Evan Seinfeld (basse, chant), Bobbu Hambel (guiare) - BIOHAZARD par SEB ON FIRE - 4279 lectures
Alors c’est en plein Hellfest que j’ai la chance de taper le bout de gras avec Biohazard. Au lendemain de leur excellent set, c’est un Evan fatigué et un Bobby hyper chaleureux qui m’accueillent. Présentation, serrage de pinces, check « what’s up man ? » et je commence la discussion avec Bobby Hambel, veste en cuir pouillé et lunettes noires sur le visage, en attendant qu'Evan nous rejoignent.


1. Avant toute chose, comment allez-vous ? Heureux d’être en France et de jouer au Hellfest avec tous ces groupes ?
Bobby : Ouais ça va bien mec, un peu crevé après le set d'hier et la nuit qui fut longue mais c'est cool. Sinon c'est super de jouer ici, on aime être là et on a adoré le concert d'hier. On adore jouer en festival de toute façon, voir tous les fans d'univers différents réunis pour un même concert, c'est vraiment cool, on aime ça.


D’ailleurs je crois que c’est la première fois que vous venez jouer au Hellfest ?
Bobby : Oui, c'est la première fois. C'est notre seul show européen de l'année parce que nous sommes actuellement en studio à bosser comme des dingues le nouvel album. Du coup quand notre manager nous a appelés pour nous dire qu'on devait jouer dans un festival, on n'était pas super chauds. On lui a demandé quel festival voulait nous faire jouer et quand on a su que c'était le Hellfest, on s'est dit « Wahou, let's do that ! ». On fera une seule exception, un seul festival, un seul show en Europe cette année: Le Hellfest. On a pris l'avion expressément. On est arrivé hier, on a joué et on repart ce soir, mec. Rien que pour ce set.


A ce propos, je ne sais pas si vous êtes au courant mais certains politiciens ici en France ont voulu faire annuler le Hellfest en prétextant que le musique avait une mauvaise influence sur les jeunes et que les groupes qui y jouaient étaient satanistes !
Bobby : Quoi ? Les groupes étaient quoi ? Satanistes ?...
Evan : Oui, j'ai entendu parler de ça et c'est des conneries.
Bobby : Aucun groupe n'est vraiment sataniste, les « vrais satanistes » ont autre chose à foutre que de jouer de la guitare. On joue du hardcore, d'autres du metal, d'autres encore du punk ou du death metal y'a rien de mal ou de satanique là-dedans c'est juste comment dire… de l'« entertainement of the dark side » (ndla : je ne savais pas trop comment traduire cette expression donc je la livre telle quelle). Comme les putains de films d'horreur. C'est la plus grosse putain de connerie que j'ai jamais entendue. Tu ne peux pas laisser les gens essayer de te dire quoi faire ou quoi écouter. C'est des putains de conneries tout ça mec. Je vais te dire, ce festival est bon pour l'économie d'ici. C'est un petit patelin et les mecs d'ici doivent se faire un paquet de thunes avec le festival. Si une communauté sataniste rapportait de l'argent au gouvernement, t'inquiète pas qu'ils les laisseraient faire tout ce qu'ils veulent. C'est des conneries, je le répète c'est des conneries. Écris-le. Hé les politiques français écoutez ça : KISS MY ASS.
Evan : Ouais tu ne peux pas prendre les gens pour des cons et leur supprimer ce qu'ils aiment, juste comme ça…


Parlons maintenant un peu de votre nouvel album, lors de votre dernière venue à Paris vous aviez jouez un morceau tiré de cet album qui semblait faire le lien entre le Biohazard old school et la période plus récente.
Bobby : Ouais, tu sais, ce nouvel album sonnera comme du Biohazard pur jus, malgré toutes ces années un peu difficiles on a pas perdu notre style ni notre manière de jouer. Donc tu reconnaitras Biohazard dès les premières notes. Simplement on y a apporté une nouvelle énergie, plus moderne. Ça reste notre musique, ça reste nous, Biohazard est ce que nous sommes et on est en train d'écrire un nouveau chapitre de notre vie. On fait de notre mieux. Et quoi qu'il en sorte ce sera toujours nous et ça viendra du cœur et des tripes. C'est tout ce que je peux te dire pour le moment. Attends-toi à un putain d'album de Biohazard.


On peut donc s’attendre à du Biohazard pur jus donc ?
Bobby : Ouais. Carrément mec. Tu sais, quelque soit le genre de musique, ce sera ce qu'on ressent au fond de nous avant tout et ce qu'on a envie de jouer.


Ca fait maintenant plus de vingt ans que vous jouer ce type de musique. Après toutes ces années qu’est-ce qui vous donne l’envie, la force de continuer ?
Evan : Tu sais pour nous…
Billy : La foule mec, les fans, l'ambiance des concerts…
Evan : Pour nous le hardcore c'est ce que nous sommes, c'est pas juste de la musique, c'est notre manière d'être. Aujourd'hui des mecs jouent du death metal et te disent qu'ils font du hardcore. Ouais peut-être ils... Mais le hardcore c'est plus que ça, tu peux être hardcore sans pour autant en jouer. Les choses ont changé depuis nos début en 1991, notre musique a changé, nos personnalités ont changé mais je pense qu'on est toujours hardcore aujourd'hui. C'est quelque chose qui nous pousse en tant que musicien et dans notre vie. Je suis vraiment content d'avoir jouer ce concert hier parce que c'était un putain de bon concert et là, dès demain, on rentre en studio avec cette nouvelle énergie qui va nous rebooster pour plusieurs semaines.


Certains groupes prétendent jouer du hardcore mais j’ai l’impression que les anciens groupes comme vous font plus que jouer, ils sont le « hardcore ».
Evan : Ouais c'est ça, c'est cool de nous inclure dans le lot même si je pense qu'on est encore loin d'être des légendes comme ces mecs-là (Madball, Sick Of It All, H20, Agnostic Front,...). Aujourd'hui le terme a évolué, il a été adapté de façon à décrire un style de musical bien précis. Pour nous « hardcore » c'est plus que ça, c'est « une croyance », une conviction inébranlable qui te guide dans tout ce que tu fais. Les Rolling Stones ont tous plus de soixante ans et ils se donnent encore corps et âmes à leur musique, à leur fans. Ils continuent de tourner et de donner des putains de shows alors qu'ils pourraient vivre de leur fortune bien peinards. Ça c'est vraiment hardcore mec. A côté de ça de nombreux groupe parlent de conviction, d'engagement, de respect, etc, etc, tu le sais mieux que moi. Mais ce qui fait de toi un vrai groupe de hardcore, une vraie personne hardcore, c'est d'appliquer toutes ces valeurs à ta propre vie. C'est chanter même si personne ne t'écoute, tourner même si personne ne vient de voir, jouer ta musique parce que tu en as besoin, pas pour devenir une rock star. A New York quand on a débuté, énormément de groupes jouaient dans des bars, dans des caves, des squats, sur des scènes minuscules. Le terme hardcore s'est inventé lui-même en venant du punk, du thrash, etc, etc. Aujourd'hui le terme a un peu perdu de sa signification première. Tu sais ce que je déteste dans ce milieu ? Ce sont ces groupes qui veulent t'apprendre la vie, qui pointent du doigt disant « ça c'est hardcore », « ça c'est pas hardcore ». Tous ces gens sont des trous du cul. Qui sont-ils pour se permettre de juger les autres. Putain, je déteste ça, fermez vos gueules. 99% des gens qui font ça, n'ont pas la moindre idée de ce que signifie vraiment le hardcore. Le hardcore c'est une façon de vivre sa vie. Tu peux être pianiste et être plus hardcore que n'importe qui.
Bobby : C'est pas un style mec. C'est pas « hé regarde j'ai mis mes fringues de sport, ma casquette de baseball, je suis hardcore t'as vu ! »
Evan : Ça me gonfle vraiment tu sais. Un mec m'a dit un jour qu'on était pas hardcore parce qu'on avait un piano sur l'un de nos morceaux et que c'était pas hardcore. Tu sais ce que je lui ai répondu ? Fuck You. Et ça c'était hardcore (rires).


Je pense que la vraie différence se fait sur scène…
Evan : Ouais, carrément. Tout ce que nous avons en commun nous « les anciens », « les old school », « les vrais », peu importe comment tu nous appelles, c'est qu'on compose et qu'on joue pour les mecs dans le pit. On vient tous de cette scène hardcore, on a des grosses guitares, une batterie lourde, des paroles tirées de la réalité et on a envie de faire bouger les gens. Tous ces groupes dont tu parles (Madball, Sick Of It All, Merauder, All Out War, Sworn Enemy,…) même si on ne joue pas tous la même musique, je pense que nous comme eux, ne sommes pas contents si les gens qui viennent nous voir restent là debout à applaudir à la fin de chaque morceau. On veut les voir devenir fous, transpirer et se défouler un bon coup. C'est pour ça qu'on est là et tant que les gens ne se déchaîneront pas dans le pit ben on restera là et on continuera à jouer. On transmet notre énergie au public et on veut qu'eux nous donnent la leur. C'est cet échange qui fait un bon concert. On ne sera jamais saoulé de jouer sur scène. Excuse-moi mais j'peux te poser une question ?


Heu oui allez-y…
Evan : Tu portes un t-shirt Sworn Enemy avec David Hasselhoff ?


Oui...
Evan : C'est hilarant mais… pourquoi ? Pourqui ils ont fait ça… Tiens Bobby, pourquoi on me mettrait pas « I Dream Of Jeannie » (ndla: Une sitcom ringarde des années 60, très célèbre aux Etats-Unis) sur nos prochains t-shirt ? (Les deux se marrent comme des baleines.)


Bobby, tu peux nous parler de ton retour dans le groupe ?
Bobby : Ouais, c'est vraiment génial d'être de retour, je suis super heureux et je ne peux m'empêcher de sourire quand je suis sur scène avec eux, c'est un peu comme si je n'étais jamais parti. On s'est revu, on a pris les instruments et BOUM ! tout est revenu d'un coup, comme si on s'était quitté la veille. C'est vraiment bien, c'est comme un retour à la vie parce que Biohazard représente les meilleurs années de nos vie, on était pauvres, on avait rien sauf la musique et on se battait pour exister, on galérait chacun notre côté mais ensemble, on avait cette chose particulière qui nous rendait plus forts que n'importe qui. Etre capable d'avoir pu retrouver tout ça des années après c'est une chose formidable, vraiment cool de se retrouver tous les quatre de se souvenir de tout ce qu'on a vécu ensemble. Ca dépasse tout mec. C'est vraiment une chose spéciale.


Ca transparaît sur scène où vous avez vraiment l’air heureux de jouer tous les quatre. J’ai vu les groupes sur scène avec d’autres guitaristes et malgré leur valeur et leur talent, ce n’était pas la même alchimie…
Bobby : Je respecte tous les autres guitaristes qui ont joué dans Biohazard, ce sont d'excellents musiciens et de super gars. Maintenant cette alchimie dont tu parles je ne peux pas l'expliquer, vraiment pas. Ça dois venir du fait que quand Bioharzard est apparu, c'était nous quatre. C'est pareil avec tous les groupes qui se sont établis avec un line-up stable. Dès qu'un des membres fondateurs est remplacé, ce n'est plus pareil, c'est toujours un grand groupe, le remplaçant est parfois meilleur musicien mais…
Evan : Certains gars ne s'intègrent vraiment jamais. Prends Jason Newsted il a passé plus de temps que n'importe quel bassiste dans Metallica. Il a donné 15 ans à ce groupe et c'était toujours « The New Guy » tu vois ce que je veux dire. Il n'a jamais été vraiment respecté, c'est pas cool parce que c'est un vraiment un bon gars et un excellent bassiste. Mais voilà…


Vous avez prévu de tourner pour défendre le futur album ?
Bobby : Ouais en 2011, on veut faire une énorme tournée mondiale. Dans des clubs. On commencera par l'Europe. Mais c'est encore un peu tôt pour en parler je pense. On vous tiendra au courant.


La dernière question s’adresse à Evan…
Evan : (rire) Oui, je suis bien séparé de Tera et non je ne peux pas te donner son e-mail ou son numéro de portable !


Ho non, non, non, pas du tout, je voulais parler de Oz et de ta carrière d’acteur plus conventionnel, on va dire. Je suis un grand fan de Oz…
Evan : Ah OK, excuse-moi mec (rire). Ouais après Oz, qui était une expérience vraiment formidable, j'ai joué dans quelques films indépendants, j'ai essayé de monter ma propre série télé avec Tom (ndla : Tom Fontana, créateur de Oz). J'essaie toujours de rester créatif, que ce soit dans la musique, le jeu, la photographie. J'ai quelques projet de films qui arrivent. C'est un énorme travail car en tant qu'acteur tu dois entrer dans le projet d'un autre, passer des castings, des auditions et ça prend énormément de temps que je n'ai pas. Mais j'adore faire l'acteur, j'aime vraiment ça, c'est très stimulant.


Merci à vous pour l’interview en tout cas.
Evan : Merci à toi mec, c'était cool.
Bobby : Merci beaucoup c'était sympa.


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