Hum, ce n'est pas vraiment réfléchi, j'aime bien changer de pseudo avec chaque groupe. Il doit y avoir une explication freudienne de café du commerce derrière tout ça héhé. Pour Sael, je suis Iconoclast en tous cas.
Comment est né Annthennath, projet que tu partages avec du beau linge de la scène black française? Comment s'est mis en place le line-up actuel?
Annthennath a d'abord été fondé comme un power trio dans lequel Lyshd (guitare) faisait la batterie, je faisais la basse et le chant, et Jesus (le chanteur de Offending) tenait la guitare. Puis je suis parti en Allemagne, et à mon retour on a repris le groupe en duo seulement avec Lyshd.
On a alors enregistré la première démo Subhuman Terrorism puis on a stagné longtemps... On avait envie de faire évoluer le groupe et une fausse bonne idée chassait l'autre, on s'embourbait dans plein de projets qu'on avait pas l'expérience ou les épaules pour dominer... On a fini par tomber dans une espèce de coma.
Voyant qu'on ne pourrait rien faire sans changement radical j'ai décidé d'amener du sang neuf dans le groupe et de confier tous les postes qu'on maîtrisait le moins à des amis de confiance pour qu'on ne se préoccupe finalement plus que de la guitare avec un line-up complet.
C'est comme ça que Thyr, Welkin, puis enfin Shaxul sont arrivés. On a fait très rapidement notre deuxième démo Paeans of Apostasy et on a tous vite vu que la sauce prenait bien. On est tous très contents de comment sonne le groupe, on partage tous la même vision pour Annthennath, l'album s'est fait très vite, le suivant est en cours, on a plein de projets et je pense que le groupe va durer.
Annthennath a d'abord été fondé comme un power trio dans lequel Lyshd (guitare) faisait la batterie, je faisais la basse et le chant, et Jesus (le chanteur de Offending) tenait la guitare. Puis je suis parti en Allemagne, et à mon retour on a repris le groupe en duo seulement avec Lyshd.
On a alors enregistré la première démo Subhuman Terrorism puis on a stagné longtemps... On avait envie de faire évoluer le groupe et une fausse bonne idée chassait l'autre, on s'embourbait dans plein de projets qu'on avait pas l'expérience ou les épaules pour dominer... On a fini par tomber dans une espèce de coma.
Voyant qu'on ne pourrait rien faire sans changement radical j'ai décidé d'amener du sang neuf dans le groupe et de confier tous les postes qu'on maîtrisait le moins à des amis de confiance pour qu'on ne se préoccupe finalement plus que de la guitare avec un line-up complet.
C'est comme ça que Thyr, Welkin, puis enfin Shaxul sont arrivés. On a fait très rapidement notre deuxième démo Paeans of Apostasy et on a tous vite vu que la sauce prenait bien. On est tous très contents de comment sonne le groupe, on partage tous la même vision pour Annthennath, l'album s'est fait très vite, le suivant est en cours, on a plein de projets et je pense que le groupe va durer.
Le bassiste d'Angmar n'habite pas à côté, l'éloignement géographique est-il un frein ou échangez-vous beaucoup par le web?
Le line-up est assez éclaté, oui. Caen, Poitiers, Rochefort, Amiens... Ça nous condamne à ne pas passer par la case répète. Pas très pratique mais on a fini par s'en accommoder en trouvant notre rythme. On ne fait pas vraiment de préproduction avec échange intensif de fichier, ou très peu. Ça marche plutôt à la confiance, on se connaît malgré tout assez bien musicalement, et on sait que les autres sont sérieux. Donc on fixe des dates d'enregistrement, et chacun bosse dans son coin sur les squelettes de morceaux.
C'est exactement la même chose qui se produit pour Sael où le line-up est encore plus compliqué (il s'étale sur trois pays maintenant).
J'aimerais si c'était possible qu'on puisse répéter comme au bon temps, comme tout bon groupe devrait faire, mais le fait qu'on joue tous dans plein de groupes et qu'on habite aussi loin des autres nous oblige à faire autrement. Pour le moment du moins.
Le line-up est assez éclaté, oui. Caen, Poitiers, Rochefort, Amiens... Ça nous condamne à ne pas passer par la case répète. Pas très pratique mais on a fini par s'en accommoder en trouvant notre rythme. On ne fait pas vraiment de préproduction avec échange intensif de fichier, ou très peu. Ça marche plutôt à la confiance, on se connaît malgré tout assez bien musicalement, et on sait que les autres sont sérieux. Donc on fixe des dates d'enregistrement, et chacun bosse dans son coin sur les squelettes de morceaux.
C'est exactement la même chose qui se produit pour Sael où le line-up est encore plus compliqué (il s'étale sur trois pays maintenant).
J'aimerais si c'était possible qu'on puisse répéter comme au bon temps, comme tout bon groupe devrait faire, mais le fait qu'on joue tous dans plein de groupes et qu'on habite aussi loin des autres nous oblige à faire autrement. Pour le moment du moins.
Oui, avec son activité croissante dans Otargos et le temps que lui prend Withdrawn en plus, Thyr ne peut plus continuer avec nous hélas. On est donc en quête d'un batteur, ce qui, pour notre style n'est pas une tâche aisée tu peux t'en douter. On a peut-être trouvé la perle rare, mais je ne préfère pas me prononcer avant que ça ne soit finalisé. En tous cas on a un album d'écrit, ainsi que trois morceaux pour un split avec Quintessence. Donc même si cette affaire de batteur est un sérieux frein, le groupe est loin d'être mort, ni même en stand-by, on devrait faire parler la poudre sous peu...
Annthennath a sorti un split vinyl. L'album est sorti en CD. Vous avez même donné dans la démo tape. Le choix du support représente-t-il quelque chose d'important pour vous? Pourquoi varier les supports selon la sortie?
On a simplement varié les supports parce qu'on en avait l'opportunité. Si on pouvait sortir chaque release dans tous les formats, je serais ravi de le faire! Le CD est incontournable et c'est évidemment un format que j'adore. Mais la tape a pour moi un charme particulier, les premiers albums que j'ai possédés étaient des cassettes qui remplaçaient un peu le LP à l'époque (auquel je suis arrivé plus tard). Quand j'ai découvert le black metal on échangeait beaucoup de copies miteuses d'albums en cassette. Bref, il y a si j'ose dire un parfum de nostalgie dans cette tape d'Annthennath (ceux qui l'ont me comprendront héhé)
On a simplement varié les supports parce qu'on en avait l'opportunité. Si on pouvait sortir chaque release dans tous les formats, je serais ravi de le faire! Le CD est incontournable et c'est évidemment un format que j'adore. Mais la tape a pour moi un charme particulier, les premiers albums que j'ai possédés étaient des cassettes qui remplaçaient un peu le LP à l'époque (auquel je suis arrivé plus tard). Quand j'ai découvert le black metal on échangeait beaucoup de copies miteuses d'albums en cassette. Bref, il y a si j'ose dire un parfum de nostalgie dans cette tape d'Annthennath (ceux qui l'ont me comprendront héhé)
Dans Annthennath, pourquoi avoir opté pour une mise en avant de la basse, au détriment de guitares qui ne déméritent pas?
En fait le choix a été relativement spontané et pragmatique. On était en train de mixer l'album, et on s'est demandé ce qui était à notre goût le point fort de l'album. On a trouvé que la basse et le chant étaient vraiment les deux éléments directeurs de l'album, et on a donc choisi de les pousser en avant dans le mix.
Le choix nous a été beaucoup reproché, et on ne le fera sûrement pas de nouveau de façon aussi extrême, mais on ne regrette absolument rien pour cet album.
Dans pratiquement tous les albums de black metal que j'aime il y a des bizarreries de production. Parfois des trucs franchement laids, comme le son de grosse caisse dans Battles in the North par exemple, mais quelque part ça fait partie de leur charme. C'est pratiquement le seul genre musical pour lequel il n'y a pas vraiment de règle en terme de production, à peu près tous les moyens sont bons pour trouver le son qui "fonctionne". On était vraiment dans cet état d'esprit quand on a mixé l'album, donc on ne s'est pas posé trop de questions et on y est allé à l'instinct.
En fait le choix a été relativement spontané et pragmatique. On était en train de mixer l'album, et on s'est demandé ce qui était à notre goût le point fort de l'album. On a trouvé que la basse et le chant étaient vraiment les deux éléments directeurs de l'album, et on a donc choisi de les pousser en avant dans le mix.
Le choix nous a été beaucoup reproché, et on ne le fera sûrement pas de nouveau de façon aussi extrême, mais on ne regrette absolument rien pour cet album.
Dans pratiquement tous les albums de black metal que j'aime il y a des bizarreries de production. Parfois des trucs franchement laids, comme le son de grosse caisse dans Battles in the North par exemple, mais quelque part ça fait partie de leur charme. C'est pratiquement le seul genre musical pour lequel il n'y a pas vraiment de règle en terme de production, à peu près tous les moyens sont bons pour trouver le son qui "fonctionne". On était vraiment dans cet état d'esprit quand on a mixé l'album, donc on ne s'est pas posé trop de questions et on y est allé à l'instinct.
Hehe, je ne suis pas persuadé que Shaxul se soit livré à des expériences psychédéliques pour écrire le concept de cet album, mais ça n'aurait pas été en totale contradiction avec les textes. Au contraire même. Timothy Leary, dont est en partie inspiré le concept de States of Liberating Departure, était un grand partisan de l'usage de drogues psychédéliques, et il est évident que c'est toujours une bonne aide sinon un bon point de départ à tout voyage intérieur ...
Peux-tu évoquer Bridges to Nothingness annoncé sur votre site et qui devrait voir le jour sous peu? Est-ce dans le même esprit que le précédent opus?
En partie oui. En fait les trois premiers morceaux de Bridges sont trois titres inédits tirés des sessions d'enregistrement de l'album States of Liberating Departure donc le lien avec l'album est très fort. Ces trois morceaux sont liés ensemble par un concept sur le néant. Pour le reste il y aura notre toute première démo (réalisée à l'époque en duo avec Lyshd) ainsi que quelques titres bonus. La sortie est prévue chez Armée de la Mort début 2011.
En partie oui. En fait les trois premiers morceaux de Bridges sont trois titres inédits tirés des sessions d'enregistrement de l'album States of Liberating Departure donc le lien avec l'album est très fort. Ces trois morceaux sont liés ensemble par un concept sur le néant. Pour le reste il y aura notre toute première démo (réalisée à l'époque en duo avec Lyshd) ainsi que quelques titres bonus. La sortie est prévue chez Armée de la Mort début 2011.
Changeons de groupe. Que s'est-il passé pendant ce long silence de Sael entre Océan et l'album (si, si, j'ai trouvé ça long)? Étais-tu trop occupé avec tes activités en studio ou as-tu eu une composition plus lente pour Sael?
On a eu tout un tas de galères, de matériel, de line-up... Comme d'habitude avec Sael j'ai envie de dire. On avait mis trois ans à finir Océan, là on a mis trois ans à finir The Sixth Extinction... C'est pas vraiment une histoire de composition... Certains morceaux sur le dernier album sont aussi vieux voire plus que des titres d'Océan... C'est vraiment logistique, ce groupe est maudit...
J'espère qu'on va pouvoir rompre ce cycle avec le prochain... Je mets tout en œuvre pour que ça se déroule mieux cette fois.
On a eu tout un tas de galères, de matériel, de line-up... Comme d'habitude avec Sael j'ai envie de dire. On avait mis trois ans à finir Océan, là on a mis trois ans à finir The Sixth Extinction... C'est pas vraiment une histoire de composition... Certains morceaux sur le dernier album sont aussi vieux voire plus que des titres d'Océan... C'est vraiment logistique, ce groupe est maudit...
J'espère qu'on va pouvoir rompre ce cycle avec le prochain... Je mets tout en œuvre pour que ça se déroule mieux cette fois.
Ahahah... non. Je ne préfère pas savoir en fait. Il vaut mieux se dire qu'on fait de l'art pour l'art et qu'on laisse ces basses considérations aux businessmen... Ça évite de s'apercevoir que personne n'a rien à foutre de ton groupe, héhé.
Comment se répartit le travail de composition dans les deux groupes? Est-ce un apport "classique" de riffs par les guitaristes, un travail mutuel avec des échanges de riffs par internet, etc ?
Dans Annthennath comme dans Sael je suis le principal compositeur, pour deux raisons différentes. Au départ dans Annthennath, Lyshd ne faisait que la batterie, donc j'ai commencé à écrire les morceaux, et ça s'est prolongé ainsi, même si Lyshd contribue bien sûr aux arrangements et compose également quelques titres. Quand j'ai fondé Sael à Munich ce n'était au départ qu'un side project d'Annthennath qui était mon groupe principal et il était donc normal que je compose tout.
Les deux groupes ont évolué pour devenir de vrais groupes avec des line-up complets mais cet état de fait demeure. D'une part parce que c'est devenu le fonctionnement routinier du groupe, et d'autre part parce qu'avec cette absence de répètes on ne peut pas composer de façon traditionnelle.
Comme je connais assez bien les musiciens avec lesquels je joue, j'ai appris à leur ménager des espaces quand je je compose pour qu'ils puissent amener leurs arrangements et leur touche, de manière à avoir tout de même un peu d'homogénéité de groupe au final.
Dans Annthennath comme dans Sael je suis le principal compositeur, pour deux raisons différentes. Au départ dans Annthennath, Lyshd ne faisait que la batterie, donc j'ai commencé à écrire les morceaux, et ça s'est prolongé ainsi, même si Lyshd contribue bien sûr aux arrangements et compose également quelques titres. Quand j'ai fondé Sael à Munich ce n'était au départ qu'un side project d'Annthennath qui était mon groupe principal et il était donc normal que je compose tout.
Les deux groupes ont évolué pour devenir de vrais groupes avec des line-up complets mais cet état de fait demeure. D'une part parce que c'est devenu le fonctionnement routinier du groupe, et d'autre part parce qu'avec cette absence de répètes on ne peut pas composer de façon traditionnelle.
Comme je connais assez bien les musiciens avec lesquels je joue, j'ai appris à leur ménager des espaces quand je je compose pour qu'ils puissent amener leurs arrangements et leur touche, de manière à avoir tout de même un peu d'homogénéité de groupe au final.
Comment conçois-tu la différence dans la composition entre Sael et Annthennath? Quels riffs sont bons pour l'un et pas forcément pour l'autre?
C'est surtout une question d'état d'esprit. Je ne suis absolument pas dans les mêmes dispositions d'esprit quand j'écris pour l'un ou l'autre groupe. Du coup tout se fait de façon assez naturelle. Je me rends très vite compte quand je vais faire des morceaux pour Sael ou pour Annthennath. Je décide même parfois avant de jouer que je vais jouer pour tel ou tel groupe.
Au début les deux groupes n'étaient pas vraiment différenciés et les chansons auraient pu être interchangeables. Mais plus le temps passe et plus les personnalités des deux groupes s'affirment et les choix sont donc assez vite faits. Je sais que si je me ramène avec des riffs trop compliqués dans Annthennath je vais me faire jeter des cailloux héhéhé.
C'est surtout une question d'état d'esprit. Je ne suis absolument pas dans les mêmes dispositions d'esprit quand j'écris pour l'un ou l'autre groupe. Du coup tout se fait de façon assez naturelle. Je me rends très vite compte quand je vais faire des morceaux pour Sael ou pour Annthennath. Je décide même parfois avant de jouer que je vais jouer pour tel ou tel groupe.
Au début les deux groupes n'étaient pas vraiment différenciés et les chansons auraient pu être interchangeables. Mais plus le temps passe et plus les personnalités des deux groupes s'affirment et les choix sont donc assez vite faits. Je sais que si je me ramène avec des riffs trop compliqués dans Annthennath je vais me faire jeter des cailloux héhéhé.
Complètement. Quand je passe très longtemps sur une production, depuis le début des prises jusqu'à la fin du mix, j'aime bien introduire une paire d'oreilles fraîches dans le processus, histoire de jouer la sécurité et d'apporter un vrai plus. On a tellement travaillé ensemble avec Neb sur tout un tas de productions diverses et variées que je ne me pose pas vraiment la question et que j'envoie en général les gens directement chez lui. C'est une formule qui marche bien.
Quelles sont les qualités du Drudenhaus que ne pourraient pas vous apporter un e-mastering en Finlande ou un mastering dans un autre studio national?
La confiance avant tout. Travailler avec quelqu'un de très bon ou de très équipé c'est une chose, mais travailler avec quelqu'un que tu connais et en qui tu as confiance c'en est une autre.
C'est aussi une questions de goûts, et on en partage énormément avec Neb, ça va de Emperor à Joy Division... Ça facilite le dialogue, on peut même parfois s'en dispenser.
Autant je vénère le travail d'un mec comme Alan Parsons, autant je me verrais assez mal faire un album avec lui... En lui disant par exemple "fais moi des grattes bien rachitiques comme dans le Nightside Eclipse"... Tu imagines la scène ? héhéhé.
On a aussi pas mal cette attitude "c'était-mieux-avant-iste" un peu à contre-courant, qui fait que les albums chez lui sont mixés en analogique sur une grosse console, qu'on n'utilise pas de simulateurs d'amplis (la pire chose qui soit arrivé au metal après internet) et qu'on ne fait pas le concours de celui qui masterise le plus fort possible quitte à saloper le son d'un album.
La confiance avant tout. Travailler avec quelqu'un de très bon ou de très équipé c'est une chose, mais travailler avec quelqu'un que tu connais et en qui tu as confiance c'en est une autre.
C'est aussi une questions de goûts, et on en partage énormément avec Neb, ça va de Emperor à Joy Division... Ça facilite le dialogue, on peut même parfois s'en dispenser.
Autant je vénère le travail d'un mec comme Alan Parsons, autant je me verrais assez mal faire un album avec lui... En lui disant par exemple "fais moi des grattes bien rachitiques comme dans le Nightside Eclipse"... Tu imagines la scène ? héhéhé.
On a aussi pas mal cette attitude "c'était-mieux-avant-iste" un peu à contre-courant, qui fait que les albums chez lui sont mixés en analogique sur une grosse console, qu'on n'utilise pas de simulateurs d'amplis (la pire chose qui soit arrivé au metal après internet) et qu'on ne fait pas le concours de celui qui masterise le plus fort possible quitte à saloper le son d'un album.
Est-il aussi facile d'enregistrer ses propres projets que le groupe de quelqu'un d'autre? Y a-t-il des choses que tu peux plus te permettre sur tes projets, notamment parce que tu as plus de temps studio?
Bah c'est toujours un peu épineux. Ça peut paraître plus confortable car on paraît moins stressé par les délais (bon après il faut tout de même voir que tout le temps que je consacre à mes groupes je ne le consacre pas à gagner de l'argent donc ça ne peut durer qu'un temps quand même), mais ça tourne souvent assez vite au cauchemar.
Tu perds très vite tes repères, ton objectivité... J'ai renoncé pour toutes ces raisons à mixer ou masteriser les albums de mes groupes. Je continue à les enregistrer car c'est de loin la solution la plus pratique pour moi, mais c'est loin d'être confortable. Tous les musiciens qui ont un studio te le diront, c'est à double tranchant. Il faut se plier à une stricte discipline pour ne pas péter les plombs.
Pour moi il est bien plus agréable et facile d'enregistrer les groupes des autres que les miens. Quand tu enregistres un musicien, pour que le travail soit productif, tu dois faire un effort d'empathie pour comprendre ce qui plaît à ce musicien dans sa musique, essayer de comprendre la façon qu'il a de la penser et de l'écouter. Ça te place dans une posture ambivalente, tu envisages continuellement la musique et le travail de ton point de vue et de celui que tu penses être le sien. C'est très sain, car sans vraiment t'en apercevoir, tu questionnes continuellement ton travail et tu es donc relativement objectif tout du long.
Mais quand tu t'enregistres toi-même ou ton propre groupe, tu n'analyses tout que d'un seul point de vue, et tu te perds beaucoup plus vite dans le processus. C'est usant, et difficile à gérer.
Bah c'est toujours un peu épineux. Ça peut paraître plus confortable car on paraît moins stressé par les délais (bon après il faut tout de même voir que tout le temps que je consacre à mes groupes je ne le consacre pas à gagner de l'argent donc ça ne peut durer qu'un temps quand même), mais ça tourne souvent assez vite au cauchemar.
Tu perds très vite tes repères, ton objectivité... J'ai renoncé pour toutes ces raisons à mixer ou masteriser les albums de mes groupes. Je continue à les enregistrer car c'est de loin la solution la plus pratique pour moi, mais c'est loin d'être confortable. Tous les musiciens qui ont un studio te le diront, c'est à double tranchant. Il faut se plier à une stricte discipline pour ne pas péter les plombs.
Pour moi il est bien plus agréable et facile d'enregistrer les groupes des autres que les miens. Quand tu enregistres un musicien, pour que le travail soit productif, tu dois faire un effort d'empathie pour comprendre ce qui plaît à ce musicien dans sa musique, essayer de comprendre la façon qu'il a de la penser et de l'écouter. Ça te place dans une posture ambivalente, tu envisages continuellement la musique et le travail de ton point de vue et de celui que tu penses être le sien. C'est très sain, car sans vraiment t'en apercevoir, tu questionnes continuellement ton travail et tu es donc relativement objectif tout du long.
Mais quand tu t'enregistres toi-même ou ton propre groupe, tu n'analyses tout que d'un seul point de vue, et tu te perds beaucoup plus vite dans le processus. C'est usant, et difficile à gérer.
Ce n'est à l'ordre du jour pour aucun des deux groupes... Mais autant par le passé j'ai pu être catégorique, autant maintenant je ne me prononce plus de façon aussi définitive... Il se pourrait bien qu'on fasse des concerts un jour ou l'autre.
Pictonian est une petite structure qui promeut les cuvées locales et parvient à finalement bien distribuer ses produits. Êtes-vous satisfaits de ce que peut vous apporter le label? La proximité du label aide-t-elle à une meilleure compréhension mutuelle?
Disons qu'on était surtout content que quelqu'un s'intéresse à nous au point de sortir notre premier album (un mini en plus) alors qu'on n'intéresse pas grand monde. Quand Dragonthrone, le label de Narquath de Azaghal, qui devait sortir Océan, s'est cassé la gueule, on a un peu perdu espoir de sortir quelque chose. Et on est vraiment extrêmement reconnaissants à Vincent de nous avoir pris sous son aile.
Disons qu'on était surtout content que quelqu'un s'intéresse à nous au point de sortir notre premier album (un mini en plus) alors qu'on n'intéresse pas grand monde. Quand Dragonthrone, le label de Narquath de Azaghal, qui devait sortir Océan, s'est cassé la gueule, on a un peu perdu espoir de sortir quelque chose. Et on est vraiment extrêmement reconnaissants à Vincent de nous avoir pris sous son aile.
Avez-vous des objectifs que ne pourra pas réaliser le label? As-tu reçu des offres concurrentes?
On ne continuera pas avec Sael sur Pictonian, car on on souhaiterait avoir une distribution plus étendue, et Vincent ne souhaite pas vraiment faire enfler le label mais plutôt le garder à taille humaine. Pour le moment on n'a reçu aucune proposition, on est en train d'enregistrer le nouvel album au moment où je te parle (batterie et guitares sont faites) (NDR: propos recueillis mi-décembre. En janvier, c'est la basse qui sera mise en boîte). Une fois que ce sera terminé, on se lancera en quête d'un nouveau label.
On ne continuera pas avec Sael sur Pictonian, car on on souhaiterait avoir une distribution plus étendue, et Vincent ne souhaite pas vraiment faire enfler le label mais plutôt le garder à taille humaine. Pour le moment on n'a reçu aucune proposition, on est en train d'enregistrer le nouvel album au moment où je te parle (batterie et guitares sont faites) (NDR: propos recueillis mi-décembre. En janvier, c'est la basse qui sera mise en boîte). Une fois que ce sera terminé, on se lancera en quête d'un nouveau label.
La façade atlantique apporte son lot de groupes techniques et vindicatifs. As-tu l'impression de l'existence d'un terreau atlantique?
Ce serait un peu prétentieux de te dire ça. En tous cas il y a des nombreux bons groupes c'est sûr. Ce sont tous des amis, et d'ailleurs la scène là-bas est tout à fait consanguine; tout le monde a joué à un moment ou à un autre avec les membres de tel ou tel autre groupe. Ça nous libère de toute concurrence, l'ambiance est très saine, on collabore beaucoup et tout se passe très bien.
Ce serait un peu prétentieux de te dire ça. En tous cas il y a des nombreux bons groupes c'est sûr. Ce sont tous des amis, et d'ailleurs la scène là-bas est tout à fait consanguine; tout le monde a joué à un moment ou à un autre avec les membres de tel ou tel autre groupe. Ça nous libère de toute concurrence, l'ambiance est très saine, on collabore beaucoup et tout se passe très bien.
incontournable ?
Malheureusement j'ai l'impression que c'est incontournable. Donc je me plie malgré moi au jeu. Pourtant je pense que tu trouveras difficilement plus haineux à l'égard d'internet. Je conchie ce réseau qui est la vraie plaie de notre siècle... Il était déjà assez difficile de vivre entouré de tous ces cons, mais maintenant qu'ils sont mis en relation entre eux, et qu'ils peuvent tous accéder à leur quart d'heure de gloire en pétant dans leurs mains sur YouTube... c'est carrément irrespirable.
Je ne te parle pas de tout le tort que ça a causé à la musique. Pas seulement du point de vue du business, ça a aussi complètement éteint la magie des groupes, des albums... Uniformisé complètement les états d'esprit des communautés musicales à la sauce citadine. C'est une vraie catastrophe.
Au risque de passer pour le jeune vieux con que je suis peut-être, je regrette amèrement cette époque où acheter un album était un événement, ou à trois amis on connaissait à peine une vingtaine de groupes mais où on leur rendait un culte particulier, et où surtout l'évolution musicale personnelle était un vrai parcours, suffisamment long pour qu'on puisse en apprécier pleinement chaque étape... a fortiori en metal.
Vivement l'holocauste nucléaire qu'on s'affranchisse de cette saloperie héhé.
Penses-tu qu'on puisse sincèrement dire que Poitiers est sur la façade atlantique ou non? C'est super important comme question et t'as intérêt à dire oui.
Mmmm … c'est sur la façade atlantique si tu veux… un peu comme Lyon ou Strasbourg… héhé
Tu devrais venir faire du tourisme dans notre belle région car tu sembles mal renseigné… enter Poitiers/mer et, je te cite "l'architecture gothique flamboyante" du Fort Boyard… un bon stage de remise à niveau te ferait du bien héhé(NDR: Hé merde. Je perds la face avec la façade)
Mmmm … c'est sur la façade atlantique si tu veux… un peu comme Lyon ou Strasbourg… héhé
Tu devrais venir faire du tourisme dans notre belle région car tu sembles mal renseigné… enter Poitiers/mer et, je te cite "l'architecture gothique flamboyante" du Fort Boyard… un bon stage de remise à niveau te ferait du bien héhé(NDR: Hé merde. Je perds la face avec la façade)
Merci pour ton temps et tes réponses. Je te laisse conclure, si tu le désires.
Merci à toi pour cette interview ! Attendez-vous à entendre parler de Sael et d'Annthennath assez vite en 2011 !
Iconoclast.
Merci à toi pour cette interview ! Attendez-vous à entendre parler de Sael et d'Annthennath assez vite en 2011 !
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