Après un premier opus pour le moins remarqué, revoilà les PRIME SINISTER avec leur deuxième album "Whish Me Hell". Vs Webzine a été poser quelques petites questions à Pills, histoire de voir comment il se sentait à la sortie de ce nouvel album.

Votre nouvel album "Wish me hell" vient de sortir. Comment vous sentez-vous après l'accouchement de ce nouveau projet ?
Très confiants. Nous avons la certitude d'avoir fait un bon album qui apporte une évolution à notre discographie. Nous avons lu les chroniques de différents médias tels que Hard Rock Mag et Rock One et elles rejoignent l'avis général de nos fans et de nous-mêmes : «Wish me Hell est un putain de bon album ».
L'objectif n'était pas de se répéter et de refaire un autre "United in Violence"  mais de garder notre orientation musicale tout en innovant. La phase du deuxième album est très importante pour un groupe car elle démontre que tu en as vraiment ou pas dans ton pantalon !

Avez-vous travaillé sur des nouvelles idées pour les compos de cet album ou bien avez-vous recherché dans vos vieux cartons de riffs ?
Il y a eu environ un an d'écriture et de démos avec une quinzaine de titres, et nous en avons finalement retenu dix. Ces morceaux viennent d'idées survenues après la sortie de "United in Violence" en 2008. J'ai voulu travailler sur des idées neuves, des nouveaux riffs. En fait, j'ai perdu mon père à cette période et j'avais vraiment besoin d'évacuer cette douleur pour ne pas devenir fou.

L'efficacité semble être votre mot d'ordre, mais on retrouve aussi des chansons plus aventureuses comme "The fifth season" par exemple qui flirte avec les dix minutes. Comment gérez-vous cet écart entre les chansons très immédiates et celles plus
complexes
Quand je compose, je ressors ce que j'ai dans le ventre et après je vois où je veux en venir. Je ne me suis pas dit "tiens ça serait bien de faire un morceau de dix minutes" juste pour montrer que je peux le faire… "The Fifth Season" a été conçu au moment où je me trouvais au plus mal, j'étais complètement stone et partagé entre deux émotions, la tristesse et la rage. J'avais constamment les images oniriques des tableaux de Dali et de Gérôme Bosch en tête pendant son écriture et il s'avère qu'elles ont été assemblées dans le même titre, ce qui explique qu'il soit si long et progressif. Des chansons comme "Write", "Wish me hell", "All in All" ou encore "Fuck you to death" partent plus sur des pulsions, comme une envie de foutre un poing dans la gueule.

On ressent dans la musique mais aussi particulièrement dans la voix, l'influence de Lemmy. Qu'est-ce que tu penses du musicien et du personnage ?
Lemmy fait du Rock'n'roll, il vit le Rock'n'roll, il est le rock'n'roll ! Je vous invite à lire White line fever, sa biographie, qui est un témoignage d'une période du rock aujourd'hui révolue, un putain de récit qui te fait comprendre et relativiser beaucoup de choses dans le milieu bien crade de cette musique.
Si certaines personnes s'estiment rebelles et rock'n'roll, qu'elles la lisent, elles se rendront peut-être compte que ce n'est pas évident de faire du rock de qualité comme lui l'a fait, à tel point qu'il a marqué toute une génération de musiciens et en est devenu une icône.

Votre musique est souvent décrite comme le croisement improbable entre MOTORHEAD et MINISTRY. Est ce que tu te reconnais dans cette définition ?
Oui et non, on aime beaucoup MOTORHEAD ou MINISTRY mais aussi plein d'autres groupes. C'est très cool de nous associer à des géants comme eux. Dave Brock m'avais dit, lorsque nous avions ouvert pour HAWKWIND à l'Astoria, que je lui rappelais  Lemmy  à l'époque où ils jouaient ensemble. C'était extrêmement flatteur (beaucoup trop à mon goût), mais même si on nous appelle « les MOTORHEAD du XXI ème siècle » PRIME SINISTER n'est pas un groupe tribute.
Je dirais que notre musique est avant tout du « Hard Rock moderne » car elle n'est pas uniquement liée aux eighties. Pour le reste chacun le voit à sa manière.

Ce qui impressionne d'entrée sur vos albums, c'est le son. Cela semble d'ailleurs être une composante fondamentale de votre personnalité musicale puisqu’on a déjà dit que vous cherchiez à "Exploser les murs". Comment concevez-vous l'approche du son ?
Puissance, clarté. Nous devons être satisfaits du résultat final et que les gens en aient pour leur argent lorsqu'ils achètent le disque.

Dans votre ancien groupe "Undercover Slut", vous maniiez beaucoup la provocation. Avec PRIME SINISTER, il semble en être un poil différent. Vous sentez-vous toujours des provocateurs ?
Je ne sais pas si nous faisons réellement de la provoc même s'il est vrai que nous n'aimons pas caresser dans le sens du poil. Ce qui est clair c'est que nous avons abandonné la provocation exclusivement visuelle d'antan au profit de textes plus rentre-dedans. Il y a bien des titres comme "In Guns We Trust" , "Kaiser Kardinal" ou encore "Fuck You To Death" qui par leur contenu peuvent en déranger certains.
Nous vivons dans un monde si demeuré que tout ce qui peut provoquer se fait ou se fera de toute façon… De nos jours, cette attitude perd en spontanéité et devient commerciale. T'as qu'à voir l'autre pouf de Gaga qui en fin de compte attire l'œil et les boules mais pas vraiment les oreilles !

Quelles différences vois-tu entre UNDERCOVER SLUT et PRIME SINISTER ?
S'il n'y en avait qu'une ! C'est vraiment deux projets très différents et même si nous avons composé dans les deux avec 96, disons qu'avec PRIME SINISTER nous n'avons plus le sentiment de perdre notre temps…Pour ce qui est de la musique, le style dans les deux groupes est clairement distinct, ce que nous faisons actuellement surpasse largement ce que nous avons fait avec l'ancienne formation car nous avons gagné en expérience et nous avons diversifié nos horizons artistiques. Et depuis que nous avons viré notre ancien chanteur et changé de nom et d'image, nous nous sentons nettement moins limités !

PRIME SINISTER est né aux États-Unis. Vous semblez avoir des liens très forts avec le pays de l'oncle Sam. Quand on connaît les difficultés qu'ont parfois les groupes français pour s'exporter, comment s'est passé votre premier contact avec les Ricains ?
C'était cool mais depuis la création du groupe en 2006 à Los Angeles, nous n'y sommes pas retournés. Actuellement, nous sommes beaucoup plus orientés vers l'Angleterre -et la France évidemment- où l'accueil y est d'ailleurs très favorable. Nous y sommes invités à jouer assez souvent, dont la dernière fois au Hawfest 2010 sur l'île de Wight en août dernier. C'est très gratifiant pour nous car les Anglais ont une vraie culture rock et ont engendré ce qui se fait de mieux dans ce style.

Comment est perçu un combo comme le vôtre aux States ?
Lors de nos quatre tournées avec notre formation précédente cela se passait très bien. Là-bas, les gens ne se prennent pas la tête et s'ils aiment, ils te le font savoir. Ils nous disaient régulièrement « votre groupe tue mais changez vite de chanteur!»

Peut-on savoir quelle est la signification de votre nom ?
C'est un jeu de mots avec Prime Minister qui fait allusion au cynisme ambiant en politique.

Quels sont vos projets désormais ?
Nous allons travailler en décembre sur une nouvelle vidéo avec Franck Vedrines, le réalisateur de notre premier clip  "In guns we trust ". C'est un réalisateur talentueux qui gagne à être connu.
Pour la scène, nous continuerons à sillonner les routes pour défendre notre nouvel album : nous jouerons à Valenciennes le 13 novembre, le 27 à Mulhouse et le 17 Décembre à Lille. Nous sommes en train de voir pour une date sur Paris en début d'année prochaine et nous jouerons en Suisse le 5 février. Je pense que d'ici là, nous aurons encore de nouvelles dates car de toute façon, nous jouons là où il y a des prises pour brancher nos amplis !

Le mot de la fin est pour toi.
"Wish Me Hell" est dans les bacs depuis le 29 octobre. Stop Bullshit, Play Music !