VsGreg interview BREAKPOINT
Copyright
V-Solutions.net

BREAKPOINT vient de sortir son premier album "none To sell" en autoprodcubreakpointpochette.jpg (9902 octets)tion via le distributeur United Music Company. Fans de thrash et du son du débutdes années 90s, ne passez pas à coté de ce groupe dijonais, talentueux et .... à suivre
  1. Peux-tu nous présenter le groupe et votre parcours jusqu’à la sortie de None to sell ?
  2. Tom : BREAKPOINT est né à la fin de l’année 1994 autour de Math à la guitare solo, Seb à la guitare et au chant, Steph à la batterie et Romain à la basse. C’est le début de l’aventure et comme tout groupe débutant ils passent leurs week-ends à reprendre leurs groupes préférés dans la cave qui leur sert de local. Entre 1995 et 1998, le groupe fait une trentaine de concerts et enregistre deux premières démos avec des moyens assez sommaires. Les réactions sont encourageantes et Math, Steph et Seb décident de passer la deuxième en embauchant un vrai chanteur Pierre. Romain laisse le groupe et c’est en répondant à une petite annonce que je rejoins BREAKPOINT en avril 98. Nous entrons très rapidement en studio pour enregistrer un premier 6 titres. Le résultat est sympathique mais reste assez amateur. Nous sommes repérés par la Vapeur (la salle de concerts dijonnaise) qui nous permet de mettre deux nouveaux titres en boite en 1999. Nous apparaissons sur quelques compilations et en 2000, nous enregistrons un 4 titres promo qui, cette fois, tient la route. BREAKPOINT a maintenant une soixantaine de concerts dans les pattes ; nous montons sur scène avec Furia, Artsonic, Oversoul, Tripod, E.T.H.S., Biocide, Watcha, Dyslesia… Il est temps pour nous de passer à l’album ; nous enregistrons alors des préproductions de l’album qui nous prépare pour le grand saut. Fin 2001 / début 2002, c’est None to sell. Voila!

  3. Pouvez-vous nous présenter votre premier album ainsi que son processus de composition et d’enregistrement?
  4. Tom : Nous avons enregistré et mixé None to sell dans le studio de Fred Rochette, le guitariste de Fifty One’s, à Châlons-en-Champagne. Nous sommes rentrés en studio le 26 décembre 2001 pour 4 semaines environ ; 2 semaines d’enregistrement et 2 semaines de mix. Ca a finalement été un petit peu plus long que prévu puisque nous y sommes retournés 2 ou 3 jours en avril pour retoucher quelques guitares et quelques parties de basse. Tout était fin prêt en mai et nous n’attendions que le feu vert de la maison de distribution avec qui nous avions des contacts. L’attente a bien duré 3 mois et tout a capoté finalement. Heureusement, en deux semaines, nous étions signés par United Musics Company et l’album était dans les bacs le 21 novembre. None to sell est le résultat de plusieurs années d’évolution et de travail de composition. On en avait tous un peu marre des démos et du bidouillage, il fallait qu’on passe à l’album. Plus de 3 ans de travail ressortent sur cet album. The odd one out et Not granted sont les plus anciens morceaux, On behalf figurait sur le quatre titre promo de 2000, par contre des titres comme Latest ou Dry well sont beaucoup plus récents et n’avaient jamais été mis sur bande jusque là. Bref, None to sell résume assez bien notre parcours.

  5. BREAKPOINT semble évoluer à contre-courant de ce qui est actuellement en vogue (néo métal, true métal…) ne vous retrouvez-vous pas dans ces styles ?
  6. Tom : Beaucoup de chroniqueurs nous trouvent une touche hard-core et ça a toujours tendance à nous étonner. Je pense qu’il faut plutôt trouver l’origine de ces sonorités dans le power métal des années 90 " type Pantera "… En tout cas nous n’avons aucune influence hard-core ou néo-métal ; on peut même dire que nous sommes assez indifférents à ces genres de hard rock. Le néo métal nous ennuie tous profondément mais c’est un courant qui a permis de " populariser " le métal. J’ai l’impression d’ailleurs que les adolescents écoutent soit du rap soit du néo. En ce qui concerne le True métal, c’est un peu plus gênant pour nous. Musicalement parlant nous avons les mêmes références 80. Nous sommes tous fans de Maiden ou de Priest. Je suis taré d’Helloween et de speed allemand depuis que j’ai 15 ans… mais de là à jouer en armure sur scène, très peu pour nous !!! Souvent de bons musiciens mais bon… pas trop d’inspiration et trop de dragons ! lol

  7. None to sell est un album proche du métal qui était pratiqué au début des années 90. Est-ce volontaire ou non ? Avez-vous été marqués par cette époque ? Si oui, quels albums retenez-vous de ces années 90-93 ?
  8. Tom : Nous avons tous grandi avec le métal qui se faisait à cette époque. J’ai acheté mes deux premiers disques de métal en 1990 ; The razors edge d’AC/DC et No prayer for the dying d’Iron Maiden ! Idem pour les autres membres du groupe qui ont commencé avec Metallica, Megadeth, Flotsam ou Corrosion of Conformity… Il est donc évident que cette période nous a marqué et que None to sell se situe dans la lignée de ce que tous ces groupes nous ont enseigné. Dans nos discographies respectives nous avons tous Rust in Peace de Megadeth, le Black album de Metallica, Vulgar display de Pantera ou Deliverance de C.O.C.. Mais ces influences sont très réductrices et pour élargir tout ça j’aurais pu citer quelques albums de cette période que je vénère : The missing link de Rage, Never neverland d’Annihilator, Shake your moneymaker des Black Crowes, Sigh no more de Gamma Ray, Livin’ in hysteria d’Heavens gate, le premier Jackyl ou encore Pile of skulls de Running wild… Tu vois, nos références sont plutôt larges et chacun d’entre-nous pourrait te citer tout un tas d’autres albums...

  9. Quelles sont les influences du groupe au niveau des paroles et de la musique ?
  10. Tom : C’est toujours très difficile de caractériser le type de musique qu’on fait et de déterminer toutes les influences qui nous ont fait pondre tel ou tel riff, telle ou telle ambiance. Tous les groupes thrash que je t’ai cité font partie du lot c’est sûr ! Beaucoup de chroniques de None to sell évoquent Flotsam and Jetsam, Pantera, Iron Maiden, Metallica, Megadeth, Sacred Reich, Overkill… Nous avons la même conception du heavy metal que tous ces groupes. Des vrais riffs, des vrais soli, des breaks et de l’énergie… Un esprit peut-être un peu moins clinique que ce qui se fait aujourd’hui ; plus gras plus rock’n’roll. C’est sûrement pour ça que nous nous tournons pas mal vers les 70’s en ce moment. Pour ce qui est des textes, Seb t’en parlerait mieux que moi puisqu’il écrit quasiment tout. Ces textes lui sont très personnels ; ce sont ses états d’esprit, ses états d’âme. Disons qu’ils sont souvent très imagés et alambiqués. Chacun peut y retrouver un peu ce qu’il veut. Facile comme réponse mais c’est pourtant vrai !

  11. La scène métal française prend de plus en plus d’ampleur depuis quelques années. Il y-a-t-il des groupes français avec qui vous collaborez ou qui vous ont aidé ? Pensez-vous que la scène française est assez solidaire ?
  12. Stef : Oui, tout à fait ! On a de supers rapports avec des groupes comme Fifty One’s, Oversoul, Furia ou encore Dyslesia. Fred de 51’s a non seulement enregistré notre album mais il nous a également filé pas mal de consebreakpoint-foto.jpg (18349 octets)ils et de contacts importants.
    Boom, le batteur de Dyslesia, m’a, lui, donné quelques petits tuyaux de batteurs. Faut dire que c’est un vieux loup de mer ! lol
    Personnellement, je ne pense pas que la scène française soit assez solidaire. Ca n’engage que moi bien evidemment. Je pense sincèrement qu’il y a encore pas mal de jalousies entre groupes, et qu’un peu de succès chez certains a très vite fait de leur monter à la tête. Mais bon, faut relativiser : les groupes qui se connaissent s’entraident et se filent des plans de concerts. Il faudrait prendre en exemple des collectifs comme celui de Coriace qui regroupe Tripod et Eths notamment.

  13. Existe-t-il un groupe français/international modèle pour vous (au niveau de leur carrière ou de la façon de gérer leur groupe) ?
  14. Stef : Je ne crois pas qu’il existe à proprement dit un modèle de groupe à suivre. Chacun a sa propre identité et pense faire le bon choix. Il faut savoir rester humble malgré le succès.

    Tom : Je ne sais pas trop… Peut-être AC/DC ou Motörhead… Ce sont deux groupes qui ont toujours fait ce qu’ils voulaient faire. Ils ont créé leur style, leur image, leur légende. Ils sont là depuis 30 ans et sont toujours au top. Pas de maquillages, pas de superflus, juste eux sur scène. Ils réinventent le hard rock à chacun de leur morceau. Respect !

  15. Votre premier album sort sur le label SL Music / United musics Company. Est-ce votre propre label ? Etes-vous partisan de l’auto-production (autogestion)? Ou aucun label n’a cru en vous ?
  16. Stef : Oui ! SL music est notre propre structure. On n’est pas spécialement pour l’auto production, mais on va dire qu’on a pas trop eu le choix. Pour " None to Sell ", ce qui comptait c’était de trouver une bonne distribution ; c’était ça l’essentiel !
    Certes UMC est un petit distributeur mais il a l’avantage de travailler avec tous les disquaires.
    En ce qui concerne les labels, on a démarché des contrats de licence, mais rien de bien fameux. D’un certain côté, le fait d’avoir sa structure permet de bien gérer le moindre détail (pochette, fabrication CD, mise en place promo…)
    D’un autre côté, c’est très prenant, stressant et surtout très dilapidant !!! lol

  17. Quels sont les premiers retours vis-à-vis de None to sell ? Allez-vous pouvoir obtenir une distribution à l’étranger pour ce disque ?
  18. Stef : Les premières chroniques sont toutes bonnes voire excellentes. Les plus grands mags ont tous bien aimé, surtout Rock Hard et Rock Sound. Les fanzines apprécient beaucoup également, et les radios à voir le nombre de playlist reçus, ça a l’air de leur titiller les esgourdes.
    Concernant les distributions étrangères, on est en cours. On ne peut pas en dire plus pour l’instant mais on espère évidemment que ça se fera.

  19. BREAKPOINT est originaire de Dijon qui est peu connue pour sa scène locale ? Peux-tu nous parler des groupes / associations / évènements qui existent sur cette région ?
  20. Stef : C’est clair ! On ne peut pas franchement dire que Dijon soit une ville connu pour sa scène métal. Il y a quand même quelques groupes métal dans le coin (Dreaggan ou Aegirson) qui se sont un peu fait connaître au niveau underground. Mais il est vrai qu’on ne peut pas parler de " scène locale " comme à Bordeaux (Nihil, Oversoul, Viridiana…) ou à Marseille (Tripod, Eths, Biocide…).
    Côté associations, c’est pas la joie. On a justement fondé une asso avec le groupe et des amis pour organiser quelques évènements sur Dijon. On a notamment fait venir Napalm Death, Misanthrope, ou encore Artsonic…
    De plus, tous les mois on met en place des soirées dans un grand bar de la ville. On y fait jouer des plus petits groupes, et on diffuse également des albums en avant-première.

  21. L’année 2002 vient de se terminer. Que retiendrez-vous de cette année pour BREAKPOINT ? Quels sont les albums que vous avez aimé en 2002 ?
  22. Tom : Évidemment c’est une année vraiment à part pour nous puisque notre travail passé porte enfin ses fruits. Après tous ces efforts, nous rêvions de sortir cet album. Le résultat nous satisfait totalement ; c’était ce que nous pouvions faire de mieux. Nous sommes maintenant en route vers le deuxième album que nous espérons voir sortir début 2004. On en reparlera ! J’avoue que je n’ai pas suivi grand chose de ce qui sortait actuellement dans les bacs. Je n’ai pas l’impression que l’année 2002 ait été très fructueuse. Je retiendrai quelques albums qui datent de la fin 2001. Les derniers Bolt Thrower et Kreator ne sont pas mal du tout, Last fair deal gone down de Katatonia est un véritable chef-d’œuvre que je recommande à tous et le dernier Midnight Oil m’a vraiment éclaté. De 2002, je retiens surtout le It’s a love Cult de Motorpsycho, un groupe de rock psyché norvégien, ou le magnifique Invisible de Nihil. A part ces quelques brûlots, je ne vois pas trop… Tu t’attendais peut-être à ce que je réponde " Breakpoint " ? C’est vrai que c’est une tuerie (rires) !!!
    Stef : Cette année 2002 fut un long travail pour sortir ce premier album. En réalité, on a passé énormement de temps à essayer de trouver un deal et à mettre en place le moindre détail pour que la sortie de l’album puisse se faire dans les meilleures conditions. Il nous aura fallu presque 6 mois pour enfin voir l’album dans les bacs. Mais la promo n’est pas finie et il va encore falloir bosser dessus encore quelques temps.
    Cette année, comme albums je retiendrais le dernier Soilwork ainsi que le dernier Queen of the stone Age.

  23. Quels sont les objectifs et les attentes de BREAKPOINT pour 2003 ?
  24. Stef : Pour 2003, les objectifs du groupe sont d’abord de tourner un maximum malgré les difficultés à trouver des dates. On songe déjà au deuxième album avec un enregistrement qui pourrait avoir lieu fin 2003 début 2004. Ce qu’on attends de cette nouvelle année c’est de continuer à rencontrer de nouvelles personnnes et discuter de notre musique. C’est très important d’écouter les gens et savoir ce qu’ils pensent de notre album. Leurs remarques peuvent être très intéressantes et très enrichissantes pour le futur.
    On va également essayer de trouver un bon deal pour le second album de façon à ne pas financer à 100% l’album de notre poche.

  25. Votre opinion sur Internet, le mp3, les gravages de cds et … Star Academy !
  26. Tom : En ce qui nous concerne, Internet et le mp3, sont des très bons moyens de promotion. De toute façon, celui qui aimera vraiment notre album ne manquera pas d’acheter l’original je pense. Idem pour le gravage de cds. J’ai un graveur mais je sais acheter quand j’en ai envie ! Bien sûr, c’est un manque à gagner pour la plupart des groupes ; le problème, c’est que c’est surtout un manque à gagner pour les boites de prod qui investissent derrière ! Mais bon, les majors se sont tellement fait de fric depuis 50 ans que je ne vais sûrement pas pleurer sur leur sort ! Si les produits étaient de meilleure qualité et surtout moins chers, l’amateur de zic rechignerait moins à acheter et mettrait moins de fric dans le matos de gravage. C’est un peu plus embêtant pour les labels de plus petite taille qui surnagent… Au début des années 80, les professionnels de la musique pensaient que la copie K7 allait tuer l’industrie du disque. On s’est bien rendu compte que c’était une connerie ! A eux de se décarcasser pour que leurs affaires tournent maintenant… Pour ce qui est de Star Ac’, no comment ! Il y a juste une différence entre devenir un professionnel de la musique et devenir un musicien. Entre un de leur produit et un vrai zicos il y aura toujours une galaxie de différence. Nous ne sommes pas à la même école…

  27. Un message pour nos lecteur ?
    Steph :
    Tout dabord un énorme merci à l’équipe de V-solutions de soutenir le groupe depuis pas mal de temps déjà. J’espère qu’on aura l’occasion de rencontrer des lecteurs à nos concerts. N’hésitez pas à venir faire un petit tour sur notre site net : http://www.multimania.com/breakpoint /
    Tom :
    merci pour l’intérêt que vous nous portez peut-être et à bientôt sur la route.