Sheb interview Rey de BURGUL TORKHAIN
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Bon vous avez tous entendu les blagues sur les bassistes dans les groupes de métal ? Bein c'est un peu le même style que les blagues sur les blondes .... Bon, votre avis va peut être changé si vous écoutez le premier album de BURGUL TORKHAIN (j'en vois déjà dire que c'est sûrement un bassiste qui a trouvé le nom du groupe)... Arrêtez de rire, votre avis va changer !

1) Salut et merci de consacrer quelques-unes unes de tes précieuses minutes à nos lecteurs. Peux-tu nous raconter un peu l'histoire de BURGUL TORKHAIN ? Que s'est-il passé depuis ton départ de YYRKOON ?
Burgul Torkhaïn, c’est d’abord une envie qui m’a pris comme ça. Je me suis dit un jour " Et si je me faisais un petit alBurgul.jpg (13369 octets)bum à moi ? " et puis voilà… Bon, pas tout à fait, à vrai dire… L’idée me trottait dans la tête depuis un bon moment déjà. En fait, depuis que je fais de la musique. Je connaissais Gilles (alias Godemichel) de Gronibard et Pat (alias Pat) de Lucretia, donc j’avais les musiciens pour mettre mes menaces à exécution. Je n’avais alors plus de raison de repousser les choses davantage donc je suis passé à l’acte. L’album " The adventures of Burgul Torkhaïn " est sorti une première fois en octobre 2001 en tant qu’autoproduction puis en septembre 2002 sous licence Thundering Records / Musea Distribution. Je m’occupe maintenant de trouver un line-up viable pour la scène…

2) BURGUL TORKHAIN, ça ne fait aucun doute c'est ton projet... Est-ce une volonté de tout contrôler pour arriver plus facilement à un résultat dont toi seul à l'idée précise où alors n'as- tu pas rencontré les personnes adéquates ?
Il y a un peu de tout ça. Les personnes adéquates je les ai trouvées en les personnes de Gilles et de Pat mais il n’était possible de travailler avec eux que dans le cadre d’un projet studio. Nous habitons en effet trop loin les uns des autres et nos emplois du temps sont trop chargés pour que l’on puisse dans l’immédiat envisager autre chose. D’autre part, j’avais des idées très précises de ce que je cherchais. J’en avais marre d’attendre toujours après quelqu’un ou quelque chose pour avancer. J’avais besoin d’agir et d’agir vite. L’un des problèmes, également, de proposer des compositions à un groupe stable, c’est que les personnes avec qui tu joues ne saisissent pas nécessairement l’esprit de ce que tu veux faire passer. Dans le cas de Burgul Torkhaïn, j’ai pu (en travaillant dans un premier temps sur support informatique) proposer un album quasi achevé sur lequel ils n’avaient " plus " qu’à travailler dessus, à ajouter quelques arrangements personnels… Ce qui représente quand-même une part de travail assez conséquente. En procédant ainsi, j’étais sûr de ce que nous allions sortir…

3) Sur ce CD apparaissent quand même Gilles de GRONIBARD à la batterie et Pat de LUCRETIA aux guitares. C'est parce que tu ne maîtrises pas encore ces instruments ? Plus sérieusement comment les as tu rencontrés ?
Et beh, c’est sérieusement parce que je ne maîtrise pas encore ces instruments !
Gilles, je l’ai rencontré par le biais d’un pote commun (Nécronembourg, le guitariste de Gronibard). Il n’arrêtait pas de me parler de Gilles, ce qui fait que ce n’a pas été une surprise de le retrouver un peu plus tard dans son groupe. Pat, c’est un peu pareil. J’avais fait une fois un concert avec Untuned, projet Death de deux des membres de Lucretia. On s’est croisé un peu plus tard lors d’un autre concert et le feeling est tout de suite super bien passé. Parmi tous les guitaristes et batteurs que je connaît personnellement, ce sont sûrement les meilleurs. Alors, comme on dit, au diable les varices !

4) BURGUL TORKHAIN, voilà un nom bien énigmatique. D'où vient-il et quel est sa signification ? Que signifient les caractères en arabe que l'on peut voir sur la pochette ?
Les caractères arabes signifient " Burgul Torkhaïn ", ou du moins ce qui s’en rapproche étant donné que certains phonèmes n’ont pas d’équivalence d’une langue à l’autre. Quant à " Burgul Torkhaïn ", ça veut dire " Burgul Torkhaïn " ! C’est tout simplement le nom du personnage central des textes… D’où " The adventures of Burgul Torkhaïn "…

5) D'après ce que j'ai pu lire des paroles, l'album est conceptuel et raconte comme son nom l'indique les aventures de ce fameux Burgul Torkhaïn... Personnellement, j'ai tout de suite pensé à Tolkien... est ce que-je me trompes ? Quelles sont tes autres références littéraires ?
Tolkien fait bien évidemment parti de mon univers littéraire ! (Vivement la sortie du deuxième volet au cinéma !) Mais il est loin d’être ma source d’inspiration principale. L’univers de Burgul se rapproche beaucoup plus d’un Jack Vance. Mais c’est vrai que je suis un gros fan de SF sous toutes ses formes. Anne McCaffrey, Ayerdhal, Philippe Curval, Douglas Adams, G.R. Dickson… Voilà quelques noms qui mériteraient largement d’être plus souvent cités et moins souvent ignorés…

6) Parlons un peu de la composition et de l'enregistrement de l'album... T'es-tu attelé a ce projet dès ton départ de YYRKOON (où même avant d'ailleurs...) ? Où et quand s'est déroulé l'enregistrement de l'album ? Es-tu totalement satisfait du résultat ?
A la première question je répondrait : avant. Le but de Burgul Torkhaïn était d’abord d’être un projet parallèle. J’ai recommencé à travailler dessus alors que je venais d’intégrer Dementia. Mais la composition en elle-même d’étend de mes débuts à la basse jusqu’à la dernière minute, en studio. L’enregistrement à eu lieu près de Lille au Midnight Studio. C’est Hubert Letombe, qui avait déjà enregistré l’album de Gronibard qui s’est occupé de Burgul Torkhaïn. Satisfait : oui. Totalement, on ne l’est jamais complètement, surtout quand tu es perfectionniste comme moi. Mais vu les conditions (seulement 8 jours de répétitions, enchaînées à 8 jours de prise de son et trois jours de mix), oui, je suis vraiment content du résultat. Maintenant, c’est certain qu’on peut toujours mieux faire… Ce à quoi je m’emploierais par la suite…

7) Tu es signé chez Thundering Records... Comment as-tu dégoté ce deal ? Connais-tu d'autres groupes du Label et qu'en penses-tu ? Es-tu satisfait du travail du label pour l'instant ?
Totalement ! Laurent Bocquet fait du super boulot. Les autres groupes du label, je ne les connais pas encore très bien (j’ai un peu écouté mais pas encore assez pour me forger une opinion solide). En ce qui concerne la signature, on m’avait parlé de Thundering à plusieurs reprises. Laurent avait aussi entendu parler de notre travail. On s’est rencontré à Fismes, lors d’une convention métal organisée par le fanzine Underground Investigation. On a peu parlé sur le coup mais on s’est échangé nos coordonnées. Il m’a rappelé peu de temps après, on s’est échangé nos points de vue et nos objectifs. On est très facilement d’accord. Du coup, il ne restait plus qu’à programmer une date de sortie…

8) Ca fait des mois que l'on entend parler de cet album... Pourquoi ne sort-il que maintenant ?
La raison en est très simple : le label avait déjà un programme de sortie assez chargé. C’est d’ailleurs encore le cas : les six prochains mois, si ce n’est plus, sont totalement bouclés. J’ai rencontré Laurent vers le mois de mars 2002 je crois (enfin, là je ne mettrais pas main à couper parce que je n’ai pas une super mémoire des dates…), donc septembre, c’est le mieux qu’on pouvait faire…

9) Quels ont été les premières retombées de l'album dans les médias ?
A niveau de la presse nationale, on a réussit à décrocher une chronique dans Hard Rock et Metallian (Hard Rock, nous a en outre consacré une page). Les critiques sont d’ailleurs assez bonnes. D’ailleurs c’est marrant comme quoi un même album peut plus facilement se glisser dans les pages d’un canard à partir du moment où il y a un code barre dessus… Enfin bref. Au niveau des fanzines, webzines et radios, ça décolle pas mal en ce moment. Ce qui est amusant, c’est que les critiques sont presque systématiquement les mêmes. C’est encourageant en même temps. Ca prouve au moins que les gens perçoivent ce que j’ai essayé de faire passer, ce qui n’est pas toujours si évident !

10) L'album d'YYRKOON vient également de sortir. tu l'as écouté ?
Oui. Je l’ai chez moi, d’ailleurs.
(…)
Ah, tu voulais peut-être que je te dise ce que j’en pense ?
C’est un bon album. Assez éloigné de ce que j’aurais attendu de leur part à l’époque mais assez proche de ce que j’imaginais aujourd’hui. C’est une bonne chose que nos albums respectifs sortent en même temps. Au moins, on voit bien notre évolution réciproque. Et la question " pourquoi vous êtes-vous séparés " devient ainsi quasiment inutile. (NDR : Ca tombe bien je ne l’ai pas posée celle là J )

11) Enfin un album où on entend la basse ai-je envie de dire ? En tant que bassiste, je supposes que c'est très important pour toi...
Yes ! Evidemment ! Sinon je jouerais autre chose (je ne sais pas, moi, du triangle à coulisse ou de la guimbarde hongroise). Ce qui me paraît important sur un album, c’est qu’on ne soit pas obligé d’être musicien et de tendre l’oreille pour percevoir un instrument ou pour pouvoir apprécier l’album. Et c’est vrai que j’aime beaucoup les album où on entend bien la basse, mais c’était déjà vrai avant que je me mette à cet instrument.

12) Un bassiste qui écrit, compose, gère tout et dont on entend bien l'instrument... Ca me fait penser à Steve Harris... qu'en penses-tu ? Quels sont les autres de tes confrères que tu apprécies ?
Iron Maiden est l’un des groupes qui m’ont fait me mettre au metal, et Steve Harris le bassiste qui m’a fait me mettre à la basse. Lorsque j’apprenais à jouer de la basse, je ne reprenais d’ailleurs presque que ce groupe. Etrangement, mon jeu a plus évolué vers celui d’Alex Webster (alors que je n’ai découvert Cannibal Corpse que beaucoup plus tard), autre bassiste ayant une part importante dans la composition. En fonction de l’instrument par lequel tu commence à composer, tes morceaux vont prendre une orientation différente, parce que le feeling n’est pas le même que tu te mettes derrière une guitare, une basse ou un clavier… C’est aussi l’un des intérêts d’être plus ou moins polyvalent et de savoir jouer plusieurs instruments : du coup, tu comprends mieux ce qu’on peut faire ou ne pas faire avec ces instruments, et d’autre part, tu enrichis ton vocabulaire musical…

13) C'est pas dans mes habitudes de parler instrument (j'y connais rien) mais pour une fois, je pense que c'est indispensable... tu joues sur quoi ?
Je joue sur basse 6 cordes. C’est une basse de luthier, mais je ne vais pas commencer à parler marque parce que je ne touche pas de royalties et de toute façon, je ne suis pas encore vraiment satisfait de mon matériel (qui par ailleurs vient de me lâcher…)

14) Est-ce que tu envisages de te produire sur scène avec BURGUL TORKHAIN ? Si oui serait-ce avec Gilles et Pat où d'autres musiciens sont ils envisageables ?
C’est en cours. A priori, ça ne se fera pas avec Gilles ni Pat, pour les raisons que j’ai citées précédemment. J’ai mon idée sur les musiciens que je vais recruter (ça a même déjà commencé), mais je ne peux pas en dire beaucoup plus dans l’immédiat…

15) Y a quelques paroles dans une langue bizarre dans le livret... peut-on en savoir plus ?
Il s’agit d’une invocation. C’est donc un langage propre au monde où vit Burgul Torkhaïn, langage totalement intraduisible…

16) Quels sont les futurs projets avec BURGUL TORKHAIN ? les futurs albums nous conteront-ils encore les aventures de Burgul Torkhaïn ?
Tout à fait. Dans " TAOBT ", il se passe parfois plusieurs mois voire plusieurs années entre certains textes, notamment entre " The Prophecy " et " Amothep ". Je pense revenir sur cette période pour le prochain album et poursuivre le récit après " The Mountain Of Tal-Dagor ". A vrai dire, j’ai déjà des idées directrices pour un troisième et un quatrième album…

17) As-tu des projets en dehors de BURGUL TORKHAIN ?
Je suis aussi bassiste dans le groupe Tridus Elasticus, un groupe de Death d’un genre un peu particulier. On vient de terminer notre premier album qui est en cours de mixage. On pourra nous voir prochainement sur scène lors du festival de Chaulnes (entre Amiens et St Quentin), le 25 et 26 janvier 2003, festival où 22 groupes joueront, dont Korum, Drowning, Yyrkoon, Klang, Decline Of Humanity, DSK, Gerbe of Life… (pour plus d’info, allez sur le site de DOH : http://www.declineofhumanity.fr.st ).

18) Que penses-tu de la scène française actuelle ? Quels sont les groupes que tu apprécies ?
J’aime beaucoup Carnival In Coal, DOH, DSK, Malédiction… Il y a toujours eu des bons groupes en France. Dommage qu’on soit toujours aussi boudés par les labels étrangers, que les structures ne suivent pas toujours et que les gros medias, comme la télévision, lorsqu’ils daignent parler de nous, ne montrent que quelques individus complètement à la masse qui n’ont souvent rien ou peu à voir avec le metal…

19) En ce moment qu'est ce qui tourne sur ta platine ?
Morbid Angel. " Altars Of Madness " est resté longtemps dans mon autoradio (parce que je ne pensait jamais changer de CD). Là je viens de mettre " Blessed Are The Sick "…

20) Connais-tu VIOLENT SOLUTIONS et qu'en penses tu ?
J’y suis passé quelques fois, mais je ne suis pas un surfer acharné, et je ne suis pas spécialement friand d’actu des groupes (je lis très peu les mag et les fanzines) donc je ne peux pas trop te répondre objectivement. Quoi qu’il en soit, j’estime que toute initiative pour faire bouger les choses est bonne en soit, donc à soutenir. On a trop besoin de ça en France. Les groupes ont trop besoin de ça. Et le public y gagne à la fin.

21) Voilà encore merci de nous avoir consacré ton temps, le dernier mot est pour toi...
Génial, j’ai toujours rêvé d’avoir le dernier mot ! Cool, je vais pouvoir en profiter pour dire n’importe quoi. Bon, vite une idée… Heu… Et si on se faisait une fin à la scoobidoo ?
Ah ! Ah ! C’était donc toi qui avait noyé tous les poissons du lac ! Retire ton masque, Fantomas, on t’a reconnu !