Gildas Le Pape - METIERS: GILDAS LE PAPE - GUITARISTE SESSION par OROR 404 DE A JETER PROM - 3926 lectures
Gildas est français, et il fait partie des rares compatriotes qui ont réussi à passer pro dans le domaine du métal. En effet, il joue depuis maintenant deux ans dans un des groupes Norvégiens les plus connus du monde du métal extrême, j’ai nommé : Satyricon.


Présentation: nom, âge, profession, depuis combien de temps fais tu ce métier ?
Gildas Le Pape, j'ai 28 ans, je suis guitariste dans Satyricon depuis 2 ans, et ça fait environ 3 ans que c'est mon métier, depuis la fin de mes études en fait.


Description du travail
Jouer de la guitare. Bien. Faire le show. À fond. Et avoir de beaux cheveux !


Pourquoi avoir choisi ce travail
Je ne sais pas si j'ai vraiment choisi ce travail. Ça semble peut-être un peu curieux, mais je suis avant tout intéressé par la guitare, tous styles confondus. J'ai toujours eu envie de jouer à haut niveau, et lorsque j'ai eu l'occasion d'auditionner pour Satyricon, dont je suis grand fan depuis mon adolescence, je n'ai pas hésité. On vient de boucler une tournée mondiale de 9 mois et une belle série de festivals estivaux, et je pense avoir accumulé une bonne expérience dans le domaine. Mais je n'ai jamais pensé à ça en tant que choix à part entière ou travail, car c'est avant tout une passion pour l'instrument.


Avantages et inconvénients
Il y a plein d'avantages ! Tout d'abord jouer de la musique dans un groupe qui fait des tournées et qui est déjà établi. On fait plein de concerts, devant des audiences plus ou moins importantes. Ça peut être un club avec 500 personnes ou un festival avec 20 000. Je vis uniquement de la musique depuis un bon moment maintenant. Tout le monde n'a pas la chance de vivre de sa passion. Je connais beaucoup de guitaristes très talentueux qui sont loin d'y arriver. Un des avantages que je préfère est le fait qu'on voyage beaucoup, dans des pays très différents. Depuis un an, je suis allé en Inde, au Japon, en Australie (j'ai même posé le pied sur le sol néozélandais), au Canada, aux États-Unis, au Mexique, et dans la quasi-totalité des pays européens. C'est génial de pouvoir voir autant d'endroits sur terre, même si c'est des fois furtif.
Il y a toutes sortes d'avantages en nature à jouer dans un groupe établi bien sûr, mais je pense aussi aux avantages "matériels" dont on bénéficie avec les endorsements. Je suis endorsé moi même par plusieurs marques (ESP, Dunlop, EMG) et le groupe a aussi ses endorsements propres dont tout le monde profite (Mesa Boogie, Anti-Sweden jeans, etc.). Ça permet de tester beaucoup de matériel différent, et d'économiser beaucoup d'argent.
La vie en tournée a aussi ses inconvénients, il ne faut pas s'en cacher. Certaines choses conviennent ou déplaisent plus ou moins à différentes personnes, selon leur tempérament. C'est un métier où il y a beaucoup de temps d'attente. Suffisamment souvent, mais rarement assez longtemps pour pouvoir vraiment se consacrer à quelque chose pendant ce temps. On est très souvent en transports, que ce soit en avion (rajoutez les heures incalculables en aéroport), en minibus, en tourbus, etc. Il faut bien se rendre compte du fait que c'est tout le temps comme ça. Il faut aussi pouvoir supporter la vie en communauté, ce n'est pas toujours évident. Et accepter de revoir son standard d'hygiène à la baisse lorsqu'on vit en tourbus, même si chacun fait de son mieux pour conserver un espace vivable.


Comment se former ? Ecole ? Expérience ?
C'est une question à laquelle j'aurai du mal à répondre, parce que j'ai un profil très atypique.
En tant que guitariste d'abord, je n'ai pas fait d'école, et j'en suis assez satisfait aujourd'hui, même si j'ai hésité à une époque. Ça évite le formatage. J'ai joué de tout depuis que j'ai 9/10 ans, du classique au black métal en passant par le pop/rock ou le flamenco, avec une dominante en métal évidemment. À partir de 22 ans, j'ai commencé à faire beaucoup de jazz, tout en gardant une ouverture sur le rock. Le fait de jouer plusieurs styles donne une meilleure maîtrise de l'instrument que si je n'avais joué que du black métal toute ma vie, c'est évident.
En ce qui concerne mon expérience en groupe, j'ai multiplié les essais peu marquants étant ado, avec toutefois des essais plus constructifs autour de 19/20 ans. En jazz, je me suis lancé dans le bain très vite, en allant boeuffer un maximum. C'est une excellente école pour la maîtrise de ses nerfs sur l'instrument & donner une assise à son jeu. Mais j'ai aussi appris beaucoup avec Satyricon dans les premiers mois, parce que je n'avais jamais joué dans un groupe de cette envergure auparavant. Il y a des choses que je ne pouvais pas avoir expérimenté, tout simplement. L'important est d'être capable d'apprendre et de s'adapter rapidement.


Un conseil à donner aux aspirants ?
Si vous avez la chance de savoir exactement ce que vous voulez faire dans la musique, foncez ! Il y a deux choses : le travail de l'instrument à proprement parler, et la constitution d'expérience du milieu, de la scène, etc. Travaillez l'instrument autant qu'il le faut et essayez de vous mettre en "situation" autant que possible. Il faut combiner le deux ! Essayez d'enregistrer des choses très tôt, faites écouter à des gens, faites de vidéos de vous en simulant des concerts, ça peut être très formateur et permet d'éviter un gros décalage entre le niveau de votre show et celui de votre pratique instrumentale. Enfin essayez de vous faire connaître auprès des gens du milieu qui vous intéresse. Si vous avez un projet défini c'est plus facile. Sinon apprenez à jouer de tout, et vous verrez où ça vous mène ! Une chose est sûre : il faut un peu de chance, mais il n'y a également guère de hasard...


Une anecdote à raconter ?
Je crois que j'en ai une pour chaque concert ! Prenons par exemple ce qui est arrivé au festival Metalcamp en Slovénie en juillet dernier : on jouait la veille à Roskilde au Danemark, et avons donc pris l'avion de Copenhague à Venise, qui est située à 2/3 heures du festival slovène. Aucun de nos bagages n'est arrivé. Absolument rien du tout ! Les plus chanceux avaient leurs habits de scène et quelques trucs personnels dans leur bagage à main, mais certains ne les avaient même pas et on n'avait ni guitare, ni synthé, ni pédaliers, ni systèmes sans fil, ni câbles, ni backdrop, etc. Un sympathique chaos en perspective ! On a commencé par faire une halte dans une grande surface pour trouver des fringues et autres choses nécessaires manquantes. Sur place, quelques groupes (Keep of Kalessin, Hollenthon) nous ont prêté des guitares et nous ont permis de faire un show presque normal. Tout cela a évidemment causé un léger stress à nos techs avant le concert, mais je crois que la plupart des gens n'y ont vu que du feu !

Lien : http://www.satyricon.no
http://www.myspace.com/satyricon


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