track by track

Titre de l'album :
Raph : Parce qu'il en jette et a un côté pompeux digne d'un album d'Hammerfall. Tu peux le prendre au premier degré ou y voir le côté un peu exagéré et décalé. Et puis le metal véhicule pas mal de clichés en rapport avec la mort, la gloire et la fin du monde et vu qu'on avait déjà exploité le filon du titre intello-bizarre, ce coup-là, on a fait quelque chose de plus classique et fédérateur.

Artwork :
Raph : De même que la musique, la pochette a été conçue selon le feeling du moment sans beaucoup de réflexion préalable. On voulait une peinture un peu classe qui colle plus ou moins au titre de l'album. Après avoir tenté en vain d'obtenir les droits d'une oeuvre de Zdzyslaw Beksinski (un grand peintre polonais assassiné en 2005), on a finalement opté pour le "Jardin des délices" de Bosh. En voyant ce tableau, Jak (un des guitaristes) a immédiatement visualisé le design de l'édition digipack et l'a ensuite adapté à la version jewel case classique. Je ne pense pas que la pochette ait un rapport direct avec les textes de Renaud mais chacun est libre d'interpréter le contenu de cet album comme il l'entend...

Production / Studio :
Raph : Kruger a toujours produit sa musique en interne. Le producteur de "For Death..." se prénomme J. Kovaks et partage son identité avec moi ;-). On l'a choisi pour des raisons financières mais aussi artistiques vu qu'il connaît le groupe et sa musique de l'intérieur. Il a participé à toutes les étapes de la création de l'album, de l'écriture à l'enregistrement et a également guidé Kurt Ballou pendant le mixage. C'est la deuxième fois qu'on bosse avec ce dernier et ses grandes compétences, son sens de l'humour et son petit chien adorable ont grandement facilité cette étape souvent critique. Contrairement à "Redemption Through Looseness" où divers problèmes techniques et tensions avaient rendu les sessions difficiles, tout s'est bien passé lors de l'accouchement de "For Death..." Le but était vraiment de prendre du plaisir en studio. C'est également pour cette raison qu'on a été chez Johann Meyer (Studio Déclanché) pour les prises de batteries. C'est un mec cool et relax qui a très bien pigé le type de gros son que je cherchais pour mon instrument.

Musique, Cinema/DVD, livres, jeux ?
Raph : La période d'enregistrement correspondait plus ou moins avec la sortie de "Axe To Fall" de Converge que j'ai beaucoup écouté, ainsi que le dernier Katatonia qui m'a laissé une impression mitigée. Sinon je ne regarde presque plus la télé, ne suis pas allé au ciné depuis des lustres et lis parfois des bouquins de neuro-psycho entre deux tomes de "Donjon", la meilleure BD du monde. Mais dans le cadre du studio on était exclusivement concentré sur nos morceaux sans tellement de distractions extérieures. On est pas trop le genre de groupe à s'installer en studio avec console de jeux, DVD etc. L'ambiance était cool mais studieuse...

Track by Track :
1. The Ox inaugure une théorie fascinante : "Si tu peux assommer un taureau à main nue, tu peux sans doute devenir le maître du monde". Musicalement il résume bien le contenu de l'album : varié, mélodique et brutal.

2. Return Of The Huns : Le morceau le plus direct du disque. Ca chie non-stop avec une touche assez rock'n'roll et un final lourd et martial. Jak a improvisé en studio la plage "ambient" de la fin, pensant qu'elle ferait une bonne intro à "Anthem". Pour ce qui est des paroles, le titre parle de lui-même. Certains y verront peut-être une allégorie politico-historique marrante, d'autre de la pure connerie...

3. Anthem Of Pretended Glory : Le chant du cygne de Kruger. Les textes tiennent en deux phrases et sonnent comme un adieu aux personnes qui ont suivi le groupe pendant ses dix ans d'existence. A part un riff pseudo-stoner à la sauce hardcore faisant office de refrain, on y trouve que des suites d'arpèges et d'accords assez étranges. Basse et batterie ne se quittent pas d'une semelle. Un titre avec une ambiance particulière qui détonne un peu dans la discographie du groupe. Sans doute un de mes préférés.

4. Villains est assez facile d'accès avec quand même quelques blast beats dans les couplets. Une middle part aux motifs mélodiques fait monter la sauce crescendo jusqu'à un break mid tempo heavy as fuck. Renaud y cause de banquiers et de petites amies vénales...

5. Centre : Le nom de cet instrumental est un clin d'oeil à Breach, une des influences majeures de Kruger et un des meilleurs groupes de post-hardcore de tous les temps (à notre avis...). C'est en quelque sorte le prologue de "Cemetery"

6. Our Cemetery Is Full Of Strangers relate les incidents funestes arrivant à des touristes de passage dans une bourgade paumée. Hyper mélodique et assez typé Cult Of Luna/Isis avec de nombreuses couches de guitares et harmonies vocales. On a jamais réussi à terminer ce titre malgré une année passée à le réarranger. Au lieu de masquer notre incompétence par des artifices de studio, on a décidé de la dévoiler au grand jour...

7. Muscle : Tout est dans le titre, vive les haltères ! Le chanteur de Gojira prête sa voix à ce morceau composé par Ian, notre ancien guitariste. Le riff principal tient sur un accord et tombe sur un refrain lourd et groovy. Une middle part plus ambiancée aux accords "breachiens" précède un passage massif et primaire où les voix de Jo et Renaud se mêlent pour un rendu hyper agressif.

8. Dukes Of Nothing : Riff basique, double omniprésente puis accalmie à la "Nothing Else Matters" (malgré des breaks de batteries un poil plus délicats que ceux de Lars). Final brutal très Converge/Botch. Pas super original mais efficace.

9. Turpitudes raconte l'histoire d'un mec qui se bourre la gueule pour retrouver la trace de Jesus. Grande pièce épique typique d'une fin d'album de Kruger. A l'instar de "Crusaders", qui clôturait "Redemption Through Looseness", c'est le dernier morceau qu'on a écrit pour "For Death...". Beaucoup de changements de rythme et de nombreux développements se résolvent dans une partie finale grandiloquente. Quelques lignes d'orgue d'église en arrière-fond viennent renforcer l'intensité dramatique.