Uriel interview Tchort de  GREEN CARNATION
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Beaucoup de monde semble unanime sur un point : Green Carnation a sorti un album qui risque fort de marquer les esprits. Fort de son ambitieuse pièce de musique d'une heure intitulée " Light of Day, Day of Darkness ", Tchort s'impose comme véritable compositeur phare d'un metal qui se veut sensible et intelligent. Arrivé aux frontières du doom, du heavy, du death et de l'ombre nébuleuse d'In The Woods..., l'ex-bassiste d'Emperor prend le temps de se retourner quelques instants sur son œuvre, en exclusivité pour les lecteurs de Violent Solutions.

Hello Tchort, je suis heureux de te soumettre ces quelques questions dans le cadre du webzine francophone Violent Solutions. Avant de commencer, j'espère que tu as passé un réveillon sympa. Y a-t-il eu beaucoup de neige cette année en Norvège?
Nous avons eu un peu de neige, c'était bien cool. J'ai passé le Nouvel An chez des potes qui avaient organisé une méga soirée metal !

Ne gaspillons pas notre temps en bavardages : la seule chose que beaucoup de métalleux français savent sur Tchort est que tu as joué de la basse sur "In the Nightside Eclipse" d'Emperor. Peux-tu nous raconter un peu quel a été ton parcours depuis ton départ de ce groupe ? Est-ce qu'il t'arrive d'être irrité lorsque les gens continuent à ne voir que cette tranche de ta carrière, comme si tu étais musicalement mort à partir de l'instant où tu as laissé Ihsahn et Samoth continuer sans toi ?
Je comprends pourquoi les gens parlent beaucoup de cette période de ma carrière musicale car Emperor est devenu un groupe tellement culte depuis, et beaucoup considèrent cet album que j'ai enregistré avec eux comme leur meilleur. Mais depuis mon départ d'Emperor j'ai joué avec Einherjer, Satyricon et Carpathian Forest. J'ai aussi fondé deux groupes de ma propre initiative: Blood Red Throne et Green Carnation. Donc j'ai quand même été assez actif, je n'ai pas fait que regarder la télé (sourire)...

On en arrive à Green Carnation, que tu as créé avec l'aide des frères Botteri d'In The Woods..., ainsi que d'autres musiciens et guests. Quel était ton but fondamental lorsque tu as posé les fondations de ce groupe que l'on peut pour ainsi dire appeler ton propre enfant ? Quand et comment est-il devenu clair que tu voulais faire de Green Carnation une priorité absolue et pas seulement un "all-stars project" comme je l'ai vu être qualifié dans la presse?
OK, Green Carnation a été en fait formé dès 1990, c'est-à-dire avant même qu'In The Woods... ne débarquent. In The Woods... a débuté lorsque j'ai quitté Green Carnation en 1992 pour me consacrer à Emperor - les autres ont changé le nom du groupe quand je suis parti et c'est comme cela qu'In The Woods... a vu le jour... Lorsque nous avons décidé de reformer le groupe en 1998, nous nous sommes rendu compte que nous avions tous beaucoup changé depuis 1992 et les Botteri, en particulier, ne voulaient plus jouer de metal, de même que je me refusais à faire du pur In The Woods... Nous sommes donc parvenus à un compromis et avons opté pour le doom - un style que nous aimions tous beaucoup malgré qu'il soit tombé un peu en désuétude à l'époque. Green Carnation est devenu un groupe à dimension personnelle pour moi dans le sens où nous avons écrit sur des sujets qui me touchaient de très près, comme la mort de ma fille, etc.
Green Carnation a été formé à la base par un groupe d'amis qui voulaient jouer ensemble, mais nous ne savions même pas jouer d'un seul instrument alors. Nous avons donc appris ensemble, sur le tas. Ce fut un chemin difficile et c'est la raison pour laquelle nous n'avons jamais été vraiment considérés comme un all-star band, du moins pas par nous-même.

Comment le nom du groupe a-t-il vu le jour ? Ce n'est peut-être que le fruit de mon imagination, mais il me semble que la
greencarnation.jpg (5936 octets) prononciation en anglais de " Green Carnation " rejoint celle du mot " reincarnation ". Peut-être un point de départ?
Yeah, ça sonnait très proche de "reincarnation" et cela s'accordait bien avec le style death metal de nos débuts. Nous avons aussi lu quelque part à l'époque que "carnation" pouvait avoir une signification similaire à "carnage" et "chair", donc nous avons pensé que cela pourrait donner quelque chose du genre " chair verte " contre " chair pourrie ". Nous étions jeunes... he he.

Puis est venu votre premier album appelé "Journey to the End of the Night". Une fois encore je pressens une dimension empirique dans le titre, et en général les textes confèrent des évocations et des images fortes. J'ai pu mettre le doigt sur des sentiments tels que l'amertume, l'abattement et de sombres hallucinations, mais aussi peut-être l'espoir et la révolte. Comment définirais-tu la connexion qui existe entre ton être et tes écrits ? Où se situe l'intersection de tes souvenirs et de tes visions fictionnelles?
Cet album est empli d'émotions et d'atmosphères, c'est certain. La musique était très personnelle, et ce fut la dernière implication des Botteri dans un enregistrement. De plus, le concept des paroles traîtait, comme je te l'ai déjà dit, du décés de ma fille. Tout ceci a rendu notre travail foncièrement honnête et pour ainsi dire une réflexion de nos âmes à tous.

Avec ce premier album vous avez été inévitablement comparés à In The Woods... Quel a été le degré d'implication réel de X et Christopher Botteri? Dirais-tu qu'ils ont laissé leur empreinte sur la musique? Peux-tu expliquer comment se déroulait la composition avec eux?
Ils ont eu un énorme impact sur le son, c'est une certitude. Et puis il faut dire que X-Botteri a pratiquement écrit la moitié de l'album, donc il était naturel d'y déceler des éléments typiques d'In The Woods... Pour ma part, j'ai écrit seul l'un des plus longs titres et co-écrit deux autres avec X-Botteri, pendant que lui a écrit l'autre long morceau. Ensuite nous avons tout répété et enregistré en tant que groupe. J'ai enregistré toutes les percussions et les rythmes avec notre batteur et X-Botteri s'est chargé de l'ensemble des effets.

En parlant d'In the Woods..., quel a été ton regard sur la séparation du groupe, et sur la façon assez particulière dont elle s'est produite ? Etais-tu présent au fameux concert d'adieux de Kristiansands ? Ne penses-tu pas que leur split s'apparente à un gaspillage de talent à l'état pur - un drame pour l'ensemble de la scène metal en quelque sorte ?
Je pense bien sûr que leur split est un triste événement. J'étais vraiment à fond dans leur musique, heureusement ils ont laissé derrière eux quelques albums que l'on peut s'écouter pour se replonger dans l'ambiance. J'étais là au dernier concert, en effet. J'imagine qu'ils avaient leurs raisons pour splitter, d'autant que ce n'était pas la première fois que X-Botteri (qui écrivait toute leur musique) parlait de tout laisser tomber.

A mon sens le choix de migrer sous Prophecy Productions s'est avéré judicieux, étant donné qu'il s'agit probablement de l'un des meilleurs labels en terme de qualité des groupes, mais surtout d'authenticité et de latitude artistique laissée aux musiciens... Ai-je raison de supposer que tu es allé frapper à leur porte sur les bons conseils des membres d'In the Woods... ? Comment évalues-tu la réceptivité du label par rapport à votre musique, leur travail et leur support envers Green Carnation à ce jour ?
He he, effectivement ce sont les frères Botteri qui ont clos le deal avec Prophecy puisqu'ils avaient déjà signé In the Woods... là-bas. Je pense que ce contrat est un excellent début pour nous en tant que groupe avec nos premières sorties. Ils nous laissent une liberté artistique totale et nous laissent développer notre propre style et notre propre identité sans jamais essayer de nous influencer d'une quelconque façon, et c'est vraiment une très bonne attitude.

A mon avis beaucoup de groupes entreprenants et originaux chez Prophecy sont complètement sous-estimés malgré leur qualité exemplaire. Je pense notamment aux Danois de Blazing Eternity, aux Autrichiens de Dornenreich ou encore à tes brillants compatriotes Drawn. Est-ce le destin de ceux qui se dressent sous la bannière de la créativité universelle que de devoir rôder à jamais au-delà des frontières de la reconnaissance ?
Ma foi, si tu prends des labels comme Prophecy ou bien The End Records, tu te rends compte qu'ils sont totalement méprisés en général aux yeux de la presse " décisionnaire " et des distributeurs. Je pense que ces deux labels ont certains des groupes les plus étonnants du marché, mais la plupart du temps ces groupes font l'objet d'une attention négligeable dans les media et auprès des distributeurs du fait de la renommée réduite des labels.

A présent pour le second album le line-up de Green Carnation est un peu moins pléthorique. Peux-tu résumer brièvement les allées et venues et nous donner la raison de l'absence de certains - par exemple Vibeke Stene de Tristania au chant ? Est-ce ton intention de garder cette configuration stable à l'avenir ?
Les Botteri ont, comme tu le sais peut-être, décidé de carrément arrêter de jouer dans quelque groupe que ce soit. Ils devaient donc être remplacés. Le batteur du premier album n'était plus tellement motivé non plus, donc j'ai du en chercher un autre qui ferait au moins l'effort de rappliquer aux répétitions... Quant à Vibeke, elle avait des obligations avec Tristania et de toute façon je n'ai jamais eu l'intention de l'utiliser comme chanteuse à temps plein. J'aurais tout de même bien aimé qu'elle intervienne dans quelques chœurs sur le second album, mais là c'est Napalm Records qui a refusé de la libérer.
Je pense que le line-up du second album sera le même sur le troisième album, mais on ne sait malheureusement jamais à l'avance...

"Light of Day, Day of Darkness" sonne d'entrée beaucoup plus clair, plus compact que son prédecesseur. Est-ce que tu as voulu te lancer dans quelque chose de moins tentaculaire qu'auparavant ? Quelque chose à quoi les fans pourraient adhérer immédiatement et s'identifier sans avoir à défragmenter leurs cerveaux au préalable ?
C'était important d'avoir une meilleure production sur cet album que sur le premier, c'est pourquoi nous avons enregistré sur 150 pistes (contre 24 auparavant)... Pas spécialement pour que les fans aient une écoute plus confortable, mais surtout parce que l'album aurait tourné au chaos sonore si nous avions eu une production similaire au premier album. D'autre part, j'étais impatient d'essayer quelque chose de nouveau dans ce domaine, donc je suis allé dans un nouveau studio, pas dans celui où tous les groupes locaux se rendent d'habitude, et j'ai ainsi pu bosser avec un producteur professionnel.

L'album consiste en fait en un seul et unique morceau qui dure environ une heure. Appelerais-tu le résultat une chanson au sens commun du terme ou plutôt une suite de chapitres, des fragments individuels tendant vers quelque chose de plus ambitieux du type fresque ou opéra metal... La composition a-t-elle été un processus linéaire par lequel toutes les parties ont été créées dans l'ordre où l'on peut les entendre sur l'album ?
Je précise que la chanson fait une heure tout juste. Et oui, j'appelle cela une longue chanson parce qu'elle a été écrite en tant que telle et, même s'il y a naturellements des changements dans les parties, elle a été écrite pour être arrangée en un seul morceau. J'ai fait en sorte que cet album ressemble à un miroir - une réflexion de ma carrière musicale. J'ai utilisé des éléments de tous les différents styles que j'ai joué et apprécié tout au long de ces quinze dernières années.

"Light of Day, Day of Darkness" me semble être un titre approprié, en ce sens que beaucoup d'éléments pris à part ont cette touche flottante, " optimiste ", une sorte de feeling de sérénité un peu comme doux un rayon de lumière. Je pense aux vocaux qui sont bien plus clairs et mélodieux qu'avant, mais aussi à la structure des riffs, que je qualifierais d'une certaine façon de " heavy ". Mais d'un autre côté il y a toujours cette sensation de menace qui plane, comme une chape de plomb qui scelle constamment le passage vers la plénitude de l'esprit. Peux-tu s'il-te-plaît commenter cette hypothèse et nous donner ton interprétation personnelle de la dualité dans le titre de l'album ?
Le titre reflète la différence entre les deux albums. Le premier traîte de la mort de ma fille, le second est inspiré par la naissance de mon fils. Donc il y a deux sentiments et états d'esprit bien distcincts : light of day - la naissance, day of darkness - la mort. C'est aussi quelque chose qui apparaît tout au long de l'album - des sentiments contraires. Tu peux même en avoir un aperçu dans le livret où il y a toutes ces nombreuses photos magnifiques de la nature, et au beau milieu cette photo triste d'une fille affligée en train d'enlacer un cercueil, qui symbolise la mort.

L'utilisation de l'orgue Hammond et de ses sonorités vaporeuses et fantomatiques amène toujours ce charme emblématique un peu suranné. As-tu une tendresse particulière pour ce son ? Qu'ajoute-t-il dans le cadre de votre concept ?
Ces dernières années je me suis mis à aimer l'orgue Hammond, ou plus justement j'ai commencé à le remarquer de plus en plus dans la musique que j'écoute régulièrement, comme les vieux Deep Purple, The Doors, etc. J'imagine qu'il reflète la musique que j'écoutais lorsque j'étais gamin, car mon père était aussi fan de ces groupes, ainsi que des Rolling Stones, Pink Floyd, Nazareth, The Who et autres. Ce son particulier de l'orgue Hammond a ainsi pénétré dans ma mémoire et j'ai continué à l'apprécier inconsciemment en tant qu'instrument indissociable de la bonne musique rock.

Il y a quelques années personne n'aurait attendu d'un groupe de metal qu'il intègre des réminiscences typiques de la vague psyché-rock des 70's... Et aujourd'hui même Enslaved se tourne vers de telles formes d'expérimentations. Penses-tu qu'il y a eu une évolution soudaine des mentalités dans le scène metal concernant le code éthique de ce qu'il est possible de faire et ce qu'il ne faut pas faire ? Les artistes sont-ils plus inclinés à admettre leurs influences externes et à les explorer concrètement ?
Tout à fait. Je pense que les groupes se sentent plus en sécurité au niveau de leurs positions sur le marché, et qu'ils osent davantage expérimenter avec des instruments et des éléments qu'ils ont peut-être aimé depuis des années, mais qu'ils n'avaient jamais utilisé parce que ce n'était pas " convenable ". Le truc positif avec Green Carnation est que je ne me sens pas du tout restreint à quelque style ou code musical que ce soit. Je peux faire à peu près tout ce dont j'ai envie, vu que les gens n'ont pas le même type d'attentes fixes que pour - par exemple - Darkthrone ou Emperor.

A présent que tu t'es différencié à ce point de l'album metal habituel, j'imagine qu'il serait difficile de pousser encore plus loin. Qu'as-tu en tête pour les prochains enregistrements ? Souhaites-tu poursuivre dans cette voie et continuer à composer des pièces ambitieuses et multi-dimensionnelles, ou reviendras-tu à un format de morceau plus " conventionnel " ?
He he, non, pour le troisième album je vais écrire des chansons courtes ! Je ne l'ai pas encore fait avec Green Carnation et c'est un nouveau challenge pour moi. Sur le premier album tous les morceaux avoisinnaient les 15-20 minutes et sur celui-ci donc il s'agit bien entendu d'un seul titre d'une heure, donc maintenant je vais me mettre à faire des tubes radio, he he !
Non, sérieusement je pense que ça va être réellement motivant d'écrire des chansons de 3-5 minutes, surtout lorsqu'on est habitué à utiliser 20 minutes pour dire tout ce qu'on a sur la patate.

Ce serait sacrément excitant que de donner à "Light of Day, Day of Darkness" une existence scénique. Je suis sûr que tu y as déjà songé. As-tu des idées concrètes sur la façon d'y parvenir ? Serait-il envisageable de réunir tous les participants de l'album sur une seule scène ?
Je suis en train de mettre tout cela en place ces jours ci. Nous sommes confirmés au Wacken et discutons pour quelques autres festivals, donc si tu me redemandes après l'été prochain je te dirais comment ça s'est passé... Je pense utiliser 8 musiciens en live et il est évident que ce ne sera pas exactement la même chose que sur l'album. Mais je pense que la version live sera géniale parce que j'ai quelques musiciens excellents avec moi qui atteignent leur plein potentiel lorsqu'ils se trouvent devant un public. Je suis très excité et anxieux de faire ces shows, je pense que ça va nous apporter beaucoup à tous.

Une chose remarquable à propos des deux albums de Green Carnation est cette capacité à les accompagner d'artworks que je trouve ultimement somptueux, en particulier les couvertures et leurs subtiles associations de vues naturelles et d'objets sur fond de teintes d'automne. Peux-tu présenter la persone en charge de ces artworks ? Peux-tu nous éclairer un peu sur le symbolisme de la pochette de "Light of Day, Day of Darkness"?
Je ne peux pas vraiment te dire ce que la couverture symbolise, puisque l'image était pratiquement achevée lorsque je l'ai vue pour la première fois. J'ai envoyé le titre de l'album et une brève description à Niklas Sundin qui m'a suggéré 4 ou 5 graphismes sur lesquels il travaillait à l'époque, et le choix s'est très naturellement porté sur celui-ci. Comme tu dis ça en jette vraiment. Jon Tønnessen qui a pris la photo avec le cercueil et celle qui se trouve sous le CD est un ami à moi qui est photographe amateur et aime bien bidouiller avec son PC, tandis que Vidar Helseth, qui a finalisé la mise en page de l'artwork, est aussi un bon ami qui a fait du design graphique son activité professionnelle.

Sur un plan personnel maintenant, quels sont tes hobbys en dehors de la musique ? Es-tu plutôt le type rat des villes ou aimes-tu la solitude et les activités de plein air (la pêche, la randonnée, etc.) ?
Je n'ai pas énormément de hobbys en dehors de la musique, mais je passe l'essentiel de mon temps avec mon fils. J'aime aussi aller pêcher et me balader mais je suis tout autant citadin qu'un ami de la nature. J'aime surtout voyager et par bonheur j'ai souvent l'occasion de voir du pays à travers mes différents groupes.

Ecoutes-tu toujours du black metal ? Quel est ton regard sur l'état de santé de cette scène et quels en sont ses représentants les plus méritants à tes yeux ?
Ca fait un bail que je n'ai plus écouté un album de black, bien que j'aie hâte d'écouter le nouveau Dark Funeral. Ce n'est pas que je n'aime plus le black, mais dernièrement je n'ai pas trop eu le temps d'écouter autre chose que mes propres groupes. Je joue toujours avec Carpathian Forest donc j'ai ma dose de black avec eux, même si mon cœur est plutôt du côté du death metal. Je pense que la scène black metal est bonne et vaste, mais elle n'a pas véritablement d'âme. Je pense que Darkthrone, Judas Iscariot et Carpathian Forest sont de bons représentants du "true" black metal d'aujourd'hui. J'ai le sentiment que ces groupes sont les plus proches de cette âme qui me manque dans le black.

Quelle est la pire question que l'on pourrait te poser dans une interview ? Réponds-y s'il-te-plaît...
La pire question ? Je ne sais pas, ça dépend probablement de la situation. Mais si tu me demandais si j'ai déjà dansé dans une discothèque sur " Mr Bombastic " de Shaggy en pleine tournée avec des groupes de black, je serais embarrassé de devoir te répondre : oui...

Comment aimerais-tu mourir ?
Par mes propres mains.

As-tu une opinion sur le fiasco de l'équipe de foot norvégienne dans les éliminatoires de la Coupe du Monde 2002 ?
Je pense que l'entraîneur devrait s'en aller, c'est clair. Il est bon pour les schémas tactiques et le placement des joueurs, mais ce n'est pas du tout un leader, il n'a aucune autorité. Les joueurs ne font aucun sacrifice pour parvenir à ce qu'il leur demande. Ils jouent sans but et l'équipe manque de discipline et de respect pour le système. Et puis les temps ont changé, parce qu'aujourd'hui la majorité des joueurs de l'équipe nationale jouent dans de grands clubs européens comme Manchester United, Liverpool, Valence, Dortmund, etc. Ils jouent dans des équipes qui pratiquent un jeu axé sur les passes courtes et une attitude offensive, alors que le système de l'équipe nationale est tout le contraire. Je pense qu'il est difficile pour des joueurs qui sont habitués à quelque chose de différent de s'ajuster et de donner leur maximum pendant 90 minutes seulement 3-4 fois par an.

Nous métalleux français avons souvent ce complexe qu'aucun de nos groupes n'est réputé à l'étranger. Tu as la chance de donner un coup de fouet à notre amour propre en nommant un ou plusieurs groupes français que tu apprécies (s'il n'y en a pas, ne t'inquiète pas, tu ne seras pas lynché pour autant...)
Des groupes français ? Il y en a ? He he... Bon il y a ce groupe qui a ouvert pour nous et Behemoth à Paris, je ne me rappelle plus leur nom, mais ils ont assuré même avec un son pauvre. Si j'ai le droit de citer Gorguts qui viennent de la partie francophone du Canada, alors c'est un de mes groupes favoris !

OK, je pense qu'on arrive au terme de cette interview. Si tu as quelque chose à ajouter, n'hésite pas à le faire. Pour ma part je souhaite à Green Carnation une excellente année 2002 et un max de succès à l'avenir.
Je te remercie pour ton intérêt et tes questions très pointues, et j'espère voir vos lecteurs en tournée en 2002 ! Hail !

Tchort