Jo (chant), Yves (basse), David (batterie), Franck (guitares) et JC (Guitares) - NIGHTMARE par PAPY CYRIL - 1923 lectures
Interview fleuve avec le groupe au grand complet avant de monter sur la scène de la Maroquinerie le 2 juillet pour le Fucking Rock'N'Roll fest. Mes remerciements à Jeep et la Maroquinerie qui ont mis une salle à notre disposition.


Il y a maintenant plus de 10 ans que le groupe s'est reformé, si on vous avait dit ça à l'époque vous auriez réagi comment ? L'idée à la base c'était de vous faire plaisir pour le concert des retrouvailles ?
Jo : Ben moi personnellement je n'y aurais pas cru ! Parce que autant on était convaincu qu'on allait se faire plaisir à ce revoir, à répéter à nouveau ensemble à bosser pour un concert, mais je ne pensais pas que j'allais supporter Yves toutes ces années encore (rires). Non, non, mais c'est vrai que pour être plus sérieux si on m'avait dit ce jour-là même à la sortie du concert de reformation que 11 ans après on allait encore être là à faire encore les... guignols ! (rires) j'y aurais pas cru !
David : Sur le coup on a pas osé y penser continuer... C'est après où on a un peu commencer à rêver un peu à vouloir continuer vu l'impact qu'a eu le concert de reformation, c'est là où on a commencé à espérer mais sur le coup, on n'osait pas y penser !
Jo : Et puis je pense que, c'est comme tout, d'y retoucher, ben on est retombé dedans !


"Insurrection" est sorti depuis plusieurs mois, quel regard portez-vous sur l'album avec tout ce recul ?
Franck : Ça va faire 6 ans que je suis dans le groupe, j'ai participé à 3 album « Dominion gate », « Genetic disorder » et celui-ci... Il y a tout le temps des défauts que tu décèles avec le temps, au début tu essaies de les ignorer, puis ça te vient en pleine face... mais pour moi ça reste celui des 3 auxquels j'ai participé le plus abouti et puis côté guitares, c'est vraiment ce qui me convient à moi. Il a été composé, pour parler des guitares, pour laisser la place au chant. C'est des rythmiques assez basiques en général, vraiment carrées pour laisser la place au chant.
David : Après sur un album on n'a pas vraiment un regard dessus. Quand on sort un album, on a tellement travaillé dessus, une fois qu'il est finalisé, on a envie de faire un autre album derrière.
Franck : Voilà !
David : Tu as écouté les morceaux 10 000 fois, joué 100 000 fois...
Franck : Enfin avec tout ce qu'il s'est passé après, on a jamais eu d'aussi belles dates, des festivals...
JC : Franchement c'est meilleur album auquel j'ai participé (rires, NdePapy : JC n'a fait que cet album avec le groupe).
Jo : C'est JC le petit nouveau, (s'adressant à JC) est-ce qu'on t'a donné la parole déjà ? (rire) Ah ces petits nouveau ! C'est vrai que dans la façon de composer, on a laissé pas mal de place à la mélodie chant mais c'est vrai que à la base, les riffs me conviennent plus parce qu'ils sont un peu plus agressifs, plus thrash, quoi ! Et c'est un mélange qui fait que ça en valeur le chant du fait que musicalement derrière ça déboîte plus.
Franck : Il y a un autre phénomène qui s'est passé c'est que sur les autres album il y avait quand même Alex (NdPapy Hilbert, l'ancien gratteux du groupe) qui composé 90% des albums.
David : Qui lui avait une façon de composer vraiment guitariste qui fait que c'était tellement complet, tellement riche, que pour poser du chant derrière, il fallait élaguer pour laisser la place au chant. Quand Frank a commencé à travailler sur « Insurrection », il a eu un petit peu le trac du coup, il s'est vachement rapprocher des autres, vachement rapprocher de Jo et du chant pour pouvoir être épauler au niveau de compos.
Franck : ça a bien fonctionné, ouais !
Jo : L'arrivé de JC s'est faite pendant cette période composition, il a participé à certaines compos mais mais il n'a pas encore pu réellement asseoir son...
JC : Moi, je suis un thrasher au niveau des riffs ...
Jo : ça fera un bon truc aussi je pense.
JC: c'est bien aussi de donner une couleur aux albums.
Franck: On a changé aussi de façon de travailler... par MAO, on s'envoyait des méls... on ne se voit plus, on est un peu éparpillés maintenant...
Jo : Mais on a réussi à faire quelque chose qui tient la route et ça c'était pas gagné. Tout ça parce que on a tous un seul objectif c'est que l'album sonne le mieux. Et je pense qu'à partir de là sans être frustrés, chacun travaille pour l'album et non pas pour faire son album, son morceau, son truc. Et du coup même sur des morceaux très aboutis qu'on nous avait apportés, notamment JC qui a amené plusieurs morceaux bien aboutis, bien il y a eu beaucoup de déchets.
JC : Moi je suis un déchet ? (rires)
Franck : moi aussi j'ai fait : corbeille !
Jo : Frank des fois il nous envoyait des truc, il nous laissait un CD ou nous envoyait un dossier avec des fichiers , un moment, je me souviens il y a 26 ou 27 riffs différents, on en a pris un ou deux, et encore il n'y en a peut-être qu'un seul
JC : Mais après si on parle des lignes de chants, il y a eu des des déchets aussi (rires).
Jo : Ah mais c'est important, il faut le dire aussi en effet ! C'est pas le premier jet ! Et je crois que c'est pour ça qu'on met du temps à composer parce qu'on reste ouvert aux critiques, entre nous bien sûr, les critiques au sein du groupe. S'il y en a un qui veut vraiment imposer son truc, il fait un projet solo et puis c'est terminé. Le but c'est quand même de favoriser la compo, le groupe. Le truc c'est que tout le monde adhère. Et ça, ça a toujours marché chez nous. C'est peut-être un des fondements de la longévité. Parce qu'on reste humbles même si des fois c'est pas toujours plaisant de s'entendre dire ta ligne de chant, ça fait pop...
Yves : Le problème c'est qu'on a tous des goûts différents...
Jo : On arrive toujours à trouver des terrains d'entente, c'est une souplesse qu'on a !


Il y a un DVD qui est en préparation pouvez-vous déjà nous en dire plus ?
Jo : C'est un DVD qui va retracer les 30 ans. Il y aura 2 DVD, ça sera un double. Un DVD avec le concert anniversaire des 30 ans avec comme vous pouvez l'imaginer pour un concert de 30 ans : on a rappelé des anciens, c'est un concert qui s'est super bien passé où il y avait une super ambiance, bien chaleureuse, qui c'est bien passé et c'est pour ça qu'on en fait un DVD. Et un 2ème DVD où on va retracer un petit peu l'historique du groupe avec les moments forts, les trucs de la vie du groupe, parce que 31 ans de groupe, ça veut dire plein de souvenirs.
JC : Il s'en est passé des choses !
Yves : Il s'en est passé des choses. Il y a 180 K7 vidéo, à dérusher...


Du boulot perspective !?
Jo : C'est en train de de se faire, c'est vrai que c'est très, très long.


D'ailleurs le dernier album live date de 10 ans outre le DVD avez-vous prévu une sortie live en CD ?
Jo : On y a penser par rapport à la partie son du concert ! C'est une idée qu'on a eu à un moment donné. Pourquoi pas sortir un CD du live...parce que justement c'est un truc assez complet où il a des anciens morceaux... Il faut voir avec la maison de disque, ce qu'elle est prête à financer et à sortir, à nous épauler. C'est un truc auquel on a réfléchi, c'est plus facile d'avoir le CD dans la voiture.


Les 2 guitaristes sont des petits jeunes qui n'étaient même pas nés à la sortie de « Waiting for the twilight », déjà comme sont-ils devenus guitaristes avec vous ?
Jo : C'est eux qui vont répondre !
Franck : Euh, moi, je bossais sur une radio à Grenoble, tout le monde se connaît un peu sur Grenoble... j'étais chez mes parents et quelqu'un me dit qu'il y a quelqu'un au téléphone, je décroche et c'était Jo ! Il me dit on veut t'auditionner. On a fait une audition, j'avais pour ordre de bosser 3 morceaux en 2 semaines.
Yves : Pour ordre (rires général)
Franck : 3 morceaux pour la semaine d'après... je me suis pointé la semaine d'après, j'avais rien bossé, on a improvisé et puis c'est passé. Ça c'est bien passé !
Jo : Ça c'est bien passé parce comme on est nous aussi des glandeurs, on s'est dit voilà, c'est lui ! (rire)
Franck : Il y a le côté humain qui vachement important aussi. Genre les prétentieux, tout le monde un peu du mal avec ce genre de personnes... Là ça a tout de suite coller. Et pour JC...
JC : Pour moi ça a été pareil. Je suis arrivé car ils avaient besoin d'un remplacement pour une paire de dates; alors je les ai dépannés.
Yves : Metal Camp et Hellfest, la paire de dates... des petites dates ! (rires)
JC : Du coup quand ils ont eu besoin d'un guitariste, j'ai eu de la chance qu'ils pensent à moi. Je ne cherchais pas forcément un groupe mais on s'étaient tellement éclatés, ça a tout de suite collé c'est que tu disais le côté humain. Du coup ça s'est fait tout seul !
Franck : Quand tu te rends compte, qu'ils sont aussi cons que toi tu sais que ça va rouler ! (rires)
JC : C'est vrai que s'il n'y avait pas eu ce côté humain je n'aurais pas cherché plus loin..
Franck : C'est vrai aussi que c'est du travail. Quand tu fais un set de une heure , il ne faut pas traîner pour apprendre les morceaux.
JC : NIGHTMARE c'est un groupe, un vrai
Franck : Moi, je n'avais jamais fait de scène, la première c'était le Raismes Fest avec SONATA ARCTICA, tous ça c'était la première fois que je montais sur scène...
Jo : Il nous a fait un beau petit pas du canard.
JC : Après je ne sais pas pourquoi ils cherchent des petits jeunes à la guitare, parce que des guitaristes, il y en a.
Franck : Ce qui est génial c'est qu'ils sont vachement ouverts, avec les sons modernes, tout ce qui se fait, il n'y a pas de barrières, ils ne m'ont pas dit il faut faire du DEF LEPPARD.
David : Du DEF LEPPARD (rires)
Franck : Moi je peux écouter du Death, c'est vachement élargie.
JC : Pourquoi vous avez pris des jeunes ? (NdePapy : c'est moi qui pose les question dis donc !) à la guitare ça c'est une bonne question !
Yves : C'est pour mieux gérer les royalties !
JC : Pour rajeunir l'image du groupe !
Jo : Pas du tout ce n'est même pas calculé ! On n'a même pas choisi des guitaristes..
Franck : (qui le coupe) : très bons ! (rires)
Jo : C'est pas ce que j'ai voulu dire ! Qui avaient une actualité, qui tournaient, qui étaient connus... La preuve c'était ça première scène !
David : Il y a plusieurs personnes qu'à l'époque on aurait voulu avoir et ça ne s'est pas fait.
Jo : ça ne c'est pas fait aussi, oui...
David : Patrick Rondat, il y a aussi Fred Leclercq, il y a avait aussi Dominique Leurquin.
Jo : C'est parce que c'est des gens qu'on connaît qu'on a côtoyés, qu'on apprécie.
David : C'est des gens qui seraient venus mais c'est des gens qui avaient une telle actu à l'époque, il fallait un petit peu leur courir après... On a largement préféré prendre des gens qui étaient motivés et disponibles.
Jo : Surtout disponibles parce que des gars qui ont déjà des groupes qui tournent toute l'année, ça va être difficile. Se retrouver en deuxième dans leurs choix, c'est une chose qu'on ne voulait pas. JC continue à avoir sa carrière solo.
JC : Carrière solo (rires) faut pas exagérer...
Jo : Ben ouais mine de rien, tu tournes...
JC : Du coup là pour la disponibilité, c'est peu...
Jo : On s'arrange..


Du coup y a-t-il de temps à autres des « conflits » de générations au sein du groupe ?
JC : Ça dépend de quoi on parle !
Franck : Quand on parle d'ordinateurs ou de téléphone portable, alors là ils sont largués ! (rire)
Jo (un peu vexé) : Alors là c'est complètement faux!
Franck : On ne va aborder les sujets qui fâchent !
Jo : Non non ça va.
Franck : On se fait remonter les bretelles de temps en temps, quoi !
Jo : On se fait traiter de tous les noms : de vieux, de pied déjà dans la tombe, de trucs comme ça... Nous on les mouche ! Ils nous mettent la gnaque aussi, c'est ça aussi...
David : Le plus important c'est qu'on prend beaucoup de plaisir à jouer avec des gens pas instruits quoi !
Franck : Ouais comme ça, les blague, elles passent mieux.
David : Le plus important est l'entente et sur scène on a atteint...
Franck : (qui le coupe<) un niveau incroyable (rires)
David : On a une complicité qui est sympa. Ça se ressent sur scène.
Jo : Tant qu'on aura le plaisir de jouer ensemble, on jouera ensemble.
Yves : La preuve, j'ai perdu mon médiator et il va m'en filer un, tu vois l'entente dans le groupe (rires).
Franck : Tu vois l'entente dans le groupe !


Yves chante, JC chante au sein de son groupe JCJESS, est-ce que de temps à autres il n'y a pas la tentation de partager le chant à l'un d'eux voire les laisser chanter une chanson?
JC : ça commence oui .
Jo : j'avoue que j'apprécie beaucoup parce que du coup on travaille un peu ensemble et c'est bien de leur laisser, ça me laisse du temps pour reprendre mon souffle, eux reprennent des trucs ensemble.
David : Yves fait les voix black surtout.
Jo : Yves fait les voix black et ça m'évite, moi, de me casser la voix, il vaut mieux que lui se la casse...
Yves : Mais c'est court.
Jo : C'est court mais quand tu fais tout un set et que tu as ce type de voix qui s'intercale dedans, pour moi c'est dramatique. Il faut tenir, quand c'est un concert, ça va, deux concert, ça va, mais quand c'est toute une tournée... C'est sympa aussi, ça amène des timbres différents.


D'ailleurs pourquoi ce n'est pas toi Yves qui fait les voix extrêmes sur le dernier album ?
Yves : Sur le dernier album ??


C'est Fabrice Emmanuelson qui les fait, non ?
Yves : Oui, oui
Jo : Il en fait aussi, Yves.
Yves : Fabrice a une voix plus death metal, plus basse et moi je n'y arrive pas, je suis un peu plus CRADLE.
JC : Et ça ne sort pas toujours bien.
Jo : Il est plus crados lui !
David : Bon et puis ce n'est pas une priorité pour Yves, je pense.
Jo : Et puis on va un peu utiliser les capacités de chacun...


Jo, tu es, sans chercher à te flatter l'un des meilleurs chanteurs de metal français, d'où ma question pourquoi dans les débuts du groupe tu étais plus à taper sur les fûts plutôt que t'être mis au micro ? C'est venu après ? Tu avais envie d'être
batteur à la base ?
Jo : J'avais envie d'être batteur, j'étais batteur avec les moyens que j'avais, j'étais pas très bon (rires de David) et je n'étais attiré que par la batterie. Tu sais quand tu écoutes de la musique et que tu n'entends que la batterie. J'étais vraiment axé batterie et le chant est venu après. En fin de compte pendant la période de transition où on a arrêté de jouer ensemble, le mois suivant j'ai reformé un groupe (NdePapy : TEMPLE) avec des amis musiciens, on auditionnait des chanteurs et chaque fois les types se disaient chanteur et je prenais le micro derrière et c'était mieux, sans travailler, sans rien du tout, sans prétention, hein! Et du coup c'est là où les autres musiciens m'ont dit mais pourquoi tu ne prendrais pas le micro, pourquoi tu ne chanterais pas ? J'ai essayé une ou deux répét' de chante et de jouer de la batterie mais alors c'était impossible ! Du coup ils m'ont mis devant le mur et puis j'ai bossé et pris des cours.
Yves : Ce qu'il faut dire c'est que David lui piquait sa batterie tout le temps, il tapait et on ne voyait même pas sa tête dépasser, il venait au répètes et il n'arrêtait pas de taper !
Jo : Sur les premiers concerts de NIGHTMARE, aux balances, on faisait monter David à la batterie, il avait 9-10 ou 10-11 ans. Il a commencé à 9 ans la batterie. À 11 ans il faisait les balances et moi, j'écoutais le son... il partait en double et tout... (rires) et je lui disais toi tu rentres à la maison ! Ça fait qu'au moment de la reformation je me suis dit allez, va, on va lui laisser sa chance !
David : Ça a commencer avant déjà dans TEMPLE. Moi je tapais, et mon frère chantait.Jo : Qu'est-ce qu'on fait on s'en débarrasse (rires) !


Il n'y avait pas à faire de grande recherche pour trouver un remplaçant à la batterie.
David : On n'a pas continuer parce que moi je suis parti parce que j'avais d'autres groupes. Et puis j'étais un petit peu jeune aussi. Je ne suis pas resté dans TEMPLE.
Jo : Aujourd'hui on joue ensemble avec mon frangin !
Yves : Avec Nico on se disaient il faisait les balances, maintenant tu as vu les plans qu'il faits !
Jo : Qu'est-ce qu'on fait on s'en débarrasse (rires) !


SATAN JOKERS et NIGHTMARE ça pourrait être une affiche d'il y a ,pff, 25 ans, pourtant en même temps c'est vraiment actuel, non ? Les deux derniers SATAN JOKERS et vos derniers albums ne sont pas des disques qui auraient pu sortir il y a 25 ans.
Jo : C'est clair que notre style, pour parler de nous, c'est ce que je connais le mieux, au niveau du style, on n'est pas attachés au style 80, ça fait partie de notre histoire, de nos influences aussi mais c'est vrai qu'on reste ouverts comme on disait tout à l'heure au niveau des compos, l'apport des riffs un peu plus acérés, un peu plus actuels, la façon de composer et tout ça fait qu'on n'aurait pas pu sortir ces albums dans les années 80. Ou alors on aurait été avant-garde!


Pas mal de groupes français se sont reformés (même s'il faut bien dire que vous avez été des précurseurs), vous en pensez quoi à titre personnel ?
Jo : Moi, je ne critique pas. S'ils ont envie de se reformer parce que justement il y a ce plaisir de jouer, eh bien pourquoi pas. On n'a pas de jugement à porter là-dessus.
David : Moi je trouve ça hyper agréable de pouvoir réécouter les morceaux que moi, en tant que gamin, j'ai pu écouter et que je n'ai pas eu la chance de voir en concert. Voir des groupes comme ADX, de les voir en vrai pour moi c'était excellent. J'écoutais ADX quand j'avais quoi 9-10 ans, j'avais jamais eu l'occas' de les voir.
Yves : J'ai vu VULCAIN au Hellfest et c'était pas démodé !


Êtes-vous amis avec certains d'entre eux que vous avez pu côtoyer au PMFF ?
Jo : Non, on n'a pas d'amis
Yves : On n'a pas d'amis (gros rires)
Jo : Bien sûr parce qu'il n'y a pas de concurrence. Au contraire on joue la même musique, on a la même passion, ça serait con... les petites guerres on peut en avoir fait, quand on avait 18 ans parce qu'on avait la crainte quelque part de se faire voler les affiches, des trucs comme ça. Aujourd'hui on en n'est pas là. Au contraire on passe des moments avec tous ceux qu'on croise. Il n'y que avec un groupe qu'on n'a pas réussi à nouer quelque chose, c'est KILLERS. On a joué avec eux et on s'est croisé... je ne sais pourquoi, c'est tout. Sinon tous ceux de ces années-là, quand on se voit, c'est franc, c'est convivial.
Yves : Même je dirais pas que dans le heavy... Stéphane Buriez(NdePapy LOUDBLAST), il adore NIGHTMARE, ce n'est pas le même style mais il respecte le style de musique. Moi je suis super pote avec Stéphane Buriez. On se dit que ça serait bien qu'on arrive à jouer ensemble. Ben on le fait d'ailleurs au Motocultor le 29 août on n'est pas du tout dans le même style musical mais on est de la même générations.
Jo : On se respecte, on n'est pas en concurrence. On n'est dans la même galère (rires)
Yves : Voilà !
JC : C'est pas pour le millions qu'on fait ça.


Le concert du PMFF avait été filmé. On m'a expliqué qu'il y a avait des soucis techniques, es-ce que vous pensez les utiliser un jour ou c'est le genre de trucs que vous regardez en vous disant , voilà le concert de l'enfer...
Jo : Il y aura quelques images qui vont se retrouver dans le DVD. Après ce n'était pas exploitable techniquement. Il y a eu un gros gag au niveau du son. C'était inutilisable en tant que tel.
David : Il y a ça et pour entrer un peu plus dans le tranchant, on a fait de bien meilleurs concerts.
Franck : On n'a pas été très bons !
David : Même le public l'avait ressenti, il y a avait une ambiance un peu moyenne. Ça ne permet pas de faire un DVD.
Jo : Nous-mêmes ont été pas satisfaits à 100 % de ce que l'on avait fait. Ce n'était pas la bonne idée pour en faire un DVD.
David : Il a encore d'autres choses qui sont rentrées en compte, c'était un festival où nous on était en tête d'affiche. Le festival à l'époque présentait beaucoup de groupe qui se reformaient, juste pour ce festival-là. Et nous, d'entrée, c'est peut-être un peu parano, on s'est senti pas à notre place à ce festival. On a regardé un petit peu les forums et les gens disaient super y a tel groupe, y a tel groupe, y a tel groupe et pas un mot sur nous ! On a aborder ce concert avec des tracs énormes du coup on s'est plantés... on se disait nous on va jouer et il n'y aura plus personne !
Jo : Et quelque part c'est vrai qu'il y avait tellement d'actualités pour ce concert-là, de reformations, de jams... c'était sympa, super chaleureux mais nous de sortir notre DVD, c'était pas le bon plan.
Yves : Dans la même salle (NdePapy la Locomotive, RIP), on a touché un autre public, d'une autre génération sur les deux tournée d'avant 2006 et 2004 avec AFTER FOREVER. Surtout 2004 où on avait blindé la salle, on n'était pas tout seuls mais un lundi soir avec une tempête de neige dehors en on avait 800 personnes à la Loco... Ça c'était un autre public, une autre génération et on s'était plus retrouvés là parce que c'était un concert où il y avait vraiment le feu. L'ambiance était géniale. On pensait aussi retrouver ce public-là. Mais ce n'était pas tout à fait ça.
Jo : Oui je pense que c'est une bonne explication, Yves. Dans la même salle on a fait de meilleures prestations avec une réponse du public beaucoup plus importante.


Vous avez joué aux USA, en Allemagne, un peu partout en Europe, en Israël, c'est quoi votre prochaine étape de la conquête du monde ? J'ai lu qu'une tournée en Amérique du Sud est prévue ?
Yves : Elle est reportée pour l'instant. Logistiquement c'est pas évident, au niveau des concerts, des garanties finacières et au niveau sécurité sur place, la logistique de transport...
Jo : D'un lieu à l'autre, d'un pays à l'autre, Il faut prendre l'avion et tout ça, c'est très très coûteux.
Yves : Pour partir dans un apys comme ça il faut des garanties financière soit des garanties d'assurance parce que tu peux facilement te retrouver avec le van braqué devant un bidonville et à poil ! Avant de partir pour un truc craignos, on veut des garanties.
Jo : Après moi personnellement, j'ai un rêve c'est d'aller jouer au Japon. C'est un rêve !
JC : Déjà si on arrive à maintenir cette cadence de tournée européenne, moi, je serai déjà content. C'est pas évident.
Jo : C'est chouette, on fait des dates des pays et des publics complètement différents, la Lituanie, la République Tchèque, la Hongrie, des pays où on était jamais allés, la Slovénie, l'Espagne, le Portugal, génial, c'était géant là-bas. On a fait Israël, il y a des super dates, des super trucs.
Yves : Il y a un truc que je trouve dommage. On a retrouvé des trucs à l'étranger, surtout en heavy metal, qu'on ne trouve plus en France. Là on arrive vraiment à chopper des contacts. Là on a joué en Espagne, on s'est fait sauter dessus par le public quand on est arrivés, on était quasi en tête d'affiche, à un festival à 300 km de Madrid il y avait 500 à 2000 personnes. Et en France...
Jo : Un accueil heavy metal !


Ça, ce n'est pas nouveau, c'est toujours la France, Le groupe français a un désavantage...
Franck : Ben pas spécialement... c'est au aussi le style musical...


Si, Si, parce le metal et même le rock, en France c'est rien du tout. Malheureusement, même déjà dans les années 80, le fait que tu étais un groupe français , tu n'étais pas vu en mieux, tu étais vu en moins bien à qualité égale.
Franck : Je veux dire par rapport à la communauté metal, le heavy metal c'est mal vu en France.
Jo : C'est toujours hors de question de mettre le même prix d'entré si tu es un groupe français ou un groupe que tu fais venir de l'étranger.
Yves : Les Allemands, par exemple, ils soutiennent à mort leurs groupes, quand tu les vois chez dans leurs festivales, les groupes allemands, c'est vénèr'...
Jo : Ils chantent les paroles...
Yves : En France ce n'est pas ça.


À votre niveau souffrez-vous de la crise du disque ?
Yves : Forcément, forcément !
Jo : C'est clair, ouais ! Si on vendait aujourd'hui, ce qu'on vendait dans les années 80, les 2 premiers albums, on serait disque chaipaskoi. Aujourd'hui un groupe qui fait 20 000 albums, c'est un groupe qui vend. Les 2 premiers album 24 000 et 22 000. Aujourd'hui, ben c'est pas là, malheureusement.
David : La crise et le téléchargement.
Yves : Internet
David : VS (rires)


Moi, je ne suis pas du tout pour le téléchargement...
David : Il y a un problème plus important que le téléchargement. Tout le monde télécharge dans le monde entier. La différence c'est qu'un mec qui télécharge, au hasard en Hollande, quand il aime un groupe, il va se déplacer pour le voir. En France, premièrement les gens téléchargent mais en plus même un groupe qu'ils adorent qui va jouer à 10 km de chez eux, sous prétexte qu'il pleut, ils ne vont pas y aller.
Jo : Ou sous prétexte qu'il y aura un groupe étranger qui va se produire 1 mois plus tard, donc on garde l'argent.
JC : Il faut qu'il n'ait pas de pluie et à côté de chez eux
David : Moralité ils vont prendre leur place au dernier moment au cas où il pleut, on n'y va pas ! Alors qu'il y a beaucoup de pays où les gens ils vont y aller !
Jo : Les réservations, ça ne marche pas !
David : Le téléchargement n'est pas le seul problème. Je sais que je télécharge mais quand vraiment j'aime un album, je vais l'acheter. Et si j'aime le groupe, je vais le voir, je vais le voir jouer.
Jo : Je suis un peu dans cet esprit-là aussi. Je télécharge, ça me fait connaître un paquet de groupes. Pour être sincère aussi, à mon niveau, je n'ai pas les moyens d'acheter 30 albums par mois...
David : Il n'y a rien qui remplace le fait d'aller voir un concert.
Jo : Voilà, par contre il l'autre côté d'Internet. Si tu as téléchargé et que tu aimes, tu vas aller te renseigner sur ce groupe, voir leur myspace, ce qui fait que tu deviens fan. Et le jour où ils font un concert à 100-200 km de chez toi, tu y vas.
David : C'est vrai !
Franck : Sur le myspace de NIGHTMARE, il y a un gars qui a laissé un commentaire qui demande où il peut télécharger l'album (rire).
David : Il y a même des gens qui se disent fans(ce n'est pas péjoratif) des gens avec qui j'ai gardé contact sur MSN des gens à qui j'ai donné mon adresse parce qu'ils se disaient fans de NIGHTMARE, ils disaient qu'on était le meilleur groupe de metal français, etc ; on entretient une relation via MSN et le jour où on passe dans leur région, au dernier moment, ils ont eu un empêchement, ils n'ont pas pu venir...
Franck : Moi c'est vraiment le prix, ça devient fou, 20 euros, je me souviens quand j'étais gamin, pour 10 francs, j'allais voir un concert...
David : À côté de ça il y en a qu'on voit à chaque concert, il y en a même ce soir. Il ne sont pas nombreux c'est ce qui est dommage...
Jo : Ouais, il faudrait 200-300 personnes comme ça !
David : C'est des gens qui viennent nous voir et parfois rien que pour eux, rien que pour 2 ou 3 personnes, ça fait plaisir d'être là.
Franck : Ceci dit, ça nous enlève pas le plaisir d'être sur scène en tout cas. Bien sûr quand tu arrives et que c'est blindé tu es content. Tu es un poil déçu quand tu n'as que 30 personnes mais quand tu es sur scène, il faut penser aux 30 personnes qui ont payé.
Jo : Tu n'y penses pas, tu te fais plaisir !
David : Par contre aujourd'hui on a tous un boulot, il y a certaines dates où ça nous coûte beaucoup d'argent NIGHTMARE quand on se tape des centaines ou des milliers de km, qu'on organise des affiches, qu'on achète un décor.
Jo : Que chacun y met du travail, du temps.
David : Et qu'à la fin on joue devant 60 personnes, c'est un petit peu décevant.
Jo : Après ce qui fait tenir c'est l'ambiance du groupe, les moments qu'on passe ensemble. Je pense que la plupart des groupes qui splittent, c'est qu'il n'y plus que des trucs négatifs...
JC : Quand il n' y a aucun retour c'est clair !
Jo :Alors que là du positif, il y en a tout le temps.
David : Après on arrive à s'éclater devant 30 personnes comme devant 100 ou plus.
Jo : Après il y a des petits trucs qui sont super des flashs quand tu va à l'étranger... Tu vas en République tchèque ou que tu vas en Hongrie et qu'il a 2 types devant qui chantent toutes les paroles. Ou en Allemagne. Alors là c'est fantastique, tu te dis que pour tout l'or du monde tu ne changerais pas ta place.
Franck : Le problème c'est que tu finis en backstage avec eux bourré! (rires)
Jo : C'est clair mais c'est pas grave.
Franck : Nous, en s'en fout, c'est Jo qui récupère tout ! (rires)


A part pour la première démo, le groupe a toujours chanté en anglais, ça te, Jo tenterait une sorte de Best of chanté en français ?
Jo : Moi de faire tout un album en français, ça ne me tente pas. Personnellement, je suis tellement à l'aise avec la langue anglaise pour m'exprimer. Pour m'exprimer, je travaille et j'ai intérêt à travailler. Le chant c'est tellement plus facile. Par contre ce n'est pas hors de question que sur un prochain album, il y ait un morceau ou deux en français. Pourquoi pas. Justement peut-être une sorte d'hommage en français. Sur un morceau c'est sûr.
Franck : Si tu fouilles bien sur « Inssurection », il y a un passage en français !
Jo : Une phrase, il y a une phrase en français !Quand on à eu l'idée, on s'est dit oh c'est chouette !
Franck (il s'adresse à David qui est très étonné) : Oui, il y a une phrase en français !
David : Ah ouais !
Franck : Il y a une phrase sur le CD, je te montrerai !
Jo : C'est sur « Legions of the rising sun ». Vous écouterez ça les enfants ! Tu vois il y en a qui ne le savaient même pas !


Avez-vous déjà des idées pour le prochain disque ?
Jo : Il y a déjà des riffs !
Franck : Des riffs...
Jo : Des riffs qui commencent à tourner en balance, en usine à riffs et en préchauffe.
Franck : Bon après c'est de mettre ça en place qui est difficile et puis surtout essayer de varier. Parce que la tendance maintenant c'est simple, tout le monde est accordé plus bas. Il n'y plus personne qui est accordé en 440 comme il y a 10 ans. Tout le monde est accordé comme ça plus bas, et tu utiles une corde, la première case et tu joues un riff, maintenant des riffs comme ça tous les groupes en font et il y a des gens qui vont faire des albums entiers avec ça! Tu as un riff à la gratte et la double qui fait exactement la même chose. C'est très puissant mais c'est tellement fait et refait. La difficulté c'est de sortir de ça. Moi ça m'influence parce que ça a vraiment de la puissance et pour moi la difficulté c'est d'avoir la même puissance mais en faisant autre chose. Pas utiliser le mi tout le temps.
JC : Mais ça, ça sera au moment où on sera sur l'album. Se faire plaisir à essayer des trucs sympas.


Avez-vous encore à disposition des anciens (ou moins anciens) morceaux restés inédits comme par exemple la démo avec le chanteur britannique, Tom Jackson, pour en faire un album d'archives?
Jo : Le DVD déjà va rassembler un peu tous ces trucs-là, C'est passé maintenant, moi, ça ne m'intéresse pas plus que ça. Pour le nouveaux je ne vois pas l'intérêt d'aller toujours sortir ces trucs.
Yves : À l'époque si on avait écouter Tom jackson, on allait dans du AOR à la NIGHT RANGER, on n'était plus dedans, les 2 qui restaient c'était moi et Nico (NdePapy : Nicolas de Dominicis, l'un des guitaristes originels). On lui avait dit si tu veux continuer là-dedans, tu changes le nom du groupe et tu prends des gars. C'est vraiment une période qui sur le DVD va durer quelques secondes.
Jo : Ça fait partie de l'histoire après bon...
David : Je pense que la partie des 2 premiers albums et beaucoup plus intéressante. Beaucoup plus riche en plus.
Yves : On avait perdu notre identité à ce moment-là.
Jo : Oui, on l'a vécu un peu comme ça.
Yves : Nico qui était guitariste était passé au clavier. Il y avait un blèm' ! (rire)
Jo : Pas plus d'intérêt que ça, quoi !


C'était le même nom, ce n'était plus le même esprit...
Yves : C'étaient des musiciens qui étaient venus de l'extérieur qui avaient voulu s'accaparer le nom et puis à un moment donné on l'aura que p't-être que nous on est là depuis le début ! Si vous voulez faire un autre groupe, vous changez de nom ! Parce que NIGHTMARE, le nom il ne vous appartient pas ! Merci Au revoir !


Ça aurait peut-être fait un disque qui aurait déçu les fans...
Yves : Tout à fait !
Jo : De toute façon, je ne me vois pas chanter du Jackson.
David : Comme le troisième album de NIGHTMARE aurait pu aussi décevoir les fans de l'époque.
Jo : Non ! Il était puisant. On avait bouclé un troisième album, il allait sortir et 15 jours avant d'aller en studio, on a annulé l'enregistrement parce qu'on avait eu des contacts avec une autre maison de disques qui voulait nous récupérer pour cet album-là. Qui nous a récupéré pour les albums précédents donc qui les a repressés et ils ont fermé la porte.
Yves : On s'est fait avoir.
Jo : Mais c'était un album où je pense qu'il y a avait sincèrement des gros riffs je pense qu'il aurait été vraiment bien.
Yves : Mais certainement mais c'était différent ça aurait été un album qui aurait beaucoup plus travaillé mais dans la lignée de NIGHTMARE, Tom Jackson c'était carrément autre chose.
Jo : Après c'était carrément autre chose.


Si vous avez un petit mot pour les lecteurs, envie de nous dire un truc...
Franck : On remercie les gens qui nous soutiennent et qui soutiennent le metal français en général.
Jo : Et ce n'est pas parce que notre actualité est souvent orientée à l'étranger que c'est volontaire, ce n'est pas une démarche, c'est l'actualité qui veut ça, on n'a jamais refusé de jouer en France.
David : De toute façon même s'il y a peu de public, on continuera à jouer.
Franck : Un jour ça fera comme une répète. On dira au public d'amener un pack de bière et on fera ça entre potes (rires)!


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