Shaka interview de SHANNON |
SHANNON risque
fort de créer la surprise avec son premier album éponyme, tant la qualité du Hard
mélodique pratiqué par ce groupe français est au rendez-vous. Alors l'occasion était
trop tentante d'en savoir plus sur ce groupe plus que prometteur. 01. Pouvez vous nous présenter le groupe ? · SHANNON est né en 1998 de la réunion de 3 musiciens · Olivier Del Valle (ex-JANNYLEE) au chant · Patrice Louis (ex-LYNx) à la guitare · Thierry Dagnicourt aux claviers OLIVIER : Au printemps 98, suite à mon départ de JANNYLEE, Patrice et Thierry m'ont contacté pour me proposer de travailler avec eux. Ils avaient quelques compos, mais n'arrivaient pas à trouver le chanteur qui pouvait coller au style musical. Entre nous, le courant est tout de suite passé et nous avons commencé à travailler ensemble. Un an après, une démo 8 titres voyait le jour. Nous avons démarché quelques labels histoire de voir comment notre musique serait accueillie. Deux labels, un allemand (Shark records) et un anglais (Escape) étaient intéressés par le groupe et étaient prêts à nous signer et commercialiser immédiatement la démo sans repasser en studio. Si ça ne s'est pas fait avec ces deux labels, c'est parce que parce qu'on voulait prendre du temps pour retravailler les morceaux avant de les sortir, ce que Shark et Escape ne prévoyait pas. Début 2002, Stéphane Brulez (label manager d'Anvil.corp) a contacté le groupe pour nous dire qu'il était intéressé pour qu'on travaille ensemble. Après discussion, on est tombé d'accord et aujourd'hui, l'album sort. 02. Dans le livret de l'album, j'ai eu beau chercher, je n'ai pas trouvé qui jouaient la basse et la batterie. Qu'en est-il exactement ? OLIVIER : Sur l'album, pour des raisons de temps, nous n'avons pas pu enregistrer les parties de basse et de batterie en studio. Juste avant de débuter l'enregistrement de l'album, un batteur est venu compléter la formation. Il s'appelle Stéphane Mignon. Il faut préciser que même si Stéphane n'a pas participé directement aux séances d'enregistrement, il a travaillé avec nous sur les arrangements batterie. Pour l'album, c'est Thierry qui a programmé les parties de basse et de batterie. Mais rassure-toi, pour la scène il y aura bien un batteur et un bassiste en chair et en os. 03. Quelles sont vos influences majeures ? OLIVIER : Les influences du groupe sont diverses. La musique de SHANNON reste très influencée par tout ce qui s'est fait dans les années 80. Je suis pour ma part très sensible à la voix de mecs comme Joe Lynn Turner, Jeff Scott Soto, Mike Tramp, Ronnie James Dio, Michael Sweet et Michael Kiske pour ne citer qu'eux. Pour ce qui est des groupes, j'ai des goûts assez éclectiques. Comme la plupart les kids qui écoutaient du hard dans les années 80, j'achetais ce qui me plaisait sans me préoccuper de savoir si c'était du hard FM, du heavy ou du thrash. Aujourd'hui je peux écouter du Bon Jovi comme du Sepultura avec une préférence pour des groupes comme White lion, Accept, Judas Priest, Fair Warning, Dokken et Helloween. PATRICE : J'ai été influencé par des guitaristes techniques, mais qui axent beaucoup leur jeu sur la mélodie avant tout comme Michael Shenker, Ritchie Blackmore, Frankie Sullivan (Survivor) qui est un vrai tueur mais injustement méconnu par la presse spécialisée. Pour les guitaristes plus contemporains, je suis admiratif devant Bill Leverty (Firehouse) et Tony Bruno (Saraya). En tous cas, je déteste toute cette vague "Sharpnel Records" orchestrée par Mike Varney dans les années 80 et qui a continué avec des gratteux très techniques, mais dénués de mélodie. D'ailleurs, ces gratteux n'ont jamais émergé dans des groupes qui ont marqué, à part McAlpine qui avait sorti un bon album de hard FM, mais un seul. En ce qui concerne les groupes, j'apprécie beaucoup Judas Priest, Danger Danger, Firehouse, Nightranger et FM. THIERRY : Sans parler d'influence, j'apprécie beaucoup des mecs comme David Paich (Toto), Jonathan Cain (Journey), Mic Michaeli (Europe) et Robbie Valentine. Pour ce qui est des groupes j'écoute très souvent Bon Jovi, Tyketto, Jaded Heart et bien sur Toto et Journey. 04. Ca vient d'où le nom SHANNON ? Est-ce en hommage à Shannon Tweed (playmate de l'année 1982, actrice reconnue de films policiers de série B et Mme Gene Simmons à la ville) ? OLIVIER : Le nom du groupe n'a rien à voir avec Shannon Tweed, ni avec n'importe quelle autre Shannon d'ailleurs. Le nom du groupe n'a pas d'origine particulière. Nous voulions quelque chose d'assez neutre qui ne donnait pas d'indication particulière sur la musique du groupe pour éviter d'être catalogué avant même d'avoir été écouté. On a trouvé que SHANNON sonnait bien et puis c'est court et ça se retient bien, alors on l'a gardé. 05. Vous avez fait appel à Didier Chesneau d'Headline pour le mixage de l'album, comment cela s'est-il fait ? OLIVIER : Une fois l'enregistrement de l'album terminé, nous nous sommes mis à la recherche de l'ingénieur du son qui arriverait à faire sonner la musique du groupe comme nous avions envie qu'elle sonne. Plusieurs personnes s'y sont collées sans succès. Stéphane Brulez, le label manager d'Anvil nous a proposé de faire un essai avec Didier Chesneau, car il connaissait sa façon de travailler et pensait que ça pourrait coller. Nous avons donc rencontré Didier, nous lui avons expliqué ce que nous voulions et il a tout de suite trouvé la façon dont le groupe devait sonner. Il a su garder l'esprit FM de SHANNON tout en donnant un côté heavy au son du groupe. 06. En ce moment, les groupes ont tendance à coller une reprise sur leurs albums, vous non. Quelle chanson auriez-vous pu mettre en reprise sur le CD ? Vous en faites en concert ? OLIVIER : Sur l'album, l'idée de faire une reprise ne nous a même pas effleuré l'esprit. Pour nous, il était clair que SHANNON devait être apprécié pour sa musique , ses propres compos. Et puis l'idée d'enregistrer une reprise pour dire d'enregistrer une reprise ne nous emballait pas. Reprendre un morceau n'a d'intérêt que si on y apporte quelque chose de nouveau, sinon ce n'est qu'une reprise de plus. Pour la scène c'est différent. En live, il est probable que nous décidions de reprendre de temps en temps quelques morceaux. Nous avons déjà quelques pistes à ce sujet, mais ça ne sera pas forcement des morceaux issus du répertoire hard. Ce sera sûrement des morceaux de divers styles musicaux que nous allons retravailler pour les mettre à notre sauce. 07. Vous êtes sur un petit label français encore assez méconnu (Anvil.corp). Vous pouvez nous en parler un peu plus ? (vos relations avec les autres groupes du label, travail effectué, comment vous avez atterri chez eux...) OLIVIER : Le fait d'avoir opté pour Anvil corp n'est pas un hasard. L'explication tient en plusieurs points : · Quand Anvil nous a contacté, les choses ont été claires tout de suite. Le label croyait en la musique du groupe et misait avec SHANNON sur le long terme. Ce premier album n'est qu'un début. Nous savons que le plus dur reste à faire et Anvil en est conscient aussi. A présent, il va falloir défendre les morceaux suer scène et confirmer avec le deuxième album ou cette fois là, on nous attendra au tournant. · L'optique de travail que nous proposait Anvil changeait radicalement de celle des autres labels avec lesquels nous avons été en contact précédemment. Anvil nous a laissé le temps nécessaire pour retravailler les morceaux et n'a pas collé de pression au groupe, ni concernant à son orientation musicale, ni concernant le choix des morceaux figurant sur l'album. En résumé, le groupe a les mains libres et c'est pour nous essentiel. · Anvil étant un label jeune (à peine 2 ans d'existence), celui-ci ne peut pas se permette de l'argent avec ses groupes. Pour nous, c'est un gage de sécurité. Cela nous garantit que le label travaillera le produit SHANNON du mieux possible. En fait SHANNON a autant besoin d'Anvil qu'Anvil a besoin de SHANNON et c'est la même chose pour tous les groupes du label. C'est très important pour nous, car aujourd'hui, les majors ont tendance à signer une multitude d'artistes qui se retrouvent noyés dans la masse. Finalement, ce qui semblait être un avantage au départ pour ces artistes se trouve être en fait un handicap. Avec un label moins important, nous sommes assurés de ne pas être traités comme la cinquième roue du carrosse. · Signer avec Anvil était pour nous un challenge tout autant que pour Anvil de signer SHANNON. Quand on regarde le catalogue du label, on s'aperçoit que SHANNON est le seul groupe à évoluer dans le style hard mélodique. Le reste des signatures d'Anvil est plutôt orienté thrash et neo métal. C'est à croire que les deux parties ont le goût du risque. · Enfin, je connais Stéphane depuis de nombreuses années, le groupe a confiance en lui et j'espère que notre collaboration se poursuivra dans le futur. Concernant nos relations avec les autres groupes du label, nous n'avons pas encore eu l'occasion de les rencontrer à l'exception des mecs de SWEET SILENCE qui sont très sympas. 08. Vous jouez une musique qui n'est pas très à la mode en ce moment et encore moins en France. Qu'est-ce qui peut vous motiver à persévérer dans cette voie ? OLIVIER : SHANNON n'a jamais composé en fonction des modes du moment. On fait la musique qui nous plaît sans se poser de questions. Au moins avec le style dans lequel nous évoluons, on ne pourra pas nous taxer d'opportunistes. Ce qui nous conforte dans notre choix, c'est qu'aujourd'hui on commence à sentir un regain d'intérêt pour le hard mélodique. Si, cela se confirme dans les mois à venir, SHANNON comme quelques autres groupes sera à l'origine du revival du hard mélodique en France 09. Quels sont selon vous les atouts mais aussi les défauts de SHANNON ? OLIVIER : A vrai dire, on ne s'est jamais posé la question. Côté atouts, il y a bien sur l'expérience que chacun des membres du groupe a pu acquérir tout au long de son parcours musical. Je pense que SHANNON peu bénéficier d'un effet de surprise avec ce premier album car personne n'attendait un groupe de hard mélodique alors que la mode est clairement au neo métal. Je crois que la musique de SHANNON est suffisamment variée pour que chacun puisse y trouver son compte. Une fois les morceaux enregistrés, lorsqu'on s'est rendu compte que les titres étaient aussi diversifiés, une de nos principales craintes était de savoir comment allait être interprétée la démarche musicale du groupe. Soit on considère que l'album est le reflet de la palette musicale du groupe au travers de ses diverses influences, soit on considère que le groupe se cherche et ne sait pas ou se poser. Au regard des retours que l'on a à ce jour, il semble que ce soit la première hypothèse qu'aient retenu le public et la presse et c'est tant mieux. Comme je l'ai déjà dit nous composons sans nous poser de question et sans s'occuper des modes. On fait de la musique avant tout pour nous faire plaisir et tant mieux si la musique de SHANNON fait plaisir aux autres. 10. Que pensez-vous de la scène Hard/Metal en France ? Avec quels autres groupes vous sentez-vous des affinités, êtes-vous proches ? OLIVIER : Je pense que depuis quelques temps, la scène métal française a passé un cap important en terme de qualité. Je pense que les groupes français n'ont plus à faire de complexes face aux groupes étrangers. Ce qui nous manque encore en France, c'est des opportunités pour jouer live. La différence entre les groupes français et les groupes étrangers se situe encore au niveau de l'expérience scénique. Dans les années 80, il y avait une scène hard française de qualité avec des groupes comme Sortilège, Blasphème, H.Bomb, Vulcain, ADX, Square et Trust (of course). Et depuis, plus rien ou presque pendant 10 ans. Depuis quelques mois, on voit des groupes comme Manigance, Revenge ou Snake Eye pointer le bout de leur nez et le plus souvent de belle manière. Je trouve ça plutôt positif d'autant plus qu'avec ce genre de groupes la scène française ne se limite plus au death, trash, black et autres neo métal. Il y a de la place pour tout le monde pour peu que chacun y mette du sien et ne passe pas son temps à dénigrer le travail de son voisin. La concurrence entre les groupes est nécessaire et positive lorsqu'elle est saine. Elle permet à chacun de donner le meilleur de lui-même et à l'arrivée, c'est le public qui sort gagnant. 11. L'année 2003 se termine, qu'en retenez-vous (musicalement ou autres) ? Quels sont vos souhaits et espoirs divers pour l'année 2004 ? OLIVIER : En ce qui concerne SHANNON, pour cette année 2004, nous espérons pouvoir tourner le plus possible pour présenter l'album sur scène au plus grand nombre et que le public prenne plaisir en venant nous voir. Nous espérons aussi finaliser notre deuxième album que nous voudrions sortir fin 2004. 12. Quels sont les groupes et albums qui vous ont marqué en 2003 ? OLIVIER : En fait, même si nous écoutons beaucoup de musique, nous écoutons plutôt des groupes et des albums sortis dans les années 80/90. En ce qui me concerne, j'ai beaucoup apprécié le nouvel album d'Hammerfall et en ce moment j'aime bien le nouveau Shakra (NDS : Ah oui, je suis d'accord !). 13. Avez vous de dates de concerts de prévues ? Les premières dates pour SHANNON sont prévues pour début 2004 (fin janvier ou début février). Mais si une opportunité intéressante s'offre à nous, il n'est pas impossible de voir le groupe sur scène plutôt que prévu. 14. Je vous laisse le mot de la fin, vous avez carte blanche pour parler de tout ce que vous n'avez pas pu dire à travers les questions précédentes et qui vous tient à cur. OLIVIER : Nous espérons que vous prendrez autant de plaisir à découvrir l'album de SHANNON que nous en avons pris en le composant. Rendez-vous très bientôt sur la route. Bonne bourre et longue vie à VIOLENT SOLUTIONS. |