VS1. Débutons par la
question que je me pose depuis que je connais votre groupe. Que signifie TAO MENIZOO ???
Lors des premières répétitions du groupe (1997), celui-ci n'avait pas encore de nom et
beaucoup des morceaux qui n'avaient pas encore de paroles et donc de titres, se voyaient
désignés par une succession d'onomatopées sortis tout droit de l'imagination de Koshee,
le batteur.
Pour le premier concert du groupe, il a bien fallu se doter d'un nom et le choix s'est
porté sur l'un de ces titres abscons : ce fut Tao Menizoo.
La conclusion est donc qu'il n'y a pas de signification particulière et que chacun pourra
y mettre ce qu'il désire.
VS2. Après cet éclaircissement, peux tu me dire comment et dans quel buts s'est formé
le groupe il y a quelques années ? Quel était le parcours des membres du groupe avant de
former Tao Menizoo ?
Avant Tao Menizoo, Koshee (batterie) et moi-même (guitare et pas encore chant) étions
dans un groupe de cold-wave-pop-dark appelé The Mad Voices. Comme ce groupe apparaissait
de plus en plus comme un simple loisir pour plusieurs de ses membres, Koshee et moi nous
nous sommes mis en tête de jouer dans un deuxième groupe, bien plus énervé et bien
plus motivé. The Mad Voices ont splitté à ce moment (après quasiment 10 années
d'existence : nous avions commencé le groupe au collège, en 5ème/4ème,
nous avons appris à jouer au fur et à mesure !) sans avoir finalement rien sorti de
concret, malheureusement (mais nous avons quelques K7 cultes !).
Ronan (basse) et Totof (guitare) nous ont alors rejoint, eux-mêmes ayant fait
l'expérience de quelques groupes auparavant, et c'est ensuite Stéfan (chant) qui s'est
ajouté au groupe. C'était en 1997. C'est la formation correspondant à la K7 démo dont
les morceaux sont proposés sur la piste CD-Rom de l'album.
Peu avant l'été 1998, Stéfan quitte le groupe pour rejoindre Dodge, rapidement
rebaptisé Twice (et Stéfan, Booga), le Twice que l'on connaît, et qui a sorti un album
remarqué.
C'est alors Olivier qui rejoint le groupe au poste de chanteur et avec qui Tao Menizoo
enregistre une démo et un live, dont des titres sont également proposés sur la partie
CD-Rom de l'album.
Début 2000, Olivier déménageant en province, le groupe se retrouve à nouveau sans
chanteur. Je prends donc en charge un chant "intérimaire" et censé être
provisoire, en attendant de trouver un nouveau chanteur.
Pas de chanteur à l'horizon...Mon statut de chanteur provisoire devient définitif et on
peut dire que le groupe se stabilise cette année-là autour du noyau dur la formation
originelle, ceux qui ont été là dès le début, ont tout subit sans lâcher l'affaire,
et sont bien décidés à continuer :
Koshee, Ronan, Totof et moi-même, Loh.
VS3. Vous nommez votre musique du "Polymorphic metal". Comme dirait Jean Pierre
Foucault "C'est quoi donc ?"
Ce terme est né de la difficulté que nous avons à décrire et étiqueter notre musique.
Non pas que nous pensions qu'elle soit originale et jamais vue, ou que nous refusions les
étiquettes par snobisme prétentieux, mais en fait, la multiplicité des influences de
chacun d'entre nous (et particulièrement les influences non metal) font que non
seulement, on peut retrouver un peu de tout dans la musique de Tao Menizoo, mais en plus,
cela peut être différent d'un morceau à l'autre. Ainsi, tel morceau sera
atmosphérique, tel autre conjuguera rythmique death et chant hardcore, un autre le
contraire, un autre présentera des constructions inhabituelles (pas de refrain, ou que
des couplets différents , jamais joués deux fois dans le morceau) ou des motifs
rythmiques à mettre sur les compte des tendances progressives issu de certaines de nos
influences.
Par ailleurs, cette approche a l'avantage de permettre de réaliser des set-lists de
concert variées et propres à éviter la lassitude d'un public qui ne nous connaît pas,
comme cela peut-être parfois le cas lorsqu'on entend pour la première fois en concert un
groupe.
Ce côté "kaléidoscope" métallique est ce que nous désignons par
"Polymorphic-metal".
Maintenant, si quelqu'un pense avoir la bonne étiquette à nous attribuer, nous sommes
preneurs, nous ne la refuserons pas ! Par contre, nous préférons éviter de nous
coller nous-mêmes une étiquette précise tout simplement parce les aficionados, les
puristes de cette éventuelle étiquette seraient probablement indignés de nous voir nous
en affubler !
Enfin, je ne pense pas me tromper en disant que nous ne pouvons pas être assimilés avec
la seule scène neo, nu-rock, ou nu-metal, ou quelque soit le nom qu'on veut lui donner,
tout simplement parce que, musicalement, les éléments caractéristiques du genre ne se
retrouvent pas dans ce que nous faisons et que ce n'est pas notre culture musicale
principale.
A moins, alors, de dire que tout groupe qu'on peut pas étiqueter avec les étiquettes
officielles et standards-étalon que sont les "death", "thrash",
"speed metal", "heavy", et autre "hard rock"... soit
étiqueté "neo"...
VS4. Le fait de vous auto-coller une étiquette qui ne
correspond à aucun style ne rend-il pas la découverte de Tao Menizoo ou l'achat de votre
CD encore plus difficile ?
Effectivement, on peut se poser la question. D'un autre côté, s'attribuer une étiquette
standard ("death", "thrash", "nu-truc", "prog",
"indus", etc...) constituerait une "escroquerie" vis à vis de
l'acheteur. Le gars qui entend parler des influences death du groupe, s'il s'attend à du
Six Feet Under, non seulement il va être déçu mais en plus il va nous maudire ! Pareil
pour les influences thrash : nous sommes loin de Testament ! De même pour nos autres
influences...
Alors, oui, c'est risqué de ne pas se présenter avec une étiquette définie, mais je
pense qu'il est plus risqué encore de décevoir les auditeurs en s'affiliant à un genre
musical et de proposer ensuite une musique qui ne soit pas en totale adéquation avec
l'image et les impératifs stylistiques véhiculés par cette étiquette.
Enfin, on espère surtout que l'acte d'achat sera plutôt motivé par la lecture d'une
bonne chronique, l'écoute d'un extrait sur un sampler ou d'un téléchargement, ou dans
une borne d'écoute en magasin, et pas juste sur l'étiquette musicale accolée au disque.
VS5. De quels groupes peut on légitimement vous rapprocher musicalement ? Quels sont vos
influences ?
Alors si on ne peut pas facilement trouver la bonne étiquette, on peut effectivement se
présenter en citant les noms des groupes références...C'est d'ailleurs ce que font les
chroniqueurs pour décrire les morceaux de Tao Menizoo : Voivod, Neurosis et Biohazard ont
été cités dans une chronique de Underground Investigation, Prong, Ministry, Sepultura,
Type O Negative sont cités dans la chronique de l'album ici-même sur Violent Solutions.
Et d'ailleurs, preuve par l'exemple de la difficulté à nous ranger dans une seule et
même boite, les groupes cités changent selon le morceau dont on parle et selon les
chroniqueurs.
On voit qu'ici la liste des groupes cités pourrait être longue et qu'au final, on peut
tomber également à côté en fonction d'une part de l'interprétation de notre musique,
et d'autre part de l'interprétation que chacun se fait des groupes références. Ainsi la
référence de VsGreg à Type O Negative est sûrement motivée par le côté
atmosphérique, mélodique et lent de l'intro du morceau "Thorns". Mais
peut-être que quelqu'un d'autre, du fait de la référence à Type O Negative, s'attendra
à un morceau gothique, et, écoutant le morceau, se dira : "bah non, ça ressemble
pas à du Type O !"
Au final, je dirai que pour les groupes auxquels on peut nous rapprocher, je ferai
confiance aux chroniqueurs et reprendrai ceux cités dans les chroniques.
Pour les influences, c'est à dire ce qu'on écoute et qui laisse sa trace dans notre
subconscient pour transparaître ensuite dans nos compos, je peux citer en vrac : Voivod,
Coroner, Opeth, Prong, Ministry, Dimmu Borgir, King Crimson, Tool, Primus,
VS6. Votre premier album vient de sortir. Que représente-t-il pour vous : une carte de
visite, un accomplissement, un "stop ou encore"?
Assurément, une carte de visite.
Ce n'est pas un accomplissement : cet album n'est pas une fin en soi, c'est une étape.
Ainsi, nous ne comptons pas nous arrêter là : nous avons quelques nouvelles compositions
que nous souhaiterions bien sortir, pas forcément sur un second album, mais peut-être un
EP, à mi-chemin du second album. En tout cas, nous sommes résolument tournés vers le
futur et nous ne disons absolument pas "maintenant que l'album est sorti, on souffle
un peu...", bien au contraire !
Est-ce un "stop ou encore" ? En tout cas, nous n'y avons pas du tout pensé en
ces termes. A aucun moment, nous ne sommes dit que la façon dont serait perçu cet album
conditionnerait la poursuite de notre activité musicale. Ce n'est pas que nous sommes
sûrs de son succès, c'est tout simplement que la question ne s'est pas même posée à
nous ! Nous faisons de la musique parce que nous aimons ça, nous faisons du métal parce
que nous aimons ça, pas pour avoir du succès et vendre des disques. Bien sûr, voir son
album apprécié fait plaisir, voir du monde aux concerts ça file une pêche d'enfer,
bien sûr que nous souhaitons être connu du plus grand nombre pour pouvoir multiplier les
concerts. Mais ce n'est pas dans le but premier de se faire de l'argent ou de gagner en
célébrité, mais simplement parce que la scène, c'est une expérience fusionnelle
irremplaçable, limite extatique, et que nous voulons vraiment faire plaisir aux gens et
nous faire plaisir en nous produisant. Plus nous nous produisons, plus nous sommes heureux
! C'est pas compliqué : aussi crevé que l'on puisse être en sortant de scène, nous
n'avons en fait qu'une hâte : pouvoir y remonter lors d'une prochaine date !
Donc voilà : cet album est bel et bien une carte de visite pour décrocher des dates,
présenter le groupe, diffuser notre musique pour trouver d'autres dates, qui en
entraînent d'autres, tout cela en attendant le second album, et ensuite, re-belote : des
dates...etc...
VS7. Peux tu nous présenter les compositions qui figurent sur ce disque à travers les
paroles et les différents styles musicaux abordées ?
Pour ce qui est des styles musicaux, je ne vais pas trop me lancer dans cet exercice,
périlleux on l'a vu plus haut, et je vais me contenter de détailler un peu plus les
paroles de trois textes, car on va le voir, si je fais comme ça tous les morceaux, cette
interview va devenir tellement longue qu'elle va en être rébarbative ! Pour les autres,
je vais donner le thème général, la ligne directrice,
Les paroles sont disponibles sur la partie CD-Rom, donc accessibles à ceux qui ont un
ordinateur, ce qui est justement le cas de ceux qui lisent cette interview ! Ainsi, tout
un chacun peut aller se faire son idée de ce qui est exprimé dans l'album.
Paranoid Crisis
Le morceau démarre avec une petite intro plutôt calme avant un arrêt, et là on rentre
dans le vif du sujet avec une rythmique mid-tempo et un chant qui démarre direct 'in your
face' : "Can't stand the sound of laughs". Au début, les paroles semblent
sortir de la bouche d'un dictateur : pas de rires, pas de liberté de parole, obligation
d'acquiescer, refus de la liberté d'autrui...Le second couplet enfonce le clou en
s'articulant autour de la répétition du verbe "Obey", obeissance au discours
(mensonge) officiel, aux livres sacrés. Le troisième couplet prend la forme d'un
avertissement ILS (qui ?) nous surveillent, tous nos mouvements, nos pensées...Ce recours
à la 3ème personne du pluriel met une distance vis à vis du début des paroles, et que
celui qui s'exprime n'est peut-être pas celui qui revendique cette dictature, mais
plutôt celui qui la constate, qui nous en avertit. Arrive le refrain : "I've got
some mystic visions", "Pain is my deliverance", "My kingdom is
suffering", bon, bah, voilà, ça y est, c'est clair : celui qui a pris la parole a
un problème dans sa tête...
Là intervient le break techno-discoïde, sorte d'incongruité qui s'intègre
impeccablement au morceau et semble marquer une sorte de double personnalité musicale
faisant justement écho au délire schizo/parano des paroles.
Les couplets, musicalement différents des premiers et aussi interprétés plus
rentre-dedans nous confirment l'état de délabrement mental du personnage : "I'm
broken, tortured by my inner fear", il a des hallucinations visuelles : "Raging
dogs tear me to pieces", mais a une certaine conscience de son état :"Darkest
thought take me over", "Please help me, can't stand that whisperings" : on
comprend que les injonctions dictatoriales du début sont les voix que le personnage
entend dans sa tête et qui font naître en lui une paranoïa exacerbée.
A nouveau le refrain et un final atmosphérique, en forme d'apaisement, comme sous l'effet
d'une drogue psychotrope, de celles qu'on administre en HP en cas de crise psychotique
forte, avec malgré tout les voix encore présentes qui chuchotent leur ordre
d'obéissance.
Dementia
Un sombre constat sur l'état du monde, et sur l'irréductible désir de pouvoir de
l'homme : "Blood is what you want and war is what you get", et sur l'apparente
indifférence généralisée : "the silence of the nations, indifference for
oppression, won't you be ashamed, history's always the same". Le tout saupoudré de
cette haine/peur de ce qui n'est pas comme nous : "That hate is a poison, That fear
is a reason, To refuse the difference"
C'est là l'occasion d'initier un débat sur le droit d'ingérence...Est-ce que
intervention concertée des nations unies dans les affaires intérieures d'un pays, quand
ça barre en couilles est-elle souhaitable ? Une telle intervention, initiée au début de
la dérive ne permettrait-elle pas d'éviter que plus tard, un état plus puissant que les
autres se comporte en policier en allant rétablir l'ordre chez les autres ?
Thorns
Ce titre, au tempo particulièrement retenu (sauf dans son final), est essentiellement une
critique de la conception très judéo-chrétienne des bienfaits de la rédemption par la
souffrance et l'épreuve subie.
Le passage suivant est particulièrement explicite et résume bien le morceau : "See
: my pain fails to make me stronger, See : my pain fails to make me better" : non la
souffrance n'est pas une étape obligatoire pour devenir meilleur ou plus fort, le
personnage mis en scène a fait cette expérience mystique de la souffrance rédemptrice,
sans pourtant aucun résultat positif.
"Hold my hand and come into my pleasure, Hold my hand and come into my torture"
: chez certain, la recherche de la rédemption tourne presque au masochisme : l'épreuve
de la souffrance devient source de plaisir, comme le montrent d'ailleurs les icônes
religieuses faisant modèles à l'envi des martyrs agonisant et connaissant ainsi une
libération extatique.
"Go to hell, you and your purity, Go to hell, you and your charity" : le
personnage qui parle, qui a cru un moment à ce dogme de la rédemption par la douleur
envoie tout ce monde, soi disant bien intentionné à son égard et qui ne professe
pourtant que le culte de la souffrance et de la soumission, se faire foutre.
Innerängst
Critique du conformisme et de la tendance à l'uniformisation de notre société. Le
concept derrière le morceau se résume par la juxtaposition finale des quatre mots :
"Authority", "Conformity", "Insanity", "Reality".
Belief
Un petit réglement de compte avec ceux qui aveuglés par leur foi (toutes obédiences
confondues !) finissent par ne plus se rendre compte de la grosseur des couleuvres qu'ils
avalent, alors que dans le même temps, ils même dénigrent, voire combattent, des
croyances autres, qui sont pourtant tout aussi ridicules que les leurs : "your gods
are so obscene, your faith is the real sin"
Victims
Les femmes. Victimes d'un monde machiste, patriarcal et oppressif, y compris dans notre
société occidentale. En tant qu'homme, je suis évidemment plutôt mal placé pour en
dénoncer et en parler, le mieux que je puisse m'autoriser, c'est de faire preuve
d'empathie. Et inciter les "mâles" autour de moi à prendre conscience de ce
que vit réellement la moitié de l'humanité, y compris la part qu'ils côtoient au
quotidien.
Sin Of Flesh
Les couplets sont extraits de la Bible (le livre de Job me semble-t-il). Avec le titre,
vous voyez de quoi ça parle, hein ?
D.N.A.
DNA, L'ADN en français, pose la question suivante : étant donné que la pulsion
meurtrière, l'agressivité et la violence gratuite sont des quasi constantes que l'on
retrouve dans toutes les civilisations humaines, en tout temps, en tout lieu, faut-il
penser comme certains le prétendent que l'humain possède un gène de la violence ?
Come Inside My Hell
Une expérience vécue de la souffrance sentimentale et du sentiment d'abandon lors d'une
rupture. Hé, pour une fois que ce n'est pas une critique de la société !
Sadness Enthroned
Un flot de colère qui relie deux thèmes déjà abordés en évoquant la rupture
sentimentale et en contestant fermement son caractère d'épreuve rédemptrice.
VS8. Si tu ne devais retenir qu'un seul titre de ce disque pour présenter le groupe,
lequel choisirais tu ? Pour quelles raisons ?
Peut-être "innerängst" : tempo soutenu (c'est un moment fort en live),
mélange de parties speed, mid-tempo et refrain un peu mélodique, un pont final pour
headbanguer et une outro où la batterie bascule d'un coup en temps/contre-temps
Si
sa construction avait été encore plus "à tiroir", il aurait été encore plus
représentatif, mais peut-être alors aurait-il été moins efficace
"Dementia" est souvent retenu par les auditeurs en raison de son refrain
mélodique.
"Belief" est lui aussi intéressant et typique : un couplet, mine de rien, en
7/8, des refrains dans une veine HxC, des samples "parlés"
Bon allez, va pour "innerängst" !
VS9. Ce disque sort en auto-production avec un son très professionnel, où, avec qui et
comment avez vous enregistré cet album ?
Les prises ont été réalisée dans notre local de répétition à La Caserne Bossut, à
Pontoise (ancienne caserne désaffectée, occupée depuis 4 ans je crois, et jusqu'à la
fin de l'année, par des ateliers d'artistes et des studios de répétition). Nous avons
loué des micros et l'enregistrement des pistes instrumentales, en décembre 2001, a été
effectué par Greg, le bassiste de Sherkan. Les prises voix ont été faites, début 2002,
par nous même en utilisant son matériel : un PC et une carte son à 8 entrées
simultanées. Il devait ensuite s'occuper du mix et de la production. Comme il était
étudiant et pas totalement disponibles (examens), nous nous sommes données jusqu'à fin
Juin pour procéder à l'épurage des pistes afin de lui faciliter le travail de mix
pendant l'été. Malheureusement, la rentrée universitaire de Septembre et le fait de ne
pas avoir un appartement à lui où travailler tout en étudiant, ne lui a pas permis
ensuite de travailler dans de bonnes conditions. La production a donc pris du retard sur
le planning initial, jusqu'au moment (mi-Décembre 2002) où son disque dur s'est purement
et simplement crashé lui faisant perdre tout son travail de production ! (heureusement,
les pistes brutes avaient été sauvegardées)
Compte tenu des circonstances (toujours pas d'endroit pour lui où travailler dans de
bonnes conditions, ses études à poursuivre et les partiels qui approchent, son matériel
en rade), nous avons préféré ne pas lui remettre la pression en exigeant de lui qu'il
se remette aussitôt au travail et nous nous sommes alors tournés vers Arnaud, notre
ingé-son en live. Nous avions déjà travaillé avec lui lors des enregistrements des
démos précédentes au Studio du Chat perché avant qu'il ne devienne notre ingé-son
live "attitré". Il connaît nos morceaux, nos options en matière de production
et est très réactif sur nos suggestions d'arrangements et de mix. Comme il venait
d'investir de son côté dans une solution PC+carte son multipiste, il était donc à
même de reprendre à zéro le travail de mix et de production.
Il a donc, en Janvier et Février 2003, repris les pistes brutes afin de réaliser chez
lui la production de l'album. Le travail était énorme, et malgré son activité
professionnelle simultanée (régisseur son), il a réussi à boucler le tout dans les
temps que nous nous étions donnés à ce moment (avec juste une semaine de retard !).
Début Mars, l'album est ainsi parti à l'usine de pressage.
VS10. "Tao Menizoo" est distribué par Musicast, vous n'êtes pas signé sur un
label. S'agit il d'un choix ou n'avez vous pas trouvé de personnes vraiment intéressé
par votre musique ?
Un peu des deux. Les quelques labels que nous avions démarché avec notre démo 'Sampler'
ne s'étaient pas montrés intéressés et par ailleurs, nous travaillions déjà avec
Musicast pour la distribution de la compilation Wormcast 2002, et nous avions donc de leur
part une écoute favorable a priori.
Autant l'auto-production est n'est finalement qu'une question de moyens financiers pour
payer l'enregistrement et la fabrication du CD, autant l'auto-distribution est
pratiquement impossible puisqu'il faut du temps, un réseau relationnel, réussir à
s'imposer à côté des distributeurs ayant pignon sur rue,...
A partir de là, il faut voir quelles sont les priorités du groupe : attendre un temps
indéterminé jusqu'à enfin réussir à toucher un gros label (ce qui peut très bien ne
pas arriver !) qui s'occupera ensuite de la distribution, ou bien saisir une opportunité
sérieuse et fiable de démarrer une distribution réelle sur l'ensemble du territoire
français. Nous avons choisi la seconde option qui nous permet de diffuser notre musique
et de bénéficier d'un soutien promotionnel et d'une meilleure crédibilité. Enfin, les
autres distributeurs habituels du métal, underground ou pas, ne se sont pas montrés
spécialement enclins à miser sur un premier album d'un groupe sans notoriété
particulière. Ils préfèrent attendre plus de "maturité"...
VS11. Comment avez vous pu financièrement enregistrer l'album, payer le
studio, le pressage et aujourd'hui la promo ? Avez vous bénéficier d'aide étrangère ?
Êtes vous ruinés ? Quels sont vos jobs en dehors du groupe ?
Il n'y a pas eu de frais de studio. Les frais de location de micros ont été pris en
charge par le Collectif Wormcast, car ils ont également servis, dans la même session de
prises, aux autres groupes du collectif pour enregistrer leur démo ainsi que les titres
figurant sur la compilation 2002. Le reste des frais (dédommagement des intervenants et
pressage) a été à notre charge. Réparti sur les quatre membres du groupe, les frais
restent supportables pour peu qu'on ait anticipé en mettant quelques sous de côté,
notamment les cachets des concerts.
En tout et pour tout, pressage des 1000 CD compris, cela doit représenter pour nous, sans
trop me tromper, une dépense de 2500 Euros environs.
Hormis la location des micros pris en charge par le collectif, comme expliqué plus haut,
nous n'avons pas bénéficié d'aides extérieures (subvention, dotation, sponsor ou
autre) pour la production de l'album.
En ce qui concerne la promo, elle est pour l'instant prise en charge par Musicast
(notamment un encart pub dans Rocksound dans le cadre de leur partenariat).
Nous ne sommes pas encore ruinés, mais il faut veiller à éviter les dépenses inutiles
! D'ailleurs, nous avons fait faire 150 t-shirts, c'est ma copine qui a avancé et nous ne
l'avons pas encore remboursée, honte à nous !
Quant à nos supers jobs : un postier, un magasinier-manutentionnaire, un employé à la
Chambre de Commerce et un informaticien en société de service.
VS12. Êtes vous prêt à défendre ce disque sur scène ? Avez
vous des dates dans les mois à venir ?
Non seulement nous sommes prêts à le défendre sur scène, et à présenter au passage
de nouvelles compos, mais c'est notre vu le plus cher ! D'ailleurs, afin de proposer
une prestation plus travaillée, plus réfléchie, plus pro et de meilleure qualité, nous
allons être en résidence en Septembre pendant 5 jours, à l'Observatoire de Cergy (95),
une superbe salle particulièrement bien équipée en son et light. Nous allons y
travailler la mise en son (samples, séquences, choix d'effets), la mise en lumière
(avoir nos effets propres qui seront notre signature visuelle) et la mise en scène (ordre
des titres, positionnement scénique
).
Nous devions avoir une date en Juin au Black-Dog (Paris) mais celui-ci n'a pour l'instant
plus l'autorisation d'organiser des concerts. Nous devions également en avoir une en
Septembre lors du festival de fermeture de La Caserne, le "pôle artistique
multiculturel" où nous répétons, mais faute d'un budget suffisant, ils ont sucré
la moitié de la programmation et n'ont gardé que les groupes grands publics et ceux avec
la plus grande notoriété, afin d'être sûrs de rentrer dans leur frais.
Nous semblons bel et bien maudits, non ?
Bon, dans le cadre de notre résidence, il y aura au final un concert à l'Observatoire,
en Novembre. Et sans doute quelque chose en Décembre, pour la noble cause du Téléthon (
avec Ratamahatta, Sherkan, C4 et d'autres).
En fait, dans l'immédiat nous somme surtout en attente de
quelques retours presse, afin de constituer un dossier solide de démarchage. Mais bon,
nous n'allons pas attendre 100.00 ans non plus. Aussi nous démarrons le démarchage pour
obtenir un ensemble de dates disons sur la fin de l'année 2003 (Oct, Nov, Dec) et le
début 2004. En effet, dans notre situation de groupe pas connu auto-produit, un premier
album reste une "nouveauté" vis à vis du public pendant une bonne année
entière (dixit les pros des grandes chaines de distribution) puisque nous sommes en phase
de conquête de public : nous ne sommes pas attendus, nous devons nous faire connaître,
aussi pour les gens qui nous découvrirons dans 6 mois, nous serons perçus par eux comme
une nouveauté, de même notre album.
VS13. Comment procéder vous pour avoir des dates de concerts ? Penses tu qu'il y a assez
d'infrastructures en France pour pouvoir jouer sur scène ? Juges tu que le public répond
présent ou alors qu'il n'est pas assez curieux et intéressé par les groupes français ?
Nous procédons comme tout le monde, je pense : envoi de CD+bio+texte promo aux salles et
assos, puis nous recontactons les gens par téléphone ou mail pour savoir si ils ont
reçu le CD, si ils l'ont écouté, ce qu'ils en ont pensé, et s'il y a moyen de se voir
programmé.
Des lieux, il y en a, si l'on songe à toutes les salles des fêtes + MJC de toutes les
communes françaises ! Maintenant, toutes ne sont pas correctement équipées pour
recevoir des concerts, notamment de métal, et surtout ce qui manque ce sont des
organisateurs pour exploiter et faire vivre ces lieux autrement qu'en accueillant le bingo
dominical. Il faut que se créent toujours plus d'associations qui sauront s'imposer et
imposer leurs projets musicaux orientés métal aux élus et aux communes. Et là, la
tâche n'est pas gagnée quand on voit comment un reportage sur M6, digne d'un mauvais
Voici ou Gala (pléonasme !), suffit à entraîner l'annulation d'un concert dans une
commune pas spécialement touchée par les phénomènes de violence urbaine.
Ce qui est sûr, en tout cas, c'est qu'il est plus facile de tourner quand on fait une
musique plus grand public comme de la pop, ou du reggae, qu'en faisant du métal, car
alors plus de lieux deviennent accessibles pour des petites prestas de ci-de là comme les
pubs, les cafés-concerts. En outre, plus d'intervention en festival sont disponibles
puisqu'il est alors possible de postuler auprès des festivals généralistes, "tous
styles sauf métal" (on apprécie la pseudo-ouverture)...
Il y a là encore pas mal de boulot pour que les officiels et les institutionnels de la
diffusion réalisent qu'il y a une réelle demande locale pour ce style musical et qu'elle
est loin d'être marginale ou négligeable.
Si on regarde du côté de la scène Punk/HxC, il semble que cela se passe différemment :
les groupes, même sans album, tournent beaucoup, car il y a un milieu actif très
important, un véritable activisme militant qui soutient les groupes. Il est donc
important que la scène métal se structure et se dynamise sur le même principe, et il me
semble que cela pourrait être en train de se faire (de plus en plus de fanzines,
webzines, assos
) mais si l'on tient le bon bout, il ne faut pas le lâcher !
Concernant le public qui vient aux concerts, il me semble que le public en région
parisienne a un peu de mal à se déplacer, même à côté de chez lui, pour soutenir la
scène métal française, ou quand il se déplace, il est un peu trop partisan : il reste
au bar pour les groupes qu'il ne connaît pas et ne revient devant la scène que pour le
groupe qu'il est venu voir (même, d'ailleurs, si ce n'est pas la tête d'affiche). Mais
cela est a priori en train de changer avec la "nouvelle génération" du public
qui semble très friande de prestations live tous azimuts.
En province, j'ai le sentiment qu'il y a depuis longtemps un réel investissement du
public dans le soutien à la scène française et une très bonne réceptivité.
Peut-être est-ce d'ailleurs pour cela que beaucoup de groupes intéressants de la scène
métal française qui percent actuellement viennent de province plutôt que de la région
parisienne, et qu'il y a une activité intense de tout ce qui est collectifs et assos en
province.
A titre d'illustration, notre meilleure date, en terme d'accueil par le public est sans
doute notre date avec Dagoba à Nevers en Mars, où le public ne nous connaissait pas a
priori, et où pourtant il a réagit comme s'il connaissait tous nos titres en
headbangant, pogotant à qui mieux-mieux, en réagissant tout autant sur les morceaux
lents ou mid-tempo que sur les titres speed, le tout dans un véritable échange entre le
groupe et le public. Et le phénomène que nous redoutions (salle vide pour nous et pleine
pour la première partie locale, Cadavera, et pour la tête d'affiche, Dagoba) n'a pas eu
lieu : l'ensemble du public a répondu présent pour chacun des groupes.
VS14. Quelles sont les prochaines étapes que vous vous êtes fixés dans l'aventure TAO
MENIZOO ?
Nous bossons en ce moment quelques nouvelles compos afin de construire une nouvelle
setlist qui les mélangera aux titres phares de l'album. A la rentrée comme, je le
disais, il y aura donc notre résidence, une étape importante dans la
professionnalisation de la démarche du groupe.
Ensuite, il nous faut réfléchir sérieusement à la possibilité, en cours de route, de
sortir un EP avec les nouvelles compos, soit à but promotionnel seulement, soit pour la
vente, avec l'album et/ou à part. Cela pourrait se faire vers la fin de l'année, début
de l'année prochaine, pour une disponibilité en début 2004. Cette sortie constituerait
les prémices du second album.
Avec pendant ce temps là, on l'espère, un maximum de dates partout en France et, si
possible, également dans les pays limitrophes et aussi quelques festivals à l'été 2004
ne seraient pas pour nous déplaire ! (appel à tous les organisateurs qui liraient cette
interview !)
VS15. Vous êtes membre du collectif du Val d'Oise WORMCAST. Peux tu le présenter en
quelques mots ainsi que les groupes qui composent ce collectif ?
Tao Menizoo est co-fondateur avec le groupe Ratamahatta du Collectif Wormcast, qui a été
créé en 1998. L'idée initiale était de réunir ces deux groupes, dont les membres se
connaissent pour certains depuis longtemps (plus de 15 ans !), afin de travailler ensemble
sur le démarchage et les actions de promo et de communication. En 1999, Sherkan a rejoint
l'association. Ensuite, ce sont Bad Taste Family et Supernova qui ont suivi, et enfin C4.
Fin 2002, Sherkan a quitté le collectif suite à des problèmes de relation humaine avec
le salarié de l'association qui a eu en charge la promotion du collectif de Mai 2001 à
Mars 2003 (et à qui nous devons objectivement la notoriété actuelle du collectif).
Pour les mêmes raisons, C4 (dans lequel joue le dit salarié) est lui aussi sur le point
de quitter le collectif. Nous en reviendrons alors à la configuration initiale !
Il est vraiment regrettable que des problèmes d'ego (car c'est bien de cela qu'il s'agit)
et de lâcheté ou de je-m'en-foutisme (ou les deux) nous aient empêchés d'être plus
efficace, car même si l'on ne s'entend pas au point de ne pas se faire des bisous
partout, cela n'empêche pas de travailler ensemble dans l'intérêt commun.
Bon, quoiqu'il en soit, vu que nous n'avons plus de salarié (plus assez de sous !), nous
allons nous recentrer sur le principe associatif du bénévolat, en nous appuyant sur les
gens réellement motivés pour que les choses bougent, et il y en a. On peut aussi
envisager sur ces nouvelles bases, de nouvelle(s) intégration(s). Concernant ce dernier
point, je dirais que ce qui primera, ce sera évidemment la motivation pour s'impliquer,
mais aussi la bonne relation humaine que nous aurons avec le groupe, ce qui entraîne donc
que les candidats les mieux placés pour une intégration sont les groupes avec lesquels
nous avons déjà une relation amicale.
VS16. Etes vous proche d'autres groupes de la région parisienne ? Penses tu que le métal
"c'est tout beau on est tous des warriors of steel" ou finalement c'est chacun
pour soi ?
Nos relations avec d'autres groupes de la région parisienne sont comme les relations avec
les gens dans la vie : il y a ceux que nous connaissons pour les avoir croisés sur
scène, et il y a ceux que nous voyons plus régulièrement, et notamment en dehors de la
vie musicale.
Il y a ainsi Evil One (http://the.evil.one.free.fr) , avec qui je vais travailler
prochainement à leur faire des photos de groupe et dont deux des membres ont un projet
parallèle, Bloodead, avec Totof, le guitariste de Tao Menizoo, et bien sûr, le groupe
co-fondateur du collectif Ratamahatta ( http://ratamahatta.fr.st
) et les autres groupes (ou ex-groupe) du collectif : C4, et Sherkan ( http://sherkan.fr.st ).
Concernant la scène métal, malheureusement, je ne suis pas sûr que la mentalité
dominante soit "nous sommes tous frères"
Je vois bien mon cas personnel :
dans le cadre du collectif, il m'est souvent arrivé de faire passer les autres groupes
avant le mien (ne serait-ce que pour qu'on ne vienne pas me reprocher de profiter de mon
statut de président pour mettre mon groupe en avant) et au final, cela a plutôt nuît à
mon groupe d'être quelque peu délaissé alors que, à ma connaissance, personne n'a
renoncé à quelque chose au profit de Tao
Alors, on imagine aisément que, hors
collectif, la mentalité est encore moins au "nous sommes tous frères au pays des
bisounours"
Le problème est que beaucoup s'imaginent, à tort et probablement par manque de confiance
en eux, ou de lucidité, que le succès des autres se fait forcément au détriment de
leur propre succès ! Le succès n'est pas une chose matérielle que l'on doit partager
entre les groupes, et que quand on a tout distribué, il n'y en a plus pour ceux qui
restent ! Au contraire même, plus certains groupes ont du succès, plus cela permet de
porter l'éclairage sur d'autres groupes. Le succès des uns profite aux autres, alors
pourquoi jalouser, parfois au point de vouloir dénigrer ou pire, chercher à mettre des
bâtons dans les roues ?
C'est peut-être de là que vient la différence d'activisme entre la scène métal et la
scène Punk/HxC

VS17. Je suis un magicien et je t'offre la première partie française d'un des 3 groupes
suivant : NAPALM DEATH - LINKIN PARK - PRONG , quel première partie choisis tu et
pourquoi ?
Bon, déjà, ce ne sera pas Linkin Park, même si cela représenterait une occasion unique
de jouer dans une très grande salle (Bercy?) devant plusieurs milliers de gens. Tout
simplement parce que leur public n'est pas le nôtre. Certes, il y a très sûrement des
métalleux dans le public de Linkin Park, mais en proportion, la part de ce public
susceptible d'être touchée par notre musique est trop faible pour qu'une telle première
partie soit judicieuse. En fait, nous risquerions fort de nous heurter à un gigantesque
mur d'indifférence.
Napalm Death me brancherait beaucoup, déjà par goût personnel. Par contre, il faudrait
que les die-hard-fans du groupe ne soient pas trop fermés à ce que nous faisons et qui
reste quand même assez éloigné de la brutalité napalmdeathesque. Là, le risque serait
éventuellement de se manger quelques sifflets ou des canettes, rien de bien grave en
somme ;-)
Prong, comme Coroner (en son temps) ou Voivod, serait en définitive un choix judicieux
pour nous de par non seulement nos goûts personnels, mais aussi de la proximité de leur
public avec celui que nous pensons être le nôtre.
Alors : ta baguette magique marche bien ?
VS18. Penses tu qu'on va trouver le CD de Tao Menizoo en mp3 sur des p2p dans les mois à
venir ? Quel serait ton sentiment ?
En ce qui nous concerne, trouver notre CD sur des p2p serait plutôt bon signe : un ou des
gens ont l'album (ou une copie) et trouvent que cette musique mérite d'être partagée et
mise à la disposition du plus grand nombre, donc ce serait plutôt un bon indice d'un
accueil favorable, voire d'un certain succès.
Maintenant, je dis ça, c'est parce que nous n'avons jamais eu l'intention de gagner de
l'argent avec ce premier album (cf la question "carte de visite"), et que ce qui
nous intéresse en premier lieu c'est d'être le plus diffusé possible, par tous les
moyens, pour nous faire connaître, pour obtenir des dates et que le public y vienne.
Quand nous en serons à sortir un album en espérant gagner de l'argent dessus (pour
financer le suivant, ou bien une tournée ou un investissement en matériel) et que donc
chaque sou gagné sera pour nous la possibilité de proposer mieux ensuite au public,
alors sans doute que je pesterai, nous pesterons, contre ceux qui nous privent de cette
possibilité d'améliorer ce que nous proposons, oubliant ainsi ce que j'ai dit juste
précédemment.
Remarque, même maintenant, de mauvais chiffres de ventes peuvent nuire à notre
crédibilité pour nos démarchages et même vis à vis de Musicast, alors bon, trouver le
bon équilibre n'est pas simple
VS19. Quelle est ton opinion vis à vis des webzines musicaux sur Internet ? Ont ils un
rôle à jouer ? Quels sont ceux que tu aimes ?
Les webzines ont en commun avec les fanzines d'être le fait de passionnés qui
s'investissent à fond. C'est vraiment une solution alternative à la presse imprimée des
plus intéressante : bonne réactivité (pas besoin d'attendre un mois pour réagir à une
news), richesse de contenu (photos, MP3, videos, animations diverses), les outils de
recherche qui permettent de retrouver une info rapidement, une audience importante pour
certains, et un lectorat potentiellement international
Les webzines ont vraiment
beaucoup d'atouts ! Ce sont devenus des éléments incontournables dans la promotion d'un
groupe et d'un album.
Les webzines metal que je fréquente : Violent Solutions bien sûr ( http://www.vs-webzine.com ), Decibels Storm ( http://decibelsstorm.free.fr ), Waste Of Sarael ( http://www.waste-of-sarael.net ), Underground
Society ( http://undersociety.free.fr ), et
quelques autres...
Mais je dois dire que la richesse de contenu de Violent Solutions fait de lui celui que je
visite le plus régulièrement (quasi quotidiennement), sans vouloir fayoter !
VS20. Un dernier message pour nos lecteurs !
J'espère que la lecture de l'interview aura donné envie de jeter une oreille sur l'album
(même une copie, hé !) et qu'on aura ensuite le plaisir de se rencontrer en concert !
Et sinon, à titre général, ne manquez pas de soutenir le plus
possible la scène française (une scène riche en groupes de qualité !) en allant
nombreux aux "petits" concerts métal à côté de chez vous, et si vous voulez
en voir plus et plus souvent, n'hésitez pas à vous réunir en association pour agir et
faire que les choses bougent grâce à vous !