Christophe Lorentz - METIERS : CHRISTOPHE LORENTZ CAMION BLANC par OROR 404 DE A JETER PROM - 3571 lectures
Vous connaissez sûrement tous les livres de la collection Camion blanc. Mais si, ces livres épais, à la tranche noire, qui vous font découvrir un groupe de rock, un musicien voire même un courant musical extrême (« Anthropologie du métal extrême », « L’âge du métal », « Lords of Chaos » ce sont eux !). Découvrez un des protagonistes de cette collection, Christophe Lorentz, dont le nom vous est peut être familier du fait de son passé en tant que journaliste dans des revues telles que Rage ou Elegy.


Description globale de la tâche d’un directeur de collection
En fait, il faut d'abord préciser qu'il n'y a plus réellement de « directeur de collection », mais plutôt des « directeurs d'ouvrages », qui travaillent chacun sur des ouvrages précis, quelle qu'en soit la collection (Camion Blanc ou Camion Noir). Mais la tâche est équivalente : il s'agit de gérer un projet de livre de A à Z, c'est-à-dire du moment où l'auteur nous contacte pour proposer son manuscrit, jusqu'à la mise en page complète et l'envoi à l'impression de l'ouvrage, en passant par la recherche iconographique (si besoin), la relecture/correction du texte et même la promo du livre auprès des médias…


Quel est votre parcours ?
J'ai commencé par faire des études de cinéma, avant de faire plusieurs petits boulots, dont vendeur chez un disquaire indépendant parisien. Parallèlement, j'écrivais dans un fanzine sur la musique. Un peu par hasard, au fil des rencontres, j'ai fini par intégrer l'équipe du magazine Rage pendant ses trois dernières d'existence, avant de travailler pour Elegy, puis pour un site Internet musical et une agence de presse spécialisé dans la culture. Enfin, j'ai repris il y a quelques années un statut de pigiste pour différents magazines rock, tout en menant parallèlement plusieurs projets de livres en tant qu'auteur… dont deux qui sont déjà sortis chez Camion Blanc/Camion Noir.


Pourquoi avoir choisi ce travail ? Cette maison d’Edition ? Cette collection ?
Au départ, j'ai contacté Camion Blanc pour leur proposer un projet de livre sur le groupe Slipknot. Je connaissais déjà cette maison d'édition par ses livres de qualité sur des artistes qui m'intéressaient, et un ami à moi venait de sortir chez eux un excellent livre sur le post-punk : Génération Extrême. Après que mon livre soit sorti, et malgré les problèmes qu'il a rencontré par la suite, Camion Blanc m'a proposé spontanément de diriger la collection Camion Blanc, puisque le directeur venait de lancer une seconde collection qui avait déjà son directeur : Camion Noir. C'est ce que j'ai fait pendant 2 ans, avant le changement de « stratégie »…


Pouvez-vous me décrire la journée type d’un Directeur de collection ?
Il n'y a pas réellement de « journée type », car ce n'est pas un emploi à plein temps pour moi : j'ai en effet d'autres occupations à côté. Mais en général, je réagis dans un premier temps à des mails ou des coups de fil qui nous proposent des nouveaux projets, ou alors qui m'informent de l'évolution (voire des problèmes) d'un projet que je suis en train de suivre. Sachant que je gère bien sûr plusieurs projets de livres à la fois, chacun à des stades d'avancement divers… Il y a pas mal de contact avec les auteurs et/ou les photographes en amont du projet, mais aussi tout au long du travail sur un ouvrage. Parallèlement, c'est mon épouse, Valérie, qui s'occupe surtout de la relecture du manuscrit, pour y traquer les erreurs orthographiques ou typographiques, puis de la maquette. En même temps, je fais une dernière relecture de l'ouvrage et je rédige une « Note de l'éditeur » qui présente le livre au lecteur.


Quels sont, selon vous, les avantages et inconvénients de ce métier ?
Le grand avantage en ce qui me concerne est que je peux travailler de chez moi, à des centaines de kilomètres des locaux de la société, à mon rythme et aux horaires qui me conviennent. De plus, les contacts avec l'équipe de Camion Blanc et les auteurs sont la plupart du temps amicaux, le travail est très polyvalent et varié, et je baigne dans un domaine qui me passionne. Les inconvénients sont qu'il faut être toujours sur la brèche, qu'il y a toujours un problème de dernière minute quand on pense que tout va bien, et cela à n'importe quelle heure, que l'on soit en semaine ou le week-end. Sans parler de la crise, qui frappe durement le monde de la musique et de l'édition. De toute façon, comme toutes les structures liées à la diffusion du rock et de la subculture, Camion Blanc est plus une affaire de passionnés que de gens qui veulent gagner beaucoup d'argent…


Comment peut-on se former aux métiers de l’édition ? Par des écoles, des formations ? par l’expérience ?
Honnêtement, je ne saurais pas répondre précisément car je n'ai suivi aucune formation scolaire ! J'ai appris mon métier de journaliste « sur le tas », en écrivant pour des magazines amateurs tout d'abord puis en côtoyant des professionnels, et j'ai intégré Camion Blanc plus pour mes compétences, mon sérieux et mon réseau de connaissances que parce que j'avais suivi une formation quelconque… C'est d'ailleurs la chef maquettiste de Camion Blanc qui nous a formés, ma femme et moi, à Quark Xpress pour la mise en page !


Pouvez-vous me raconter une anecdote, un « grand moment de solitude » qui aurait marqué votre carrière dans l’édition ?
J'ai une plus longue carrière dans le journalisme que dans l'édition, pour le moment. Mais je me souviens de la chute du site Web musical pour lequel j'étais employé en 2001. C'était la grande époque des start-up, de la ruée sur le Web et chaque gros groupe voulait son site Internet ! Celui pour lequel je travaillais appartenait au groupe Lagardère et donc nous étions bien payés. Je m'étais donc offert des vacances au ski, et à mon retour, bronzé et en pleine forme, je vois la mine déconfite de mes collègues. Ils avaient appris quelques jours plus tôt la fermeture définitive du site : nous étions tous licenciés ! Un grand moment de solitude, en effet… Et malheureusement, pas le dernier !


Vous avez des activités – en dehors de votre métier de directeur de collection – diverses et variées. Pouvez-vous m’en parler et me dire ce qu’elles vous apportent ?
Mon vrai métier étant journaliste, je suis actuellement pigiste pour un site Web assez grand public sur la musique, ainsi que pour le magazine Coyote Mag. Cela m'apporte tout d'abord de quoi nourrir ma famille, mais aussi le plaisir d'écrire sur plein d'artistes musicaux différents, d'apprendre et d'écouter chaque jour de nouvelles choses, et de collaborer avec des gens très sympathiques… dont certains sont même des amis.


Avez-vous un (ou plusieurs) conseils aux personnes qui aimeraient suivre votre voie ?
Rien ne remplace l'expérience : plus on fait d'erreurs, plus on apprend. Donc chaque événement, même négatif, reste enrichissant. De plus, le métier étant truffé de fumistes, plus on sera sérieux et rigoureux, plus on aura de chances de se faire remarquer. Il faut en même temps toujours garder une bonne dose de motivation, de patience et de diplomatie… Et ne pas espérer faire fortune ! :)



Lien : http://www.camionblanc.com


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