Gojira,
le groupe français de métal atypique qui monte, qui monte ! Rajouté en dernière minute
au Fury Fest le 29 juin dernier, loccasion pour Tonton et moi-même de discuter avec
Joe Duplantier (guitare/chant) de leur musique et de la scène, bien sûr, mais aussi de
poser quelques questions sur les activités du groupe en dehors de Gojira ainsi que
d'autres un peu plus personnelles
VS : On
va parler du Fury Fest pour commencer. Vous jouez ce soir en remplacement de
Mastodon : une des plus grosses scènes que vous ayez faite à ce jour non ?
Oui en effet cest assez impressionnant. Je crois que cest la plus
grosse scène quon ait fait. En même temps on nest pas trop dans notre milieu
et pour nous cest assez inédit ce genre de festival. On avait participé au Doom
festival mais cétait sur une scène plus petite, on a aussi joué avec Machine Head
et il y a quand même eu des trucs un peu gros. Le festival ça fait un peu usine donc on
ne se rend pas encore compte. Mais cest vrai quau niveau de la scène et du
peuple quil y aura cest assez énorme.
VS : Oui et il y a une sorte de
phénomène de concentration avec un public hétéroclite. Comment est-ce que vous arrivez
à vous positionner par rapport à un public qui ne va pas forcément être le
vôtre ?
Nous on fait une musique avec nos tripes. Par exemple il y a deux jours on a joué
devant un parterre de black métalleux ! Ce nest pas du tout notre truc mais
cest pas grave, on a fait ce quon avait à faire. Maintenant quand on sait
plus trop, on fait notre boulot et en général ça passe bien. En fait ça nous
motive ! Devant le public black métal, cétait en première partie de
Behemoth, il y avait une certaine tension, cétait très très sombre
Et moi
je me suis pointé avec un tee-shirt clair et on faisait de gros sourires. Et plus ça
allait plus les gens bougeaient la tête, je pense quen fait on va chercher en eux
une certaine spontanéité.
VS : Donc dans ce cas vous
prenez le public à contre pieds en quelque sorte.
Voilà cest ça ! Quand on sent quon est un peu décalé on
joue le truc à fond.
VS : Puisquon parle de la
scène, je pense notamment au concert du mois davril à Paris on en avait
parlé après votre prestation , le truc qui revient souvent dans la bouche des
musiciens ou même des gens quand ils parlent de Gojira cest « ils sont assez
spéciaux, ils nont pas un peu le melon ? Ils sont vachement distants voir
hautains ». Mais tu nous avais dis que cétait plus une réserve et le trac
avant de monter sur scène.
On est un peu réservé et on ne se sent pas forcément à laise dans le
milieu métal dans le sens où cest une musique qui est vraiment intense. On ne fume
pas on ne boit pas du coup on a facilement le trac, on est facilement tendu tout en
voulant bien faire : on est un peu comme de bons élèves ! Cest sûr que
dès que tu bois trois litres de rouge tu es détendu (rires) mais tu nes pas
forcément au top. Cest vrai quon a pas vraiment la « métal
attitude ». Je me retrouve souvent en train de mexpliquer là dessus : ce
nest pas quon est hautain, on essaie davoir un rapport direct et franc
avec les gens mais quand il y a trop de monde ou trop délectricité dans lair
on est facilement intimidé et jugé. On ne serait pas Gojira - ou on serait resté le
groupe qui ouvre - jamais on aurait dit de nous que nous sommes hautains. Mais maintenant
quon est en tête daffiche la plupart du temps on passe comme étant hautain.
Je pense quon dit souvent ça des groupes qui commencent à marcher. Peut-être
quon a le melon
cest possible
je nen sais rien, ou alors je
ne men rends pas encore compte. Cest dur de savoir si on a le melon ou pas
finalement.
VS : Est-ce que tu as le
sentiment que cette tension, avant de monter sur scène, cette montée dadrénaline
est différente par rapport à lépoque où Gojira ouvrait ?
En fait elle a toujours été forte si tu veux. La différence cest que quand
on ouvrait - on a fait une tournée avec Immortal par exemple - pour nous cétait un
truc énorme, mais personne ne faisait attention à nous, personne ne nous connaissait,
par contre nous on flippait. Peut-être que les gens sen souviennent mais à
cette époque on était inconnu, mis à part les démos qui circulaient, et si les gens
sétaient intéressés à nous à ce moment là ils auraient peut-être trouvé
quon avait le melon alors quau contraire ils nous ont trouvé super sympas
parce quon était les petits jeunes on montait la batterie
dImmortal ! On na pas vraiment changé dattitude, cest juste
que quand tu commences à avoir du succès je me permets de dire succès vu
quon parle de nous en bien dans les journaux cest impressionnant.
Franchement cest une place qui nest pas très
confortable finalement !
VS : Parlons maintenant des
projets en parallèle de Gojira. Jai entendu parlé dune sonorisation
dun film. Peux-tu nous en dire un peu plus ?
Ah ! Ouais ! Alors cest un festival qui a lieu sur Bordeaux
tous les printemps depuis trois ans je crois et ça sappelle Ciné-concert. Ils te
balancent des projections de vieux films cultes muets et ils demandent à une formation
musicale de jouer dessus. Cest super large ça peut être un jazzeux tout seul qui
va improviser ou un orchestre symphonique
Et ils voulaient faire une projection
dun film culte italien : « Maciste aux Enfers », un vieux péplum
en noir et blanc qui a été refait plusieurs fois, ça cétait au théâtre Barbey.
Donc ils se demandaient qui pouvait bien faire ça, ils navaient pas didée et
on leur a dit « Gojira cest carton » cest peut-être osé
de demander à Gojira dintervenir sur un festival comme ça et on a été
dailleurs surpris par cette demande. On a dit oui tout de suite sans se poser de
questions. On ne savait pas dans quoi on sembarquait. On pensait que pendant une
demi-heure on allait jouer nos morceaux sans le chant, tranquille dans le noir. En fait on
nous a donné la cassette vidéo, on a appuyé sur play
au bout dune
demi-heure on sest dit « putain mais cest pas fini ! » et ça a
duré une heure et demie. En plus on avait eu des papiers sur le film culte : il
fallait pas rigoler ! Et on a fait une résidence à Agen. Pendant quatre jours on a
composé une heure et demie de musique, que de linédit.
VS : Et par rapport à Gojira tu
situerais ça comment ? Ca na rien à voir jimagine.
Il y a quelques riffs dans le film notamment pendant les scènes qui se
déroulent aux Enfers et sur des images complètement hallucinantes. Cest un film
qui date de 1926 et pour lépoque les effets spéciaux étaient géniaux mais
maintenant ça nous fait marrer. Le côté caricatural allait bien avec notre côté
théâtral. Donc il y a des gros riffs à la Gojira quon avait composé en vue de
les mettre dans des morceaux, mais quon a laissé tomber, et quon a ressorti
pour loccasion. Il y a aussi des ambiances qui nont absolument rien à voir
avec ce quon fait dhabitude, du style une valse avec une atmosphère un peu
bizarre, on a enregistré des plages quon a passé à lenvers pour faire des
ambiances. Donc ce nétait que de linédit, 100 % nous et on la joué en
direct deux fois dans la soirée. A la fin on était vidé. Ca a été deux semaines super
intenses, entre la composition du morceau et la représentation. Dailleurs on était
en costards, enfin jeans et chemises (rires), et on avait des petits pupitres avec
nos partoches faites maisons et des petites loupiotes pour voir. Cétait une
ambiance super class. Il y avait deux batteries différentes selon les passages
nous
ça nous a vraiment éclatés parce quon a une envie dexpérimentation qui est
omniprésente.
VS : Et tu penses que ce matériel
pourrait être exploité pour un side-project ? Puisque je suppose que ça a été
enregistré.
On a plein de documents sonores là dessus. On avait amené notre protools.
Mais on a carrément envie de réenregistrer certains morceaux en studio et de sortir un
album autour de ça. Mais bon cest un projet très très flou. Ce nest pas la
priorité mais on se le met en réserve pour plus tard.
VS : Quand tu composes sur un
truc comme ça : est-ce que ta démarche est la même ou alors est-ce quil
faut que tu te sortes Gojira de la tête ? Et est-ce que cest facile de mettre
Gojira de côté, ou les projets parallèles comme Empalot ?
Cétait la formation Gojira mais pour nous cest assez facile de
nous sortir Gojira de la tête. On ne se définit pas uniquement par lactivité
quon fait, on est des personnes
Enfin je sais pas comment dire
Cest du Gojira « y a pas à chier » mais qui fait des trucs surprenants
comme une valse, un passage rock un peu groovy, avec un chant complètement débile. Un
truc assez flippant parce que cétait un chant complètement différent, on
sest lâché même si on a composé dune manière différente puisquil
fallait quon expédie au niveau de la compo. En fait on a composé à quatre de
façon équilibrée, cest-à-dire 25% chacun. Cest des choses assez inédites
pour nous, en général il y en a un qui propose ses idées et on construit autour de ça.
Là on était tellement obligé dêtre productif quon a composé dune
manière différente et y a des choses hyper intéressantes qui sont ressorties, ça
correspond carrément à un tournant du groupe cette affaire.
VS : Sans doute que cette
expérience va être bénéfique dans la carrière de Gojira au niveau de la
composition ?
Cest clair ! En fait on est allé droit au but ! Et même par
moments cétait un peu naïf, mais on a pris vraiment notre pied ! Par contre
il y a peut-être un ou deux riffs quon pourra retrouver dans le prochain album (rires).
VS : Puisquon parle des
choses faites à côté de Gojira, comment Empalot se positionne-t-il par rapport à
Gojira ? Est-ce que cest un groupe à part entière, ou est-ce que cest
un projet délirant, une sorte dexutoire ?
Cest vrai quon n'aime pas le comparer à Gojira parce
queffectivement ça na rien à voir. Ce nest pas « Tiens en temps
que Gojira on peut aussi faire ça ». Javais un groupe quand jai
commencé la musique. On était cinq et on sest tous retrouvés dans Empalot.
Cest vraiment une histoire de potes et même damis. Il y a une amitié très
forte qui nous lie, un humour en commun
On est habitué à jouer ensemble et il
suffit quon se regarde en jouant pour quon se comprenne. Du coup on a fait ce
projet dont on avait envie depuis longtemps et en passant sous une pancarte dans la
banlieue de Toulouse on a décidé de lappeler Empalot.
VS :
Est-ce que ce nest pas aussi une façon davoir un refuge délirant pour contre
carrer le sérieux de Gojira ?
Ouais cest carrément ça ! Ça nous apporte énormément, en fait
en tant quindividus on en a besoin. On se retrouve dans Empalot on se lâche.
Cest un gros défouloir ! Le concept dEmpalot cest : on est
entre potes, on se marre et on fait tout ce qui nous passe par la tête. Par exemple en
répète on va sortir une idée débile, tout le monde va se mettre à secouer la tête et
à faire un truc, alors tu en as un qui va être pris de folie et tout le monde va
lécouter. Ca fonctionne comme ça ! Après cest vrai que dans Gojira
cest plus une recherche où on creuse, on fouille, on va dans une direction bien
précise.
VS : Le problème de
lexploration cest quen allant tellement loin lexplorateur peut se
retrouver tout seul. Est-ce que ce nest pas un risque ? Il ny a
quà comparer « Terra Incognita » à « The Link » !
Un groupe qui fait un premier album cest difficile parce quil y a
du boulot. Mais dans le choix des morceaux et la direction quon prend en général
ce nest jamais un problème parce quil ny a pas eu un passé de groupe.
Après il y a une question qui se pose tout de suite cest « est-ce quon
va faire ce deuxième album pour les gens qui ont accroché sur le premier ou est-ce
quon le fait pour nous comme on la fait pour le premier ». Tout à
lheure on parlait de melon et cest dans ces moments là où tu te poses la
question : « est-ce que lalbum on va le faire pour continuer à grossir
ou alors est-ce quon va le faire pour être sincère et pour continuer à faire ce
quon a toujours fait », cest-à-dire être honnêtes sur notre musique.
Dailleurs pour nous cest la seule directive.
VS : Lidéal
nest-ce pas de concilier les deux sans tomber dans de la complaisance donc de
rester fidèle à ses fans et à soi même ?
Je pense que si tu es équilibré et que tu es fidèle à toi-même ça peut
plaire à tout le monde. Tu vois ce que je veux dire ? Si tu es complètement tordu
dans ta tête et que tu pars dans ton trip, tu risques de te retrouver tout seul. Mais on
a quand même une démarche où on travaille énormément sur nous pour être le plus sain
possible. On discute vachement entre nous, on essaie de créer une cohésion de groupe et
je pense que si on continue comme ça on arrivera, sur le troisième album, à concilier
les deux, comme tu dis. Même si le deuxième album a été un passage un peu difficile
parce quon est en train de se consolider en tant que groupe et de devenir de plus en
plus cohérent. Moi au niveau de ma voix jai trouvé une voix justement. Il y a un
gros changement qui se crée, quelque chose qui va se modifier encore, saffirmer. Je
pense que des groupes qui ont envie dinnover ou de ne pas trop faire attention à ce
qui se passe à lextérieur, ça renforce la puissance.
VS : Est-ce que ce nest
pas frustrant de ne pas pouvoir faire des scènes comme certains groupes qui font le même
album depuis 15 ans alors quon a le sentiment de faire quelque chose de plus
louable ?
Si tu veux je narrive pas à prendre le problème de cette façon là. En
gros cest : est-ce que je vais faire ça pour en vivre correctement ? On
pourrait très bien se dire : on va retourner à lImpulse et on va faire des
compos qui cartonnent. Je ne dis pas ça pour me vanter. Il y a des groupes qui le font
très bien, tu sais, et qui savent quils sont en train de le faire. Il y a des riffs
de guitare qui sont tellement basiques, tellement entraînants que tu es obligé de faire
bouger tout le monde, de gagner des oreilles. Cest clair on pourrait le faire mais
ce nest pas du tout dans notre état desprit.
VS : Et pourtant vous semblez y
arriver !
Oui mais en fait cest toujours sur la tranche, cest toujours
limite. Je pense quil faut nous voir sur scène. Sur scène cest plus
cohérent. Ça en dit un peu plus sur le groupe de le voir en live je trouve. Cest
vrai ce soir on a quune demi-heure et ça limite énormément. On a fait sauter
pleins de trucs qui pour nous étaient indispensables au concert. Cest court pour
convaincre et de faire quelque chose de cohérent.
VS : Gojira a beaucoup tourné ces
derniers temps. En un an vous avez fait combien de scènes ?
En un an
comme ça je ne pourrais pas te dire mais toutes les semaines on
joue. Cette année en tout cas on a un débit soutenu et à la fin de lannée ça ne
va pas sarranger. Ce sont énormément de têtes daffiches. Mais moi
jadore jouer en première partie parce que tu joues vite, tu nas pas le
temps davoir trop le trac, après tu peux voir la tête daffiche détendu.
Cest pour ça quà La Loco je sais que si on était resté tout le temps sur
les lieux les gens auraient peut être moins dit quon avait le melon mais pense
aussi quon aurait été super affaibli à la fin. Du coup on est allé dans une
pizzeria, on a fait les stars (rires) ! On essaie de créer les conditions
pour être le plus opérationnel sur scène.
VS : Puisquon parle du
concert de La Loco : vous navez pas joué longtemps finalement. Une petite
heure tout au plus. Est-ce que ce nest pas frustrant de devoir quitter la scène et
de te dire merde cest fini ?
Cest-à-dire que cest un calcul quand tu joues sur un festival où
il y a sept groupes tu te dis « si on joue trop les mecs vont en avoir plein la
tête ». Non mais faut que je dise la vérité, physiquement on avait du mal. Plus
dune heure cest chaud. Et en fait jai couru deux fois la semaine
dernière et il faut que je continue pendant que je suis bien parti (rires) !
Il faut absolument que je pense à faire du sport en dehors pour pouvoir tenir. Mario
cest pareil à la batterie. On sent des fois que si on y retourne on va
sessouffler et on préfère finir sur une bonne impression. Cest ce que se
dise tous les groupes je pense.
VS : Sur scène toujours,
est-ce quil est facile de gérer la dose démotions venant des gens que vous
avez en face de vous ?
Non ce nest pas facile en effet. En plus, personnellement, je suis hyper
sensible. Quand jarrive dans une salle si les gens sont stressés tout de suite je
vais me liquéfier. Lautre jour à Limoges cétait vraiment un concert black
métal à fond ! Il ny avait pas un tee-shirt rouge ou blanc, que du noir. Je
suis arrivé et jai commencé à me sentir super mal, alors je suis allé dehors, on
est allé marcher près dun lac ça a commencé à aller beaucoup mieux. Quand on
est revenu jai essayé de manger léger
Je marche vraiment sur un fil mais en
même temps jai une force en moi. Quand je délivre un message je le fais avec
force, jy crois à fond, je ne doute pas de ce que je dis. Cest ça aussi qui
maide à quitter la scène tranquille : je me dis que jai vraiment dit
tout ce que javais à dire, jai été honnête avec les gens.
VS : Tu disais à
linstant que pour respirer et souffler un moment tu allais te promener au bord
dun lac
Vous avez lair assez proche de la nature ! Cest là
où vous habitez ? Cest le côté « pyrénéen » de Gojira ?
Ca doit être ça (rires) ! On habite au milieu dune forêt,
Jean-Michel (le bassiste) habite dans les montagnes. En plus on a déjà ce petit truc de
conscience de la Nature, damour de la Nature, des plantes, des arbres
le
livret de « The Link » en témoigne. Cest comme si on navait rien
dautre à dire finalement. On essaie daller vers la simplicité, la Nature est
autour de nous des fois on se complique trop la vie alors que cest là !
VS : Alors niveau Pays-Basque, tu
te sens basque, Landais, Français, Américain, tu te sens quoi ?
Je me sens terrien ! Non mais cest vrai, cest pas pour faire
le cake que je dis ça (rire) !
VS : Est-ce que tu connais des
groupes basques ? Est-ce que tas été bercé à coup de NEGU GORRIAK
?
Non pas du tout ! Ma mère est américaine et jai encore le son de
ses vieux vinyles de Joan Baez, de Dick Annegarn par exemple et puis une culture musicale
traditionnelle : les Beatles etc
Après les premiers trucs métal ça a été Metallica, Sepultura. Morbid Angel
plus tard et ça a été une énorme révélation.
VS : Venons en à « The
Link », plus précisément au dernier morceau. Cet instrumental est annoncé comme
étant une reprise dun groupe assez obscure qui sappelle Alone & Tired, je
me suis laissé dire que cétait Mario qui était derrière ça. Pourquoi avoir fait
figurer le nom du groupe et pourquoi ce nom ?
Comment tu sais ça ?!
VS : Je ne dévoilerai pas mes
sources ! (rires)
En fait cétait pour faire plaisir à Mario, il nétait pas au
courant au début. Cest aussi simple que ça ! On voulait mettre que la musique
était de Gojira
Je vais te dire cest même une tactique commerciale (rires) !
VS : Parce que vous allez
sortir un disque de Alone & Tired ?
Voilà cest ça en plus ! Tu sors un support, cest une sorte de
promo avant lheure. Cest un petit synthé sur lequel il programme des rythmes,
il joue des mélodies, il y a un ou deux morceaux sur quarante où il chante. Et ce sont
des morceaux très courts un peu pathétiques, ridicules, des fois ça fait un peu
clichés mais tu te fais bercer. Et on le prend super au sérieux maintenant alors
quà la base cétait juste un délire et on a vraiment envie que ça
sorte. Donc « Dawn » cétait donc une compo quil lavait
déjà faite sauf la fin qui est un rajout du groupe. Tous les bruits et les sons sont du
fait maison. Les oiseaux à la fin de lalbum sont ceux de chez nous à 100
mètres de notre studio. A cinq heures du matin on est allé les enregistrer. Donc oui le
studio est en plein forêt. En fait cest la maison où on a grandi Mario et moi.
Cest là quon a enregistré et on a déjà enregistré des groupes et on
espère que ça va continuer.
VS : Est-ce que dans le prochain
Gojira tu te vois partir dans des directions expérimentales et essayer, pourquoi pas, des
influences autres que métal. En dautres termes est-ce quil faut abattre les
ghettos qui séparent les musiques ?
A chaque fois quon ma parlé de ça, jai crié haut et
fort : oui oui oui ! Je vois lavenir de Gojira tel que tu viens de le
décrire. Ce quon ne peut pas nier cest quon a beaucoup de violence en
nous à sortir et on a une haine quon a pas réglée : il faudrait quon
face dix ans de psychothérapie pour sen sortir. On a encore besoin de frapper
fort ! Mais dès quon va se calmer ça va se modifier, souvrir
On
en a vraiment envie. On exprime notre haine mais de façon saine ! Dans notre
société les démons sont vus comme quelque chose quil faut chasser mais dans
dautres on apprend à vivre en harmonie avec eux et cest vrai quon a
tendance à tout séparer et en fait « The Link » cest faire le lien
entre les deux. Mais bon sans les déséquilibres de notre société la musique de Gojira
serait différente. Aujourdhui la musique se retrouve souvent enfermée dans un
concept soit politique soit religieux et du coup il ne nexiste plus quun tout
petit espace confiné pour le reste. Cest vrai que plus ça va sélargir, et
pourquoi pas casser les limites, et plus la musique pourra se diffuser dans lair
donc être libre.
VS : Une petite
conclusion ?
Merci VS délargir le champ de la discussion !
VS : Pour notre part nous
remercions chaleureusement Olivier B. pour le prêt de son MD ainsi que Sonia pour son
consciencieux travail de retranscription ! |