Jérôme & Guillaume - EIBON par #GUILLAUME# - 2263 lectures
Chaque arrivage de nouveautés au sein de la rédaction de VS renferme son lot de bonnes surprises, d'albums remarquables qui feront ou non l'unanimité. Et puis il y a les coups de cœur. Les disques qu'on écoute jusqu'à l'usure, les montées d'adrénaline inexplicables qui disjonctent ce qui nous reste de système nerveux. Le premier album de EIBON est de ceux-là ; l'envie de de partager "Entering darkness" est immédiate, alors quoi de mieux qu'une petite interview avant d'ouvrir le livre d'EIBON.


Salut, c'est certainement très cliché mais pourrais-tu donner une définition de l'entité EIBON? Soyons joueurs : sans utiliser les mots musique/metal/doom?
Jerome (batterie) : EIBON est né de la volonté de Stéphane et moi de reprendre une collaboration artistique que nous avions abandonnée quelque années plus tôt et de monter un projet qui nous permettrait d'exprimer nos multiples influences.
La première incarnation de cette nouvelle collaboration s'est faite au sein de HORRORS OF THE BLACK MUSEUM que nous avons ensuite quitté pour formé EIBON. Nous avons ensuite convaincu Max que nous connaissions depuis longtemps, de nous rejoindre à la guitare. Puis, nous avons demandé à Georges, compagnon de longue route de Stéphane dans DROWNING, de prendre le micro. Enfin, et plus récemment, Guillaume, que nous connaissions depuis longtemps et qui a joué avec GLORIOR BELLI, nous a rejoints pour occuper la place de 2ème guitariste.


EIBON a longtemps fonctionné en quartet ; qu'est-ce qui vous a donné envie de recruter un nouveau membre?
Jerome : Pour la scène principalement. En studio Max faisait pas mal de doublages et on avait besoin de deux guitaristes sur scène pour reproduire correctement les morceaux.
Guillaume est un membre du groupe à part entière désormais?
Oui, complètement.
Comment cela va-t-il affecter votre manière d'écrire?
Eh bien, en tant que membre du groupe, Guillaume participe à la composition des morceaux en amenant ses riffs et en donnant son point de vue sur les riffs des autres. J'ajouterai que lorsqu'on a fait le choix de recruter un second gratteux, il nous est tout de suite apparu évident de faire appel à Guillaume qu'on connaissait depuis le tout début du groupe.
Guillaume, quelle couleur musicale penses-tu apporter au groupe? quel feeling qui t'est propre?
Guillaume (guitare): EIBON fonctionnait très bien sans moi au niveau des compositions et je ne prétends pas spécialement apporter une couleur de plus. Mes goûts sont sensiblement les mêmes que les autres membres du groupe, on partage en quelque sorte un socle musical commun. Ce ne sera pas difficile et même naturel de rester cohérent. Et d'ailleurs c'est ce qui à l'air de se passer jusqu'à présent.


EIBON assume remarquablement sa référence au film de Lucio Fulci (N.d.A : metteur en scène italien, cf. "The beyond"), malgré tout il existe déjà de nombreux groupes dotés de ce patronyme. N'y voyez-vous pas un risque de confusion sur la scène
internationale
Jérôme : D'abord oui, nous avons choisi le nom en référence à Fulci. Quant aux autres groupes, on doit avouer qu'on avait pas spécialement vérifié à l'époque. On avait vaguement entendu parler du projet d'Anselmo (N.d.A : avec Fenriz et Satyr) mais c'est tout. On aime ce nom tout simplement.


EIBON semble également tirer son nom du grand prêtre de Tsathoggua ayant vécu à l'époque de l'antique Hyperborée. Quels liens pourrait-on tisser entre l'œuvre de HP Lovecraft/ Clark Ashton Smith et la musique de EIBON?
Guillaume : Même si quelques-uns d'entre nous sont plutôt fans de Lovecraft et de sa mythologie, le nom du groupe est exclusivement tiré de l'œuvre de Lucio Fulci.


Le jeu des références amène à approfondir votre intérêt pour l'œuvre de Lucio Fulci. Le réalisateur italien a souvent recours à des effets de zoom particulièrement gore ou à de longs plans séquences déstabilisant. Ces techniques trouvent-elles un écho
dans la musique du groupe ?
Jérôme :Ce qu'on apprécie dans l'ambiance des films de Fulci et plus particulièrement dans ''The Beyond', c'est cette dualité entre l'aspect extrêmement violent de certaines scènes et le côté très éthéré qu'on retrouve à d'autres moments. On peut là aussi faire le rapprochement avec la musique d'EIBON.
Guillaume : Si tu veux... on doit pouvoir faire ce genre de comparaisons même si ça n'apporte pas grand-chose. On peut comparer un plan séquence à un riff plutôt plombant joué ad vitam aeternam qui déboucherait sur un autre plan plus progressif... mais je ne sais pas si c'est très pertinent.
Par contre, là où Fulci nous parle c'est vraiment dans l'ambiance de désespoir et de fatalité qui parsème ses films (la fin de The Beyond...). Un aspect macabre qu'on peut d'ailleurs retrouver chez Lovecraft histoire de rebondir sur ta question précédente.


Votre premier album marque la continuité de votre collaboration avec Aesthetic death records. Comment se passent vos relations avec ce label?
Jérôme : Il nous était vital d'avoir le support d'Aesthetic death pour la réalisation de ce premier album. Depuis le tout début de notre collaboration, Stu, le label manager d'AD est totalement derrière nous et nous apporte tout le soutien nécessaire.


Vous cultivez une forte identité à laquelle vos choix de production ne sont pas indifférents. Aviez-vous une idée précise du rendu final de "Entering Darkness" en rentrant en studio?
Jérôme : Oui, nous avions fait pas mal de démos avant de rentrer en studio et on a beaucoup discuté avec Andrew avant de commencer les prises. On savait ce qu'on voulait ou pas. De plus on ne pouvait pas se permettre de perdre du temps une fois rentré en studio.

Concrètement, qu'est-ce que vous vouliez ou pas? Par rapport au EP par exemple?
On voulait un son plus ample, plus puissant ; pouvoir mélanger des sonorités différentes. Des éléments plutôt très distordus avec des éléments plus clairs. Tout en gardant le tout bien défini.

Oui, il y a ces textures quasi abrasives sur le son qui sont très jouissives et ne nuisent absolument pas à la lisibilité de l'ensemble. C'est cette direction que vous suiviez?
Absolument. Garder un son cohérent et audible tout en mélangeant ce genre de sonorités avec d'autres plus clean.


La cover de l'album présente des paysages de désolation qui évoquent irrésistiblement des champs de bataille. La guerre est-elle un thème majeur pour le groupe?
Guillaume : Plutôt ton premier mot-clé : la désolation, aussi bien intérieure qu'extérieure.
Néanmoins, aussi usité que puisse être l'imagerie guerrière du XXe siècle, ça nous semblait cohérent avec notre musique.
L'album s'appelle "Entering Darkness", les guerres mondiales symbolisent plutôt bien et peuvent être en quelque sorte le déclencheur de cet espèce d'âge des ténèbres dans lequel tout à l'air d'être aspiré irréversiblement.


Comment avez-vous élaboré l'artwork? D'où sont extraites les photos?
Jérôme : Nous avons élaboré le visuel tous ensemble. Les photos sont des champs de bataille de la première guerre mondiale.
Concernant les matériaux utilisés, on voulait quelque chose avec un feeling plus naturel, sans plastique.


Vous connaissez bien les gars de HANGMAN'S CHAIR avec lesquels vous partagez une identité musicale amha, croyez-vous à l'émergence d'une scène sludge que l'on pourrait qualifier d'urbaine en France?
Guillaume : Non, on n'y croit pas vraiment. De même l'identité musicale entre HMC et EIBON ne saute pas aux yeux...
On a beaucoup de goûts en commun, une culture similaire sur certains de trucs mais est-ce que ça se ressent dans ce qu'on essaye de construire chacun de notre côté ? Ce n'est pas à nous de trancher... En tout cas ce sont de bons amis, pour certains de longue date (Mehdi était le premier bassiste de Drowning...) et c'est toujours un plaisir de partager l'affiche.


Guillaume, tu parlais d'un socle musical commun. Comment le définiriez-vous?
Guillaume : Notre socle musical commun est vraiment vaste. Disons... de ANEKDOTEN à AUTOPSY en passant par le doom/sludge, le black metal, le Hardcore. On écoute vraiment beaucoup de styles différents mais on se retrouve quasiment à chaque fois en ce qui concerne nos groupes de référence. On a ce goût commun pour les groupes avec des démarches radicales, quelles que soient leur direction. ça facilite vraiment les choses dans le travail de composition.


Le doom de EIBON contient de nombreux emprunts à différents genres musicaux, quel est la ligne directrice de vos compos?
Jérôme : il n'y a pas de ligne directrice, on fait de façon libre, on écoute toute sorte de musique et on se laisse librement influencer par nos goûts musicaux.

Les morceaux sont-ils bâtis sur un riff qui tourne, une idée, une image, autre chose?
Un peu tout ça en fait. Il n'y a pas de schéma défini qu'on applique à chaque fois. On peut partir d'un ou deux riffs qu'on va faire tourner et faire évoluer vers un morceau complet, ou bien d'un morceau très écrit par l'un d'entre nous sur lequel chacun va apporter quelques retouches.


Comment avez-vous été amenés à collaborer avec J. de GLORIOR BELLI sur le titre « These chains »?
Jérôme : C'est par l'intermédiaire d'Andrew G. que nous avons été amenés à collaborer avec Julien. La collaboration s'est très bien déroulé et nous nous sommes revus à plusieurs reprises pour monter d'autres projets. Le premier étant le concert du 12, d'autres seront annoncés prochainement.


Comment vous sentez-vous à quelques semaines de cette date au Klub de Paris?
Guillaume : On est plutôt à l'aise et heureux d'avoir réussi à monter cette date. On suit les RAMESSES depuis quelques temps maintenant et ce serait mentir que de nier qu'ils nous influencent sur quelques aspects de notre musique.
Y'a pas de raison que ça s'passe mal, les groupes sont cohérents, GLORIOR BELLI va revenir en grâce, RAMESSES est un groupe solide sur scène…


La promo de « Entering darkness » permettra-t-elle de vous voir sur d'autres dates en province?
Guillaume : On aimerait bien… On a joué à Rouen au mois de mai avec FATUM ELISUM mais on n'a pas encore d'autre plan autres que parisiens mais avis aux assos et autres orgas...


Dissimulez-vous un exemplaire du Liber Ivonis? Quel chapitre vous y est consacré?
Guillaume : A vrai dire c'était la condition Sine qua non pour pouvoir jouer dans EIBON !
Georges n'a qu'un exemplaire photocopié mais il a quand même été accepté.
Si tu l'avais, tu saurais qu'il n'est pas découpé en chapitre ! Plus sérieusement, on ne peut pas t'en dire plus, chaque mot échappé risque de LES réveiller…


Un dernier mot pour la route?
Guillaume : On a un split 45 tours avec HKY qui devrait sortir au mois de septembre sur le label MUSICFEARSATAN..
Plus d'info sur http://www.myspace.com/eibonmetal et notre site : www.eibonmetal.com.



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