tout le groupe - SOLID STATE par PAPY CYRIL - 1457 lectures
Voici l'intégrale de l'interview réalisée pour Hard Rock Mag, le groupe ayant été pour l'occasion particulièrement bavard...


« So Solid » est votre second album, quelles différences lui trouvez-vous par rapport au tout premier, « Deep side of the tube » surtout que 4 ans se sont écoulés entre les 2 sorties?
MANU : Tout d'abord salut à toute l'équipe et à tous les lecteurs !
« So Solid » est la suite logique de « Deep Side Of The Tube », mais en beaucoup plus intéressant. Les compos sont plus abouties, tant au niveau de l'écriture que de la production. Le côté « fusion » du groupe, cette volonté de marier notre heavy-rock à des sonorités étrangères à la sphère hard-metal, est beaucoup plus mise en avant sur cet album. Enfin, le groupe s'est stabilisé autour d'une bonne équipe, et puis chacun de nous a progressé en tant que musicien.

JAY : Le premier album a été enregistré avec les moyens du bord : la table de mixage était dans un garage, la cabine chant était un cagibi converti en petite bibliothèque que nous avons adapté pour tenir dedans, les amplis de guitares était dans un grand placard à côté de l'aspirateur… Pour ce deuxième album, nous avons bénéficié d'une Rolls en matière de studio puisqu'on a enregistré au Studio Solid Sound, dans des conditions idéales : matériel de folie, staff disponible, compétent et sympathique… Nous avons carrément enregistré certains chœurs dans l'auditorium ! Ça, c'est pour le côté matériel. Ensuite, comme tu le soulignes, quatre ans se sont écoulé entre les deux albums et je pense (en tout cas, j'ose espérer) que nous sommes un meilleur groupe qu'il y a quatre ans : nous nous connaissons bien à force de jouer ensemble, nos compos sont mieux construites, plus matures…

PIT : L'équipe a légèrement changé avec le départ de Heinz et l'arrivée de Squal à la basse.
Ce changement a amené un côté plus rock au son de Solid State. De plus sur cet album je n'ai pas enregistré les batteries, Jean-Luc s'en est chargé, ce qui m'a permis de me concentrer beaucoup plus sur la production.


Quelques semaines après la sortie du disque en êtes-vous pleinement satisfaits ?
MANU : Je suis très content du résultat de cet album. Nous y avons mis de la hargne, de la discipline et plein de bonne humeur. Après, il me semble inconcevable d'être pleinement satisfait d'un album. Il y a toujours des petites choses à la réécoute qu'on aimerait améliorer ou refaire. Mais cela n'est pas important si l'on prend conscience qu'un album n'est rien d'autre qu'une photographie d'un groupe à un instant donné avec son niveau du moment, ses propres qualités et ses propres faiblesses. Il faut impérativement savoir accepter un album terminé tel qu'il est, ou alors il ne faut pas en faire (ou avoir un bon psy à ses côtés !). Ceci dit, un album comme « So Solid » est une grande source de satisfaction car nous y avons apporté un soin de tous les instants et que le résultat surpasse nos espérances.

JAY : Pleinement satisfaits, ce serait prétentieux, mais en tout cas, contents du résultat, c'est toujours une grande satisfaction de tenir le résultat de deux ans de travail dans ses mains, de voir notre CD dans les bacs… Au fur et à mesure de l'avancement du disque, on se dit toujours qu'on pourrait refaire ou améliorer tel ou tel passage, changer un peu les paroles, modifier une partie de la mélodie, mais au bout d'un moment,

SQUAL : il faut aussi savoir dire stop, on garde ce qu'on a, ça le fait… le mieux est l'ennemi du bien, faut trouver la bonne limite avant de devenir obsessionnel compulsif.

PIT : Musicalement je changerais très peu de choses, cet album correspond vraiment au style SOLID STATE, du fun de la fusion et du heavy rock. Au niveau de la production il y a quelques erreurs comme d'habitude, mais cela ne n'empêche pas de dormir. J'aime vraiment le son de cet album, d'autant plus qu'il n'a pas été facile de rendre homogène un album aussi hétéroclite.


Sur une base de hard mélodique direct et surtout très efficace, vous semblez greffer ce que bon vous semble, et ce toujours avec bonheur, comme se crée une chanson chez Solid State ? Qui compose ?
MANU : La plupart des compos sont de Pit, les textes de Pit ou de Jay.
En général, Pit fournit une maquette très précise de ses compos, nous donnant des indications très précises concernant l'atmosphère qu'il veut donner. C'est là que j'interviens pour les guitares. J'écoute les arrangements de la maquette, en retravaille certains, en crée d'autres, puis vient le tour de penser à mes solos. Au moment de l'enregistrement, on procède toujours de manière extrêmement disciplinée. Il est très rare que j'improvise des parties guitares en studio et même si j'hésite sur plusieurs arrangements possibles pour une chanson, tout est écrit avant pour ne pas perdre de temps en studio : on fait alors des essais et on garde ce qui nous semble le mieux coller à la chanson, pour les rythmiques comme pour les solos.

JAY : Nous ne greffons pas tout à fait ce que bon nous semble, mais si c'est l'impression que ça te donne, c'est que nous avons réussi notre coup  Nous avons des morceaux complètements hard rock et d'autres sur lesquels on peut se permettre de mélanger d'autres grooves ou d'autres styles… Il y a déjà des combinaisons de hard rock avec d'autres styles chez EXTREME ou LIVING COLOURS, ça permet d'enrichir notre musique, et c'est agréable pour nous car c'est toujours un défi de faire tourner un morceau comme « Sweet » sans qu'il sonne trop pop ou bien artificiel. Et nous espérons que c'est aussi agréable pour l'auditeur d'être surpris sur un album de hard rock.
En ce qui concerne les compos dans SOLID STATE on fait tourner le titre, chacun amène ses idées et ses envies, jusqu'à ce que la chanson prenne une forme mieux définie. Enfin, tout le monde bosse le morceau à la maison, histoire d'être prêt en studio.

PIT : Les chansons dépendent de l'humeur et des envies, je ne me suis jamais dit « il faut absolument écrire un titre comme ceci ou comme cela ». Pendant huit mois je ne vais pas écrire un titre et puis d'un coup je vais en écrire deux. Cela a été le cas pour « Place in your life » et « Solid ». Concernant « Sweet » et la fusion Salsa /Heavy rock, c'est vraiment une envie d'associer la puissance du heavy rock et le côté festif de la salsa. La difficulté d'un titre fusion est de respecter les deux styles, Je me souviens avoir mis six mois avant de trouver la bonne partie pour la deuxième guitare, j'ai dû essayer une trentaine de riffs avant de trouver le bon.


Vous semblez aimer les musiques dansantes, via des titres comme « Bob » avec son air des caraïbes ou « Sweet » qui mêle hard et salsa. C'est vraiment dans votre culture musicale ou ce sont des expérimentations ?
MANU : Nous avons tous pour la plupart une curiosité musicale assez poussée et donc une culture musicale assez variée. Personnellement je suis toujours à l'affût de nouvelles découvertes qui puissent enrichir mon jeu. Ceci dit, quand j'utilise des modes un peu hors des sentiers battus, j'essaye toujours au maximum que ce soit des éléments intégrés depuis un moment dans mon jeu pour que cela sonne de manière naturelle.
Le fait d'être ouvert à une multitude de styles me fait me sentir bien quand Pit nous propose une idée aussi barrée (mais top !) que « Sweet » !

JAY : Un peu des deux en fait, ça dépend du morceau. Le côté dansant et les cuivres ne sont pas incompatibles avec le hard rock, comme l'a prouvé AEROSMITH à plusieurs reprises. Pour « Bob », nous aimons bien ce genre de groove chaloupé. Pit avait un xylophone qui traînait dans un coin et il a commencé à s'amuser à en jouer, il a fini par tourner autour de la petite mélodie qui est devenue la mélodie de l'intro et c'est parti comme ça, cela nous permis de faire un titre qui file la banane sur le premier album. Pour « Sweet », la démarche est un peu différente, et Pit a un peu joué les alchimistes pour trouver le bon dosage entre le rock et la salsa.

SQUAL : Ce n'est pas trop ma culture mais c'est un véritable plaisir d'arriver à fusionner ces différents styles. On apprend beaucoup. Et vivant sur la Côte d'Azur je pense que cela nous va bien.

PIT : J'aime beaucoup de styles différents, je pense que « Bob » et « Sweet » sont vraiment dans notre culture, en tout cas dans la culture de SOLID STATE.


Vous utilisez pas mal d'instruments différents suivant les morceaux comme des cuivres, du violon (sur les titres colorés country), comment se passe le passage à la scène ? Vous arrangez les morceaux, vous utilisez des samples ?
MANU : Certains passages se retrouvent réarrangés spécialement pour le live. Il y a tellement de guitares sur cet album qu'il faudrait au moins 5 guitaristes pour tout reproduire (rires) !! Cela dit, nous utilisons aussi des samples (notamment sur les cuivres) pour ne pas offrir en live une version de nos chansons trop dénaturée par rapport à la version studio.

JAY : Un peu des deux en fait, ça dépend du morceau :-) Sur un morceau acoustique comme « Band on the road », on va plutôt garder l'esprit du morceau et l'adapter en acoustique. De plus, le violon joue en solo, je ne vois pas trop l'intérêt de passer un solo de violon en sample… Sur des morceaux avec cuivres, ça se justifie plus, on peut jouer les pêches de cuivres au synthé et utiliser directement les samples. Tout dépend vraiment de l'esprit du morceau, ce genre de choix se fait généralement de façon assez naturelle.

PIT : La technologie actuelle permet d'obtenir un bon rendu en live, entre les samples et les séquences, nous arrivons à recréer l'ambiance générale du disque, en ce qui concerne les cuivres. Par contre sur « Band on the road », nous ré-arrangeons tout le titre, ce qui généralement le rend beaucoup plus péchu en live.


Et puis, pour vous, Solid State, c'est avant tout un groupe de scène ou un projet studio ?
MANU : Un projet studio qui ne demande qu'à se muter en groupe de scène ! Plus précisément, le groupe a fait des concerts pour la promo du 1er album et adore le live, et tous les musiciens du groupe ont une grosse expérience de la scène. Mais ce n'est pas facile pour un groupe de heavy-rock de trouver des dates en France. Heureusement, l'accueil formidable du nouvel album et tout le buzz autour nous laissent de l'espoir pour la tournée « So Solid », notamment à l'étranger !

JAY : SOLID STATE, c'est avant tout un groupe d'amis qui se font plaisir à jouer la musique qu'ils aiment. Ça a commencé en studio, ça s'est un petit peu prolongé sur scène dans le cadre du premier album : les scènes ont d'ailleurs été à l'image du premier album, fait avec les moyens du bord. Nous tâchons de faire en sorte que les scènes qui suivront le 2ème album soient aussi à l'image de celui-ci, mieux organisées, plus de préparation… On y travaille activement en tout cas.
SQUAL : Il est évident qu'au vu de notre Histoire et actualité nous pouvons être considérés comme un groupe studio mais je te garantis que le but c'est bien de partir tourner, jouer, prendre du plaisir, faire passer un bon moment au public, c'est de toute façon la finalité ultime d'un groupe de musique. Sans les concerts tu n'es rien. La musique en générale se crée de façon naturelle et s'enregistre ensuite et c'est pas l'inverse. C'est la technologie qui peut faire penser qu'on enregistre ou crée en studio, etc. mais la musique c'est naturel donc si on est naturel et ben faut jouer.

PIT : J'aime les deux visions, on ne cherche pas la même chose en live qu'en studio. Le studio est beaucoup plus précis, plus rigoureux, on a plus de temps pour peaufiner, le plus difficile est d'arriver à retranscrire l'énergie sur le disque. A l'inverse, le live est toujours très énergique, le plus difficile est de retrouver la précision du studio.


Pouvez-vous nous en dire plus sur la pochette de l'album, qu'est-ce qui se cache derrière cette destruction de satellite ?
PIT : En fait, La pochette reprend la première phrase de « For all mankind » qui fait allusion au message transporté par la sonde spatiale américaine Voyager. Elle est censé toujours exister, c'est te dire si elle est « So Solid » puisqu'elle a été lancée fin des années 70.


Vous venez de Nice y a-t-il une scène hard rock dans la ville, est-ce facile pour un groupe comme vous d'y jouer ?
MANU : Il n'y a pas à proprement parler de scène hard à Nice. Beaucoup de pubs où l'on trouve des groupes de reprises comme dans beaucoup de villes. A côté de cela, de rares endroits proposent des groupes à compos mais dans des conditions souvent médiocres malheureusement. Il faut dire que les budgets alloués par la ville se sont sensiblement resserrés depuis quelque temps.

JAY : Le festival des Enfants du Rock revient régulièrement au Théâtre des Verdures ou au Nikaia 700… Après, on ne peut pas dire que la région regorge de festivals rock, sans compter que le style que nous pratiquons n'est pas le style le plus populaire en France… N'empêche qu'il y a un bon nombre de festivals assez excitants dans l'Hexagone et nous comptons bien y faire quelques apparitions !


En restant sur les concerts, une tournée est-elle prévue ?
MANU : Oui, pour la fin de l'année ! Nous y travaillons d'arrache-pied en ce moment.

JAY : On a déjà une 1ère date à Paris début octobre et nous commençons à avoir quelques contacts mais tant que c'est pas signé, nous gardons l'information et nous la divulguerons sur notre facebook/myspace/site web au moment voulu, lorsqu'elle sera sûre…


Quels sont les projets du groupe ? Le laps de temps pour sortir un nouvel album sera-t-il plus court ?
MANU : La préparation de la tournée est pour le moment la priorité du groupe. Quant à un nouvel album, nous nous y pencherons quand viendra le moment, en prenant le temps de faire les choses bien. Nous espérons évidemment que le laps de temps sera plus court qu'entre le premier et le deuxième, mais la réalisation d'un album avec une grosse production comme la nôtre est tout sauf un long fleuve tranquille.
Mais pour l'heure, nous avons « So Solid » à défendre sur scène !

JAY : Le but à court terme, c'est la scène et la promo de « So Solid », qui nous prend tous pas mal de temps. Nous avons déjà quelques idées de titres pour le troisième disque, et non, on ne mettra pas autant de temps à le sortir cette fois-ci, GUNS N'ROSES ont établi un record qu'on n'a pas vraiment envie de battre ;-)

SQUAL : Oui, il sera plus court dans la mesure où nous serons en mesure de sortir un mini LP avec deux inédits et deux extraits Live. Sinon je ne pense pas que ce soit une bonne solution de s'empresser de sortir rapidement un troisième album. Qu'on défende déjà celui-ci comme il se doit et une fois réalisé que l'on rentre dans un processus constructif d'un troisième album. Certes 4 ans c'est long. Mais un album par an je ne sais pas si c'est une bonne solution. Il faut sortir un album je pense quand c'est le moment tout simplement. La musique cela ne doit pas être l'usine sinon c'est la desservir. Bien sûr cela peut être facile de dire ça tant qu'il n'y a aucune pression.

PIT : Le projet du mini-LP n'est qu'un projet pour le moment, ce que je peux te dire c'est que nous avons déjà un titre du troisième album qui je l'espère sera tout aussi explosif que « So Solid ».


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