voulais enregistrer les vocaux à Kiel, avec JAK (du studio JAKs Hell) en même temps que le reste du gorupe, comme le groupe le faisait avant. Mais cela n'a pas fonctionné, cela prenait trop de temps. Nous avons alors décidé de dissocier l'enregistrement et de faire mes prises à chaque fois que je serai dans le coin (rires). C'est quelque chose de nouveau pour le groupe.


Tu as eu le temps d'écrire les textes de l'album?
Zingultus: oui. La moitié.
M.D.: Cruor a écrit trois titres. Moi deux. Et le reste est de toi.
Zingultus: On compte le texte de "Völkerschlächter"? (rires)


De nos jours, il n'est pas forcément facile pour un groupe de trouver un label. Comment avez-vous signé un deal avec Season of Mist?
M.D.: Nous avions rempli notre contrat avec Regain. Nous avions un deal pour un album et une option, qui étaient respectivement Endstille's Reich et Verführer. Nous nous sommes dits "OK, nous sommes désormais libres". Regain était intéressé pour continuer avec nous, mais nous pensions que Regain ne nous avait pas poussés aussi loin que nous l'espérions. Dans les premières années, nous étions chez Twilight qui n'était vraiment présent qu'en Allemagne, en Autriche et en Suisse. En signant chez Regain, nous espérions une meilleure diffusion aux US et en Europe, en dehors de l'Allemagne. Mais cela n'a pas marché parce que... je ne sais pas pourquoi! Maintenant, nous sommes chez Season qui s'est très bien développé ces dernières années. Je pense qu'ils feront du bon boulot, ils sont très professionnels. En tout cas, nous regardons vers l'avenir.


Que signifie "Infektion 1813"?
M.D.: en 1813, il y a eu une grande bataille à Leipzig entre Napoléon et le général prussien Blücher, où Napoléon fut vaincu. C'est pour "1813". "Infektion" c'est vraiment au sens d'infecté, comme par un virus. Cette infection se développe pendant un siècle et nous conduit aux Prussiens qui ont déclenché la première guerre mondiale. Et le "1913" sur la pochette fait référence au "2013" de Navigator, c'est à toi de faire le lien.


Vous avez à nouveau enregistré votre album au JAKs Hell. Je vais finir par croire que vous êtres proprio de ce studio.
M.D.: (rire) non, il n'est pas à nous. JAK est un camarade qui vit non loin de Kiel. Endstille a grandi avec son studio, tu vois. De la première démo au dernier album que nous avons enregistré. C'est bon d'aller là-bas et de trouver quelqu'un qui sait ce que nous voulons. Il peut le faire parfaitement, il a le son. Quand j'écoute les samplers de Metal Hammer ou Rock Hard, tous ces groupes de metal sonnent pareils. Ils sonnent tous pareils, avec les batteries triggées, les guitares moulinées à l'ordinateur. Nous voulons avoir plus d'aise dans la production et JAK sait le faire en gardant cette touche "sale" qui nous plait.


Maintenant, je voudrais que tu me jures quelque chose. Jure moi qu'aucun trigg n'a été blessé pendant l'enregistrement du dernier album.
M.D.: (rire) Je n'utilise toujours pas de trigg, c'est vrai. Habituellement, je m'asseyais toujours à côté de JAK,à avoir un œil sur tout et à lui dire "pourquoi tu fais ça? Fais comme ci, fais comme ça". Et je le limitais beaucoup. Cette fois, je lui ai dit "OK, je joue de la batterie. Fais comme tu veux". JAK est aussi un batteur. Je lui ai demandé de faire sonner la batterie comme il voulait.


Question plus technique sur la batterie. Tu as un jeu très rapide.
M.D.: Oh non.
Ouais, bien sûr. Quand j'entends le pattern dément d'un "The Deepest Place on Earth", je me pose la question de ton utilisation d'un technique de double particulière? Quelque chose comme la technique talon-pointe de George Kolias peut-être?
M.D.: Je n'ai pas de technique. Je m'assieds et je prends en compte la vitesse qu'on me demande pour le morceau, le tempo pour lequel il faut travailler. Et je le fais (rire).


Au travers de la discographie de Endstille, tu délaisses quelque peu les blasts pour placer des parties de double très rapides. C'est ta manière de chercher à poser des atmosphères?
M.D.: Bien sûr. J'essaye de capter l'atmosphère des riffs de Lars et de la pousser encore plus haut. Selon les riffs, je n'hésite pas à placer les blasts ou la double, à les alterner pour suivre l'ambiance générale.


Dans votre processus de composition, Lars vient avec les riffs?
M.D.: Oui. Nous répétons deux jours par semaine et nous créons nos titres comme ça. Il n'y a pas de compositeur principal ou quelque chose dans le genre.


J'ai du mal à imaginer Lars qui vient en répétition avec l'unique riff de "Völkerschlächter" et qui vous dit "OK les gars, je suis désolé. J'ai seulement UN riff pour ce soir et nous allons le jouer encore et encore".
M.D.: (rires) non, ce morceau a été créé en studio. Nous ne l'avons joué qu'une seule fois.
C'est pourtant un de vos meilleurs morceaux atmosphériques, avec ce texte parlé, parfait pour terminer l'album. Comment est venu l'idée de lister des dictateurs?
M.D.: "Völkerschlächter" signifie "boucher de peuples". L'idée est venue juste après l'enregistrement de Verführer, dont tu te souviens de la pochette avec le Kaiser Wilhelm (NDR: je vous laisse en allemand "Empereur Guillaume", ça claque un peu plus). Il y est déguisé en boucher. Et on a dit "ah, c'est un völkerschlächter. Ouais, gardons cette idée pour le prochain album". Et nous avons décidé d'utiliser ça pour le dernier titre "Endstille". Et pour l'idée des paroles, il nous a paru bien de faire une liste des dictateurs.


Pour moi, la grosse surprise de ce nouvel album, ce sont les parties de voix claire. Etait-ce un choix volontaire de recruter quelqu'un au micro qui pourrait apporter cette touche plus "expérimentale"?
M.D.: Non. Nous cherchions juste un bon chanteur. La meilleure chose pour nous était de trouver quelqu'un qui s'était déjà fait un nom, mais dans notre coin il n'y avait personne. Quand Iblis a quitté le groupe à quelques jours du Wacken 2009, nous nous disions "OK, à qui demander?". Nous avons demandé à Mannevond de Koldbrann, qui a fait les festivals avec nous cet été-là. Mais il ne pouvait pas gérer plus de groupes. Puis nous avons rencontré Zingultus lors d'une tournée qui passait à Cologne. Après quelques discussions, il a dit "OK, on le fait" et nous avons été très heureusement surpris. Pour ses parties vocales, nous lui avons juste dit "Fais commme tu le veux". C'est un vocaliste, c'est un artiste (il regarde Zingultus et se marre). Hé bien ouais, il n'y a pas de limite à lui imposer!
Zingultus: Si tu connais mes autres groupes, tu sais qu'il n'y a rien de nouveau vocalement pour moi. Les parties en voix claire sont nouvelles pour Endstille. Quand j'ai entendu les nouveaux morceaux, je me suis dit que cela collerait parfaitement à certains passages. Au début, j'ai essayé de me mettre à un volume plus bas et de me fondre dans l'ensemble. Et les gars m'ont dit de faire ce que je voulais. Alors, j'ai tenté des choses qui, je pense, fonctionnent bien. Le truc marrant, c'est que JAK avait l'habitude d'enregistrer Iblis. Quand nous avons commencé les prises, il a hurlé "mais que fabriques-tu?" (rire).
M.D.: Pour moi, sa voix colle bien mieux avec le son Endstille. Elle est plus brute dans les parties hurlées et reste très compréhensible.


Vous écrivez toujours écrire des titres avec des refrains. C'est pour appuyer l'effet "dans la face"?
M.D.: Oui, OK.
Heu... c'était une question?
M.D.: Oui, probablement (rire)


Je vais vous proposer un moment plus marrant: des photos. La réponse est au dos des photos, si vous en avez marre. Mais le jeu est de reconnaître les personnages... ou des objets comme pour cette première photo.
M.D.: C'est le Wilhelm Gustloff, le navire qui a coulé dans la mer Baltique? Ouais! Nous n'avons pas écrit de textes à propos de cette tragédie.
Le fait que cela soit la plus grande tragédie maritime de l'histoire, mais qu'elle ait été ignorée pendant cinquante ans, cela ne vous inspire pas?
Zingultus: Nous sommes les mauvaises personnes pour répondre à cette question. Si tu étais avec Lars, il te parlerait jusqu'à demain de ce naufrage (rires). Il est beaucoup plus à fond dans l'Histoire.





Seconde photo
M.D.:Hé! Mais!
Zingultus: Oui, c'est Adolf! On le reconnait à cause des cheveux!
M.D.: Il avait la même coupe étant petit! (rires) Notre seul lien avec lui est que nous avons joué à un festival dans sa ville natale en Autriche, à Braunau.
Vous parlez des guerres mondiales, mais vous évitez soigneusement le nazisme, même à des fins historiques.
M.D.: Bien sûr. Ce que je vais dire reflète mon opinion. Quand nous avons démarré Endstille, les amateurs de black metal disaient que la musique était bien mais que nous étions des nazis. Mais non. Comme nous parlions des guerres mondiales, nous devions obligatoirement être nazis, hé bien non. Il n'y en a aucune trace dans ce que nous faisons, ce que nous avons dit en interview. Il y a pas mal de gens qui cherchent activement des nazis et qui pointent du doigt des groupes trop facilement.







Troisième photo
M.D.: Hum... C'est l'hôtel de ville de Kiel, non? Ah, c'est le château! Il ressemble beaucoup à l'hôtel de ville. Enfin, le château n'existe plus. Kiel a été entièrement rasée pendant la seconde guerre.
Dans l'histoire de Endstille, vous utilisez beaucoup d'images de guerre navale. Est-ce un lien avec la position historique de Kiel?
M.D.: Oui, bien sûr. Kiel a été un important port de construction de bâtiments militaires et civils. La ville a beaucoup souffert pendant la guerre. Donc, oui, c'est bien un lien.








Encore une dernière.
M.D. et Zingultus sèchent sur celle-ci.
C'est Gravilo Princip, l'étudiant serbe qui a déclenché la première guerre mondiale.
Zingultus: Pour être honnête, je n'ai jamais entendu parler de lui (rires).
M.D.: Il faut dire qu'avec Endstille, nous nous focalisons sur l'Allemagne. Cela pourrait être un bon thème, mais nous ne l'avons pas encore utilisé.
Zingultus: Cela fait du bien d'entendre que ce ne sont pas toujours les Allemands qui mettent le feu aux poudres (rires).
M.D.: C'est vrai que lui était Serbe, qu'il a tué un Autrichien. Mais qu'au final tout était de la faute des Allemands (rires).


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