Uriel interview Hylgaryss de CAITHNESS / DARK SANCTUARY
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Caithness est à ma connaissance le seul projet français qui puisse prétendre marcher sur les plates-bandes de l’armada Cold Meat Industries. Plaçant l’évolution cyclique d’atmosphères hantées et dépouillées au centre des préoccupations, « Crossing the Land of Bereavement » agit comme un Virgile sinistre qui aiguillera non sans péril le voyageur candide à travers une terre de brume et d’abandon… Recueil de confidences du créateur de Caithness, le dénommé Hylgaryss, qui nous parle également de son autre groupe, plus réputé celui-là : Dark Sanctuary…

 

Salut Hylgaryss, bienvenue sur VS ! Tu es surtout reconnu sur la scène française pour ta participation au groupe Dark Sanctuary. Nous sommes néanmoins ici pour parler en priorité de ton projet solo dénommé Caithness. Tout d’abord je me suis laissé dire que Caithness était antérieur dans sa conception à Dark Sanctuary. Peux-tu confirmer et fournir quelques éléments biographiques complémentaires ?
Antérieur à mon arrivée au sein de Dark Sanctuary, mais pas à sa création. Dark Sanctuary date de 1995 je crois, Caithness de 1996. J'ai rejoint Dark Sanctuary en 1997 en fait, après le mini-CD "Funeral Cry", afin de préparer l'enregistrement du premier album. J'avais déjà à ce moment enregistré une première démo de Caithness mais elle n'est pas sortie. J'ai ensuite enregistré d'autres morceaux et 2 démos sont parues en 1999 puis 2001, avant de sortir ce premier album de Caithness en 2003.

Ce premier album de Caithness, « Crossing the Land of Bereavement », vient de voir le jour sur une structure nommée Mono-Emotional Records. J’avoue n’avoir jamais entendu parler de ce label auparavant. Dans quel type de musique se spécialisent-ils, et comment en es-tu venu à entrer en contact avec eux ? Es-tu jusqu’à présent satisfait de la promotion / distribution qu’ils t’assurent ? Avais-tu tenté de placer Caithness ailleurs auparavant ?
Mono-Emotional est un jeune label Toulousain qui n'est pas spécialisé dans un style de musique au sens propre, il a déjà produit des compilations diverses mélangeant les genres (electro, metal, folk, trip hop, etc...). Peut-être connais-tu Downfall qui est en fait le projet musical du fondateur de Mono-Emotional.
Pour ce qui est de notre premier contact, j'ai simplement envoyé un exemplaire de la 2ème démo de Caithness à Mono-Emotional ainsi qu'à 2 ou 3 autres petits labels, et j'ai reçu une réponse positive quant à la réalisation d'un premier album par Mono-Emotional.
Côté distribution, il vrai que c'est une petite structure mais cet album de Caithness est assez facilement trouvable pour qui se donne le peine de le chercher, il est distribué par exemple dans certains grands magasins parisiens comme le Virgin ou Gibert Joseph, le seul problème est que, je ne sais pourquoi, mais mon album est quasi-toujours rangé dans la catégorie metal (???) en magasin. Il est également trouvable par VPC chez plusieurs labels.
Malgré ça, si vraiment quelqu'un le cherche et n'arrive pas à le trouver, il suffit de m'envoyer un mail, il m'en reste quelques-uns encore.

Le premier contact avec cet album ouvre un parallèle sans équivoque avec le groupe suédois Raison d’Être, tant le côté désolé de l’expérience sonore, le choix des atmosphères et l’utilisation de chants abbatiaux samplés replonge dans ce même univers glacial et contemplatif à la fois. Te réclames-tu de ce même mouvement dark ambient, ou as-tu une autre formulation à suggérer pour catégoriser ta musique ? Irais-tu jusqu’à parler d’influence directe pour Raison d’Être ?
Raison d'Être a été comme une révélation il y a plusieurs années quand j'ai découvert ce projet. Ses sonorités semblaient être créées pour moi, je me retrouvais aussi à 100% dans les images crées par la musique. Caithness a un peu pris cette orientation musicale grâce à Raison d'Être bien sûr, mais pas seulement. Raison d'Être a beaucoup évolué depuis et est devenu plus bruitiste, peut-être moins travaillé qu'avant, en tout cas beaucoup moins musical et plus expérimental. J'ai un peu essayé avec Caithness de continuer là où pour moi Raison d'Être s'était arrêté dans ce côté musical et religieux à la fois. J'ai aussi beaucoup essayé de faire ressortir comme une sensation de froid en Caithness, sensation qui s'est à mon sens évaporée au fur et à mesure des albums de Raison d'Être.

Dans le même ordre d’idée, le label suédois Cold Meat Industries est plus ou moins un sanctuaire dédié au type de musique dans lequel s’inscrit Caithness. Cela fait-il partie de tes objectifs que d’essayer d’attirer leur attention pour éventuellement intégrer leur écurie à plus ou moins long terme ? Est-ce là une confrérie d’artistes très « select », ou bien y a-t-il de la place chez eux pour un petit coin d’hexagone ?
Ce n'est pas une de mes intentions quand je travaille sur Caithness, mon but est de faire une chose qui me plait, pas de faire un CD pour un label. Si Cold Meat Industries se montre interessé, ce sera avec grand plaisir, mais j'en doute. Ce label a la politique de ne signer que des groupes suédois, même si à mon avis certains ne méritent pas de figurer dessus tant leurs musiques sont pompeuses, simplistes et sans âme. J'ai souvent la même impression lorsque que j'écoute une nouvelle production de Cold Meat, de penser que le compositeur a du créer tel ou tel morceau en 5 minutes, tellement c'est simpliste et inintéressant à l'écoute. Heureusement il y a aussi des groupes fabuleux chez Cold Meat, qui essaient de faire évoluer ce style en le travaillant énormément, et là je pense à Letum ou Desiderii Marginis.

« Land of Bereavement » ou littéralement « Le Pays du Deuil »… Qu’est-ce pour toi que cet endroit ? S’agit-il d’une dimension de ton propre esprit, ou bien d’un lieu fictif dans lequel l’idée de Mort est omniprésente ? Le fait que tu ne fasses que le « traverser » (« Crossing ») et non y demeurer a-t-il son importance dans la façon d’appréhender l’essence de la musique ? Cela veut-il dire que tu t’exprimes du point de vue d’un voyageur extérieur aux réalités du monde qu’il décrit ?
Exactement, je ne fais que raconter une histoire, ou plutôt une vision, à travers cet album. Ce thème me tenait à coeur, d'ailleurs, le prochain album en sera la continuité, avec bien sûr une certaine évolution dans le concept et le fond, mais pas dans la forme. Du moins le changement de cette forme n'est pas encore arrivé à ce moment de mon travail dessus et de son écriture.
Le fait de ne faire que "traverser" ces terres (car je préfère le terme de "terre" à "monde") fait insister le fait que je ne suis qu'un spectateur et qu’en aucun cas je ne fais partie de ce monde, je ne fais que le raconter en tant que spectateur privilégié.

Peux-tu donner un aperçu du type de visions / de fantasmes qui exercent un ascendant sur ton esprit lors de la composition d’un album comme « Crossing the Land of Bereavement » ? A l’écoute, des fragments d’impressions s’accumulent pour former un paysage abyssal, envahi par la brume, parsemé de blocs de pierre froide - peut-être les ruines d’un édifice sacral ?
Il y a bien sûr une idée dominante que résume le titre de l'album, mais chaque titre possède une vision propre. Par exemple pour les titres "Ruins", l'image que j'ai eue pour créer cette musique est un cortège évoluant très lentement au milieu des ruines d'un monastère, chantant au milieu de la brume et ne voyant pas à quelques mètres. Ta définition de Caithness est donc parfaitement vraie.

Penses-tu que le pouvoir cinématographique d’une musique dépend largement de la nature suggestive des éléments employés, ou plutôt de la place laissée à l’auditeur pour développer ses propres intuitions / images ?
Disons qu'il faut "aider" l'auditeur à comprendre ce que l'artiste essaye de faire passer. Quand la musique n'est pas aidée par une image, cela devient plus difficile à transmettre. Reste un texte, une ambiance pour y arriver. J'ai personnellemnt choisi l'ambiance, car ma musique n'en est pas une à proprement parler. D'ailleurs je préfère parler de création sonore que de composition, pour plusieurs de mes morceaux.

En conséquence, on peut affirmer que la musique de Caithness a l’étoffe d’une bande originale. A quoi selon toi ressemblerait le film adéquat à appliquer sur tes partitions ? Serait-ce un film à histoire, ou bien davantage une étude d’atmosphère ?
Je ne sais pas à quoi pourrait coller la musique de Caithness, je n'ai pas de nom de film en tête. D'ailleurs je ne porte qu'un intérêt très limité au cinéma en général.
Je préférerais quand même un film assez expérimental, un film qui aurait besoin de l'atmosphère créée par Caithness, un film plein de tristesse, onirique et sombre à la fois, une sorte de "Tombeau des Lucioles". En tout cas un film qui fait ressentir des choses.

Une question qui m’intéresse particulièrement : écris-tu une telle musique dans le but de rendre l’auditeur mal à l’aise / oppressé, ou au contraire dans celui de créer un environnement éthéré propre à la relaxation mentale ? J’avoue que la balance entre les deux oscille fréquemment en fonction des conditions d’écoute et du degré d’immersion… Mais à la base, mets-tu toi-même l’accent plus sur le côté glauque / terreur ou sur le côté beauté / extase ?
C'est vrai que suivant l'état d'esprit de l'auditeur, la façon d'écouter Caithness est différente. Mais à la base mon but prinicipal est de créer une musique qui me plaise, je fais Caithness pour moi. Tout cela est très égoïste, je le sais, mais Caithness me fait du bien, cela me permet un peu de m'exprimer, de m'ouvrir aussi. Ensuite si ma musique permet à quelqu'un de lui procurer des émotions, cela ne peut que me faire un énorme plaisir, et m'encourager à créer un nouvel album. En tout cas mon but n'est pas de rendre les gens encore plus tristes, peut-être de les apaiser.

Comment procèdes-tu pour assembler un morceau-type de Caithness ? Lors d’une écoute superficielle, on pourrait croire que pas mal de parties sont interchangeables, car les spectres de sonorités sont souvent très proches les uns des autres.
Je pars souvent d'une partie de synthé ou même simplement d'un son. Je compose beaucoup de parties à la guitare, puis je les retranscris au clavier. Souvent je cherche plus à créer une ambiance sonore qu'un son à proprement parler. J'y ajoute des percussions, des voix, etc...
Les sonorités des titres sont assez proches les unes des autres car je voulais garder comme un fil conducteur sonore pour cet album. Je voulais que tout ait une cohérence sonore.

Qu’est-ce qui pour toi fait qu’un morceau devient un morceau et non pas seulement un agencement d’éléments superposés et reliés les uns aux autres ?
J'ai fait un énorme travail sur les sons de cet album, et ce n'est pas à moi de te dire ce qui fait que cet album est plus q'une superposition de sons, comme trop souvent dans ce style de musique. Demande plutôt aux personnes qui l'ont écouté, je suis trop impliqué personnellement pour te donner une réponse précise, je ressens ces morceaux, c'est tout.

Travailles-tu d’ores et déjà sur une suite à « Crossing the Land of Bereavement », ou bien préfères-tu laisser Caithness en sommeil le temps de jauger les retombées de ce premier album ? Dans la première hypothèse, peut-on déjà avoir des infos sur la direction générale, un concept, etc. ?
Je travaille en ce moment à me recréer une bibliothèque de sons pour un second album. Le concept n'est pas encore écrit en entier mais j'ai déjà l'idée générale de ce que sera cet album. De toute façon je ne peux pas vraiment changer de style, et je ne le veux pas.
Je pense sur cet album rejoindre un côté plus personnel du deuil, l'album sera sans doute entièrement basé sur la vision d'une mère accompagnant sa fille dans les terres du deuil. La mère fera le retour mais pas la fille, une sorte d'adieu par l'accompagnement / recueillement près du corps de la fillette. (NdJ : du pain béni pour la prochaine Love Parade !)

Peux-tu nous présenter la chanteuse Carna, qui intervient sur « Crossing the Land of Bereavement », et par la même occasion nous expliquer ce qu’il en est de T.E.A.R.S. ? Est-ce qu’une réalisation est en cours ?
Carna intervient vocalement sur un seul morceau, mais a écrit quelques uns des textes que vous pouvez distinguer de temps à autres sur cet album.
Pour T.E.A.R.S - The Eminent Art Revals Sadism -, nous (Carna et moi) avons composé plusieurs titres et un 45-tours devait sortir sur un label Japonais, mais a priori c'est annulé, dommage. T.E.A.R.S est en fait un projet sur lequel nous travaillons par cycle. Nous ne travaillons pas dessus en ce moment, mais nous allons nous y remettre sous peu. D'ailleurs, un nouveau site devrait voir le jour, l'autre étant suspendu.

Parlons un peu de Dark Sanctuary si tu le veux bien. J’ai lu dans une interview que tu as donnée à un autre webzine que tu considères Caithness comme sombre et Dark Sanctuary comme triste… N’entrons pas dans un conflit sémantique, mais ne trouves-tu pas que les deux groupes, chacun à leur façon, expriment les mêmes sentiments, et que de fait l’un (Caithness) pourrait être perçu comme l’avatar décharné de l’autre (Dark Sanctuary) ? Si tu n’es pas d’accord, veuille s’il te plaît commenter ce qui à tes yeux différencie les deux musiques en terme d’état d’esprit ?
De mon point de vue, Caithness est en effet bien plus sombre que Dark Sanctuary qui, lui, est plus triste. Il est aussi bien plus personnel à mon goût, puisque c'est le fruit du travail d'une seule personne. Aux dires des auditeurs qui m'ont écrit à la suite de l'écoute de "Crossing the Land of Bereavement", Caithness a vraiment été accepté différemment de Dark Sanctuary, les gens le trouvent plus personnel et moins accessible, plus tourmenté aussi. Ces deux projets sont deux mondes différents, mais les deux se complètent en fait. Caithness ne doit surtout pas être pris comme le petit frère maladif de Dark Sanctuary, c'est simplement une autre vision de mon travail que je n'aurais pu mettre dedans.

Qu’en est-il des retombées de votre dernier opus « L’Être Las / L’Envers du Miroir » ? J’ai cru comprendre que vous étiez l’une des meilleures ventes de votre label Wounded Love Records. Tout cela entraîne-t-il des changements substantiels dans votre emploi du temps et vos objectifs ? Etes-vous globalement satisfaits au niveau des sollicitations / feedback journalistique / concerts ?
Aux dires de Wounded Love nos ventes sont très satisfaisantes. Cela n'ajoute rien à notre travail, que nous vendions 100 ou 10 000 CDs notre travail est le même, nous faisons de la musique car c'est un plaisir, nous ne composons pas en nous demandant si nous allons vendre. Nos objectifs sont toujours les mêmes, faire de la musique que nous aurions plaisir à écouter si ça venait d'un autre groupe. Nous sommes très satisfaits quant aux retours à propos de nos albums, nous avons des propositions de concerts, beaucoups d'interviews, tout va pour le mieux.

Dark Sanctuary est à la base le groupe d’Arkdae. Comment ton rôle a-t-il évolué au fil des albums ? Te trouves-tu désormais plus impliqué dans le processus créatif qu’auparavant ? Est-ce que Dark Sanctuary est une entité largement démocratique à ce niveau, ou bien y compte-t-on une minorité de compositeurs et une majorité de simples interprètes ?
Mon travail a énormément évolué au sein de Dark Sanctuary. Au départ, en 97, je n'ai rejoint Dark Sanctuary que dans le but de pouvoir aider le groupe à faire des répétitions et des concerts, je n'étais alors qu'un simple éxécutant. Puis j'ai commencé à composer et à écrire des textes et celà dès le deuxième album.
Nous sommes six dans Dark Sanctuary et bien sûr il y a des personnes plus aptes à composer que d'autres, c'est quand même plus facile de composer quant tu es aux claviers qu'au chant. Ensuite tout le monde peut mettre sa touche personnelle dans un morceau, voir même en composer. Disons que majoritairement, c'est Arkdae et moi qui composons la musique, à 95%, mais les autres membres viennent y greffer telle ou telle partie. Pour les paroles c'est différent, j'ai écrit 95% des textes du 2ème elbum, et Sombre Cÿr a écrit la totalité du 3ème album. Pour le nouvel album, nous avons presque tous écrit au moins un texte.

Peux-tu offrir un petit aperçu de votre séjour au Klangschmiede sous la houlette du fameux Markus Stock ? A-t-il parfaitement assimilé le contenu de votre travail et de vos exigences ? A quoi ressemblait l’ambiance dans ce local habituellement réservé aux groupes de chez Prophecy Productions ?
Markus a fait un énorme travail et encore une fois nous l'en remercions. Il a parfaitement assimilé le son que nous voulions et cela se reflète dans le son de "L’Être Las". Pour le nouvel album, la production est aussi bonne.
L'ambiance était très calme pour l'enregistrement, surtout grâce au fait que son studio se situe dans une grande maison dans une toute petite ville de campagne, loin du bruit et de la foule. En fait sa maison est divisée en 3 étages, le 1er est en fait les bureaux de Prophecy et les stocks, le 2ème est la maison où habite Markus, et le 3ème étage est le studio. Malheureusement le studio vient de déménager pour une autre ville de campagne, encore bien plus loin d'ici.

A titre personnel, quelle est la forme de travail qui te convient le mieux : être au sein d’un collectif où les charges sont réparties entre les membres et l’ingénieur du son, ou bien gérer tout seul ton petit business dans ton home-studio ? Laquelle de ces deux facettes génère le plus de stress ?
Les deux ont des atouts et des inconvénients mais je pense que le plus stressant est de devoir travailler avec d'autres personnes. Seul, je n'ai pas de contrainte de temps et de rendements, je peux laisser aller Caithness à ne rien faire pendant 6 mois si je le souhaite, et bien sûr ce n'est pas possible avec Dark Sanctuary.

Quel est ton rapport personnel avec la scène metal ? Peux-tu citer un éventail de groupes que tu écoutes en priorité ?
En ce moment j'écoute beaucoup de groupes comme Time Requiem, Kenziner, Concerto Moon, Andromeda, Ark… Beaucoup de progressif et de metal très technique en somme. Quant à Carna, elle me passe en boucle des albums de Malice Mizer, X-Japan, Luna Sea, Lareine, Moi Dix Mois ou encore Schwarz Stein.

Trouves-tu cela normal que ce soient majoritairement des fans de metal qui s’intéressent à Dark Sanctuary, ou bien penses-tu qu’une bonne partie du public potentiel se trouve occulté par les canaux de promotion / distribution propres à votre label ?
Normal non, vu la musique que nous faisons mais cela ne nous dérange pas, cela montre aussi une ouverture d'esprit du public metal. Et puis notre but est aussi de faire découvrir notre musique à des gens de différents horizons, pas seulement aux goths. Alors pourquoi pas les métalleux. Nous avons quand même remarqué avec étonnement que notre public en concert était moins metal que ce que nous aurions pu croire.

J’espère ne pas me tromper en partant du principe que tu as déjà écouté le nouvel album d’Elend. Il se trouve que j’ai beaucoup de mal à convaincre autour de moi qu’il s’agit d’un pur chef d’œuvre (peut-être que je ne m’adresse pas aux bonnes personnes, il faut dire…). Quel est ton avis sur cet album, et que représente ce groupe à tes yeux ? Est-ce que toi ou d’autres membres de Dark Sanctuary entretenez des rapports avec Elend ?
J'ai adoré le premier album d'Elend, le deuxième tout autant et puis plus rien. "Weeping Nights" et "The Umbersun" m'ont déçu au plus haut point. Et en fait j'ai aussi un peu de mal avec cet album. D'un point de vue musical, le tout me plait beaucoup malgré, à mon sens, beaucoup trop de chants masculins. Ensuite la production est phénoménale pour ce genre de groupe, français de surcroît. Malheureusement, est-ce bien du Elend ? Je ne crois pas, et c'est bien là le seul problème. Ecouter cet album en tant qu'album d'Elend est à mon goût un peu difficile à encaisser, ils auraient du changer de nom à mon avis. Et puis il est vrai que tout est un peut trop copié sur Cold Meat (c'est moi qui dit ça ???), en passant par la musique (grandiose !!!) au layout du CD. Mon seul reproche serait en conclusion qu'il est difficile de voir en cet album une réalisation d'Elend (NdJ : bah, apparemment c’est la doléance la plus fréquente formulée à l’encontre de « Winds Devouring Men ». Faut espérer que ça s’estompera au fil des albums…).

 

Es-tu en train de lire un livre en ce moment ? Lequel ? Quel type de lecture a tes préférences et pourquoi ?
Je suis en train de lire l'autobiographie de Takeshi Kitano. Mais en général je ne lis que très peu par faute de temps. Je pallie ce manque en lisant divers mangas (rires).

Connais-tu Violent Solutions ? As-tu une idée du « rapport de force » entre les webzines et la presse metal écrite à distribution nationale ? En clair, est-il réaliste d’envisager qu’une couverture extensive sur le web puisse encore avoir un impact général moindre sur le public qu’un article de dix lignes dans un Metallian ?
Oui, je connais très bien VS, je viens d'ailleurs souvent sur votre site pour voir les chroniques. Par contre je ne connais pas du tout le rapport de force entre le web et la presse écrite. A mon avis il faut associer les 2, tout le monde n'a pas Internet, et il est bien de pouvoir se documenter sur des groupes par la presse écrite, après, tout dépend de qui l'écrit. Le web est à mon sens beaucoup plus disponible pour les groupes et le public, il est plus facile de parler et d'échanger des choses, plutôt que de lire simplement sans pouvoir y répondre.

 

Bien, je vais te laisser vaquer à tes occupations. Avant de partir, tu es libre de faire ta petite promo et de faire savoir comment il est possible de te contacter et d’en apprendre davantage sur Caithness. @+++…
Merci beaucoup pour cette LONGUE interview (rires). Ceux qui veulent en savoir plus peuvent me contacter : hylgaryss@hotmail.com

A bientôt.