Françis Zegut - METIERS: FRANCIS ZEGUT - RTL2 par OROR 404 DE A JETER PROM - 3972 lectures
S’il y a une figure emblématique de la culture rock métal en France, c’est bien cet homme :
Francis Zégut, animateur radio « au look de Gandalf » (dit il en plaisantant lorsque nous nous rencontrons pour cette interview).
Grand passionné de musique depuis sa plus tendre enfance, il a tutoyé les plus grandes stars du rock et partage dorénavant sa passion sur le web par le biais de son blog www.zegut.blogspot.com en plus de son émission dominicale sur RTL 2 « Pop rock Station » de 22 heures à minuit.
Vous travaillez sur RTL 2 où vous animez l’émission Pop Rock Station tous les dimanches de 22h à minuit. Quel a été votre Parcours ?
A l'âge de neuf ans je me suis acheté mon premier 45 tours, qui était Love me do des Beatles. J'ai eu une enfance assez terrible où j'ai été placé dans des familles et à cette époque, vers 8-9 ans j'étais dans une famille qui vivait dans une ferme en Normandie.
J'étais un petit parisien et j'étais placé chez des vieux, il n'y avait pas de mômes.
Mon seul contact avec le monde extérieur c'était Salut les copains, une émission d'Europe 1 que j'écoutais sur un petit transistor. Et la musique à ce moment là est devenue une sorte d'abri pour moi, un moyen de m'évader. On parlait des Beatles, de l'Angleterre, des Etats-Unis…
Ensuite j'ai commencé à travailler, et tout ce que je gagnais comme argent partait dans des disques. Je connaissais tout, qui avait enregistré avec qui. J'aimais les beatles, j'ai grandi avec Led Zeppelin, Jimi Hendrix. C'était peace and Love à l'époque, c'était 68-69.
Je ne savais pas du tout ce que j'allais faire mais j'achetais des disques sans arrêt.
Je suis arrivé à RTL, par hasard, parce que j'avais un pote qui prenait des vacances alors je l'ai remplacé : j'ai fait le standard de Max Meynier (« Les routiers sont sympas »). C'était en 76.
J'ai découvert la radio. Il y avait un bouillonnement d'humanité qui me plaisait bien. En 79 il y a eu la création de W RTL, le week end. Il avait Georges Lang (Country, musique Californienne), Jean Bernard Hebey (Punk, New Wave), Dominique Farran (Live) et Bernard Schu (Dance, Disco), chacun avait une spécialité.
Moi je bossais toute la semaine la nuit et le dimanche j'allais assister bénévolement les mecs. C'est comme ça que j'ai ramené le premier U2, le mec l'a passé, j'étais super fier.
En 80 Ils ont instauré une grille d'été où ils cherchaient de jeunes animateurs, moi j'avais fait un bout de maquette de Wango Tango à l'époque, où je hurlais, je déconnais et je passais du métal. Le directeur a dit « C'est quoi ça ? ». Il a fait écouter à son fils qui a dit « Putain c'est génial ! » Et ça a démarré comme ça.
Au début c'était tous les vendredis, puis tous les vendredis et les dimanches, et enfin tous les jours de la semaine.
Pouvez vous me décrire une semaine type ?
Et bien je travaille de chez moi tous les jours sur mon blog et le blog d'RTL2, j'écoute beaucoup de musique, je vais voir des concerts, je vais chercher tous les jours ma fille à l'école. Je fais de la moto. Je suis heureux.
Pour la grille de programme, c'est la direction qui a décidé, mais je préfère faire deux heures par semaine, où je peux passer Motorhead, un morceau de Sigur Ros, un Aretha Franklin et un Jimi Hendrix, plutôt que de faire une émission qui soit un mélange entre du Zegut et du RTL2. Parce que sinon, ceux qui n'aiment pas Zegut, ils viennent pas, et ceux qui n'aiment pas RTL 2, ils viennent pas non plus. C'est un plus un égal zéro.
Quels sont les avantages et les inconvénients de cette fonction ?
Je ne sais pas… Les avantages, j'ai vécu des choses formidables que je n'aurais pas vécues autrement. Je voulais rencontrer Jimmy Page, j'ai rencontré Jimmy page. J'étais fan d'ACDC je les ai rencontré je ne sais combien de fois, je suis allé les voir au Mexique, en Allemagne.
J'ai rencontré des gens formidables, mais j'ai rencontré beaucoup de cons. Beaucoup de gens formidables qui sont devenus cons, aussi.
Vous avez décrit votre parcours à la radio. Si quelqu’un maintenant voulait faire votre métier, que lui conseilleriez vous ?
Putain, bah je lui conseillerais pas d'être animateur radio. A l'époque où j'ai commencé, les radios n'étaient pas encore des entreprises. Les gens étaient artistiquement en phase. Avant les directeurs étaient musiciens, ou journalistes à coté. Maintenant les dirigeants font du commerce, mais c'est la société qui veut ça.
Maintenant les mecs sont plus vraiment animateurs. C'est des DJ, ils parlent deux fois, pour dire bonjour et le titre de la chanson.
Artistiquement, il y a plus à développer sur Internet qu'à la radio telle qu'elle existe maintenant. Avec le net, tu peux faire un media sans trop de moyens. Tu mets des photos, des idées…
Vous êtes resté, tout au long de votre carrière, très fidèle à RTL.
Oui parce que j'ai aimé, et j'aime encore, ce que je fais. On m'a permis de faire des choses et c'est ce qui me correspondait. J'ai eu des propositions pour aller à droite à gauche, faire d'autres émissions. Même en télé, j'ai fait des maquettes pour des jeux. Mais ça ne m'intéressait pas.
Auriez vous une anecdotes à raconter ?
J'ai une anecdote qui m'a marqué. On était allés au Rock n roll circus, à la fin de l'émission, avec une assistante. C'était un mardi ou un mercredi soir, il n'y avait personne. J'entends un mec qui parle au micro avec un accent américain. Il commence à jouer. On fait « merde c'est quoi ? » C'était Stevie Ray Vaughan Il a joué. On était deux. C'était un truc de fou. C'était en 84.
Concernant le métal français, quel avenir lui voyez vous ?
Je sais pas. J'ai un peu décroché. A part Loudblast, Vulcain, ADX… mais c'était les années 80. Y a Gojira, Mass Hysteria qui sont connus. J'ai vu Mass Hysteria en première partie de Metallica à Nimes, je me suis dit qu'il y avait un avenir pour eux.
Quand je faisais Wango Tango, je recevais de tas de trucs. C'était une émission de métal, quotidienne, et qui marchait bien. J'ai passé du Metallica en 83, je croyais en eux. Quand il y a les medias pour, ça décolle.
Pour le métal, il y a du dénigrement, on passe pour des buveurs de bières, quand tu vois le petit journal à Canal c'est ''j'montre mon cul' genre pour Metallica et ACDC. Par contre y avait personne pour Oasis, où ils se sont foutus sur la gueule au premier rang, où les anglais bourrés piquaient dans le sac des gonzesses, ça on a pas montré, par exemple.
Avez-vous quelque chose à ajouter ?
Je dis à tout le monde, avec le recul maintenant, « vous êtes passionnés, c'est un truc qu'il faut entretenir ». Même si ça nous dévore, qu'on oublie un peu le reste. Que ce soit la musique ou la cuisine ou l'électronique, peu importe. Peut être qu'au bon moment, comme ça s'est passé pour moi, tu vas rencontrer la bonne personne. Mais c'est à toi de cultiver ta chance aussi. Faut discuter avec les gens, proposer des trucs.
Faut pas se dire « ah ! Star ac c'est bien, je reste dans mon lit et je me gratte les couilles, et je vais gagner un million d'euros », merde !
Liens : http://zegut.blogspot.com
http://www.rtl2.fr/emission/poprockstation.html
http://blogs.rtl2.fr
Francis Zégut, animateur radio « au look de Gandalf » (dit il en plaisantant lorsque nous nous rencontrons pour cette interview).
Grand passionné de musique depuis sa plus tendre enfance, il a tutoyé les plus grandes stars du rock et partage dorénavant sa passion sur le web par le biais de son blog www.zegut.blogspot.com en plus de son émission dominicale sur RTL 2 « Pop rock Station » de 22 heures à minuit.