VS01 : Avant toute chose, comment ça va et quelles sont les dernières nouvelles pour Dew-Scented ?
D-S : Ca va vraiment bien et j’espère qu’il en est de même pour toi et tes lecteurs. Il est dimanche, l’été est terminé et le nouveau disque de Dew-Scented vient de sortir, donc tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Notre occupation principale en ce moment est que nous sommes assez occupés pour le travail de promotion du disque, les réactions étant très nombreuses depuis sa sortie. De plus, nous avons un bon paquet de concerts en prévision dans les semaines à venir, ce qui est génial. Donc nous répétons le plus possible.

VS02 : Vous venez de sortir un nouvel album « Impact ». Que renferme-il et quelle est l’évolution depuis le précédent « Inwards » ? De quoi parlent les lyrics ?
D-S : Le nouvel album est sommairement dans la continuité logique et naturelle de notre évolution, et plus particulièrement de « Inwards » qui a été une nouvelle naissance pour le groupe. Nous sommes tous à fond dans le death et le thrash depuis le début des années 90 et ça, ça ne risque pas de changer beaucoup (rires). Nous ne sommes pas le style de groupes à se pointer avec des changements de style d’envergure, mais nous sentons clairement que nous sommes devenus de meilleurs musiciens et que nous avons gagné en cohésion de composition. Nous voulions surtout transporter les éléments du précédent album dans une dimension supérieure et gagner en agressivité et en lourdeur. Si c’était groovy, ça devait devenir très groovy. Si c’était rapide, il fallait que ça devienne très rapide. Si c’était puissant, il fallait que ça devienne encore plus puissant. C’est cela que nous avons essayé d’atteindre et je pense que « Impact » a plus de chose à offrir que « Inwards » en terme de variété et de petits détails techniques. La production a également fait un grand bond en avant et Andy Classen a réussi à nous donner un son à la fois dense et puissant mais clair comme du cristal, ce qui est vraiment génial ! Les paroles sont en général à l’image de la musique et contiennent des choses à la fois négatives, agressives et emplies de haine. L’idéal est de les lire soit-même pour se faire sa propre opinion.

VS03 : On a vu Dew-Scented assez souvent en tournée ces dernières années, surtout depuis le succès de « Inwards ». Etes vous principalement un groupe de scène ou préférez vous travailler en studio ?
D-S : Nous sommes un groupe de scène à 100%, mec ! C’est à ça que se rattachent les scènes black et death en général : la scène et les clubs sombres (rires) ! Nous aimons concevoir des albums en studio mais ça peut souvent être vraiment douloureux et stressant voire ennuyeux. Je préfère largement être sur la route et jouer dans le plus grand nombre d’endroits possibles. Pour résumer grossièrement, nous faisons surtout des albums pour avoir une bonne raison de retourner en tournée encore et toujours. Je pense que nous sommes devenus un très bon groupe en concert en raison de notre intense activité scénique et nous apprécions la spontanéité qui se dégage d’un groupe en concert. Sentir les réactions du public est une expérience inoubliable et c’est toujours une telle joie. La France a toujours eu des bonnes réactions pour nous et nous seront enchantés de revenir partager cet enthousiasme teinté de brutalité à l’avenir.

VS04 : Beaucoup de nos lecteurs se demandent quelle est la signification du nom de ton groupe….
D-S : C’est une question intéressante…Nous avons apprécié au départ le fait qu’il ne s’agissait pas d’un nom banal pour une formation métal et les mots sonnent de façon assez énigmatique et originale. Nous voulions un nom qui soit seulement rattaché à notre musique et qui ne nécessite pas de traduction. Si tu prends les racines des mots, en gros ça correspond à l’odeur de l’herbe tôt le matin. On trouve cette expression dans certains poêmes de Edgar Allan Poe. Ha ha , j’espère que j’ai donné la bonne explication….

VS05 : « Inwards » a été une des grosses sensations de l’année 2002. Le groupe était totalement inconnu en France et maintenant votre nom est dans presque toutes les bouches. Vous êtes un peu la preuve qu’il n’y a pas besoin de faire de la musique « commerciale » pour être populaire. Que penses-tu de ça ?
D-S : Merci pour ces mots. J’apprécie beaucoup. Je pense que nous avons toujours fait ce que nous aimons, qu’on se place comme musiciens ou comme fans de métal en général. Nous avons progressé d’année en année et ça n’a jamais été notre intention de changer de style pour augmenter la taille de notre public. Peut-être est ce que ça a aidé a élever le staut du groupe naturellement ? De toute façon, les temps actuels sont meilleurs pour la scène death/thrash que 5-7 années en arrière, ça a sûrement aidé aussi. Globalement, nous sommes très satisfaits avec la masse de réactions positives et l’intérêt qu’on nous porte depuis la sortie de « Inwards ». La France n’a jamais manifesté d’intérêt pour nous auparavant car il y avait de grosses lacunes de promotion et de distribution et nous n’avons jamais vraiment réussi à jouer chez vous. Nos passages de l’année dernière ont changé la donne, et c’est très bien pour tout le monde. Les réactions en France sont très bonnes mais je pense que nous sommes encore loin d’être populaires chez vous. Mais nous ferons tout pour le devenir….

VS06 : Le nouvel album est un peu plus technique que le précédent. Etait-ce dans vos objectifs de ne pas faire un « Inwards » numéro 2 ?
D-S : Correct ! Faire toujours le même album doit être l’expérience la plus frustrante et la plus ennuyeuse qui puisse arriver à un musicien. Nous avons certes repris beaucoup d’éléments et d’idées de « Inwards » mais « Impact » est différent. Nous sommes très satisfaits de ce nouvel album et nous adorons jouer les nouveaux morceaux en live. Une fois de plus, nous avons la sensation d’avoir avancé dans notre création et nos éléments stylistiques. De toute façon, Dew-Scented a toujours été un groupe assez technique (en particulier sur l’album « Ill-Natured » de 1999) . Mais avec un batteur comme Uwe, qui ne le serait pas ? (rires). « Inwards » était un disque très simple, direct et rapidement assimilable. Le challenge avec « Impact » était donc de travailler sur la partie technique et sur tous les petits détails de production. Nous aimons les petites finesses techniques qui permettent de conserver l’attention de l’auditeur et de garder un niveau élevé au songwriting. Il y a des petites parties dans nos titres qui ne se découvrent qu’au fil des écoutes successives. Mais ne nous méprenons pas, notre but est d’écrire des titres puissants et efficaces et pas de les ruiner avec des parties trop techniques. Je pense que nous avons trouvé la bonne combinaison et nous sommes définitivement enchantés du résultat.

VS07 : Une tournée va bien sûr être mise en place pour promouvoir « Impact ». Qui vous accompagne ?
D-S : Nous essayons de faire le plus de dates possibles. Nous avons joué à quelques festivals cet été et ensuite, nous avons fait une tournée des clubs en Allemagne et en Hollande. La prochaine étape est une tournée avec Nile et Misery Index qui nous conduira aux X-Mass avec Destruction, Deicide, Amon Amarth et quelques autres. Une putain d’affiche en tout cas ! Ce festival sera notre prochaine apparition en France. Nous avons aussi des opportunités de dates aux Etats-Unis et au Japon ainsi qu’une tournée en Croatie/Slovénie. Nous espérons pouvoir assurer toutes ces dates. Dans l’ensemble, nous ne seront pas tête d’affiche mais j’espère qu’il y aura un peu plus d’action ailleurs et que nous pourrons promouvoir « Impact » partout où les gens ont envie de voir Dew-Scented….

VS08 : Tous vos titres d’albums commencent par la lettre « I ». Private joke ?
D-S : Euhhh oui…on peut dire que ça en est un. C’est une sorte de vanne interne qui se perpétue d’album en album. C’est une sorte de ligne directrice pour nos sorties et ça durera aussi longtemps que nous trouverons des mots applicables à notre musique….

VS09 : Une fois de plus, Andy Classen a fait un excellent travail de production. Peut-on affirmer qu’il fait partie du groupe maintenant ?
D-S : C’est tout à fait ça. Il a vraiment effectué un travail remarquable. Je pense qu’on peut maintenant le considérer comme un membre du groupe quand nous sommes en studio. Comme tu les sais peut-être « Impact » a été enregistré à 4, car nous n’avions pas de bassiste à cette époque là, donc Hendrik a assuré les lignes de basse et Andy (que nous connaissions depuis « Inwards » et que nous apprécions beaucoup) a tout fait pour que le groupe forme une véritable unité. Il est toujours à l’écoute et prêt à s’investir à 110% dans tout ce qu’il fait. Je peux actuellement dire que « Impact » fait partie des 5 meilleures productions du Stage One Studio et je suis fier d’avoir pu travailler avec lui.

VS10 : Quels sont tes groupes favoris actuellement ? As-tu quelques bons petits groupes allemands à nous conseiller ?
D-S : Ah, il y a des tonnes de bonnes choses qui sortent actuellement. Je suis assez ouvert d’esprit et mes gouts vont de l’emocore au brutal death. J’écoute beaucoup mes grand favoris : Nasty Savage, le thrash de la Bay Area, Trouble, Destruction, le death suédois des 90’ (Entombed, Dismember, Eucharist, Carnage, In Flames, etc). Pour les nouveautés j’aime beaucoup le nouveau Burnt by the Sun, le nouveau Misery Index et Boysetsfire ont sûrement sorti l’album de l’année. J’aime également beaucoup Thrice ou Nasum. En groupes allemands, je présume que tu connais déjà Fleshcrawl, Obscenity, Night in Gales, Disbelief, Heaven Shall Burn, Caliban, Deadsoil, Final Breath, non ? Le nouveau Disbelief est une vraie tuerie…un excellent disque. Il y a des tonnes de bons trucs de toute façon….

VS11 : Tu as une minute pour convaincre un type d’acheter ton album et pas un autre….
D-S : Hahaha ! Je ne suis pas doué pour ce genre d’exercice. Je ne perdrai pas de temps à expliquer pourquoi nos albums valent ce qu’il va dépense. Je lui jouerai simplement nos morceaux (pendant une minute bien sûr) et si ça lui plait, il achetera de toute façon, ou bien se le procurera d’une manière ou d’une autre. Si ça ne lui plaît pas, ce n’est pas plus grave que ça, non ? Je préfère laisser parler la musique….

VS12 : Quelle est ton opinion sur la crise économique qui sévit actuellement en Allemagne ? On m’a laissé entendre que vous étiez en pleine récession….
D-S : C’est bien possible, hmmmmmmm….Je pense même qu’une crise économique globale est entrain de se mettre en place. Tout le monde souffre parce que le marché souffre. Il y a de plus en plus de chômeurs et le coût de la vie est de plus en plus élevé. Je pense que c’est un problème mondial et que nous allons en baver d’ici quelques années. Ce n’est que le début et les grèves vont se multiplier en Allemagne. Mais si on se base sur les notions purement économiques, ce n’est qu’un cycle et qu’après la dépression, les choses vont toujours mieux. Attendons de voir…..