uriel interview de UNHOLY WAR
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Lorsque la démo d’Unholy War a débarqué à la rédaction de VS, précédée d’une réputation inexistante, il y avait gros à parier que l’étiquette " affaire classée sans suites " lui irait sur mesure. Résultat des courses, " Annihilation of Mankind " s’avère une aubaine magistrale pour tous ceux qui regrettent que trop de groupes de black metal se cherchent de sibyllins habillages conceptuels au détriment d’une bonne vieille haleine éthylique et old school… Petite mise à plat avec Mephisto, capitaine de route motivé d’un groupe qui, s’il ne perdra jamais de temps à faire le beau en couverture des magazines, n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin.

Glück Auf ! Avant de conduire cette interview sur les traces de ton projet actuel Unholy War, je crois qu’il est bon de préciser à nos lecteurs que tu as officié au sein de Lord. A ma connaissance, ce groupe lillois s’est bâti une bonne petite renommée dans l’undergound nordiste, mais n’a jamais réellement réalisé de percée notoire sur la scène hexagonale. Qu’as-tu retenu de ton passage chez Lord ? Quelle position y occupais-tu ? Qu’a-t-il à ton sens manqué pour déclencher une véritable dynamique qui vous aurait conduit à une plus vaste exposition ?
Guten Tag, wie geht's dir? Exact, je jouais dans Lord avant de m'exiler en Allemagne, j'étais guitariste (je le suis toujours d'ailleurs), plutôt axé sur les rythmiques, quelques mélodies. Ensuite, suite au départ de l'autre guitariste, je me suis retrouvé seul à la six-cordes. Du coup j'ai jonglé avec les rythmiques, les mélodies, quelques soli. Puis notre synthé s'est mis à la guitare. De nouveaux à deux, on se partageait le travail. Je garde de mes 4 ans passés dans ce groupe un excellent souvenir global. Nous nous sommes toujours très bien entendus, et dernièrement le groupe était revenu à un black beaucoup plus rentre-dedans qui me correspond plus que le passage black sympho/mélodique que nous avons eu. J'en retiens beaucoup de choses : ma première expérience sur scène, en studio, avec un groupe… Tout ça était nouveau pour moi, et c'est avec eux que j'ai tout connu. Mon jeu de guitare a aussi évolué pendant cette période, ce qui me permet aujourd'hui de jouer ce style de musique. Quant à savoir ce qui a manqué au groupe… Je pense qu'à mon arrivée, le groupe, qui jouait avec un synthé, s'est retrouvé dans un engrenage où la mélodie de la guitare et du synthé était plus importante que le moteur même de la chanson, à savoir la rythmique. Nos morceaux étaient longs, avec pleins de riffs différents, difficiles à jouer et à appréhender pour les auditeurs. C'était du black, mais pas du black rapide et bourrin, ni du vrai black symphonique… Quelque part entre les deux, avec un peu de heavy, de thrash : tout ça mélangé faisait sûrement quelque chose de trop complexe sans vraie identité. Du coup, peu de gens se retrouvaient dans cette musique. Il nous a aussi manqué le petit coup de pouce du destin qui fait que l'on est au bon endroit avec la bonne personne au bon moment, pour un concert ou un enregistrement, et qui vous dit : " j'aime bien ce que vous faites… on peut faire quelque chose ensemble ! ". Le premier album est sorti sur Eldethorn Records, une division de Neat Records, le label de Venom. Mais la promo fut inexistante en France et moyenne ailleurs. Ensuite on a galéré pour sortir autre chose et le temps a filé… trop vite !

Lord sont-ils à ta connaissance toujours en activité ? Ont-ils une actualité, une réalisation en vue ?
Oui, Lord est toujours debout, sous la forme d'un trio maintenant. Pour l'instant je ne suis pas remplacé et je ne le serais peut-être pas de sitôt… Cela dépend d'eux… Côté news, on a enregistré un album avant mon départ. Après quelques faux espoirs, il va enfin voir le jour sous forme de CD sur un label japonais, Weird Truth Productions (http://www.weirdtruth.jp), en décembre 2003. J'espère pour eux que ça va cartonner et que le groupe va enfin recevoir ce qu'il mérite : la reconnaissance.

Quelles sont les circonstances qui t’ont conduit à t’exiler en Allemagne ? Comptes-tu t’y installer à long terme ?
Disons que j'ai du faire un choix il y a environ un an. A cette époque, j'étais au chômage depuis peu, le groupe tournait au ralenti car nous espérions sortir un album que nous avions enregistré mais jamais produit, ma copine travaillait en Allemagne… Tout ça cumulé faisait que je ne me sentais plus à l'aise en France (à Roubaix… Ceux qui connaissent comprendront vite pourquoi !). Ma copine ne voulant pas trop travailler en France, je me suis dit que c'était le bon moment pour repartir sur du neuf, ailleurs. Et voilà… Aschaffenburg… Je ne sais pas combien de temps on va rester ici, je travaille maintenant sur Francfort mais ce n'est qu'en travail temporaire, idem pour ma copine. Si le travail le demande, peut-être que je vais bouger, je ne sais pas encore.

Aschaffenburg, la ville où tu résides, se situe dans le nord de la Bavière, et plus précisément en Franconie, une province qui présente un double visage. D’un côté c’est un endroit très bucolique avec dominance des forêts et espaces ruraux, de l’autre c’est un carrefour historique d’importance, avec nombre de châteaux et des villes comme Würzburg ou Nuremberg qui sont de véritables berceaux d’art gothique et baroque. As-tu déjà eu l’opportunité de faire la tournée touristique de ta région d’adoption ? Quels en sont à tes yeux les aspects les plus marquants et, éventuellement, les points négatifs ou les choses qui te manquent par rapport à la France ?
Est-ce que j'ai le droit à un joker ? Non ? Tant pis… Effectivement, Aschaffenburg est en Bavière, de peu car la frontière avec la Hesse n'est qu'à 3 ou 4 kilomètres, mais tout de même ! Ne dis pas à quelqu'un d'ici que ce n'est pas la Bavière, sinon… C'est effectivement un endroit très vert, vallonné, agréable à vivre. De chez moi je vois des collines avec beaucoup d'arbres, et derrière chez moi c'est la forêt, très grande, excellent pour s'aérer ! Je ne connais le château de Würzburg que de vue, j'ai un peu visité la ville, mais pas son château. Nuremberg est une ville excellente quand on aime ce genre de cité " médiévale ". Il y en a beaucoup d'autres dans le coin, il m'en reste encore à visiter. Cet aspect est très important car ici la vie est totalement différente de Francfort par exemple qui se trouve à 40 kilomètres. Pas de grands immeubles, de banlieue-dortoir… et c'est vert partout ! Idéal pour les photos ou les clips ! Par contre, ça manque quand même de magasins orientés sur le metal ici. Il faut aller à Francfort, et encore ce n'est pas terrible. A part les grosses pointures qui vendent beaucoup, c'est dur de trouver du black underground… Heureusement, il existe un magasin en ville qui fait ça. Si ça intéresse quelqu'un de passage, je peux fournir l'adresse ! Pour ma part, je manque aussi cruellement de contact ici. Les personnes que je connais sont plutôt heavy, il va me falloir encore un peu de temps pour trouver les bonnes personnes et les bons endroits.

Evoquons Unholy War à présent : à quand remonte sa création ? Est-ce que tu menais Unholy War en parallèle de tes activités dans Lord, ou bien t’y es-tu consacré à partir du moment où tu as quitté le groupe ? Quelles étaient les motivations et les objectifs à la base du projet ?
Le groupe existe officiellement depuis Mai 2003. J'ai créé ce groupe en arrivant en Allemagne. Ne connaissant personne sur place, je me suis mis à chercher des musiciens. J'en ai trouvé, mais pas pour former un groupe, car ils étaient déjà tous dans des projets à eux. Du coup, je me suis décidé à enregistrer par moi-même mes morceaux. Tout a été fait sur mon ordinateur, tout seul, sauf pour la batterie (programmée) retravaillée par Armageddon, le batteur de Lord. Ma principale motivation dans tout ça c'est de jouer ! Si un jour je me suis mis à la guitare, ce n'est pas pour la regarder prendre la poussière mais bien pour en jouer. Mon passage dans Lord m'a fait progresser et m'a appris à gérer un enregistrement, j'ai donc mis tout ça au service de mes idées afin d'en faire des chansons. Qu'elles soient écoutées par 2 personnes ou 100000 m'importe peu, je fais ça avant tout pour moi, même si bien sûr je préférerais avoir 100000 fans plutôt que 2 !!!

Comment s’est passé la gestion en solitaire de la musique ? Quelles ont été les principales difficultés rencontrées ? Est-ce pour toi un procédé qui diffère nécessairement beaucoup de la création au sein d’un groupe ?
Tout s'est très bien passé. Je veux dire par là que je n'ai pas été bloqué sur quoi que ce soit. Je joue de la guitare, du coup je sais me servir de la basse, même si comme tu l'as remarqué dans la chronique, les lignes de basses sont simples et suivent le rythme général, et dans Lord j'ai aussi fait des vocaux sur certaines chansons… Il me restait donc la batterie. Programmer une batterie sur ordinateur n'est pas très compliqué, par contre n'étant pas batteur, je ne suis pas habitué à trouver les rythmes adéquat. Du coup ma programmation était simple elle aussi, et Armageddon s'est occupé de donner à tout ça un visage un peu plus " réel ", même si on entend que ce n'est pas un vrai batteur. Côté composition, c'est effectivement différent. Tout sort du même esprit, en l'occurrence le mien, et il n'y a pas cette émulation qui existe avec un groupe où chacun se concentre sur son instrument et peut apporter ses idées dans la composition en rapport avec son style de jeu, son background musical et son humeur du moment. C'est pourquoi je suis toujours à la recherche de musiciens pour former un vrai groupe.

As-tu commencé à démarcher pour l’obtention d’un contrat ? Si oui, peux-tu d’ores et déjà révéler le(s) label(s) avec le(s)quel(s) les tractations ont de bonnes chances d’aboutir à quelque chose?
Les démarches sont en cours, mais pour l'instant je n'ai aucune info à te donner, car je n'en ai aucune moi même ! Tout ce que je sais, c'est que j'ai contacté des labels. La question est posée, j'attends les réponses. Comme ils doivent recevoir des tonnes de trucs à écouter… ça risque de prendre du temps ! Je te tiendrais au courant. En attendant, la démo est en vente via le site du groupe (http://unholywar.chez.tiscali.fr). Comme tu l'as aussi remarqué dans la chronique, ça ne paye pas de mine. Je n'ai pas les moyens d'imprimer une belle pochette en papier glacé et de faire un joli booklet avec les paroles et de belles photos… de tout façon ça ne m'intéresse pas. L'essentiel, c'est la musique. A mon sens, le packaging sert juste à la vente. J'achète régulièrement des CDs, pas pour leur pochette, mais bien pour la musique qu'ils contiennent !

Pour ceux qui veulent les paroles, elles sont dispos sur le site, avec les tablatures et tout ce qu'il faut ! Seul problème, la poste ici coûte assez cher, et le tarif postal du coup s'en ressent. 9€ pour le CD dans son boîtier (port compris dans une enveloppe à bulles), 7€50 pour le CD sans boîtier (avec la même enveloppe et avec la pochette et le back CD) et 5€ de la main à la main. Pour info, je cherche aussi des gens qui savent dessiner un logo et qui peuvent me faire quelque chose de mieux que celui existant… En échange, je peux envoyer des démos ou payer, pour peu que le prix ne soit pas trop élevé !

Je me suis laissé dire que tu recherchais des musiciens dans le but de monter un line-up complet. Où en es-tu de tes investigations dans ce sens ? L’engouement pour le metal extrême est plus répandu en Allemagne qu’en France, mais est-il pour autant plus facile d’y trouver des musiciens compétents et dévoués ? Qu’en est-il de la barrière la langue dans ton cas, au niveau des rapports ordinaires comme du vocable musical ? Enfin, es-tu disposé à faire d’Unholy War un groupe à dominance germanique ?
Tes sources sont bonnes… Je cherche… Toujours ! Le metal extrême en Allemagne marche bien, mais pas vraiment dans le coin. Il faut aller sur Francfort ou Würzburg pour cela. Mon problème, comme je le disais, c'est qu'il me manque des contacts parmi la population black metal du coin. Mais je ne m'arrête pas, je finirai par y arriver. La langue est effectivement un obstacle car mon niveau d'allemand est limité. Je me débrouille avec ce que je sais, sinon avec l'anglais, tout va mieux ! Comme pratiquement tout le monde parle anglais, c'est plus facile. Et entre musiciens, on arrive toujours à se faire comprendre. Unholy War deviendra ce qu'il pourra… germanique ou pas, je veux avant tout trouver des gens honnêtes et motivés, quelle que soit leur origine. Je ne pense pas qu'il soit plus facile de trouver ici des gens qui entrent dans cette catégorie, il suffit juste de trouver la bonne personne. Nous avons connu dans Lord des déboires avec un de nos guitaristes, certes compétent, mais pas pour ce que l’on voulait jouer. Il faut donc faire attention lors du recrutement à ce que la personne aime comme style de musique. Si elle est plus axée sur du heavy mélodique, je pense que ce n'est pas la peine de lui faire jouer du black comme je le pratique, même si elle est très compétente. Question de feeling… Le risque étant de se retrouver avec un style de jeu qui ne colle pas vraiment à la musique, et ensuite c'est assez galère pour s'en sortir. Sinon le groupe est celui d'un Français habitant en Allemagne. Bien sûr, il sera classé groupe allemand quoi que j'en dise. Mais après tout, qu'est-ce que ça change ?

Je pense que tu seras d’accord pour qualifier la musique d’Unholy War de black/thrash. Peux-tu tout d’abord revenir sur les caractéristiques principales de ce mouvement, et en particulier sur les points qui le différencient du black metal traditionnel – aussi bien au niveau musical que de l’esprit général ?
Je vais essayer, n'étant pas un spécialiste du genre moi même au niveau des groupes qui jouent ce style de musique… Comme son nom l'indique, c'est un style qui mélange le thrash (des groupes comme Sodom, Destruction, Kreator et j'en passe…) et le black. Il s'agit alors de trouver une sorte d'équilibre entre la rapidité des riffs en bloqué-débloqué (technique de guitare inventée par les groupes de thrash, consistant à bloquer les cordes avec la main droite, pour les droitiers, de manière à étouffer les cordes afin de produire un son sourd rappelant vaguement celui d'une batterie) avec la noirceur et la rapidité des riffs en aller-retour, marque de fabrique du black. Je ne sais pas trop quand ce mouvement a commencé, je pense que dès l'apparition des premiers groupes de black, certains ont bien essayé de mélanger les deux (en fait, j'en suis même sûr !!!). Le black metal traditionnel, comme tu dis, n'utilise pas le bloqué-débloqué ou très peu. Maintenant tout à changé, mais les pionniers du black (Darkthrone, Mayhem, Burzum…) n'ont à ma connaissance pas souvent fait ça. Du coup, le style général de la chanson change énormément, car ses passages thrash donnent un nouvel élan au morceau. Pour ma part, je trouve certains groupes de black assez linéaires dans la musique, pas au sens péjoratif, mais au niveau de la structure du morceau. Un groupe comme Marduk, même excellent, à une structure " simple ", tout va très vite du début à la fin du morceau, très peu de breaks ou de changements de ligne rythmique. Avec l'ajout de riffs thrash, on arrive à créer une sorte de break dans le morceau qui casse cette linéarité et qui renforce l'aspect brutal de la chose, le thrash n'étant pas non plus une musique pour les mous du bulbe. Côté esprit, je ne peux parler que pour moi. Je navigue à la frontière entre le true underground black metal – étiquette que tout le monde comprendra – et le thrash. Un mélange de tout l'esprit malsain et noir du black avec l'ardeur et la férocité du thrash.

Si l’on me demandait de déterminer la parenté d’Unholy War, je penserais à des groupes comme Moonblood et Desaster – des groupes allemands comme par hasard – qui associent d’une façon similaire une approche ouvertement mélodique à un rendu instrumental très brut voire " primitif " (au sens non-péjoratif bien sûr). As-tu connaissance de ces groupes et si oui retrouves-tu certains attributs d’Unholy War dans leur musique, jusqu’à revendiquer l’appartenance à une collectivité artistique ?
Je connais un peu ces deux groupes, deux groupes effectivement allemands. Le fait que ce soient des groupes allemands est un hasard. En effet, j'ai commencé à composer mes morceaux avant de déménager en Allemagne, et à ce moment là ma culture germanique était quasi nulle. Du coup, si parenté il y a avec un quelconque mouvement artistique issu de cette scène allemande, c'est vraiment un hasard. Le mélange des mélodies et de ce rendu très brut est très important pour moi, je n'aime pas beaucoup les groupes qui en font des tonnes au niveau de la musique. Chacun est libre, pour ma part je préfère la violence musicale brute, même si j'écoute aussi des groupes très mélodiques de heavy ou de black avec un son énorme et des tas de petits détails cachés dans les arrangements. Je fais mon truc en m'inspirant de ce que j'écoute, mais je ne revendique aucune appartenance à quoi que ce soit. Ma cause est dédiée au métal… Avis aux amateurs !

Au fil des écoutes de ta démo, on se rend compte que les structures de guitare, en particulier les plafonds harmoniques, sont beaucoup plus finement élaborées que ce que l’oreille perçoit au premier contact. Penses-tu que l’un des atouts de ta musique soit justement d’interpeller l’auditeur par un aspect extérieur barbare, voire choquant, et de ne révéler sa véritable musicalité qu’après-coup ?
Excellente question que celle-là, car j'espérais justement réussir à faire quelque chose qui serait de prime abord assez brutal, que les gens se disent " ça cartonne ", tout en faisant des morceaux où les mélodies et les riffs soient quand même bien imbriqués… Le problème majeur étant de trouver encore une fois cet équilibre entre la mélodie, qui ne doit pas être trop présente, et la rythmique qui doit aussi savoir ressortir et non pas juste suivre la batterie bêtement. Au vu de ta question, il semblerait que j'y sois en partie parvenu. Je pense qu'aujourd'hui la vague des groupes mélodiques est pratiquement passée. Que ce soit dans le heavy avec des groupes comme Rhapsody ou dans le black, il y a eu pas mal de groupes à jouer cette carte et à surfer sur la mode du mélodique. Aujourd'hui, on revient à des choses plus brutales et basiques, et c'est tant mieux. L'aspect brutal, barbare et choquant de ma musique n'est que le reflet de ce que j'aime jouer et écouter, si les gens se donnent la peine d'écouter un peu plus, ils trouveront que ce n'est pas juste du bruit et que la construction de mes morceaux est plus élaborée qu'il n'y paraît. De là à en faire un atout, je n'irais peut-être pas jusqu'à dire ça. Je suis bien conscient que je ne suis ni vraiment thrash, ni vraiment black, ni vraiment rien du tout à part black/thrash, et que le public pour ce genre de musique n'est pas forcément aisé à trouvé. Mais c'est ce que j'aime faire, la suite de " Annihilation of Mankind " sera de la même veine, que cette démo marche ou pas !

En prolongement se pose l’éternelle question de la production. Trouves-tu que le son plutôt impur dont bénéficie " Annihilation of Mankind " rend justice à tes compositions ? Si non, quels sont les domaines où tu souhaites une évolution ? Penses-tu que l’impact malfaisant de ta musique telle que tu la pratiques actuellement serait inaltéré par une production plus claire et plus musclée, ou bien serait-il nécessaire de procéder à certains ajustements, genre durcir les riffs, complexifier les percussions, etc. ?
J'aime ce son. J'aime ce côté froid et primaire qui ressort de la production. C'est ce que l'on voulait faire (" on ", c'est Armageddon, le batteur de Lord, qui a refait les batteries et mixé la démo, et moi). Même si nous sommes d'accord sur certains points faibles du son final, nous restons satisfaits au vu des chroniques qui en sont faites et des échos que j'en ai. Tout le monde a l'air d'être d'accord sur ce point, le son est impur comme tu dis, voire malsain, pari gagné de ce côté là aussi. Le problème d'une production plus claire, comme tu le suggères, c'est que je risquerais de me retrouver avec une démo noyée dans la masse des groupes qui font à peu près tous la même chose côté prod’, à savoir " je veux que mon son soit propre et que l'on entende bien tout ce que je fais "… " moi aussi "… " ouais moi pareil "… Non ! Le black est une musique qui se doit de rester " crade ", il ne faut pas que ce soit une bouillie infâme non plus, mais un black trop propre et trop poli perd de son efficacité. Avec Lord nous avions déjà cette démarche, trouver notre propre son et essayer de sortir du lot, de sonner différemment. Avec ma démo ce fut la même chose. Armageddon, de son côté, a profité d'un creux dans l'activité de Lord pour m'aider et pour sortir aussi sa démo. Je n'ai pas encore eu l'occasion d'écouter, mais d'après lui le rendu final sera globalement le même, tout comme avec l'album de Lord qui sort bientôt. La raison de tout ça : c'est Armageddon qui a mixé les trois, et c'est très bien ainsi !
La seule chose que je regrette, c'est d'être tout seul et de ne pas avoir entre autres un vrai batteur pour jouer sur la démo. L'éloignement entre Armageddon et moi était un obstacle pour l'enregistrer en tant que batteur sur cette démo ; j'ai donc du me contenter d'une batterie programmée, très bien faite à mon sens, mais qui a ses limites. Avis aux amateurs aussi, les auditions sont ouvertes…

Les mélodies " lead " que l’on retrouve disséminées de par tes morceaux vont main dans la main avec le tempo imposé par la batterie pour former une mécanique très entraînante. Si bien que m’est venue une question à l’esprit : lorsque tu composes ces mélodies, est-ce que la boîte à rythmes tourne derrière toi afin de t’aider à trouver le bon intervalle et le bon feeling pour les notes ? Quelle est la part d’improvisation qui se transforme en idées concrètement utilisables au final ?
Plutôt que de me concentrer à me dire " bon, je fais faire un morceau comme ça, je prend ma guitare, je joue, trouve des riffs, les enregistre, claque une batterie basique dessus pour avoir quelque chose de carré, et je passe à autre chose "… Une fois que j'ai plusieurs riffs, j'essaye de voir si tout va ensemble, sinon je vire ce qui ne me plaît pas, ou les garde pour un éventuel autre morceau. Improvisation totale donc, la boite à rythme ne me servant qu'à être carré. J'ai alors des mélodies sans rythmiques et des rythmiques sans mélodies, composées sans rythme mais enregistrées avec un clic. Vient ensuite le moment de trouver le complément du riff et de trouver un pattern de batterie qui passe bien. Tout est concentré en un point, mon oreille, voire les deux. Si je trouve que ça sonne je garde, si ça me gonfle… poubelle.

Que peut-on attendre de " Annihilation of Mankind " en terme de concept et de lyrics ? La démo est " dédiée à Satan ", un hommage qui pourra pour certains se suffire à lui-même, mais comme je m’y connais très peu j’ai envie de savoir à quel niveau tu te positionnes par rapport au Satanisme, et quel usage tu en fais dans le cadre d’Unholy War ? Y a-t-il une part de folklore ou de second degré ?
Dans la chronique tu trouves cette partie satanique plutôt cliché, ce qui est vrai dans un sens car à y regarder de plus près, je n'ai pas fait preuve d'une très grande originalité par rapport au black dit " de base ". Maintenant, il faut savoir que j'ai voulu faire de cette démo quelque chose de simple et rentre-dedans. J'aurais pu, en cherchant, trouver des titres plus à la Dimmu Borgir ou Cradle, avec des phrases qui n'en finissent plus et du coup on ne sait pas trop de quoi le morceau va parler. Avec les titres que j'ai choisis et cette phrase " This demo is dedicated to Satan ", pas d'équivoque. Quand on lit ça, on sait à quoi s'attendre, ceux qui n'aiment pas ce genre de choses : merci de passer votre chemin et d'aller voir ailleurs !
Je pense qu'expliquer mon approche du Satanisme serait trop long ici. De plus, cette partie de mon site est actuellement en construction, elle sera dispo rapidement dans la rubrique " Satan ". Pour résumer tout de même, je ne crois ni en Dieu ni en Satan au sens physique de la chose. Tout cela symbolise la lutte éternelle entre le bien et le mal, le blanc et le noir, Dieu et Satan. Je n'ai pas de dieu, n'ai de compte à rendre à personne, n'appartient à aucune religion, même et surtout pas à la C.O.S (Church Of Satan), même si j'ai lu la Bible Satanique et si j'y ai puisé beaucoup de choses. Je suis mon propre dieu, libre et responsable de mes choix et de mes actes. C'est pourquoi je combats toutes les religions qui endoctrinent les esprits faibles pour en faire des serviteurs d'un soit disant dieu, quel que soit son nom, ou tout est explicable par rapport à cette entité, le bien comme le mal, alors que le bien et le mal sont partout, dans la nature qui nous entoure et en nous. Certains n'appelleront pas ça du Satanisme, ils ont peut être raison. On me demandera aussi pourquoi dédier cette démo à Satan si je n'y crois pas… Pour moi Satan est l'anti-dieu, le symbole de l'anti-religion et d'un combat contre les soi-disant bien-pensants de cette planète. C'est le nom qui lui est donné, c'est donc celui que j'utilise. Aucun folklore là-dedans, encore moins de second degré.

Est-ce qu’il t’arrive de penser que la musique compréhensible et directe que tu pratiques se pose comme une sorte de réaction vis-à-vis des courants qui, souvent par souci de démarcation au moins autant que par conviction artistique, tendent à intellectualiser le metal en décentrant ses formes ou en le métissant avec d’autres styles ? Es-tu toi-même un auditeur passionné de metal dit " avant-gardiste " ?
Je suis avant tout un fan de metal, au pire mélangé avec du metal ! Le metal est une musique suffisamment riche et avec laquelle il reste beaucoup de choses à faire pour ne pas la mélanger avec d'autres musiques. De toute façon, je trouve que ces musiques dites " avant-gardistes " n'ont pas grand chose à voir avec du metal. Il suffit d'avoir quelques riffs avec une guitare saturée et c'est du metal ? Non, le metal c'est plus que ça. Que tous ces groupes là restent dans leur coin à faire leur musique, mais par pitié arrêtons d'appeler ça du metal !

A partir de ton expérience personnelle, quels conseils donnerais-tu à un jeune musicien qui ambitionne de monter son projet solo ? Comment sélectionner le matériel le plus adéquat, notamment la boîte à rythmes ? Est-il recommandable d’avoir une expérience de groupe avant de se jeter à l’eau ?
Ca ne va pas être facile de répondre, car à mon avis il y a plusieurs façons de réussir au niveau du matériel et de l'expérience. Par contre, la chose qui compte c'est d'avoir vraiment envie de le faire. Faire des chansons pour juste dire " c'est cool j'ai enregistré une démo " ne suffit souvent pas et se ressent à l'écoute. Il faut être passionné de ce que l'on veut faire. Je me souviens avoir passé deux mois à me dire " ce soir j'ai un peu de temps pendant lequel je vais pouvoir travailler sur ma démo… Extra… ". Tu vois, cette excitation que j'ai ressenti pendant que je travaillais dessus… si cette petite flamme n'est pas là, oublie !!! Sinon, côté matos, j'utilise un PC tout simple, avec Cubase VST32 (logiciel de prise de son audio/midi, mixage…), un 4-pistes Tascam pour brancher les instruments et bien sûr, mes guitares et ma basse. L'idéal c'est donc de brancher son ampli normalement, de mettre un bon micro devant une des gamelles, de brancher le micro sur une table de mixage et d'envoyer tout ça dans l'entrée ligne de la carte son du PC. Cette solution n'est pas très onéreuse, en tout cas beaucoup moins qu'un studio professionnel. L'avantage du PC c'est que l'on a sur l'écran la décomposition piste par piste du morceau. Une piste pour la guitare de droite, une pour celle de gauche, une pour la lead, une pour la basse et une pour la voix. Avec ça, on est capable de travailler correctement. Cubase n'est pas forcément le meilleur, car très lourd à utiliser, mais je n'ai jamais eu l'occasion d'en tester d'autres et, maintenant je le connais assez bien. Reste le problème de la batterie. Il existe des plug-in Cubase pour simuler un kit batterie. Ce sont des sons au format .wav stockés sur l'ordinateur, qui sont joués via la programmation midi. Cela demande une mémoire conséquente sur l'ordinateur. Plus on a de mémoire, plus on pourra charger des sons volumineux, plus le rendu sera meilleur. Sinon, on peut utiliser une boîte à rythmes et l'enregistrer directement comme une simple piste audio. Il n'y a donc pas vraiment de matériel bon ou pas bon. Je fais avec ce système là, ça vaut ce que ça vaut, mais ça marche. En plus, ça aide à être carré. Le clic (boîte à rythme ou programmation midi), contrairement à un musicien normal, qu'il soit batteur ou autre, ne changera pas légèrement de tempo, à moins de lui demander.
L'expérience de groupe n'est pas nécessaire non plus. Le fait d'avoir joué en groupe peut aider certes, surtout au niveau de la composition de morceaux, car on a alors plus l'habitude d'agencer des riffs ensemble pour en faire un morceau. Sans cette expérience, quelqu'un qui ne fait pas forcément gaffe peut se retrouver avec des riffs excellents, mais qui partent dans tous les sens et cassent la cohésion globale du morceau. Le conseil ultime, c'est que ça vienne de toi et de se concentrer morceau par morceau sur ce que l'on veut faire, quel que soit le matos et les difficultés rencontrées. Si tu sais ce que tu veux et comment tu le veux, ça finira par passer !

As-tu déjà reçu beaucoup de réactions concernant la démo, de la part de zines ou simplement de fans ? Accordes-tu en général de l’importance à se qui s’écrit à droite et à gauche sur ta musique ?
Pour l'instant, comme je l'ai déjà dit, je manque de contacts. Très peu de monde connaît donc cette démo. Par contre, les réactions que j'en ai sont plutôt satisfaisantes pour moi, et malgré quelques critiques souvent justifiées, je suis globalement content car les gens ressentent ce que j'avais envie de faire passer. J'accorde beaucoup d'importance à ce que disent les gens. Non pas pour me dire que la prochaine fois je devrais faire plutôt faire un morceau comme ça, ou comme ça, qui ressemble plus à telle chose, ou moins à celle là, mais pour m'auto corriger ensuite au niveau production et enregistrement. Je n'accorde par contre aucune intention aux abrutis qui savent juste me dire " ta démo elle est nulle "… sans savoir expliquer pourquoi. Ok merci, rentre chez toi et fous moi la paix.
Quand tu me dis dans la chronique que les mélodies, quand elles démarrent, semblent faire des " grumeaux ", je garde ça dans un coin, et je vais essayer de me corriger la prochaine fois. Par contre, je continuerai à faire du Unholy War. Si ça ne plaît pas…

Revenons une seconde à Lord pour évoquer un sujet para-musical. Si je ne me trompe, le groupe a, il y a quelques années, participé au fameux reportage sur le black metal diffusée par M6 dans le cadre de Zone Interdite. Faisais-tu partie du line-up à cette époque ? Si oui, avez-vous regretté après-coup d’avoir prêté votre image à cette émission au ton général pour le moins discutable ?
Non, tu ne te trompes pas. Nous étions (moi y compris) bien présents dans ce reportage. Il est sorti en 1999 si je ne trompe pas, et le thème était " Les peurs engendrées par l'an 2000 ", ou un truc du même acabit. Quand nous avons joué ce soir là aux Pennes-Mirabeau près de Marseille, l'équipe de M6 a demandé aux 6 groupes présents qui voulait être interviewé et qui ne le voulait pas. Ce fut moitié-moitié. Nous avons accepté car le sujet original que l'on nous a expliqué ce soir là était plus axé sur le Satanisme. Nous nous sommes dit " beaucoup de groupes et de gens racontent n'importent quoi sur le milieu du black et sur le Satanisme, peut-être pouvons nous apporter de l'eau au moulin et essayer d'expliquer les choses ". Pendant les moments où on était filmés, le journaliste orientait toutes ses questions vers un seul but, celui à peine dissimulé de nous faire avouer des faits alléchants, tels des saccages de cimetière ou d'église… Malheureusement pour lui, personne ce soir là n'a raconté de telles choses. Et puis ensuite plus de nouvelles. Jusqu'à ce qu'un soir sur M6 on voie la pub pour Zone Interdite, et dans le teaser quelques images du concert de Marseille. Nous avons donc regardé l'émission. Le thème avait changé entre temps, et le reportage a été coupé pour ne garder que les moments les plus " virulents ". Au final, même si le ton général est assez discutable comme tu dis, on s'en est pas trop mal tirés. On nous voit un peu en coulisses (je suis en train d'essayer de mettre un bracelet cloûté tout en répondant à une question pour savoir si je m'habillais comme ça régulièrement, avec en plus une inversion entre mon nom et celui de l'autre guitariste…), la montée sur scène avec le sang, et un petit passage live. Honnêtement, à défaut de nous avoir fait une bonne pub, ça ne nous a pas porté préjudice.

Le metal semble en quelque sorte tributaire auprès des média généralistes d’une image superficielle figée qui sert de caution pour nourrir les peurs et les préjugés dans l’imaginaire collectif, chose qui génère traditionnellement de l’audimat. Penses-tu que l’univers télévisuel puisse s’adapter à véhiculer les cultures underground sous un aspect exhaustif et non-biaisé ? Sous quel format ?
Cette question est la suite logique de ce que je te disais avant. Les média n'ont aucune espèce d'idée de ce qu'est le metal. Pour eux, nous sommes toujours des gros buveurs de bière aux cheveux longs, malpolis et méchants. C'est vrai que l'image véhiculée par certains courants, le black y compris, peut au premier abord porter à confusion. J'imagine que pour les personnes qui ne connaissent pas du tout le black, croiser des jeunes maquillés dans la rue qui se rendent à un concert… ça peut " effrayer ". Le problème c'est que dans notre société, les gens se soucient plus de l'apparence physique et du superficiel (les fringues, le look ...) que de la vraie personnalité de quelqu'un. J'ai eu souvent l'occasion de discuter avec des gens qui n'aiment pas le black et son image, mais qui comprennent mon envie d'y appartenir. Et après quelques minutes de discussion ils se rendent compte qu'au final, nous sommes des gens " normaux ". N'en déplaise à certains se réclamant True Black Metal, je prends des douches, je fais la vaisselle et le ménage chez moi… C'est pas très " evil " comme attitude, mais il faut bien le faire. Il faudrait donc, même dans des émissions comme Zone Interdite (si elle existe encore), montrer le vrai visage du metal en général. Il n'y a aucune crainte à avoir, les gens qui sont dans ce milieu sont des gens comme partout ailleurs, il y a aussi des cons, des intellectuels, des médecins, des avocats, des flics… Il faudrait donc faire un reportage neutre, ce qui est très dur, et laisser aux gens le soin de juger par eux-mêmes. Malgré cela, ça n'empêchera pas les vrai metalleux de faire du metal… quel que soit le regard des autres. Metal rules !!!

On approche de la fin de l’année 2003, qui fut de l’avis de certains un cru plutôt riche en matière de metal extrême. Partages-tu cette vision d’une scène en pleine santé, ou bien y a-t-il pour toi une part d’illusion voire d’insincérité dans les nouveaux groupes à " succès " ? A quoi ressemble ton top 5 pour cette année ?
Je dois t'avouer que je ne suis pas particulièrement les sorties d'album. J'ai quelques groupes préférés, sur lesquels je me tiens informé, mais à part ça… Du coup, juger d'un éventuel bon cru… Mon problème, c'est qu'il devient à mon sens très difficile de trouver quelque chose de bien dans tout le marasme des groupes qui sortent un album. Entre les grosses pointures qui font du black un peu vide – car trop léché – pour plaire au plus grand nombre et les petits groupes qui parfois font de la musique comme moi du jardinage… c'est dur de trouver quelque chose de bien avec une âme " pure " sentant bon le metal. Je crois que la scène extrême n'est pas en pleine santé et qu'elle est inondée de groupes (moi y compris). Il faut malheureusement faire avec pour l'instant et laisser passer le courant de mode, une fois celui-là disparu, seuls les vrais resteront. Je ne vais pas non plus me risquer à te donner mon top 5 car en ce moment je pioche plutôt dans des albums mi-90, du coup côté sorties 2003, ma discothèque est assez vide, à part le dernier Darkthrone qui est excellent !!!

Question subsidiaire : si tu étais condamné à mort et confronté à un double-choix – celui du moyen de ton exécution, et la liberté de te suicider de la façon désirée avant ton supplice – pour quelle solution opterais-tu ?
Je ne sais pas trop, je n'ai jamais vraiment réfléchi à tout ça. Je pense que je demanderais à ce qu'on me laisse faire un dernier concert et que l'on me tire une balle dans la tête à la fin du dernier morceau. Mourir sur scène… Une belle mort pour un musicien.

Il est l’heure d’aller faire dodo ! Tu es désormais libre de faire ta petite promo et/ou de confier un dernier secret à nos lecteurs – sans omettre d’indiquer le website/contact d’Unholy War… Mach’s gut !
Merci beaucoup pour cette interview que j'ai trouvée très intéressante et très fouillée.
N'hésitez pas à visiter le site officiel du groupe. Comme la musique, il est simple et très facile à utiliser. Je l'ai remis à jour récemment et des MP3 sont dispos pour chaque morceau… afin de vous faire une idée. Encore merci et longue vie à Violent Solutions. Si tu passes un jour dans le coin, vu que tu n'habites pas si loin, tu sais où t'adresser.

With my dark desires

MEPHISTO - http://unholywar.chez.tiscali.fr