- IMPLY IN ALL par ..::JU::.. - 1803 lectures



Vous existez depuis une paire d’année maintenant, donc on va éviter la sempiternelle question existentielle de présentation du groupe... Par contre, une auto-présentation de votre nouvel album ne serait pas de refus.
Car 3 ans après ''Wonderland01', vous êtes enfin de retour sur le devant de la scène avec un album surpuissant, fidèle au premier, mais bien plus décapant. Quel est votre ressenti vis-à-vis de ce dernier ? Satisfait ? Heureux ? Déçu ? Indifférent ? Impatient d'en découdre sur les planches ?

Rom1 : Nous sommes relativement satisfaits du nouvel album. On devrait même dire très satisfaits. On a beaucoup bossé dessus donc on n'en attendait pas moins mais on a du faire quelques « sacrifices ». On a arrêté de jouer pendant presque 1 an et demi pour pouvoir se consacrer essentiellement à la composition du cd et on a passé plusieurs week end à enregistrer des pré prod, à tester des lignes de chant, à travailler les enchaînements ... On a mis le paquet pour que cet album soit une réussite et à l'arrivée tout le monde est content. Et après avoir passé autant de temps sur le cd, on a qu'une envie c'est de partir jouer partout pour se faire plaisir.


Adeptes d’un style hautement dévastateur, puisant dans divers courants musicaux tels que le GrindCore, le Death, l’Emo, et bien évidement le HxC, on se doute que vos influences sont plutôt variées.... Où puisez-vous votre inspiration?
Comment faites-vous pour créer un tel mélange de style, tout en conservant une cohésion musicale hautement addictive ?
Certains groupes sont avant tout l'œuvre d'un cerveau ultra-créatif mais parfois despote ; d'autres groupes sont au contraire le fruit d'une cohésion de groupe et d'une symbiose quasi-parfaite. De quel côté penchez-vous plutôt ? Comment se déroule le processus de composition chez les Imply In All ?


Rom1 : Sur les 16 morceaux du cd j'en ai composé 14. Barby notre ancien guitariste en a composé 2. Benji a apporté quelques idées mais en gros c'est moi qui suis « responsable » de la composition. C'est comme ça depuis le début du groupe. Mais l'avantage sur cet album c'est que j'ai pu tout enregistrer chez moi avant de proposer les morceaux aux autres. En fait je sample la batterie via fruiy loops et je créé la compo de A à Z. Ensuite une fois que le morceau est terminé je leur apporte la compo finie. Si la compo plait à tout le monde je me mets à faire les partitions guitares et basses avec Benji.
Après au niveau de l'inspiration ce n'est pas vraiment compliqué, on écoute tous des styles très différents mais on est loin d'être d'accord sur tout. Après moi j'essaye de mélanger à ma sauce les différents styles qui me plaisent. Je teste différentes possibilités comme le fait de placer des riffs mélos ou emo sur un blast. Si ça plait au public tant mieux mais il faut avant tout que ça nous plaise à nous.


Quand on compose des titres efficaces à mi-chemin entre Heaven Shall Burn, Nasum et Misery Index, c'est vraisemblablement que les goûts et plaisirs musicaux de chacun sont éclectiques.
Quels sont les groupes qui vous ont le plus influencés, ou, à contrario, quels sont les groupes que vous préférez écouter ? Et les groupes français entre autre?

Rom1 : Pour moi les groupes qui m'ont le plus influencés sont Nasum, The Black Dahlia Murder et Metallica. Ça ne se voit pas forcement sur les compos mais chaque membre d'IIA a des influences ou des goûts très différents. En ce moment je préfère écouter beaucoup de Pink Floyd, Faith no more ou Between the buried and me. Niveau groupes Français je reste un grand fan de Gojira et j'apprécie énormément de petits groupes comme nous. Je pense notemment à Sickbag (même si ça n'existe plus vraiment), Juggernaut, Stillrise, Kwashiorkor, Eardestruct ou Gorod, mais j'en oubli beaucoup.


Je trouve que ‘The Flesh Clockwork’ est plus abouti que ‘Wonderland01’, dans le sens où votre propre style ‘EmoGrindCore’ s’affine et s’affirme, en devenant plus puissant, plus rageur, et en même temps plus cohérent dans les enchaînements de style.
Est-ce que déjà vous partagez ce point de vue ? Et ensuite, comment avez-vous abordés la conception de cet album ? Est-ce qu'une trame directrice avait été envisagée avant de commencer à composer, ou bien est-ce que ce sont les inspirations et les idées des uns et des autres qui ont permis d'aboutir à ce résultat décapant ? Quel regard portez-vous sur l'évolution musicale entre ''The Flesh Clockwork' et ''Wonderland01' ?

Rom1 : Oui tout a fait. D'une part nous avons tous progressés dans nos instruments respectifs et d'autre part la méthode de composition a évolué. Sur Wonderland 01 je composais les morceaux directement en répète ce qui forcement n'était pas le meilleur moyen de se rendre compte des enchaînements et du rendu final. Et comme cité précédemment le faite de pouvoir composé la quasi-totalité des morceaux chez moi sur mon pc m'a permis de pouvoir réécouter et de travailler les enchaînements de meilleur façon que si nous étions en répète.

Aucune trame directrice n'a été donnée que se soit pour la musique ou les paroles mais concernant les paroles nous savions que la totalité des textes resteraient sur un sujet en particulier, d'où la pochette et le titre. Au niveau de la musique le style de compo dépendait du moment. Je ne partais pas dans l'optique de composer 7 compo grind puis 3 compo hard core, ça dépendait pour beaucoup de ce que j'écoutai au moment de la composition.

Même si au sein du groupe on sent une tres grosse évolution entre les deux albums je pense qu'il m'est plutôt difficile d'en parler, vu que je suis le principal compositeur du groupe. Néanmoins je pense que nous avons gagné en maturité et forcement les compositions s'en ressente.



Votre opus est sorti début juin ; avez-vous d’ors et déjà eu quelques retours ? En terme de chroniques (mag, web, …) et en terme de vente ?
Rom1 : Le CD est sorti le 15 juin, mais seulement en VPC, sur notre MYSPACE, notre site et quelques sites spécialisés. La sortie officielle dans les bacs s'est faites le 11 septembre via season of mist. Nous étions également présents sur le stand Come dancing records au Hellfest ou nous avons pu vendre pas mal d'albums. Les chroniques sur le cd sont vraiment très très bonnes ce qui nous fait excessivement plaisir et les ventes sont elle aussi au beau fixe surtout que le cd va pouvoir s'écouler encore plus vu que la sortie officielle dans les bacs est plutôt récente.


Vous avez fait appel, pour enregistrer « The Flesh Clockwork », à l'ancien bassiste des Juggernaut, Ju.
C'était juste pour palier à une absence emporaire de Matt, ou bien votre bassiste « habituel », as-t-il quitté (temporairement ou définitivement) le groupe ? Est-ce Ju qui vous accompagnera sur la route ?

Rom1 : Ju a joué sur 2 morceaux sur « TFC » mais en fait au moment ou j'écris ces lignes, Ju a quitté le groupe. Matt est parti bosser sur Dax (à 1h30 de Bordeaux) mi 2008 et nous étions donc dans l'obligation de prendre un bassiste remplaçant au cas ou Matt serai indisponible. Finalement Matt a pu se rendre beaucoup plus disponible que prévu donc suite a une discussion tous ensemble en septembre Ju a décidé de ne pas continuer. Il avait un peu le mauvais rôle dans le groupe et on respecte totalement sa décision. Mais attention Matt n'a jamais quitté le groupe.


Et d'un point de vue line-up, justement, vous affichez une stabilité plutôt rare ; hormis Barby, qui a quitté le groupe après l'enregistrement de l'album, vous avez conservé le même noyau dur depuis vos débuts.
Vous pensez que cela joue un rôle dans l'édifice de vos compos et dans la cohésion musicale d'IIA ? N'est-ce pas paradoxalement trop difficile de réussir à composer et à tourner quand on se connaît bien, et qu'on connaît donc les qualités et les défauts des autres ? Vous étiez tous potes à la base, ou vous l'êtes devenu au fur et à mesure de l'évolution du groupe ?

Rom1 : Niveau line up, on n'a jamais eu de problème. Tout les 4 on commence à très bien se connaître et c'est justement une bonne chose je pense. Durant toutes ces années il y a eu des mises au point entre nous mais jamais d'engueulade ou de « crise » interne au groupe. Après je ne sais pas si ça joue un rôle dans l'édifice de nos compos. En revanche c'est sûr que ça nous renforce sur scène. Franchement je pense que c'est vraiment positif de bien se connaître quand on part en tournée. On est très second degré et on relativise sur beaucoup de chose ce qui nous donne une ambiance toujours agréable quand on part jouer loin de Bordeaux. Moi je connaît Matt (basse) depuis 15 ans a peu près, Benji (gratte) et Yoh (chant) sont arrivés avec le groupe mais le courant est passé très vite.


Barby a quitté le groupe après l’enregistrement de ‘The Flesh Clockwork’, pour des raisons de disponibilités.
On se doute qu'être membre d'un groupe impose des contraintes en termes d'investissement en temps ; réussissez-vous chacun à concilier la vie du groupe (et tout ce qui l'entoure) et votre vie personnelle ? Comment voyez-vous l'avenir sans Barby : allez-vous chercher un second guitariste pour le remplacer, ou bien est-ce que Benji assurera seul les parties de grattes en concert ?

Rom1 : Barby est également le bassiste de GOROD donc forcément au niveau emploi du temps ce n'était plus jouable. Après c'est sur qu'un groupe comme IIA demande de l'investissement. Mais personnellement on essaye de se faire plaisir tant qu'on peut aller jouer à droite et à gauche. On est conscient que dans 2 ans ça sera peut être fini donc on en profite maintenant et on fait quelques sacrifices d'un côté pour en profiter de l'autre.
Après nous avons pris la décision de continuer à 4 plutôt que de chercher un autre guitariste. Nous n'étions pas tous d'accord mais beaucoup de nos nouveaux morceaux sont jouable à 4. Et il était temps, surtout après 1 an et demi sans jouer de se faire plaisir sur scène sans avoir à repasser par des tonnes de répètes pour mettre en place les morceaux. Puis de toute façon le groupe a toujours mieux fonctionné à 4 qu'à 5 donc la décision s'est faite toute seule.


Les paroles de vos compos sont, depuis Wonderland01, plutôt orientées sur des thèmes tels que le déclin de la société, l’évolution du monde qui nous entoure ou l’absurdité de la guerre.
Il me semble que c'est principalement Yoh qui s'est chargé de l'écriture des textes (suppléé par Benji et Romain sur quelques titres) Est-ce que cela est vraiment pour vous une façon d'extérioriser votre rage ou d'exorciser certains ras-le-bol, ou bien est-ce simplement une volonté d'exposer vos idées et vos sentiments ?
D'où vous vient l'idée d'écrire et de hurler toute votre rage en anglais plutôt qu'en français ? N'avez-vous pas envie parfois de vous exprimer votre langue maternelle ?


Rom1 : En ce qui me concerne c'est juste pour moi une façon d'exposer mes idées. J'avais envie d'écrire sur certains thèmes donc je me suis lancé. Après ce n'est en rien une façon d'extérioriser ma rage ou quoi que ce soit. C'est juste des idées personnelles posées sur un papier. Par contre pour l'utilisation de l'Anglais je reste persuadé que les syllabes anglaises collent plus à notre musique, mais bon…. Chacun son opinion.
Benji : Pour les paroles c'est chacun qui apporte ses idées sur le papier plus ou moins mises en forme. Après, on en discute et généralement on refait une mise en forme plus « perspicace ». Perso, dans mes idées, ressort plutôt une volonté de montrer qu'avec le progrès on ne refait pas tout (bien au contraire parfois).


La pochette de ‘The Flesh Clockwork’ est assez singulière, éloignée des clichés habituels tout en reflétant un mal être post-apocalyptique, et dont le tracé du dessin semble presque enfantin (ce n’est absolument pas péjoratif).
Cette créature semble soutenir ou supporter le monde qui s'écroule, tout en se retenant aux peu de choses qui tiennent encore debout. Suis-je loin de la signification initiale ? Est-ce que cette pochette reflète votre état d'esprit actuel, entre espoir et résignation ? Aviez-vous une trame directrice, pour la thématique visuelle, ou bien avez-vous laissé carte blanche à Yoh ?

Benji : on voulait vraiment une pochette qui soit colorée tout en représentant les idées directrices du cd. Je pense qu'il y a plusieurs interprétations possibles. La tienne est juste. On a plutôt pensé à l'être humain qui est tiraillé d'un côté par les machines qui le bouffent et d'un autre côté par la nature qui reprend ses droits.



Fait remarquable, et non négligeable : « The Flesh Clockwork » a été masterisé par Scott Hull (Monsieur Pig Destroyer et Agoraphobic Nosebleed)
Comment avez-vous fait pour attirer l'oreille de ce grand bonhomme avec vos compos ? Vous avez du passer sous la table de mixage pour obtenir ses faveurs , N'ayant aucune idée du coût de ce type de prestation, si ce n'est pas indiscret : Savez-vous combien coute à peu près un mastering de ce type ?

Rom1 : Ben en fait ça c'est fait par hasard. Il se trouve que Mathieu (guitariste de Gorod) qui nous a enregistré et mixé le cd avait déjà eu la possibilité de bosser avec lui lorsqu'ils ont sorti « Leading Vision ». A partir de là, vu que la prestation était très abordable et qu'en plus il faisait un boulot remarquable, beaucoup de groupes qui ont enregistré au Bud Studio se sont mis à contacter Scott Hull. On a donc fait un test sur un morceau et ça l'a fait. On est vraiment très content du mixage de Mathieu et du master de Scott.



Impossible d'évoquer Imply In All sans parler de votre engagement auprès de la scène locale bordelaise (et même plus).
Vous avez montés une association, Endless, afin d'organiser de nombreux concerts sur Bordeaux et les environs. Cette association est toujours aussi active ? Vous continuez à faire bouger les foules ?
Comment vous est venue l'idée de vous impliquer de cette façon dans l'organisation de concerts ? Le manque de structure existante, ou simplement un dynamisme débordant ?


Rom1 : Endless n'existe plus. Je n'ai plus du tout le temps de m'en occuper. On avait monté ça avec Benji en 2000 lorsqu'on organisait un festival sur Cestas à côté de Bordeaux. Ensuite on s'est mis à organiser sur Bordeaux avec l'asso. La motivation était présente et le temps également. On a passé de supers soirées et on en a profité pour faire des échanges avec des groupes. Le dernier truc qu'on a fait avec Endless c'était en 2007, la sortie d'une compil regroupant 14 groupes Bordelais. On a organisé plus de 42 concerts en 7 ans et maintenant seul Benji continue d'organiser sur Bordeaux sous le nom de Come Dancing Records.


Vous avez également monté votre propre Label, Come Dancing Records, sur lequel vous avez sortis notamment votre premier Ep, 'Relentless', ainsi bien entendu que 'Wonderland01'.
Outre la possibilité de pouvoir tout contrôler au niveau artistique, que vous apporte le fait de sortir vos opus sur votre propre label ? Car je suppose que cela demande un investissement
(financier et temporel) non négligeable... Quelles sont les motivations qui vous ont poussés à
sortir 'The Flesh Clockwork' sur Come Dancing Records ? Aviez-vous tout de même reçus des propositions de quelques labels pour 'The Flesh Clockwork' ?


Rom1 : Attention ! Relentless n'est jamais sorti sur CDR. Il est sorti sur Disagree Records en Juin 2004. C'est Benji qui a créé le label CDR. Le groupe n'y est pas impliqué. Moi j'aide Benji quand il s'agit de sortir nos album (W01 ou TFC) mais le groupe ne s'occupe pas de CDR. Tout le groupe excepté Yoh a participé financièrement à l'effort du label sur la sortie de l'album. Mais nous n'avions aucune autre proposition pour sortir le cd donc heureusement que CDR était là.
Benji : En fait j'ai créé le label en 2004 pour aider les potes de FTX à sortir un cd. Et ça m'a tellement plu que j'ai décidé de continuer.
Au niveau du groupe sur Wonderland 01 on a eu quelques propositions mais qui n'ont pas abouti et du coup on a sorti le cd sur le label. Pour The Flesh Clockwork, on a beaucoup discuté tous ensemble et c'est vrai que la solution de Come Dancing Records s'est imposée au fur et à mesure . En fait c'est une super chance de pouvoir vraiment sortir le cd quand on veut, comme on veut et contrôler la promo, les prix, … Par contre, c'est beaucoup d'investissements surtout au niveau du temps passé. Les sous ça reste quand même autre chose car avant tout c'est une passion et je préfère mettre des sous pour le groupe plutôt qu'à la banque ou au loto !!


Comment se porte votre label justement, 4 ans après sa création ? Vous avez sortis récemment le dernier (très bon) album de Juggernaut ;
N'est pas trop dur de faire tourner un label en ces temps moroses où les ventes de disques ne sont pas au top ? Quels sont les futurs artistes/groupes avec lesquels vous avez prévu de bosser à court terme ? Quels sont les
objectifs du label (financiers et/ou musicaux) ? Avez-vous songés à faire également de la
distribution/du Mail Order ?


Benji : Au total j'ai sorti 8 cds et un vynil. Dernièrement je suis plutôt enchanté par le cd de Plague Mass. C'est vrai que c'est pas facile mais bon comme je disais c'est vraiment une passion la musique. Les ventes de disques je prévois surtout de les faire en distro sur des concerts ou des fest donc j'arrive à peu près à rentabiliser tout ça, même si j'ai déjà eu des loupés …. Pour le moment je n'ai pas de projets futurs car je me consacre au cd du groupe et à des projets personnels donc je n'ai pas de temps pour de nouvelles prods. Après on verra bien …. C'est des coups de folie !! Pur le mailorder c'est trop compliqué car j'ai beaucoup de mal à gérer les envois de cds !!! La distribution j'en fait un peu en faisant des échanges avec d'autres labels et en vendant leurs cds à des concerts. La dernière nouveauté va être la mise en place d'un grand shop « http://www.useless-distribution.com » qui regroupe quelques labels de potes. C'est Olivier de Alea Jacta Est qui gère ça et c'est génial !!


Depuis sa formation, Imply In All a donné énormément de concerts, tournant régulièrement en France et à l'étranger.
Est-ce réellement important pour vous de jouer en live ? Faites vous plutôt partie de ces groupes pour qui les concerts sont l'essence même de la passion de la musique ? Que vous apportent les concerts avant tout ? Défoulement, plaisir partagé, contrainte routinière ?
Pourriez-vous vous passer de toute cette sueur évacuée et de tous ces kilomètres avalés ?


Rom1 : Je pense qu'aucun groupe ne peut se passer des concerts. C'est la principale motivation. Enregistrer un cd c'est énormément de travail donc tout le monde n'a qu'une envie, c'est de repartir sur les planches n'importe ou pour se faire plaisir ! On a plus de 130 concerts derrière nous et c'est une grande fierté d'être allé jouer à l'étranger.



Question tournée, justement : il me semble que vous êtes actuellement en cours de booking de plusieurs dates en france pour promouvoir 'The Flesh Clockwork'.
Comment se passe cette planification de concerts : vous êtes plutôt sollicités par les diverses association ou orga de concerts en France, ou bien vous devez vraiment vous débrouiller seuls ? Est-ce que toutes vos dates sont bookées à l'heure actuelle ? Vous avez prévus de tourner aussi à l'étranger ?

Rom1 : Si toutes les assos susceptibles de nous faire jouer venaient a nous ça serait vraiment facile de trouver des dates. C'est Benji qui est « responsable » de trouver les concerts et je peux vous dire que ce n'est pas facile tous les jours, surtout en ce moment où on décolle bientôt en tournée. Je pense même que trouver des dates pour une tournée de 2 semaines n'a jamais été aussi emmerdant.
Benji : J'approuve !!! On a des contacts avec le temps mais c'est vrai qu'en s'arrêtant de jouer pendant un long moment c'est vraiment dur. En plus il y a eu entre temps la révolution myspace et j'ai beaucoup de mal à m'y mettre donc il a fallu passer du temps !! C'est tellement génial de profiter de tous ces concerts après que je m'y mets à fond !! La tournée elle débute dans une semaine et j'ai bouclé les dernières dates aujourd'hui !!! Après, toutes les personnes qui veulent nous aider sont les bienvenues.


Petite question de groupie : Vous avez notamment joués avec Nasum lors d'un FuryFest (en 2004) ; aviez-vous eu l'opportunité de taper la discut' avec Miezsko ?
Quelle opinion portez-vous sur ce musicien et sur Nasum ? Et concernant les groupies, justement : comment se passent les soirs de concerts ? Les playmates hystériques se bousculent dans votre 'loge', ou
bien cela se finit inévitablement par une dégustation approfondie de fluides alcoolisés entre mecs ?


Rom1 : Personnellement non je n'ai pas tapé la discute avec Nasum. Il me semble que Yoh leur a dis un mot mais ce fut très bref. Et il est clair que les après concerts sont plutôt rempli de whisky à 8€ la bouteille entre pote plutôt que de soirée à lécher du Chivas sur des seins de groupie ! En même temps on fait du death/grind donc faut faire avec.


Vos bases musicales et votre activisme UG sont issus principalement du Grind mais aussi beaucoup du HxC.
Souvent raillé et mis à l'écart du « Metal », sans raison rationnelle, le HardCore symbolise pourtant des valeurs intègres comme la fraternité ou l'honneur. Il me semble que les débuts d'IIA étaient plus orientés HxC que Grind ; vous sentez-vous plus proche de cette scène et de cette mentalité, bien que votre style musical s'en écarte un peu
aujourd'hui ?
Attachez-vous une importance particulière à la mentalité et aux valeurs des groupes avec lesquels vous partagez la scène ?


Rom1 : La mentalité métal et la mentalité HxC sont très différentes. On est passé par différents styles pour en arriver la où on en est aujourd'hui. A une époque on est même passé par le HxC old school donc question valeurs, symbole, etc … on a été servi. Mais chacun a des avis très divers dans le groupe. On ne se sent proche d'aucune scène en fait, du moins c'est mon avis. On rencontre des gens et le courant passe ou ne passe pas. Il est clair pour moi que je suis à des années lumières de la mentalité HxC ou Grind ou Métal. On ne se fixe pas des limites à ne pas dépasser. Toutes ces mentalités ça fait un peu poseurs en fait. Donc pour résumé on ne fait pas vraiment attention à la mentalité de tel ou tel groupe, si le courant passe avec les personnes ça le fait, on ne calcule pas nos comportements, on est naturels et on fait ce que l'on a envie de faire même si ça ne correspond pas à la mentalité HxC, Métal ou grind..


En parlant du HardCore, justement : est-ce que certains membres du groupe sont Straight-Edge ?
Que représente ce mouvement pour vous ? Est-ce avant tout
une façon de rejeter l'insipide société de consommation, ou bien est-ce véritablement un état d'esprit et une hygiène de vie au quotidien ?
Ce n'est pas trop dur d'être SxE et de cohabiter avec des personnes ne partageant pas forcément ce style de vie, en tournée notamment ?


Benji : Personne dans le groupe n'est straight edge ou ne fait partie de mouvements quel qu'il soit. On préfère bien s'amuser sans se prendre la tête. Personnellement je ne bois pas d'alcool et ne fume pas mais c'est uniquement ma propre volonté. La cohabitation se passe plutôt bien et on se marre sans problèmes. Les autres boivent et fument pour ma santé !!


Vous n’êtes pas encore des vieux, loin de là, mais vous avez déjà une certaine expérience de la scène et de l’UG.
Les mœurs ont bien évolués depuis 10 ans, le tape/Cd-r trading a depuis peu laissé la place au P2P et aux sites communautaires. Internet est devenu un outil incontournable, tant d'un point de vue promotionnel que relationnel.
Quel regard portez-vous sur ces nouveaux ''médias' ? Quel est votre sentiment
sur le téléchargement intensif ? Est-ce que les MySpace et autres YouTube sont
avant tout pour vous un vecteur de communication important, ou plutôt une perte de temps futile mais indispensable ?


Rom1 : Il est clair qu'internet est devenu un outil indispensable. Niveau téléchargement moi je suis pour à tous les niveaux. Par rapport a nous c'est presque vital, on ne fait pas de pognon avec nos cd et on est pas là pour en faire donc le téléchargement est une bonne chose. Après avec Myspace par exemple on est très loin d'il y a 4/5 ans ou l'envoi de mail et de cd-r était encore d'actualité. You tube c'est différent car on reste sur du support vidéo et point barre. Myspace et facebook ça a rien à voir avec You tube. J'ai l'impression qu'il y a une certaine saturation avec des sites comme myspace. Il suffit d'un mec qui s'y connaisse bien en programmation et certains groupes se retrouvent avec des pages de fou furieux. J'ai un peu l'impression que la majorité des gens ne font pas la différence entre un groupe qui à un myspace basique et qui a plus de 150 dates derrière le dos et le myspace d'un groupe qui a très peu joué et qui se tape une page graphiquement irréprochable. En même temps on est dans une société totalement à l'image de myspace et facebook. Après nous on s'y est mis tard au niveau de myspace mais à l'heure actuelle, on ne peut pas faire sans, c'est indispensable ! En gros je trouve qu'il est moins évident de trouver des dates maintenant par rapport à 2005/2006. Comme myspace a explosé entre temps, chacun fait ses déductions …


Comme beaucoup de monde aujourd’hui, vous semblez presque blasés vis-à-vis des médias en France, de la société de consommation et de la politique.
Est-ce que le fait de composer et jouer une musique extrême s'apparente pour
vous à une forme d'exutoire ou de rejet de ces dérives de la société ? Ou est-ce que c'est au contraire une façon de positiver et de garder espoir ?
Comment voyez-vous la société française et le monde dans 50 ans ?


Rom1 : Jouer une musique extrême c'est me faire plaisir avec mes potes, rencontrer du monde et profiter de la vie. Pour moi ça n'a rien à voir avec le fait d'extérioriser ou de garder espoir. Et encore moins se la raconter gros rebelle qui joue du bourrin. Du moment qu'on prend du plaisir à jouer ensemble, qu'on garde de super souvenirs c'est l'essentiel de mon point de vue.
Benji : Je suis d'accord. Nos paroles sont engagées mais c'est une opinion comme une autre. Il y a dans tous les styles des gens qui s'engagent donc ce n'est pas lié au style. On joue ce qu'on aime. La société évolue nous aussi, je pense qu'on ne peut pas vivre en Hermite à côté de tout ça. C'est l'évolution, il faut la suivre et l'adapter à sa sauce en fonction de ses convictions. C'est pas facile de se projeter dans 50 ans. Chacun fait à son niveau des efforts pour la planète mais on a un poids tellement léger que je ne sais pas si ça peut changer grand-chose. Quand on voit toutes les pollutions dans les pays « pauvres » on n'y peut rien et pourtant c'est là que se joue l'avenir…



Comme vous l’avez peut-être constaté, je suis fan de Metal extrême avant d’être journaliste, et de ce fait mes questions sont certainement perfectibles.
Mais, pourvu d'une infinie bonté, je vous laisse la possibilité de redonner à cette interview les couleurs qu'elle mérite, en vous laissant le rôle de l'interviewer le temps d'une question : quel sujet, quelle question auriez-vous souhaités que je pose, et que je n'ai pas abordé ?

Rom1 : J'ai pas forcement trop d'idées qui me viennent sur le coup. Tes questions étaient déjà plus intéressantes que la plupart des interviews qu'on a données pour l'instant donc c'est déjà une bonne chose.


Merci beaucoup pour le temps consacré à répondre à ces quelques questions.
Comme le veut la tradition, ces dernières lignes sont pour vous ; vous pouvez
promouvoir votre dernier opus, cracher votre haine vis-à-vis des médias, ou
bien nous filer votre recette de cocktail préféré... Bonne route et a bientôt au détour d'un concert...


Rom1 : Merci à toi et VS pour cette belle chronique et cette interview vraiment intéressante. Venez nous voir en tournée et soutenez votre scène locale en vous bougeant aux concerts !
Benji : Merci et longue vie à tous !!


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