Rencontre avec la formation helvétique Breach The Void qui distille sur son premier album un metal indus moderne de très bonne facture. Alex, le batteur, nous en dit un peu plus :

Votre premier album ‘The Monochromatic Era’ est fraîchement sorti en octobre dernier, quels sont les premiers retours que vous avez eus pour le moment ?
Les premiers retours sont très satisfaisants à l'heure actuelle dans la mesure où notre fan base s'agrandit de jour en jour, notamment en Amérique du Nord/Sud et dans les pays de l'Est. Les chroniques sont relativement encourageantes et les gens semblent apprécier ce que nous proposons, ce qui bien évidemment fait plaisir et nous incite à persévérer.

Vous avez investi énormément de temps et d’énergie en terme de production sur cet album, quel regard portes-tu sur cette longue période d’accouchement ?
Je pense, avec le recul, que nous sommes peut-être allés un peu loin au niveau de la production de cet album. Mais à l'époque, c'était précisément ce que nous recherchions. Quelque chose de très froid et de chirurgical. Nous voulions repousser les limites de ce qui avait été fait auparavant dans ce domaine et je crois que cet objectif a été pleinement rempli.

Tu me disais récemment avoir dû refuser plusieurs propositions de tournée, quels en sont les motifs exacts et surtout penses-tu pouvoir néanmoins réaliser prochainement quelque chose à ce niveau ?
Oui, nous avons reçu quelques offres de tournée récemment. Mais le style des forces en présence différait trop ou alors les conditions n'étaient pas très attractives. Il nous aurait été dès lors difficile de nous embarquer tête baissée dans des tournées qui ne nous auraient pas rapporté grand-chose en terme de promotion tout en nous mettant sans le sou. Alors pour l'instant, nous préférons attendre qu'une bonne offre se présente à nous afin de pouvoir défendre et promouvoir au mieux notre album. Mais je peux déjà te dire qu'on tournera sûrement en France dans les mois à venir, un mini tour étant en prévision.

C’est-à-dire ?
Je ne peux pas trop t'en parler pour l'instant dans la mesure où toute l'organisation est encore en chantier. Mais on devrait annoncer des news assez prochainement en précisant avec qui et où la chose se passera.

Tu as longtemps été le batteur de Sybreed et encore aujourd’hui, ta nouvelle formation est très souvent comparée à ce groupe. Qu’aimerais-tu dire à ceux qui font systématiquement l’amalgame ?
Je ne le prends pas mal, le style étant relativement similaire et je ne renie pas du tout ces influences étant donné que j'ai été un des membres fondateurs de Sybreed. Je pense néanmoins qu'avec Breach The Void nous avons notre propre son et que les émotions véhiculées diffèrent passablement de ce que Sybreed fait. Après, certes, la recette est plus ou moins la même. Comme deux mille autres groupes par ailleurs. Le fait que je sois un ex-Sybreed joue par conséquent beaucoup dans la comparaison inévitable des deux formations mais cela n'aura, à mon avis, plus lieu d'être vu la tournure de nos nouvelles compos.

Vous avez pas mal galéré pour décrocher un contrat discographique, atterrissant finalement sur le label italien Coroner Records. Le travail de ce dernier est-il pour le moment à la hauteur de vos ambitions ?
Tout à fait. Notre but était avant tout de trouver un label dynamique avec de grandes ambitions pour notre projet, ce qui est le cas avec Coroner Records. Il est parfois plus judicieux de signer avec un petit label qui va pleinement s'investir et fournir un travail de qualité pour promouvoir et vendre ta musique plutôt que de rester dans les oubliettes d'une major à mon sens. En l'occurrence, nous avoins la chance d'appartenir à une structure qui croit beaucoup en ce que nous faisons, ce qui n'est franchement pas pour nous déplaire.

J’ai toujours été impressionné par la qualité de ton jeu de batterie, ce dernier mariant avec beaucoup d’à propos précision, créativité mais également sobriété.
A ton niveau, est-ce qu'on travaille encore beaucoup sur son instrument au quotidien, sachant que tu t'occupes également de toutes les compositions du groupe ?
Merci pour le compliment. J'essaie bien évidemment de travailler mon instrument au maximum et de toujours évoluer au quotidien. Que cela soit au niveau de la batterie ou des compositions, l'évolution est pour moi quelque chose de primordial et c'est principalement à travers elle que mes aspirations et à mes créations prennent forme. Donc oui, le temps je le trouve, c'est même une absolue nécessité.

J’écrivais récemment dans une chronique que vous aviez décidé de jouer la carte de la sécurité avec ce premier album. Avez-vous pour objectif de prendre plus de risques à l’avenir et peut-être de davantage personnaliser votre musique ?
Oui ! Nous sommes actuellement en train d'écrire le deuxième album et je peux déjà affirmer qu'il sera beaucoup plus personnel, technique, agressif et mature qu'auparavant. Nous allons essayer de tout donner en terme d'originalité et de créer quelque chose qui nous soit propre. L'idée c'est de ne plus avoir de barrières quant à nos idées et de laisser libre cours à notre imagination, bref d'affirmer davantage notre identité. Même si je reste extrêmement content de ce que nous avons fait sur ''The Monochromatic Era', je suis certain que nous avons encore une belle marge de progression et nous allons tout mettre en œuvre pour exploiter cette dernière.

Vous êtes partis en Suède réaliser un clip pour le morceau ‘Propagate’. Comment avez-vous vécu cette expérience et surtout es-tu satisfait du travail de Jakob Arevarn ?
Oui très satisfait. Notre label nous avait mis en contact avec lui. Son travail fut en parfaite adéquation avec nos attentes. Nous recherchions quelque chose de sombre mais avec une certaine classe et je pense qu'il a vraiment su mettre toutes les palettes de couleurs en phase avec ce que le morceau véhicule.

Comment vis-tu le fait qu’à l’heure actuelle il soit vraiment difficile de faire quoi que ce soit dans le monde du metal sans de lourds investissements financiers et que ces derniers sont bien souvent impossibles à rentabiliser ?
Je pense que la musique est une passion qui te prend au bide. Une passion assez égoïste à quelque part, dans le sens où nos investissements prennent une très grande place dans nos vies. Que cela soit financier ou temporel. Mais nous le faisons tous dans le but qu'un jour notre rêve se réalise. C'est cet espoir qui nous permet de continuer à y croire même si forcément il faut énormément de volonté et de courage au quotidien.

Quels sont vos projets pour 2011 ?
Nous allons très certainement tourner un deuxième clip dans les mois à venir et ensuite saisir toutes les opportunités de concert ou de tournée qui s'offriront à nous. La promo de ''The Monochromatic Era' restera prioritaire pendant cette période même si, comme je te le disais avant, nous nous sommes déjà attelés à la composition du nouvel album.

Un dernier mot aux lecteurs de VS ?
Un grand merci à vous pour votre soutien et n'hésitez pas à jeter une oreille sur notre album !