Tonton interview André de NOMED

Pour ceux qui l’ignoreraient NOMED n’est pas un de ces nouveaux venus de la scène française, sorti de nul part, au talent renforcé à grand coup de marketing. Il s’agit là d’un groupe qui a traversé chaotiquement les années pour en ressortir toujours plus fort, toujours plus mature. NOMED était en première ligne lorsque la fin des années 80 connu l’explosion du métal extrême. Même si André reste le seul rescapé de la formation de cette époque, le groupe n’a jamais perdu son identité tout en évoluant au même rythme que la scène. Cette remise en question permanente fait la différence. Le dernier enregistrement en date, " Feel the pain ", en est un parfait exemple. Un entretien avec André chanteur/guitariste du groupe havrais me semblait de rigueur pour saluer l’arrivée de ce nouvel opus discographique.

VS : Salut André. Tout d’abord peux-tu nous présenter le line-up actuel ? On ne sait pas grand chose des deux musiciens qui ont rejoint le groupe fin 2000
André : Ils se prénomment Fred (basse) et César (guitare) ... qui est le dernier arrivé !
Nous avions encore un "batteur" en octobre / novembre 2001, mais ça n'a pas duré longtemps ...Nous avons ensuite joué avec un expander + lecteur midi (quelques répètes). Je me suis vite rendu compte qu'un nomed-singeur.jpg (8905 octets)batteur est comme une charpente au sein d'un groupe, c'est lui qui fait " vivre " la musique. Nous avons quand même composé cinq nouveaux titres que je fignole en ce moment !
Pour l’instant César est parti pour deux mois en Corée du sud et Fred n'est plus le bassiste de Nomed Je recherche toujours un batteur "interprète" ... qui écoute les guitares et qui maîtrise sans taper comme un sourd !

VS : Hou là, c’est pas la joie au niveau musiciens si je comprends bien. Mais le fait d’être localisé au Havre n’est-il pas handicapant pour un groupe ? N’as-tu jamais songé à déménager pour une région plus propice à ton activité musicale (concerts, musiciens, etc.…)
André : Oh là, attention, je dirais que c'est plus que de la joie, c’est de l'hystérie pure ... Mais ici malheureusement il n’y a pas de musiciens, ce qui est un réel handicap si c'est ce dont tu as besoin. Ils ont parfois un instrument mais c'est tout ! Ce sont des feignasses qui se servent d'un "courant" (mode ?) musical pour se montrer; faire des concerts devant leurs potes, à la "faite de la musique !" ... alors, t'imagines, quand le troupeau se rassemble (hystérie collective). La "musique" n'est qu'un "support" pour eux! Ca fait treize ans que Patrick et Jean-Luc sont "partis", depuis, j'ai essayé de jouer avec pas mal de gaziers ... et du temps, j'en ai perdu ! Je ne regrette rien, dans la mesure où il m'aura fallu toute cette période pour accepter et comprendre ... Déménager? Pour l'instant, non ...
J'ai mon propre studio, mes instruments, mes amis musiciens (qui ne jouent pas de métal, excepté César !), mon chien, ma famille ... Et puis Le Havre, c'est un port (d'attache) ! Ne vaut-il pas mieux être "seul" avec des convictions, que mal accompagné ? Bien des gens sont entourés par des "potes" mais sont-ils moins seul pour autant ? La joie, pour moi, se trouve là où elle est réellement, simplement . Et puis quand faut bouger pour un gig, et bien on bouge : Belgique, Angleterre (tout près!)

VS : Oui, effectivement, si tu as ton studio ainsi qu’une vie familiale et professionnelle, difficile de partir. En revenant sur le devant de la scène avec NOMED, quelles sont les ambitions que tu nourris pour le groupe ?
André : Je n'ai pas de vraie "vie de famille et professionnelle" je suis libre ! Le fait qu'il n'y ait pas de ressources humaines sur Le Havre en matière de musique métal est un facteur important. En effet, dans le changement du mode d’évolution de Nomed et je me retrouve en place de "leader" ce qui a ses avantages et ses inconvénients . "Le devant de la scène", c'est quoi, tu peux m'expliquer ? Nomed n'a pas d'ambitions particulières, surtout pas celles du vedettariat ! Ce qui est paradoxal, j'en conviens, avec le fait de sortir des disques / enregistrements, pour diffuser, faire entendre notre musique au plus de monde possible . Nous désirons, peut-être, tout simplement "partager" quelque chose qui nous tient à cœur ?

VS : Par " le devant de la scène " j’entends dire par là que le groupe s’était fait plus discret ces dernières années. Avec la sortie de " Feel the pain " on reparle pas mal de NOMED. Même si tu ne recherches pas la célébrité ça doit quand même faire plaisir non ?
André : Que Nomed ait été "discret" est dû à plusieurs raisons : Depuis le départ de Jean-Luc et Patrick je n'ai eu de cesse de chercher des remplaçants ... Mais ils sont irremplaçables !!! Alors, j'ai joué avec des pseudo-musiciens et perdu beaucoup de temps et d'énergie à essayer de les motiver de leur apprendre certaines choses ... J'ai parallèlement repris mes études pour faire musicologie ... Je me suis intéressé à toutes les musiques, appris l'écriture, l'harmonie, l'analyse "classique" : ça m'a énormément apporté ... En 1998, je suis tombé gravement malade et ça a duré deux ans ... J'ai ressorti des cd et donné des concerts avec les gars de Fatal quand je me suis senti un peu mieux, c'était une "nécessité"... Mais ça ne pouvait pas durer ainsi bien longtemps ! Que l'on reparle de Nomed ne me fait pas spécialement "plaisir" ...
Ce qui me ferait vraiment plaisir, ça serait de trouver de vrais musiciens avec lesquels ça "collerait" ... Dernièrement, je suis allé voir / entendre Necrophagist en Belgique. J'admire la détermination (le travail !) de Muhammed et comment il a su s'entourer d'excellents musiciens très humbles . Mais le fait que Nomed sorte un disque qui "marche" découle aussi du fait que j'ai fait le vide autour de moi . La "camaraderie" (hum, hum) ça ne dure qu' un temps ! Le plaisir n'est là que lorsque je joue et compose ... mais seul !
Le partage et l’ échange viendront peut-être ensuite, qui sait ? Je l'espère ...

VS : Je suis d’accord avec toi en ce qui concerne le travail de Muhammed de NECROPHAGIST mais le parcourt de son groupe a, lui aussi, été très tortueux. Il est resté seul pas mal de temps. Ce qui prouve que tout est possible et que tu trouveras sans dounomed-03.jpg (10187 octets)te les musiciens qu’il te manque. Tu dis que " l’apprentissage " de la musique t’a beaucoup apporté mais à quels niveaux en particulier ? Je crois savoir que tu composes sur ton ordinateur. En quoi cela est-il intéressant ?Ces ébauches musicales ne sont-elles pas trop synthétiques pour pouvoir se faire une réelle idée de la qualité des compos ?
André : La musique est un langage. Ne pas connaître le langage écrit correspond à une sorte d’illettrisme… Ensuite, il y a l’histoire de la musique en parallèle avec celle des autres arts ainsi que la rencontre entre ceux-ci. Ex : l’opéra… Le compositeur travaille en collaboration avec le librettiste. Pour ma part, j’ai un PC avec une bonne carte son, un très bon logiciel et un super expander (une banque de sons midi) dans lequel les échantillons sont presque " réels "… Je pourrais me casser le cul à composer et faire jouer mes œuvres par des instrumentistes du conservatoire où j’ai travaillé, mais ces derniers sont bien loin d’être à l’écoute de la demande… Il faut les " diriger " et je pèse mes mots ! J’ai fait l’expérience et les instrumentistes que j’ai invité en studio ont saccagé l’enregistrement. Pourtant, ce sont des élèves en fin d’études…   Sur pc, quand tu écris tes parties, tu peux faire faire ce que tu veux à chaque instrument si tu lui envoies les bonnes directives . C'est bête (un ordinateur) j'en conviens, surtout qu'il n'y a pas d'échange au niveau humain . Mais si c'est pour servir la musique ... Et puis comme je t'ai dit, ils font de très bons trucs en midi, il n'y a pas que les sons multimédia ! Et là, on ne parle que de son (du timbre orchestral donc !), en quoi celui-ci est-il si important ? J'ai gardé mes demos de certains groupes des 80's avec un son pas terrible mais une niak d'enfer ! Quand tu écoutes les concertos de Rachmaninov interprétés par himself (début 1900) le son est ce qu'il est mais l'interprétation à ton avis, elle est comment ? Le son, la "production" comme on dit aujourd'hui, je m'en bas les couilles ... Si la musique est bonne, c'est à l'auditeur d'en faire abstraction sinon, qu'il aille acheter le dernier Georges Michael ...

VS : Tu m’as dis une fois que tu considérais Nomed comme un hobby. Pourtant Metal Age, ton nouveau label, a fait une promotion assez importante en Allemagne. N’y a t il pas une certaine disproportion entre ces deux états de fait ? Par la même, peux-tu nous parler un peu de ce label germanique que personne n’a l’air de connaître ?
André : Le terme "hobby" ne signifie pas " distraction bête pour personnes lobotomisées ". C'est pour moi un travail qui stimule l'envie d'apprendre et créer ... Le désir découle des pulsions que nous avons. Ensuite, c'est à nous de savoir vraiment ce que désirons, si telle est notre préoccupation. Ils y en a qui veulent "savoir" et d'autres qui se complaisent dans l'apathie . Tout ceci dépend de notre histoire personnelle. Pour Metal age, c'est leur travail de vendre un maximum de disques, ils sont dans les affaires ... Si tu penses que la promotion est bonne tant mieux ! Et si tu penses qu'il y a une disproportion d'engagement entre Nomed et Metal age, libre à toi... Ils n'ont que la licence de "Feel the pain" . La production, c'est mon affaire ! C'est le seul label qui a été "intéressé" par Nomed. Les autres m'ont répondu que la musique leur plaisait beaucoup mais que celle-ci ne rentrait pas dans leur politique commerciale . Dans l'état actuel des choses, je peux seulement te dire que je ne suis pas satisfait du tout, de la pochette du cd . Il devait y avoir un chouette dessin dans le boîtier cristal, un livret quatre pages et la tranche à été modifiée sans accord préalable ... Seul point positif, le mastering . J'espère que le repressage sera comme je leur ai demandé (?)

VS : C’est quand même dément d’être obligé de signer en Allemagne, alors qu’il y a une multitude de labels en France. A ton avis, doit-on en conclure que les maison de disques de l’hexagone ne s’intéressent pas suffisamment aux groupes français ? Quelle est ta vision en temps que musicien de tout ce business écœurant qui peut entourer la musique ?
André : D'autant plus qu'il y a les obstacles de la langue et de l'éloignement géographique, ce qui ne facilite pas les rapports humains et les conditions de travail . Les labels français, j'ai eu quelques échanges avec ceux-ci quand je m'occupais de putréfaction records ... no comment. Quand aux affaires d'argent, ce sont les "affaires" mais rien à voir avec la musique ... Mon expérience m'a appris que ce sont des commerciaux, délégués par des hommes d'affaires, ni plus ni moins, pour faire tourner une boite. Ils pourraient très bien te vendre de la lessive ou des conserves . C'est un métier comme un autre, je ne juge pas et je ne trouve pas que cela soit "écœurant" dans la mesure où ils diffusent nos disques. On a besoin d'eux comme ils ont besoin de nous. Là où ça peut pervertir la musique, c'est quand les musiciens cherchent à entrer en compétition les uns envers les autres, car ces messieurs de la finances font une sélection, ce qui peut déclencher des rivalités entre musiciens . Tout le monde devrait avoir la possibilité de s'exprimer sans craindre la critique, le regard des autres, en étant sincère et en sachant rester "simple" . C'est de la musique, pas un bal masqué ! Ce qui me navre, ce sont les déguisements et attitudes à la mort moi l' nœud des groupes dans les magazines : c'est à celui qui se ridiculisera le plus pour se faire "remarquer" ? ...

VS : Ouais et comme le satanisme ne choque plus personne maintenant ces groupes à la con jouent les apprentis-nazis. Ça fait pitié. Comment réussir à rester crédible et à ne pas être associé à ce type d’énergumènes. Et je ne parle pas que des musicos, le public n’est souvent pas mieux… Je sais que tu es très attaché à ta musique mais n’as-tu jamais songé à t’orienter vers des styles musicaux plus lyriques  ou plus jazzy ? Après tout tu as d’excellentes connaissances musicales grâce à ton diplôme de musicologie, tes années d’expériences et ta foi. Qu’est-ce qui pourrait t’arrêter ?
André : Y a mieux encore : les cagoulés avec des mitraillettes (pan, pan, t'es mort !!!) . Quant au public, c'est un phénomène "normal", il s'identifie et adopte leur attitude. Peu de gens aujourd'hui, à mon sens, savent se positionner et ainsi trouver leur place . Je le vois dans le milieu des groupes / musiciens. Ils s'occupent de ce que font les autres mais s'est surtout pour se repérer. Ils ne savent plus où ils en sont, "les pauvres, ils ne sont pas aware" (je l'aime bien Jean-Claude, même s'il est vraiment très con, il est attendrissant par sa "sincérité") quand j'entends des gens parler des défauts des autres, je me dis qu'ils ne font que dénoncer au travers de l'autre ce qui ne "tourne pas rond" chez eux . Ce serait une erreur de penser que le fait de changer d'orientation musicale faciliterait les choses. Des cons, tu en as partout !!! Dans le jazz, le classique, le rap, la techno etc.... En même temps, il y a aussi des gens sincères qui font des trucs chouettes sans emmerder personne . C'est valable dans tous les domaines. Pour les nouvelles compos, j'ai demandé à des amis de venir y greffer leur petite touche : un pianiste et une soprane . D'ordinaire, ils interprètent de la musique classique et ça ne les a pas "arrêté"  pour enregistrer des sessions nomediennes ...

VS : Voilà qui promet d’être intéressant. Bon maintenant que " Feel the pain " est sorti depuis plusieurs semaines. Qu’en penses-tu avec un peu de recul ? Es-tu satisfait du résultat final ou es-tu comme certains peintres qui considèrent qu’un tableau n’est jamais vraiment fini ?NOMED.jpg (3307 octets)
André : "Feel the pain" a une histoire qui lui est propre ...Nomed était en train de dériver ou de s'enliser (?) avec les anciens musiciens . Je suis parti à Montpellier (en vacances?) avec mon matos, histoire de travailler, de mettre en application ce qui restait vaseux avec les autres musiciens. Chacun avait ses petits tracas (matériels, personnels etc ...).J'en ai eu "un peu" marre alors je me suis tracé. J'ai profité de l'éloignement, d'une certaine "quiétude" et je me suis fait plaisir en même temps que je bossais. J'ai mixé (malaxé ?) le tout en rentrant à Le Havre (oh dé !) et puis comme c’était satisfaisant pour un premier essai avec mon nouveau matériel j'ai envoyé pas mal de cdr à des labels ... et puis voilà ! Je pense avoir donné ce que je pouvais de mieux à ce moment donné. Depuis, j'ai appris quelques petits astuces (grâce au bon David !) au niveau de l'orchestration midi et le prochain risque d'être plus affiné ! On verra bien.

VS : En quelque sorte " Feel the pain " est donc un projet solo. C’est aussi pour ça que ce disque te tiens particulièrement à cœur non ? Après toutes ces années de passion musicale au service de Nomed, as tu des regrets ? Ferais-tu le même chemin si c’était à refaire ? Y a-t-il une chance pour qu’un jour les vinyles des débuts soient réunis sur cd ?
André : Que "Feel the pain" soit réalisé et interprété par André Lemesle n'est pas important en soi ... J'ai choisi cette option car je savais que les autres n'étaient pas assez impliqués ou prêts pour enregistrer . Je n'aurais pas demandé mieux que d'aller en studio avec mes collègues même si c'était pour perdre du fric inutilement... Si c'est pas untel qui n'a pas de matos, c'est bidule qui a des obligations dans sa famille ou avec son 2° voire 3° groupe ...  "Au service de Nomed" me convient tout à fait comme expression ! "Avec le temps va, tout s'en va" comme disait le bon Léo . Alors pour ce qui est de refaire ce qui est fait : ce n’est pas possible !!! La vie d'une personne, c'est court et c'est long à la fois . C'est à toi de repérer (si tu es "aware", merci J-Claude !) ce qui va ou pas chez les autres comme chez toi ! Après il faut se mettre au travail car prendre conscience c'est une chose, mais changer ses habitudes (réflexes ?) en est une autre. Je pense qu'il faut considérer le temps comme un allié précieux . Bien sûr, je ne disais pas ça à vingt ans car à cet âge tu n'as qu'un envie c'est dévorer la vie. Mais aujourd'hui, tout va à 300 à l'heure, cela t'incite encore plus à ne pas te poser de questions. Pour ce qui en est de "Troops of death", il est remixé, avec un inédit d'époque et des titres "live" et en répète, depuis un moment. Adipocere est (était ?) sur le coup, mais ils ne donnent pas de suite. Faut dire aussi que le "marché" du cd est un petit peu (non, même pas vrai !) "saturé". Isn't it ?

VS : On a parlé d’eux au court de cette interview, mais que sont devenus les premiers " nomediens ", Patrick et Jean Luc ? Es-tu toujours en contact avec eux ? N’as-tu jamais tenté de leur faire reprendre du service ?
André : Patrick était déjà "en dehors" du groupe quelques temps avant qu'on arrête, il venait de terminer son "armée", avait trouvé une "gueuze" et cherchait du "boulot"... histoire de "faire sa vie"... Si j'en parle comme ça, c'est que la pilule n’est toujours pas passée !!! J'ai commencé à jouer avec lui, on a tout "appris" ensemble à l'époque, découvert le thrash, l'envie de faire un groupe...etc. Avoir le talent qu'il avait et treize ans plus tard reprendre des cours de batterie pour jouer du blues / rock... faut aimer entretenir la connerie ! Quant à Jean-Luc et ben, c'est sa mère qui l'a fait rentrer dans les ordres en lui décrochant un emploi de facteur dans sa petite bourgade... Il a fait son petit bonhomme de chemin, aujourd'hui il vit sa vie dans sa petite maison de casanier ! Sa copine lui a demandé s'il ne voulait pas "reprendre du service" avec Nomed mais il préfère tapoter sur sa batterie dans un fest-noz de la région ... Jean-Luc est très loin d'être "con" mais c'est l'envie qui lui manque aujourd'hui. La flamme s'en est allée et comme on ne peut pas décider à la place de l'autre ce qui est "bien" pour lui, tanpich ! Alors maintenant, j'essaie de regarder devant mais je t'avoue que des fois, c'est pas évident !

VS : Avec l’arrivée d’Internet ne crois-tu pas que les groupes ont trouvé un outil idéal de promotion qui les met à la portée de leurs fans ? Comment se fait-il qu’il n’existe pas de site officiel de Nomed ?
André : C'est vrai que internénette, c'est pas mal ... Pour ce qui est des i-mèls tu peux contacter directement avec qui tu veux et recevoir une réponse en un temps record. Comme lorsque j'ai contacté Ken Kelly pour la pochette de "Feel the pain" (www.kenkellyart.com) . Pour les sites, je vois les choses autrement : c'est déjà plus figé, même si y en a qui sont "attractifs", t'as vite fait le tour. Pour remédier à cela, il faut faire des mises à jour souvent (comme VS !) et puis le langage html, je n'ai pas encore eu le temps de m'y mettre. Dernièrement, en Belgique chez Ronny "the gr!nk!ller", j'ai entre aperçu le temps qu'il passait pour éditer sa newsletter "bang that head ! " grindkiller@stillonline.be . Il faut déjà en vouloir et avoir le temps pour faire quelque chose de bien. Je ne peux pas être au four et au moulin mais si un jour je rencontre quelqu'un qui veut s'occuper de faire un site pour Nomed, pourquoi pas ?

VS : C’est vrai que la pochette du dernier cd est plutôt réussie. Jusqu’à présent Nomed n’avait pas eu de superbe cover art comme pour " Feel the pain ". Qui est ce Ken Kelly dont le style me rappelle le célèbre Frazetta  ou encore Formozza dont les dessins furent utilisés pour les premiers albums de MASSACRA ? Comment as-tu réussi à " négocier " la pochette ?
André : Ken Kelly est le disciple de Frazetta. Il a fait la pochette de Kiss "destroyer" et pas mal de covers pour Manowar (les phallos du métal ! A quand Nomed avec des gueuzes à oilpées sur scène???) ... sans plaisanter (quoi queue !). J'ai flashé sur cette pochette car elle est ... comment dire, subversive ? Qui ressent la "pain" ? Personnellement, je "vois" plus de souffrance dans l'expression de celui qui donne le coup de grâce que dans celui qui le subit. Ce dernier ne faisant que "papier-peint". Maintenant concernant ce qui "ordonne" ou "gouverne" le warrior ? Seul lui peut répondre, et encore. Quant aux négociations, j'ai mis en rapport Metal age et Ken Kelly. Ils ont trouvé un arrangement.

VS : Tu nous a parlé d’enregistrements avec des musiciens de formation classique mais as-tu d’autres projets pour le groupe ? Que peut-on te souhaiter pour l’avenir ? De trouver des musiciens qui tiennent la route ? De continuer ton travail passionné pour une quinzaine d’années supplémentaires ?
André : Pour l'instant, Nomed c'est Dédé "the looser" mais comme tout évolue.... Je ne crois pas à la fatalité. Nos erreurs ne sont nullement rattrapables, ce sont elles qui nous rattrapent !!! Ce qui "est" à l'heure actuelle n'est que le fruit de ma "semence" ! Heureusement, nous avons encore toute la vie devant nous ! "Le travail est le père du plaisir" (voltaire) et je compte bien continuer dans ce sens. Si je rencontre des (vrais) musiciens ce sera encore plus chouette ! Il va de soi qu’ils " tiennent la route", mais après, faut "rouler" et c'est sûrement pas avec des feignasses ou des faussaires que tu peux aller bien loin ! Je ne demande plus rien à personne, il faut que cela vienne d'eux-mêmes ! Il faut laisser les gnomed_avisionofgod.jpg (15236 octets)ens "libres" afin de percevoir leur vrai visage. Avant de souhaiter quelque chose aux autres, souhaitons-nous d'aller mieux individuellement et chacun trouvera sa place sans convoiter celle de l'autre ! Une quinzaine d’années de rab ? Pourquoi pas ? Allez hop, c'est parti mon kiki !!!

VS : ta playlist actuelle en cinq albums ?
16°/ Mozart k332 (sonate n°12) et le "reste" ...
Beethoven opus 53 (sonate "waldstein")
Anton Bruckner la n°4 "romantique"
Brahms la n° 3
Gorecki la n° 3 (pour soprano)

VS : André merci d’avoir répondu à mon interrogatoire. Pour un type qui n’avait pas grand chose à dire (comme tu me l’avais laissé entendre lorsqu’on à commencé cette interview) je trouve que c’est pas si mal. Je te laisse le traditionnel mot de la fin pour conclure.
André : merci & à bientôt !

Sacré Dédé, voilà ce que j’appelle finir un entretien en apothéose hé hé hé ….