VSGreg interview  SCARVE
Réponses par Pierrick Valence (hurlements), Patrick Martin (guitares), Dirk Verbeuren (batterie)
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Scarve est un peu le groupe coqueluche de VS webzine et de certains des membres de notre équipe. C'est après avoir écouté leur premier album que je me suis dis qu'il fallait vraiment tout faire pour les aider ... à être connu du plus grand monde ! Aujourd'hui, je suis une fois de plus impressionné par le nouvel album de SCARVE et je ne peux que vous conseiller de vous jeter dessus !

VS1. Avant de parler de votre nouveau disque, revenons une dernière fois sur votre premier album. Le disque est sorti chez un distributeur français qui a fait faillite peu de temps après, il y a eu des problèmes de distribution en Europe... on trouve "Translucence" dans des bacs solde aujourd'hui. Sur un point de vue économique, est ce que vous avez pu amortir les investissements financiers sur ce disque ? Quels ont été les ventes ? Comment avez-vous géré tout ça ?
Patrick :
Tout ça, c’est bien malheureusement la triste réalité d’un monde gangrené par le fric. Si on avait pesé plus lourd financièrement, on n’aurait certainement pas eu ces problèmes, mais on ne représente pas grand chose commercialement et on n’a pas beaucoup de poids au niveau juridique. Résultat : jusqu’au jour d’aujourd’hui, on n’a rien récupéré sur les ventes en magasin, ni notre label d’ailleurs, alors qu’environ 1500 à 2000 copies ont été vendues en France. Mais "Translucence" nous a permis de faire un grand pas en avant, notamment grâce à sa distribution internationale. Et il nous a donné la possibilité de travailler aujourd’hui avec un label mieux adapté à nos attentes.
Dirk 
: Si "Translucence" se retrouve effectivement en solde à certains endroits, c’est simplement parce qu’il n’y a pas eu assez de promo et de suivi. En plus, nous n’avons fait que peu de concerts. De toute façon, ce qui nous importe, c’est de faire un disque dont on est fier. Les problèmes de business sont fréquents, à tous les niveaux et dans tous les styles… si on commence à trop s’inquiéter de ça, on ne fait plus de musique. Il faut savoir faire la part des choses : même si on s’intéresse un peu aux ventes de nos albums, ce n’est pas ce qui nous motive en premier, ni ce qui nous préoccupe le plus. Nous voulons simplement enregistrer des disques qui arrachent et jouer sur scène le plus possible !

VS2. Avant de partir enregistrer votre second album, vous n'aviez ni label, ni distributeur en France... n'a t-il pas été trop difficile de se relancer dans l'enregistrement de ce second disque, je parle du point de vue financier évidemment. Était-ce un pari risqué pour Scarve?
Dirk
 : Non. On bénéficie de nos droits d’auteurs et d’interprètes, donc "Translucence" a quand-même porté ses fruits. De plus, nous avons tous d’autres activités musicales qui nous permettent de prendre en charge le groupe financièrement, du moins en partie. Le reste vient de partenaires qui nous aident à subventionner nos activités. Il faut savoir que peu de labels indépendants français peuvent assurer la production complète des albums de tous leurs groupes, ça représente trop d’investissement par rapport aux retombées moyennes. Quand on sait que des pointures comme Cannibal Corpse vendent 5000 disques en France, ça fait réfléchir… nous avons décidé de prendre les devants, on connaît les réalités du marché et on ne compte aucunement sur Scarve pour payer nos loyers. Ca reste avant tout une passion.
Patrick
 : Après la faillite de Musisoft, Furtive a assez rapidement trouvé un nouveau distributeur et voulait entièrement nous suivre (nous sommes d’ailleurs toujours signés en édition chez eux à l’heure actuelle), donc à aucun moment, on s’est retrouvé sans label. Mais on voulait trouver une structure plus adaptée pour "Luminiferous", alors une fois l’album enregistré, on a démarché d’autres labels. On était confiants, je pense que la reconnaissance de "Translucence" par le public et les médias nous a facilité la tâche. Le travail finit toujours par payer !

VS3. Pourquoi avez-vous tenu a retourner en Suède travailler avec Daniel Bergstrand ? Quels bénéfices avez-vous tiré de ce voyage ?

Dirk
 : Nous étions très satisfaits du son de "Translucence", donc il semblait logique de continuer cette collaboration. Cette fois-ci, Daniel a été plus impliqué, on lui a fait parvenir nos démos au fur et à mesure, et il est venu en France pour préparer les prises de son. Le bénéfice pour nous est d’avoir un produit qui nous plaît à 200%, et qui de plus est compétitif au niveau international.
Patrick
 : Ce qui nous plaît chez Daniel, c’est qu’il ne cherche pas à exploiter une formule établie : il crée constamment et cherche à faire évoluer le son. Il propose toujours quelque chose de nouveau et est très attentif aux attentes des musiciens. Je pense qu’il faut savoir ce que tu veux quand tu arrives en studio, sinon ça ne fonctionne pas, et il faut s’investir activement. Beaucoup de groupes choisissent un producteur pour reproduire ce qu’il a pu faire dans le passé. A chacun sa démarche, mais les sous-catégories ont tendance à s’engorger rapidement car les groupes se ressemblent et se succèdent sans vraiment laisser de trace.

VS4. N'avez vous pas l'impression de faire comme Loudblast et No Return qui étaient partis chercher "le son qui tue" en Floride au début des années 90 ?

Patrick :
Oui et non, car on va effectivement en dehors de nos frontières pour chercher ce qu’on ne trouve pas encore en France, mais pas pour chercher quelque chose de formaté. On va chercher une personnalité, un talent artistique, que l’on intègre complètement à notre musique. Nous composons d’ailleurs en essayant d’anticiper le résultat final, ce qui nous ouvre de nouveaux terrains de jeu.
Pierrick : Des milliards de groupes vont enregistrer dans des pays étrangers au leur, et on ne va pas le leur reprocher. Mais je voix où tu veux en venir. Bergstrand correspond totalement à ce qu'on recherche, et s’il avait été français, ben on aurait enregistré en France !

Dirk
 : Si les groupes que tu cites sont partis aux Etats-Unis, c’est certainement qu’à l’époque, il n’y avait aucun producteur digne de ce nom en France. Et il est indispensable d’avoir un son qui puisse supporter les comparaisons internationales si on veut pouvoir avancer. Mais à la différence de Scott Burns, qui faisait les trois-quarts des grosses productions de death, Daniel Bergstrand est loin d’être aussi connu que Peter Tägtgren ou Fredrik Nordström par exemple. Ca montre bien, si besoin il y a, que notre choix est avant tout artistique.

VS5. Arrivez vous a préserver ce même son en live ? Votre musique est technique et dense ... ne tourne t-elle pas au raffut organisé si le son n'est pas top ?
Dirk
 : C’est impossible à notre niveau de répliquer à l’identique le son de nos albums sur scène. Seuls Deicide ou Morbid Angel y arrivent : ils vivent de leur musique, jouent presque exclusivement dans de bonnes salles et possèdent une super équipe technique qui les suit depuis des années. Pour un groupe comme nous, c’est forcément plus aléatoire. Mais l’énergie et la puissance dégagés en live sont aussi très importants, donc nous nous concentrons à délivrer des shows qui arrachent, tout en essayant de faire de notre mieux au niveau du son.
Patrick : Même si la production apporte une nouvelle dimension à notre musique, il ne faut pas oublier qu’elle se fait à partir de ce qu’on joue. A l’enregistrement, on travaille beaucoup les arrangements, on rajoute beaucoup de choses qu’on ne joue pas forcément en répète. Ensuite, Daniel intervient et oriente les morceaux avec nous, en mettant plus l’accent sur telle ou telle partie. Et après, nous réarrangeons les morceaux pour la scène, afin d’être le plus fidèle possible à ce qu’il y a sur l’album.

Pierrick
: Le son, ça dépend aussi de nous. Je pense (vu les réactions plus que bonnes) qu'on assure. Maintenant, à vous de voir pendant la tournée en avril...

VS6. Passons a ce nouveau disque, il a été enregistré il y a quelques mois déjà. Comment le jugez-vous aujourd'hui ? Quelle est votre évolution et les objectifs que vous vous étiez fixés ?
Patrick
 : Nos objectifs sont atteints et nos attentes comblées. Il y a certains points qu’on a mis à nu, surtout concernant la forme musicale et l’évolution de notre style.
Dirk
 : Oui, je crois qu’on a réussi à réellement aboutir les onze morceaux de "Luminiferous", et d’arriver à un ensemble plus compact et cohérent. On a l’impression d’avoir eu plus de contrôle dans la composition et la réalisation de cet album. Dans ce sens, notre objectif est atteint, et nous sommes très satisfaits, même si nous commençons déjà à penser à la suite.

VS7. Malgré le nombre de disques de thrash metal moderne à la suédoise (Soilwork et cie) et le nombre de groupe qui utilisent deux chanteurs, on reconnaît immédiatement Scarve dès la première écoute. Pensez-vous avoir défini votre style, pensez-vous que celui-ci va évoluer dans les mois/années à venir ?
Pierrick: C'est vrai qu'on a notre style propre. Et ça n'a rien à voir avec toute cette vague suédoise. Le chant clair est à part, Guillaume chante de façon intense et brutale, tout en étant mélodique. Scarve n'est pas un groupe de death avec des voix heavy !

Dirk
 : Le simple fait que les gens ont du mal à nous cataloguer et de nous coller une étiquette précise montre bien qu’on possède une certaine personnalité. Le nom de Strapping Young Lad revient assez souvent, ce qui est logique vu que nous travaillons avec Bergstrand. Et puis je comprends qu’on ait besoin de nous situer – nous sommes encore relativement inconnus, surtout en dehors de la France. Cela dit, je pense que Scarve est loin d’être une copie d’une quelconque autre formation.
Patrick
 : Quel serait d’ailleurs l’intérêt de reproduire ce que les autres font ? Où serait l’intégrité ?
Dirk
 : Pour ce qui est de notre style, je pense qu’il n’évoluera pas fondamentalement, dans le sens où on continuera toujours à faire du metal. Ulver, par exemple, a beaucoup de mérite à passer en quelques années du black le plus extrême à de la techno ambient, et je respecte beaucoup ce genre de démarche intègre. Mais en ce qui concerne Scarve, si l’envie nous prend de faire quelque chose d’aussi radicalement différent, on le fera sous un autre nom. Par contre, on espère suivre une évolution progressive et constante. On n’est pas du tout un groupe à formule, et on travaille à ce que chacun de nos albums puisse développer sa propre atmosphère, un peu comme Morbid Angel par exemple.
Patrick
 : Oui, il est certain que le prochain album sera différent des précédents, et qu’on ne reproduira en aucun cas ce qu’on a déjà fait. On cherche à se renouveler constamment et à proposer quelque chose d’authentique. C’est pour ça qu’on fait de la musique : c’est un art créatif et non pas de la duplication idéologique.

VS8. Après avoir fait une reprise de Led Zeppelin, vous avez cette fois ci réalisé une reprise de Entombed. Pour quelles raisons avez-vous choisi ce groupe et ce titre ? Que pensez vous de l'évolution de leur style ?
Pierrick
: Entombed est un des rares groupes que Scarve au complet adore ! Du putain de metal qui tache, ça ne peut être que bon ! Leur évolution est excellente. Ils sonnent comme personne d’autre, et leur côté rock 'n roll donne une raclée à tout ces poseurs de brutal death bornés... dans le sens où on peut être hyper puissant sans jouer le même éternel death basique.

Patrick
 : Oui, le dernier Entombed est une tuerie, c’est un album définitivement metal. Ce groupe est authentique. On jouait déjà "Serpent Speech" sur scène en 1994. Dirk a proposé de l’enregistrer lors des sessions de "Luminiferous" si le temps nous le permettait, et il a fait super beau !

VS9. Comme avec le précédent album, le disque prend du temps a être assimilé, mais il semble que vous ayez vraiment soigné les refrains afin qu'ils soient encore plus efficaces. Etes-vous d'accord avec mon point de vue ?
Dirk
 : Oui, bien que ça se soit fait très naturellement. En prenant du recul par rapport aux albums passés, on apprend beaucoup de choses ; les morceaux de "Luminiferous" sont donc généralement un peu plus simples que ceux de "Translucence". Et, contrairement aux anciens morceaux, dont certains avaient été co-écrits par notre premier chanteur, Guillaume a pu cette fois-ci participer pleinement à l’écriture de ses lignes de chant. Celles-ci sont de ce fait plus modernes et efficaces. Par contre, notre musique reste riche en arrangements, et chaque morceau possède sa propre personnalité, donc il faut quelques écoutes avant de tout assimiler.
Patrick : Notre but est de faire des morceaux qu’on prend plaisir à jouer tout en essayant de les rendre accessibles. C’est un équilibre, une alchimie à mettre en œuvre et qui peut parfois s’avérer être un vrai casse-tête, mais le résultat en vaut la peine.

VS10. Quels sont les thèmes que vous abordez sur ce nouveau disque ?
Patrick
 : Au niveau des textes, il s’agit toujours du même thème dans sa globalité, qu’on développe et qu’on affine au fur et à mesure. C’est comme une explication de ce que nous sommes en tant qu’êtres humains. Si on essaye de s’observer de l’extérieur et d’expliquer ce dans quoi nous prenons place, notre développement, notre évolution… la vision qu’on peut obtenir est vertigineuse, voire peut-être effrayante.

Dirk
 : Par exemple, "Emulate The Soul", le premier titre de l’album, parle du clonage humain du point de vue d’être supérieurs dont le monde est devenu tellement parfait qu’il ne contient plus aucune émotion. En infiltrant notre société pour cloner des hommes, ils essayent désespérément de retrouver ces sentiments que seule l’âme peut engendrer. La question de l’éthique du clonage humain est très intéressante, car l’âme est justement censé définir le côté unique de chacun d’entre nous ! Le texte de "The Resonating Cycle", quant à lui, provient d’une comparaison de l’infiniment grand et de l’infiniment petit. Quand on sait que toute matière organique est faite d’atomes et de vide, et que l’espace est fait d’objets stellaires et de vide, notre planète pourrait très bien n’être qu’un atome d’un objet si immense qu’on ne peut même pas commencer à se l’imaginer. Bref, nous pourrions être complètement autre chose que ce que nous pensons être ! Je crois personnellement que beaucoup de choses sont cycliques et que l’humanité n’est rien d’autre que le fruit du hasard propre au chaos. Mais ça, beaucoup de gens ne peuvent absolument pas se l’imaginer, ils ont besoin de donner un sens à leur vie et de justifier leur présence sur Terre par je ne sais quelle croyance ou religion. Pour ceux-là, il ne vaudrait mieux pas découvrir ce qui est peut-être la réalité ! Et c’est un peu ce qui se passe dans ce texte, avec comme unique résultat la folie pure…
Patrick
 : Ce concept textuel est évolutif, nous le développons parallèlement à notre musique, dans le but de proposer un tout en expansion. Nous ne sommes pas des pantins dans des costumes qui racontent toujours la même chose. Tout le monde devrait prendre du temps pour penser et agir de façon à faire grimper la civilisation humaine vers un nouveau stade d’évolution.

VS11. Si je te dis qu'il y a quelques passages qui me rappellent Voïvod sur le son des guitares et de certaines voix ... tu me réponds que je suis fou ou "pourquoi pas" ?
Dirk
 : Je dirais que ce n’est certainement pas une influence ‘immédiate’, mais certains albums de ce groupe plaisent beaucoup à certains d’entre nous. Personnellement, j’adore "Angel Rat" et "Phobos" ! Plus généralement, c’est un groupe très intègre et original, qui force le respect.
Patrick
 : Voïvod est un groupe reconnu pour son identité et celle-ci vient en partie de l’émotion qu’il transmet. Nous cherchons nous aussi à faire passer des émotions, à toucher l’auditeur, même si ça passe parfois par le déchirement de ses tympans. Ton accès de folie est le bienvenu ; prends donc un verre…

VS12. Depuis l'enregistrement de Scarve, deux de vos membres ont quitté le groupe. Pouvez-vous nous en dire plus et nous présenter les nouveaux venus ?

Patrick
 : Peu avant l’enregistrement de "Luminiferous", nous avons demandé à Phil Elter de quitter le groupe, car son attitude et son manque d’investissement personnel traduisaient de plus en plus un opportunisme parfois insultant. Sylvain a donc enregistré toutes les parties de basse en studio, et Loïc Colin, une vieille connaissance, est venu remplacer Phil en faisant preuve de beaucoup de talent et d’intérêt. Quant à Alain Germonville, notre ancien hurleur, il a dû nous quitter peu de temps après l’enregistrement de l’album, car il a choisi d’autres priorités que la musique dans sa vie. Et ça tombait bien, car Pierrick, lui, a choisi de faire de la musique à temps plein, et il nous apporte sa précieuse collaboration depuis plusieurs mois.
Pierrick: Je me déchirais la gueule dans un pub médiéval, et puis Guillaume est arrivé pour me proposer de chanter pour Scarve. J'ai pété les plombs, et dès le lendemain je les ai accompagné à un concert à Angers avec Lyzanxia ! Maintenant, ce groupe occupe une grande place dans mon esprit. Je les connaissais un peu par la M.A.I, que j'ai fini l'année dernière, et puis avec Guillaume, on traînait tout le temps ensemble à regarder des films de cul en se déchirant la tronche...

VS13. Ne regrettez-vous pas de ne pas avoir pu enregistrer ce disque avec les nouveaux membres ?
Patrick
 : Non, car la formule de "Luminiferous" était bonne.
Dirk
 : De toute façon, les changements de line-up sont comme les galères de business : inévitables. Les gens changent et évoluent, et leurs priorités aussi. Un album représente une époque précise dans la vie d’un groupe ; dans ce cas précis, Alain a le mérite d’y avoir participé et ça ne sert à rien de vouloir ‘effacer’ ce fait.
Patrick
 : En revanche, l’arrivée des deux ‘phénomènes’ va permettre l’expansion du futur Scarve. Ils seront gorgés de l’énergie de la scène quand on va composer le prochain album ; ça risque de donner du son à dégoudronner les routes !

VS14. Vous êtes aujourd'hui sur le label Listenable Records. Comment avez vous obtenu ce contrat ? Quels sont vos attentes vis à vis du label ?

Patrick
 : Laurent Merle, le gérant de Listenable, nous avait déjà contacté à l’époque de "Translucence" par l’intermédiaire de notre label, afin d’en savoir un peu plus sur nous. On était alors sous contrat, mais on n’a pas oublié Listenable lors du démarchage pour "Luminiferous". Laurent est l’âme intègre du metal extrême en France, et c’est exactement ce qu’il nous fallait, alors on a discuté de ce qu’on pouvait faire ensemble. On a fait en sorte de satisfaire au mieux les attentes des deux parties, même si on ne peut pas vraiment parler de binarité, tellement l’unité et la cohésion se sont affirmés dans l’énorme travail de traitement de cet album.
Dirk : Nos attentes sont déjà largement remplies : tout se passe de façon professionnelle et transparente, et nous sommes très satisfaits et motivés par cette situation.

VS15. Vous allez partir sur la route avec No Return, Dew Scented, et Rain, un plateau assez hétéroclyte. Quel est ton opinion sur les groupes ? Etes-vous prêt a ouvrir pour No Return qui a une énorme réputation scénique en France ?
Dirk
 : Je ne connais pas très bien les deux autres groupes, mais le nouveau No Return est excellent ! Ils ont su évoluer vers quelque chose de plus large et moderne, tout en restant eux-mêmes. De plus, j’ai eu l’occasion de tourner avec eux quand je jouais encore dans Artsonic, et je trouve que leur réputation scénique est amplement méritée.
Patrick : Il est en effet indéniable que nous avons à faire à de la grosse machine de scène, mais nous ne cherchons pas la compétition, et nous avons nous aussi certaines ressources en matière d’explosage de tronche en live. A l’heure actuelle, nous pensons surtout à assurer notre partie du spectacle et à profiter pleinement des bons moments qui s’annoncent… tournée en avril, transplantation du foie en mai !

VS16. Dirk, parlons rapidement du prochain album de Headline auquel tu as participé. Peux tu nous en dire quelques mots ? Es-tu un membre permanent de Headline aujourd'hui ?

Dirk : J’ai enregistré mes parties de batterie en janvier dernier, et le reste du groupe met en ce moment les dernières touches à l’album. Nous nous sommes tous impliqués dans l’écriture des nouvelles compos, qui s’annoncent plus efficaces et puissantes, et Sylvie a eu pas mal de colère à exorciser ces derniers temps, donc les textes risquent d’être plutôt sombres… Pour ce qui est de ta deuxième question, oui, je suis bien membre à part entière de Headline.

VS17. N'avais-tu pas les jambes te les bras qui te démangaient pendant l'enregistrement ;-) ? Es tu devenu fan de Headline ?

Dirk : Haha, ne t’inquiètes pas ! Même si Headline évolue dans un registre très différent de Scarve, mes parties de batterie n’en sont pas moins fournies ! C’est juste une autre façon d’appréhender les rythmes. Je n’ai vraiment pas eu le temps de m’ennuyer une seule seconde en studio, d’autant plus qu’on n’a pas bénéficié d’énormément de temps pour répéter les nouvelles compos. Et bien sûr que je suis fan de leur musique, sinon je ne jouerais pas avec eux ! Le heavy et le prog ne sont certes pas mes styles de prédilection, mais je suis assez ouvert d’esprit pour savoir qu’il y a de bonnes choses partout. Avec Headline, j’ai par exemple appris à connaître et apprécier d’excellents groupes comme Vanden Plas ou Pain Of Salvation.

VS18. Où en sont tous les autres projets des membres de Scarve ?
Dirk
 : La plupart ont un album en préparation. En fin d’année dernière, on a attaqué l’enregistrement de celui de Stenval, le projet de black celtique symphonique où Sylvain et moi-même jouons aux côtés d’Alan Leeroy (qui a fait les prises de son de "Translucence") et Stephan May de Damage To Property. Ca va être une bombe, qui devrait sortir cette année. Le troisième album de Mortuary, dont je fais également partie, est quant à lui entièrement terminé. Il s’appelle "Agony In Red", il a été enregistré par les sus-nommés Alan et Steph, et il arrache velu !!! Nous démarchons actuellement pour trouver un label. Il y a aussi le deuxième album de Manu Livertout, un guitariste basé sur Nancy avec lequel Guillaume, Loïc et moi-même jouons. C’est un très bon album de metal moderne, mi-chanté, mi-instrumental, qui sortira dans les mois à venir chez Furtive. Et puis d’autres projets sont en chantier, comme le premier album de Damage To Property auquel Sylvain participera ; le premier album de The Cube qui est un projet de Guillaume dans une veine plus rock/metal ; Booda, un groupe de metal-fusion qui comprend entre autres Loïc et Sébastien Dijoux (Kaïzen) ; etc. En ce qui me concerne, il y a aussi eu quelques sessions studio, comme le deuxième mini-CD de Taliandörögd, un excellent groupe breton de black Emperor-esque.


VS19. Scarve avait gagné le premier referendum de VS en 2000. Cette année, c'est Killers qui a gagné ce petit sondage. Ton opinion sur les résultats ? Pour qui as-tu voté de ton cote ?
Dirk
 : Je ne suis pas du tout fan de Killers, mais le grand nombre de votes pour des groupes très divers montre au moins que les métalleux de tout poil répondent présent dans VS, ce qui est une très bonne chose ! J’ai moi-même voté pour Gojira, j’ai adoré leur album "Terra Incognita" qui est pour moi l’un des meilleurs sortis l’année dernière avec ceux de Lyzanxia et d’Anorexia Nervosa. Par contre, sans insinuer quoi que ce soit, le fait qu’on puisse voter autant de fois qu’on veut (car il me semble que c’est le cas, ou je me trompe ?) peut éventuellement donner lieu à des résultats truqués, alors ce serait bien de développer un système de vote unique au prochain sondage.

VS20. Je te laisse conclure avec quelques mots pour nos lecteurs ...
Dirk
 : Continuez de soutenir le metal hexagonal, et venez vous éclater sur scène avec nous en avril !!!