Uriel
interview WITHOUT FACE |
Sortis de l'ombre des
montagnes hongroises il y a peu, les gothic-metallers progressifs de Without Face semblent
déjà s'imposer comme un groupe à placer dans la catégorie des leaders, comme en
atteste la signature toute fraîche (non mentionnée dans l'interview) avec la toute
nouvelle subdivision d'Earache, Elitist Records. Les deux vocalistes Andras et la belle
Juliette se sont collés à une interview-découverte cartes sur table qui devrait
éclairer la lanterne de ceux qui se demandaient s'il existait une vie en Hongrie après
Sear Bliss... Salutations, Lady and Gentlemen. Laissez-moi vous souhaiter une bonne année 2002 et j'espère que vous prendrez un peu de plaisir à répondre à cette interview. Mais avant de commencer, j'aimerais savoir à quoi ressemble un événement comme Noël en Hongrie ? Je peux d'une certaine façon imaginer que les gens accordent encore de l'importance aux aspects familiaux et traditionnels, du moins davantage qu'ici en Europe de l'Ouest où tout est en passe d'être anéanti par le business et les modes, et le côté convivial n'est guère plus qu'une façade... Juliette : Salut et tous mes vux en retour ! Et bien ici aussi la commercialisation de Noël commence à prendre de l'importance. Peut-être moins que chez vous c'est vrai parce qu'il y a moins d'argent. Mais je t'avouerai que je n'aime pas tellement Noël et tout ce qu'il y a autour en général. Pour moi c'est le moment de l'année où règne le plus l'hypocrisie, dans toutes les couches de la société. Il y a quelques semaines, M. Kofy Annan, diplomate en chef aux Nations Unies a déclaré : " Nous sommes entrés dans le troisième millénaire par un portail de feu " (ou quelque chose dans ce goût là...). Les peurs souvent rabâchées au tournant du XXIè siècle semblent avoir trouvé un écho positif à travers les récents événements qui mettent l'équilibre de la planète en péril. Etiez-vous de ceux qui, comme beaucoup dans la scène metal, croyaient par " superstition " que quelque chose de fatal devait arriver, ou bien considérez-vous tout ce charabia apocalyptique d'un il distant ? En d'autres termes, Ben Laden : Antéchrist ou déchet humain ? Juliette : Je pense qu'il y a très peu de gens qui ont du considérer tout ça d'un il distant, vu que toutes les télés et les radios ont été braquées en permanence sur les événements, les victimes, les meurtriers... Honnêtement je te dis que j'ai été choquée, comme la plupart des personnes qui ont vu le drame, j'imagine. J'ai pu le suivre dès les premières minutes, car à ce moment là j'étais dans le bureau de rédaction d'un magazine, et le fait est qu'au tout début personne ne réalisait à quel point ce qui était en train de se dérouler pouvait résulter en un conflit mondial. D'ailleurs je n'ai pas honte de t'avouer que j'ai toujours peur que tout cela dégénère en une guerre bien plus étendue. Je ne veux juger personne, ce n'est pas mon business. Je sais que la moitié de ce que nous apprenons par les media est purement de la fiction, pas de faits tangibles, et nous voyons seulement ce qu'on nous laisse voir. Je pense que ce n'est pas une affaire qui est arrivée comme ça d'un coup, mais qu'elle cache une histoire bien plus longue et complexe. Mon opinion est claire : je méprise tous les meurtriers comme tous les ![]() Très franchement, êtes-vous satisfaits du visage que prend le monde, avec d'un côté la course pour la technologie et le profit et de l'autre côté l'élargissement constant des schismes (aussi bien économiques que sociaux, culturels, religieux, environnementaux, etc.) ? De votre position, qu'aimeriez-vous dire à un homme qui serait sur le point de faire imploser la planète à force de soif de pouvoir et d'égoïsme ? Juliette: Non, bien sûr je ne suis pas satisfaite avec cet état des choses. Ce monde est trop réaliste et bureaucratique, trop matérialiste pour moi ! Le pire ce sont les différences incroyables entre les gens et les nations. D'un côté nous avons ce monde matérialiste et athée, alors qu'à l'opposé il y a, si je repense à ta question précédente, les fanatiques religieux... Pourquoi les gens ne peuvent-ils pas trouver un équilibre, je ne parviendrai jamais à le comprendre. Comment peut-on tuer quelqu'un juste parce qu'il croit à autre chose ? Qu'est-ce que ça peut faire ? Comme au Moyen-Âge, alors ?? Je souhaite que les gens soient capables de se respecter et de se comprendre. OK, je viens de me rappeler que je devais interviewer un groupe de musique, donc allons-y. Le nom du groupe, Without Face, est déjà une source d'interrogation pour moi. Certes je ne suis pas esthéticien de formation, néanmoins je trouve que vous tous dans le groupe êtes plutôt chous. Et vous voudriez ne pas avoir de visage ? Pourquoi ?? Des complexes ? Juliette: (rires) Non non, c'est simplement une référence à la musique que nous faisons. Nous n'avons jamais voulu être étiqueté gothic, power ou quoi que ce soit. Nous n'avons jamais voulu devoir écouter " ils sonnent comme les Sisters of Mercy " ou King Diamond ou Dream Theater ou n'importe qui. Nous avons nos influences, mais nous avons toujours voulu créer un style unique. Nous sommes " Without Face " et cette description se suffit à elle-même. Nous pensons que ce nom épouse le côté multicolore de notre musique, et nous n'aurions pas pu trouver de meilleur nom. Votre curriculum vitae m'a l'air assez conventionnel, une formation en 1997, quelques démos et des apparitions sur des compils, jusqu'au point de la première sortie de l'album " Deep Inside " en Juin 2000, ensuite c'est le triangle des bermudes. Pouvez-vous relater ce qui s'est passé entre cette date et aujourd'hui où l'album revoit le jour sous le label US Dark Symphonies. On dirait que vous avez eu beaucoup de succès dans votre pays, fait pas mal de concerts, récolté des louanges dans les magazines, alors comment se fait-il que je n'ai jamais entendu parler de Without Face dans l'intervalle, ou que je n'ai jamais vu " Deep Inside " dans aucun bac ou liste de distribution ? Juliette: Je ne suis pas surprise ! Lorsque " Deep Inside " est sorti en Hongrie, le label n'a entrepris aucune promotion à l'étranger, donc l'album n'a pas été vendu ailleurs qu'en Hongrie. C'est la raison pour laquelle nous avons voulu signer sous un label étranger, nous savons que nos possibilités en Hongrie ont atteint un plafond. Nous avons accomplis ce que nous souhaitions dans notre pays. Comment en êtes-vous arrivés à signer chez Dark Symphonies, un label qui, si je ne me trompe, n'avait jusqu'alors que des groupes américains dans son effectif ? Avez-vous (ou ont-ils) apporté des changements quelconques au produit pour les besoins de la réédition, genre un nouvel artwork, un nouveau mixage ou autre chose ? Andras: Lorsque nous avons envoyé le CD à Dark Symphonies, ils pensaient justement élargir leur politique de signature à des groupes autres que seulement Américains. Nous sommes donc tombés au bon moment et sommes devenus leur premier groupe étranger (NdJ : une expérience ephémère comme je le signale dans l'introduction de cette interview...). " Deep Inside " a reçu une splendide nouvelle couverture dessinée par l'artiste Shawn M. Ortis, ainsi qu'une partie CD-Rom avec de nombreuses infos, photos et un video-clip. Enfin, l'album a été remasterisé à Boston. Il est dit que vous jouez un mélange de gothic, de progressif et de thrash metal. Je dois dire que j'ai du mal avec ces termes qui ne me semblent pas être beaucoup plus qu'un argument de vente comme un autre pour attirer des fans de différents horizons. Maintenant sérieusement, comment décririez-vous le processus qui vous a conduit au son qui est celui de Without Face aujourd'hui ? Est-ce que vous reconnaissez un peu de votre musique dans les termes mentionnés ci-dessus ? Plus important, avez-vous l'impression de sonner distinctivement lorsque vous considérez tous les groupes autor de vous ? Andras: Oui, c'est très important pour nous de jouer une musique différente, de montrer quelque chose de nouveau et d'intéressant. Nous écoutons beaucoup de styles différents, de Slayer à Tori Amos... et vu que nous écrivons toujours ensemble, tout le monde peut donner ses propres idées, ce qui nous amène souvent à un résultat intéressant, je pense. Oui je pense que les caractéristiques principales de notre musique sont ces termes que tu mentionnes. Par rapport à la question précédente, j'ai écrit dans ma chronique de " Deep Inside " que je notais des similarités avec l'approche du groupe Orphanage, à cause (entre autres) des guitares complexes mais heavy et des rythmes syncopés. Les vocaux diffèrent par contre en ce sens que les leurs sont bien plus " souterrains " et mystiques. Enfin bref, est-ce que Orphanage est un groupe qui vous est familier et, si oui, accepteriez-vous une comparaison comme un compliment pour Without Face ? Juliette: Tiens, c'est marrant, il y a quelque mois quelqu'un d'autre nous a aussi comparés à eux. Pourtant nous n'avions jamais entendu leur nom jusqu'alors. Mais je te promets que nous en écouterons à la première ocasion, comme ça je pourrais te dire ce que j'en pense ! Qui compose la musique dans le groupe ? Lorsque je suis confonté à une musique aussi complexe, je pense souvent que c'est une seule personne qui assemble le matériel et les arrangements. Est-ce que cette supposition est la bonne dans votre cas ? De combien de temps avez-vous généralement besoin pour finaliser un titre ? Diriez-vous que la composition répond à certains " modèles " préconçus, avec différents stages définis, ou bien est-ce que chaque chanson dispose d'un schéma individuel ? Juliette: Comme nous te l'avons déjà dit, nous composons toujours la musique en groupe. Tout le monde amène ses idées et ses mélodies dans la musique, et nous assemblons tout ça. C'est peut-être le fait de procéder comme ça qui rend la musique si unique et colorée. Chacun de nous a des notions différentes à propos d'un même thème, donc dans certains cas un thème peut évoluer beaucoup par rapport à l'idée de départ. Et toutes les chansons sont individuelles, chacune d'entre elles est un nouveau monde. Nous avons toujours voulu faire les choses différemment des autres pour arriver à quelque chose de nouveau et de spécial. Une chanson est généralement prête seulement lorsque nous ressortons du studio, jusque là nous travaillons énormément dessus, la polissons, écrivons de nouvelles parties... Si on prend le morceau " The Picture " par exemple, j'ai immédiatement été attiré par le refrain et cet arrière-plan de guitares saccadées qui instille une dualité dynamique de colère et de mélancolie (du moins c'est comme ça que je le vois). Avez-vous quelque chose d'intéressant à dire sur cette partie spécifique - pour moi le point d'orgue de l'album en terme d'originalité ? Généralement, est-ce que vous vous forcez à élaborer des parties aussi accrocheuses que possible, ou bien est-ce que chaque chose tombe naturellement en place dans le flux de la structure des chansons ? Andras: Oui, nous voulons rendre notre musique la plus accrocheuse possible, en particulier les refrains ! Nous pensons que s'il n'y a rien dans une musique qui accapare ton attention et te colle une mélodie dans la tête pendant trois jours, alors c'est qu'il y a quelque chose qui manque quelque part. Nous avons pensé que ce son mélancolique et rageur passait bien avec les paroles de la chanson où " la folie combat la réalité "... Quelle est votre plat favori ? Juliette: Il y en a beaucoup ! J'adore la cuisine hongroise épicée, mais aussi la cuisine italienne, chinoise, indienne, en gros tous les goûts typiques et épicés ! A mon avis votre musique est catchy, mais pas dans le sens où on peut l'entendre habituellement avec tous cette vague " gothic metal avec chant mixte " à présent très banalisée. Le truc attractif avec Without Face est cette capacité d'aller droit au but tout en laissant chaque instrument (y compris les voix) une certaine liberté de tisser leurs propres lignes autour du leitmotiv mélodique, comme une synergie fusionnelle d'éléments multiples qui, pris un à un, s'écoutent déjà comme un tout en eux-même. Est-ce que je suis sur une piste chaude là ? Andras: Nous voulions rendre notre musique aussi riche que possible. Avec des musiciens aussi expérimentés que ceux qui composent le groupe ce n'était pas très difficile. Chacun de nous a quelque chose à prouver au sein de Without Face, et je pense que nous sommes parvenus à donner chacun le meilleur de nous-mêmes, sans pour autant que tu aies l'air d'écouter six projets solos en même temps (sourire). Parlons de l'interlude symphonique " Deepression ". Je pense que cette pièce bien-nommée transporte une superbe atmosphère funéraire, comme un rideau noir tombant soudainement sur une journée resplendissante. Mais bon sang, pourquoi est-ce que ça ne dure que 26 malheureuses secondes ??? Vous avez sûrement vos raisons, mais j'aurais espéré au moins deux minutes de plus d'une telle majesté... Allez-vous développer ce type d'humeurs désenchantées sur les enregistrements à venir ? Juliette: Ok, Ok, on va compenser ça pour toi sur le prochain album, en effet (sourire). Nous allons faire un intermède mélancolique un peu plus long avec des claviers et du chant féminin... il durera environ trois minutes ! ![]() Vous mentionnez que vos paroles sont inspirées par Lovecraft, Longfellow et Poe (au moins pas encore un autre de ces Tolkien-bands...). Les écrits de ces auteurs tournent autour de notions fugitives telles que l'agnosticisme, le grotesque, la paranoïa, les mythes, l'occultisme et j'en passe... Ceci dit, je n'ai pas le sentiment que votre musique traduise vraiment de tels concepts, car elle me paraît plutôt assez directe et engageante, sans cette atmosphère malsaine et menaçante que je peux associer à leurs livres. Mais peut-être que j'ai loupé un chapitre dans la densité de la musique. Comment envisagez-vous la relation entre votre expression artistique et vos textes ? Andras: Pour être honnête nous ne voulions pas chanter au sujet de nos sentiments, ou des problèmes de ce monde, mais à propos de quelque chose de différent. Je suis surpris que tu considères que musique et paroles ne sont pas assortis ensemble, car en général on nous dit qu'ils sont en totale harmonie. Peu importe (sourire) ! Nous pensons que le thème du superficiel est très intéressant, car il se rapporte aux peurs anciennes subsistant dans l'esprit de tout un chacun. Je pense que sur le prochain album tu pourras bien mieux ressentir la connexion, vu que nous avons aussi appris à nous exprimer de façon plus juste... Mais pour finir je persiste à dire que les paroles passent bien avec la musique. En parlant de Lovecraft, je suis d'avis que sa meilleure histoire demeure " La Quête onirique de Kadath l'inconnue ", bien qu'elle soit un cas à part dans sa bibliographie car développant entièrement sa trame épique dans le décor fantasmagorique seulement suggéré dans le reste de son uvre - à l'exception de ses poèmes, moins connus. Au moins c'est cette nouvelle qui m'a doné le plus de frissons d'exaltation à la lecture. Quel regard portez-vous sur le mythe de Cthulhu et ses dérivés ? Ne pensez-vous pas que l'horreur indicible originelle qui se dégage de ces textes a été en quelque sorte bradée par des interprétations cinématographiques à deux balles, les jeux de rôles vulgarisés, etc ? Juliette: Non, je ne pense pas que le mystère qui entoure Lovecraft ait perdu quoi que ce soit à travers ces jeux. Et puis je vais te dire, pour moi il est évident qu'il faut faire la part des choses entre un livre et un film. Mais j'ai vu par exemple d'excellents films inspirés du travail de E.A. Poe. Si j'ai bonne mémoire ils étaient d'ailleurs français ! Donc, à côté de ces films et des jeux de rôles tu peux toujours lire les livres et continuer à percevoir leur atmosphère véritable. En considérant " Deep Inside " dans sa version actuelle avec du recul, y a-t-il des points de dissatisfaction qui pourraient devenir des objectifs ? Andras: Nous changerions la production, pour sûr. Ce n'est pas nécessaire de divulguer à quel point la somme investie dans l'enregistrement était réduite. D'ailleurs si je te le disais tu pourrais avoir une crise de rire ! OK, donc pour " Deep Inside " nous changerions la prod', nous referions le mix et nous rejouerions certaines parties. C'est tout (sourire). La prochaine fois nous aurons davantage de thunes pour le studio, donc j'imagine que nous n'aurons pas ce type de soucis. Vous avez tourné une vidéo pour le tube " I and I ". On dirait une séance de répétition dans un entrepôt frigorifique ou quelque chose du style... Avez-vous des anecdotes à révéler à propos de cette vidéo ? Pourquoi est-ce que votre chanteuse Juliette n'y apparaît pas et qui est la fille qui la remplace ? Est-ce qu'elle chante réellement ? Andras: He he, ça a été enregistré dans le théâtre de notre ville natale Veszprém. Ca nous a pris une nuit. Il n'y a pas grand chose de bien spécial à en raconter en fait, sinon que tu aurais du être là quand nous avons visionné l'enregistrement pour la première fois. Nous étions pliés en deux... A propos de la chanteuse, nous avons procédé à quelques changements après l'enregistrement du premier " Deep Inside ", donc la fille qui apparaît sur la vidéo a été lourdée et la semaine d'après, nous avions Juliette dans le groupe. La vidéo a en fait été tournée avant l'enregistrement de " Deep Inside ". Après nous avons aussi engagé un nouveau bassiste ainsi qu'un claviériste... Qu'en est-il de l'artwork de votre album ? J'ai l'image du verso sous les yeux. Cette fille solitaire sous un arbre semble avoir le regard perdu dans un paysage inaccessible, alors qu'un corbeau est penché sur sa tête. Quel est le symbolisme de ce dessin plutôt mystérieux ? Et quel est le rôle des quatre caractères mystiques sur les côtés ? Andras: Je ne pesne pas que l'on doive expliquer quoi que ce soit, car les images parlent d'elles-mêmes. Je pense qu'une pochette doit être jugée en fonction du fait qu'elle attire l'il ou pas. La notre représente assez bien notre musique, et elle a attiré ton attention, donc sa fonction est remplie. Mais si tu tiens vraiment à obtenir une explication plus profonde, il faut que tu demandes à Shawn M. Ortis qui l'a peinte. Néanmoins, je trouve les symboles qu'il a utilisé véritablement intéressants. C'est étrange, mais pendant les premières sessions d'écoute de notre album c'est le genre de symboles qui se formaient dans mon esprit. Nous n'avons pourtant jamais vraiment traîté de magie. Je laisse ça aux groupes de death. Considérez-vous l'art - a fortiori le votre - comme une façon de s'échapper de la réalité ou au contraire comme une représentation immatérielle de la réalité ? Juliette: Je ne sais pas ce que pensent les autres, mais je sais que pour moi c'est une sorte d'échappatoire de cettre réalité. Lorsque je suis avec les autres et que j'écris ou joue de la musique, ce sont les moments où je ne pense plus à rien d'autre qu'à la musique. J'aime les harmonies, les mélodies et je ne pense plus au monde. Je pense que les autres ont une approche similaire. Laquelle des couleurs blanc ou noir incarne le mieux le vide ? Juliette: Le blanc. Le blanc saute beaucoup trop aux yeux. Le noir peut contenir des choses que tu ne peux ni voir ni imaginer. Des choses qui sont cachées à ta vue et à ton âme. Qu'est-ce que le groupe attend maintenant de l'année qui s'ouvre devant nous ? Un nouvel album sans doute, des tournées ? A propos puis-je vous demander quels sont les groupes avec lesquels vous aimeriez le plus partager une affiche ? Juliette: Nous entrons en studio le 18 janvier pour un mois afin d'enregistrer notre album qui sortira vraisemblablement vers la fin du printemps et sera intitulé " Astronomicon ", ensuite cet été nous espérons jouer dans un maximum de festivals et faire autant de dates que possible. Oui nous aimerions tourner... avec quels groupes je ne saurais pas te le dire, il y en a tellement que nous respectons et aimons !!! Lequel des deux panoramas suivants se prêterait le mieux à votre édification personnelle et à votre épanouissement spirituel : un vieux cimetière abandonné sur une colline effleuré par les rayons blafards du soleil après la pluie, ou bien d'immenses crêtes de rochers blancs plongeant dans un océan déchaîné ? Juliette: Désolée, je n'arrive pas à choisir (sourire). Les vieux cimetières me rappellent le passé auquel je m'intéresse énormément, et j'aime l'ambiance qui entoure les tombes, surtout les très vieilles et belles tombes. Je pense à ces gens qui reposent là sous nos pieds, j'essaye de me représenter leurs vies, les époques auxquelles ils ont vécu. C'est un sentiment étrange et fascinant, un peu comme regarder les photos des ancêtres qui sont morts il y a longtemps... Ca évoque un cercle de vie. Mais j'aime aussi énormément la nature... les falaises gigantesques et la vue rafraîchissante qu'elles offrent... et l'océan... très belle vue (sourire). Avant votre avènement, la Hongrie n'avait engendré qu'un seul groupe de metal taillé pour la scène internationale, à ma connaissance, à savoir Sear Bliss qui, en leur temps, avaient allumé un petit foyer révolutionnaire en étant parmi les premiers à utiliser à temps plein un instrument symphonique réel, en l'occurrence une trompette. Le groupe est malheureusement porté disparu depuis des années. Avez-vous des nouvelles d'eux ? Sont-ils encore vivants ? Juliette: Oui, ils sont en vie, nous les connaissons bien et nous jouons quelques concerts en leur compagnie de temps en temps. Ils viennent de signer chez un label américain - désolé j'ai oublié le nom - et je pense que vous allez entendre parler d'exu très bientôt... J'espère. Quelle est votre position vis-à-vis du black metal fondamental en général, j'entends principalement les philosophies qui le gouvernent ? Le considérez-vous comme une excroissance pervertie de la musique metal, ou lui accordez-vous du crédit en tant que mouvement artistique à part entière ? Seriez-vous excités à l'idée de partager une affiche avec un groupe de black-métalleux radicaux ? Juliette: Nous avons déjà joué en compagnie de groupes de black, et nous pensons que ce style peut très bien être considéré comme de l'art au même titre que tout autre genre de musique. Pourquoi pas ? Il y a des styles différents et des idées dans chacun d'eux. Dans le metal, le black est un de ces styles. Nous n'avons aucun problème avec ça, même si nous n'écoutons pour ainsi dire jamais de black. Récemment nous avons appris la nouvelle attristante du décès de Chuck Schuldiner. Cet artiste a-t-il représenté beaucoup à vos yeux à travers ses albums avec Death et ses accomplissements en tant que musicien de génie ? Souhaiteriez-vous profiter de quelques lignes pour lui rendre hommage ? Andras: Oui bien sûr nous sommes extrêmement respectueux de son talent, car il était une figure incontournable de notre passé et de la musique que nous avons aimé. Mon ultime question pour cette fois. Si on vous offrait de participer à un album de reprises d'un groupe culte, lequel choisiriez-vous, et quelle chanson en particulier ? Pourquoi ? Juliette: Bonne question, je ne sais pas... Il y a quelques temps nous avons été contactés dans l'optique de réaliser un tribute à King Diamond. Nous étions vraiment ravis à cette idée, car nous adorons ce groupe, mais le concept a été abandonné... Sinon je ne peux pas te dire, il faudrait qu'on y réfléchisse ensemble. Cette interview est à présent terminée, j'espère que je ne vous ai pas trop ennuyés. Vous pouvez laisser quelques motes à l'intention des fans français si vous voulez, et n'oubliez pas de donner l'adresse de votre website ! Merci beaucoup pour l'interview, salut à tous les accrocs du metal en France, nous espérons vous rendre visite très bientôt !!! Venez visiter notre website à www.withoutface.com, et n'hésitez pas à nous écrire si vous en avez envie à without_face@hotmail.com!. |