Uriel
interview BLUT AUS NORD |
Si Blut aus Nord na pas
donné de signe de vie lors de la demi décennie qui vient de sécouler, ce
nest pas pour autant que lentité aujourdhui devenue groupe à part
entière na rien à dire. Bien au contraire, la bête est de retour, plus féroce et
déterminée que jamais, et surtout très remontée contre les vices du
« metal-business ». Ambiance
1-Salut et sois le bienvenu à t'exprimer sur Violent Solutions ! Avant tout ![]() Tout ce qui devait être dit à ce sujet est exprimé dans le livret du dernier album qui est, certes laconique, mais parfaitement explicite. 2-D'autre part la seconde partie de la saga "Memoria Vetusta", à savoir "Dialogue with the Stars", semble d'ores et déjà dans les starting-blocks pour très bientôt. Qu'en est-il donc du statut exact de "The Mystical Beast of Rebellion" ? Quand le matériel a-t-il été composé et est-ce supposé être un avant-goût du prochain album, ou plutôt quelque chose à part dans l'histoire de Blut aus Nord ? "The Mystical Beast of Rebellion" a été composé il y un peu plus de trois ans. Il correspond à un besoin de toucher à quelque chose de très pur et d'offrir une oeuvre de Black Metal authentique et définitivement sombre. Il n'a pas de statut particulier, il s'agit de notre troisième album c'est tout. Effectivement il est moche, dénué de toutes formes de mélodies et il ne présente rien d'agréable à écouter, c'est ainsi que nous l'avons voulu parce qu'une partie de nos influences se situe dans une scène Black Metal profondément obscure incarnée par des groupes comme Beherit, Blasphemy, Havohej ou encore les vieux Dark Throne ou Bathory. Maintenant cet album n'est en aucun cas un avant-goût du prochain, qui devrait être effectivement "Dialogue with the Stars", et qui est au contraire très mélodique et atmosphérique. Nous travaillons actuellement dessus et il n'y a à l'heure actuelle aucune guitare saturée sur les compos. C'est une uvre "méditative" et mélancolique pouvant évoquer le travail d'artistes comme Pat Metheny, The Third & the Mortals ou même Scorn. Nous travaillons aussi sur un autre album pour Blut Aus Nord "The Work Which Transforms God" sur lequel nous explorons la "déstructuration" musicale et la dissonance sombre et dérangeante. C'est en quelque sorte un extension du "Chapter V" de "The Mystical Beast of Rebellion". Impossible de dire aujourd'hui lequel de "Dialogue with the stars" ou "The Work Which Transforms God" sortira le premier Nous n'avons aucune limite dans la création de notre musique. Toute démarche artistique doit interpeller et surprendre et ça n'est pas en sortant le même album tous les 18 mois que tu peux y parvenir. Nous voulons que chacun des albums de Blut Aus Nord soit unique et possède une véritable identité, ça n'est certainement pas la meilleure façon de fidéliser un public mais c'est assurément la meilleure pour s'épanouir artistiquement et c'est là le plus important. 3-C'est donc enfin le retour longtemps attendu de Blut aus Nord après la période VMI et le désormais culte « Fathers of the Icy Age ». Etant donné l'intervalle de maintenant presque cinq ans et tous les facteurs qui ont pu intervenir depuis, considères-tu cette année 2002 comme un come-back ou plutôt comme une seconde naissance ? En d'autres termes jusqu'à quel point as-tu éventuellement pensé que Blut aus Nord était à une époque proche de la voie de garage définitive ? Ni l'un ni l'autre, Blut Aus Nord n'a jamais cessé d'exister, simplement comme je l'ai déjà dis nous n'avons aucun impératif et aucune obligation envers qui que ce soit. Pour beaucoup de groupes la musique est devenu un véritable travail et il s'installe alors une routine compo/studio/tournée, les maisons de disques de ces groupes exigent des sorties régulières et surtout exigent un "produit" ayant un gros potentiel commercial. Nous préférons rester totalement libres et indépendants considérant la musique comme un Art à part entière, aussi si nous voulons arrêter cinq ans ou sortir trois albums dans l'année nous pouvons le faire. La voie de garage définitive est celle que proposent des labels comme Nuclear Blast, certes beaucoup plus rentables sur le plan strictement financier mais catastrophiques sur celui de la création purement Artistique. Durant ce "break" nous avons pu voir cette scène évoluer et surtout admirer la mascarade qui s'est mise en place progressivement. D'un style à la base totalement subversif ayant, je le pense, un rôle social à jouer (beaucoup parlent de Satanisme Social à propos de « The Mystical Beast of Rebellion ») nous sommes arrivés à un cirque musical assimilé et dompté. Nous n'avions pas nécessairement envie de nous mêler à tout ça. 4-Que t'inspire justement la disparition de Velvet Music International ? Comment s'est déroulé ta collaboration avec le label ? La collaboration avec VMI reste quelque chose d'unique. C'était un label qui témoignait d'un réel et profond respect envers ses groupes auxquels il n'a jamais imposé quoi que ce soit. Ce fut un véritable plaisir que de travailler avec Velvet. 5-Aujourd'hui le côté business du metal est en plein fleurissement avec des labels, subdivisions, agences de promotion et j'en passe qui naissent à tout bout de champ. Paradoxalement la scène musicale semble traverser certaines difficultés chroniques plus ou moins embarrassantes. J'en veux pour preuve que les groupes « leaders » n'ont jamais été autant remis en cause que maintenant. Quel est ton point de vue sur l'évolution des choses depuis que tu es impliqué dans le metal ? Pour en revenir à VMI, peut-être que l'environnement qui existe aujourd'hui n'est plus adapté pour qu'un label de ce genre puisse perdurer ? Comme je l'ai dis tout a l'heure, les groupes "leaders" (je parlerais plutôt de groupes exposés ) sont obligés de sortir des albums très régulièrement et surtout ne peuvent pas se permettre de faire ce qu'ils veulent de leur musique, les sommes engagées par ces gros labels sont beaucoup trop importantes pour que les groupes soient seuls décisionnaires de l'évolution de leur musique. Immortal ne pourrait certainement pas se permettre de faire ce que fait Ulver dont l'approche musicale est totalement libérée de toute préoccupation commerciale. Il s'agit effectivement d'un véritable business, et comme tout business il y a une obligation de résultat et de profit impliquant la mort de l'artistique aux dépens de la stratégie permettant d'atteindre la cible visées, cette cible est un public "metal" qui n'a aujourd'hui rien à envier au public de Mylène Farmer. Il est englué dans ses stéréotypes, dans ces codes et prêt à payer très cher le nouveau coffret en bois collector de Dimmu Borgir qui aura coûté 5 ou 6 de fabrication au label. Les gros labels ont formaté les groupes et les magazines, les groupes "leaders" ont formaté le public et les businessmen n'ont plus qu'à faire les poches. Maintenant je pense qu'il est possible pour des labels plus impliqués sur le plan artistique d'exister et de perdurer, c'est d'ailleurs pour cette raison que nous allons certainement créer notre propre structure sur laquelle sortiront nos prochaines réalisations. Ce label devrait s'appeler "Appease Me " et nous permettra de contrôler absolument tout, de composer à notre rythme et surtout de composer exactement ce que nous voulons. 6-Parlons à présent de "The Mystical Beast of Rebellion". L'album se compose de six chapitres intitulés "The Fall" (I, II, etc.). A qui ou à quoi s'applique cette vision de chute perpétuelle ? C'est la chute de notre société, la décadence, la chute du fléau humain et un regard lucide sur ce qui se cache derrière la grande illusion. C'est une chute vers laquelle nous entraîne la société de consommation qui asphyxie toute forme de prise de conscience ou de réflexion en endormant les populations. Tout est prévu pour que les gens ne puissent pas réfléchir à leur condition, ils sont occupé 8 ou 10 heures par jour par un travail finalement parfaitement inutile, récupérés par les programmes abêtissant de la télévision dès qu'ils rentrent chez eux et "happées" par les différentes formes "d'amusements organisés" le week-end. Très peu de personnes ont finalement conscience qu'ils mènent une vie d'esclave moderne, ils baignent bêtement dans un bonheur illusoire et uniforme, et quand celui-ci semble moins évident il reste l'autre bonheur, l'artificiel procuré par toutes formes de drogues anéantissant encore des capacités intellectuelles déjà bien engourdies. "The Mystical Beast of Rebellion" est une uvre de misanthropie pure découlant directement du dégoût que peut inspirer cette masse de survivants. C'est une masse d'individus qui s'ignorent possédant tous les capacités de s'auto gérer mais préférant opter pour la facilité en déléguant le pouvoir. 7-De « Fathers of the Icy Age » j'ai en mémoire une image bien précise, ce fameux rugissement de guitare en ouverture de « Slaughterday the Heathen Blood of Ours » qui ouvrait une voie épique avec la rage d'une tronçonneuse. « The Mystical Beast of Rebellion » présente par contraste un black absolument implacable et rectiligne qui ne laisse plus trop de place aux atmosphères lyriques. Le son de guitares y est toujours identifiable mais ne réserve plus de ces gros riffs dodus, les rythmiques sont plus martelées sur le schéma black traditionnel et on ne retrouve plus de chant clair. Est-ce le fruit d'une volonté délibérée d'adopter une certaine ligne de conduite ? Avez-vous souhaité d'une façon ou d'une autre « corriger » le tir après "Fathers of the Icy Age" pour faire taire ceux qui pensaient que Blut aus Nord allait quitter les sentiers du black metal ? Nous n'avons besoin de faire taire personne, libre à chacun de penser ce qu'il veut de Blut Aus Nord, nous n'en avons rien à foutre, il ne s'agit pas dun concours de popularité. Il était hors de question pour nous de sortir la copie conforme de "Fathers of the icy age", la démarche aurait certes été beaucoup moins risquée mais aussi, et surtout, beaucoup moins intéressante. Les gens sont tellement habitués à voir les groupes devenir de plus en plus commerciaux qu'ils sont presque choqués par cet album qui renoue avec les sources pures du Black Metal. Il ne s'agit pas de rectifier le tir, mais simplement d'enregistrer l'album dont nous avons envie à un moment précis de notre existence. Il n'y a, ou il ne devrait y avoir, aucune ligne de conduite à adopter quand tu prétends créer ou composer quelques chose, dans le cas contraire tu t'emprisonnes toi même dans un système de travail totalement fermé. 8-Chaque chapitre s'ouvre sur des grondements plus ou moins sourds de type séisme avant d'enchaîner sans transition avec la furie à plein régime de la section metal. Que symbolise cette particularité ? Est-ce une façon de mettre en place un décor de désolation avant de porter l'estocade ? C'est une façon de relier les morceaux entre eux et de poser le climat véritablement malsain qui anime cet album. Ces sonorités en infra-basse sont particulièrement oppressantes et stressantes. 9-Je pense que tu me donneras raison si je dis que sur cette réalisation la froideur et la haine supplantent allègrement la mélodie. Considères-tu cela plus difficile de parvenir à un résultat abouti lorsque l'on évince délibérément ce qui en général pousse un album vers le public ? Je veux dire par là que, lorsque tu as trouvé une mélodie bien accrocheuse il devient relativement commode de broder un morceau à succès autour, alors que composer une musique hostile de bout en bout est une autre paire de manches, il est facile de tomber dans le piège de la répétitivité. Comment vois-tu les choses sur ce plan là ? Quand tu es passionné par ce que tu fais je pense que rien n'est difficile et que tu parviens toujours à obtenir le résultat escompté. Une musique véritablement hostile nécessite une implication totale afin qu'elle soit animée par un feeling authentique qui puisse se transmettre à l'auditeur, c'est la même chose pour toutes les formes de musique qui expriment quelque chose et qui s'adressent à un auditoire réceptif, sensible et doté d'un sens critique. Je mets sur le même plan le travail de groupes comme Godflesh, Arcturus, The Gathering, Evoken, Kabal, Aghast, Radiohead, Incantation, Massive Attack par exemple, ces artistes s'adressent à des publics plus ou moins nombreux mais ont tous en commun une véritable implication dans ce qu'ils font et sont de ce fait respectables et crédibles. Quand tu es impliqué et que ta démarche demeure artistique, alors la composition musicale, quelle que soit sa forme, n'a rien de compliqué et devient une extension de conscience parfaitement naturelle. A cette démarche, il faut opposer la production de cette sous culture de masse relayée par les médias mettant en avant des pseudos artistes sans âmes comme Halliday, Fabian, Segara, Garou et tous ces pollueurs d'intellect qui interprètent des conneries affligeantes, qu'ils ne sont pour la plupart même pas capables d'écrire eux même, sur des parties instrumentales fabriquées à la chaîne en dix minutes. Ce genre de sous-créations ne demande aucune implication, mais juste la connaissance d'un public parfaitement formaté et béat devant son téléviseur que l'on gave de mélodies faciles et de textes minables. Pour résumer et revenir a ta question je n'oppose pas la mélodie à l'hostilité musicale, prétextant que l'une serait plus évidente à aborder que l'autre, mais l'Artiste impliqué à l'artiste formaté qui connaît parfaitement sa cible. 10-Le timbre cisaillant des guitares et un son rauque aux entournures bien que percutant réveille les éternels parallèles avec la scène nordique d'il y a quelques années. Est-ce une filiation spirituelle que tu revendiques ? A quel degré exerces-tu ta propre supervision sur la production de la musique, et que souhaites-tu exprimer à travers l'équilibre du mix mis en place ? Il n'y a pas de filiation spirituelle, simplement cet album touche au black metal dans sa forme originelle, par conséquent le parallèle avec la "vieille" scène nordique est inévitable. Dark Throne, Beherit, Bathory ou Abruptum, par exemple, ont développé un son qui semble être LE son dont a besoin le black metal, ils ont posé une base solide dont il est difficile de se défaire quand tu veux aborder le style de la manière la plus pure qui soit. En ce qui concerne la production, nous supervisons absolument tout. Nous avons notre propre studio et enregistrons tout nous même. Cela permet d'avoir tout le temps nécessaire à l'obtention du son recherché, je ne parle pas du gros son mais du son qui donne vie à ta musique. 11-Cela fait-il partie des objectifs que de monter un line up de scène ? Non pas du tout. Nous n'avons rien à faire sur une scène, la misanthropie qui anime Blut Aus Nord n'est pas un gimmick idiot mais est bien réelle et nous empêche vraiment de nous confronter à l'extérieur. Personnellement je suis en marge de tout et j'ai coupé toutes formes de relation directe avec "l'extérieur social" qui me dégoûte profondément. Nous ne fréquentons pas les fantômes qui renforcent chaque jour une société que nous vomissons et il est hors de question que nous nous mélangions à eux pour atteindre une salle de concert. 12-Blut aus Nord ou, dans une traduction approximative, « Le Sang venu du Nord ». Je peux imaginer sans trop de peine que ce patronyme fait référence aux peuplades barbares de l'Europe du Nord, en particulier les Vikings. Tout d'abord qu'en est-il exactement de la base conceptuelle du projet ? Je crois me souvenir que le premier volet de "Memoria Vetusta" traitait d'une tribu païenne décimée dont les survivants traversaient une quête héroïque jusqu'à la vengeance finale. Nourris-tu une forme de fascination pour la culture et la mythologie de ces contrées ? Le nom n'est pas réellement traduisible en fait. Sa traduction, approximative comme tu l'as dis, évoque l'héritage culturel laissé ici (en Normandie) par les peuples du Nord de l'Europe. Blut Aus Nord est un projet en constante évolution, c'était à la base le projet d'une seule personne, puis de deux et aujourd'hui "beaucoup" de gens sont impliqués, directement ou non, dans le processus de création et de réflexion. De ce fait la base conceptuelle du projet était un chemin emprunté pour évoluer vers d'autres horizons, la mythologie Scandinave a ainsi joué son rôle de récit occulte débouchant sur une forme d'approche de la sagesse que l'on retrouve dans tous les grands récits mythologiques. Tous se rejoignent dans une harmonie totale de l'homme avec les éléments et avec la nature dont il s'est lui même extrait et qu'il renie et détruit aujourd'hui. C'est là que se situe le Paganisme, il faut savoir dépasser le stade de l'évidence que l'on pose devant les yeux profanes et aller chercher la symbolique Universelle qui est la même partout. Tous ces groupes qui se proclament aujourd'hui Païens roulent en voitures, fument et produisent des déchets qui contribuent à renforcer une société qui pollue l'environnement et détruit la nature dont ils prétendent être très proches. Si vous voulez vraiment être "Païens", enlevez votre maquillage, posez vos épées et vos haches en carton et arrêtez de polluer, posez vous et méditez. 13-Ensuite, quel regard portes-tu sur le galvaudage du terme « Viking » par certains groupes, mais avant tout à mon sens par la presse qui a quelque peu tiré sur la corde à une époque en présentant tout et n'importe quoi comme du Viking-metal pourvu que la musique ait une petite touche folklorique ou épique et que les membres portent des heaumes à corne ? L'aspect historique est-il d'après toi relégué au second plan dans l'imaginaire collectif à cause de ce type de phénomènes ? Personnellement je trouve ridicule tous ces groupes qui portent des côtes de mailles ou des heaumes à cornes sur scène, même chose pour ceux qui passent une demi heure à se maquiller dans les loges, comme les danseuses du Crazy Horse, avant de monter sur scène. Souvent ces groupes n'ont pas beaucoup de choses à dire, s'enferment dans les clichés et effectivement incluent quelques petites touchent folkloriques pour être classés Viking Metal ou balancent 10 fois par morceaux le mot "Satan" pour être classés Satanistes. L'image sert alors à combler un vide conceptuel flagrant. Je trouve la démarche d'Enslaved (pas seulement musicale), très intéressante à ce sujet; Le groupe s'est libéré des clichés et semble être allé beaucoup plus loin dans l'exploration de son concept de base. Maintenant je dois avouer que je me fous royalement de cette scène "viking metal", en fait les seuls groupes de BM que j'écoute encore sont Blasphemy, Beherit, Demoncy, Krieg, Profanatica/Havohej. 14-J'aborde un sujet qui a fait jaser pas mal de monde dernièrement sur les forums metal. Il paraît qu'une de vos interviews, au magazine Metallian pour ne pas le citer, aurait été censurée ou écourtée dans les grandes largeurs. N'ayant pas lu le magazine en question je ne connais pas le fin mot de l'histoire. Peux-tu en gros expliquer exactement de quoi il retourne et si, oui ou non, il est justifié de dramatiser l'affaire ? Disons que Metallian travaille d'une façon très particulière, les questions que l'on te pose ne sont pas celles que tu retrouves dans le "magazine" (?), en effet nous avons eu la grande surprise de voir que toutes les questions avaient été réécrites afin de fluidifier l'ensemble et de lui donner l'aspect d'une véritable discussion. Plus fort encore la majorité de ces questions réécrites sont en fait des extraits de ce que j'ai pu dire, par conséquent elle donnent l'impression que le "journaliste" (?) connaît parfaitement son sujet et qu'il a parfaitement assimilé l'album posant ainsi des questions très pointues Outre le fait qu'ils aient supprimés 1 ou 2 réponses (normal il leur fallait de la matière pour reformuler leurs questions ) ils ont effectivement jugé opportun de censurer notre propos notamment quand nous nous sommes exprimé sur Immortal, par exemple, en termes peu élogieux, non pas sur la musique du groupe, mais sur son attitude et surtout sur l'attitude du "metal business" que nous avons comparé à la sous culture de masse que propose la force médiatique en France. Je pense que si nous avions choisi un autre groupe, rien n'aurait été supprimé, mais Immortal faisait la couverture (et quelle couverture !!!))) et Metallian n'avait peut être pas envie de contrarier le très puissant Nuclear Blast dont les nombreuses pages de publicité ($$$), qui constituent un fort soutient financier, sont beaucoup plus importantes que ce que nous avons à dire. Nous avons travaillé avec beaucoup de magazines et c'est la première fois que nous constatons ce genre de pratiques. Maintenant il est évident que si quelqu'un de Metallian lit tout ce qui vient d'être dit, il répondra et aura quoiqu'il arrive le dernier mot au final nous passerons certainement pour des mythomanes qui osent manquer de respect à l'un des "groupes majeurs" de la scène black metal et que Metallian ne peut tolérer une telle attitude dans ses pages (ce qui confirmera que le metal extrême est devenu tellement propre et assimilé par le système que toute forme de subversion, aussi infime soit elle, n'y est plus tolérée si elle vient gêner la mécanique financière mise en place par les gros labels dépassionnées et la presse écrite enchaînée à la publicité dont elle ne peut se passer) Les seuls qui auront raison sont ceux qui nous diront "vous saviez comment fonctionnait ce pseudo magazine il ne fallait pas perdre de temps à répondre à leurs questions lisses et insipides " Pour terminer il faut juste préciser que nous n'avons rien à priori contre Immortal, considérant qu'un artiste mène sa "carrière" et fait évoluer son travail comme il l'entend. Ce qui était visé ici était la technique de médiatisation et d'exposition employée par beaucoup de groupes pour écouler leurs stocks de disques. 15-Quels sont aujourd'hui les groupes qui te semblent le plus à même de briser le blocus sur le black metal français qui a souvent cours à l'étranger ? Je ne sais pas et je m'en fous, Blut Aus Nord n'a jamais subi ce blocus dont tu parles à l'étranger et je pense qu'un groupe comme Antaeus par exemple n'a jamais eu non plus ce genre de problème. Nous étions là au début, quand il n'y avait en France que 4 ou 5 groupes de Black Metal et à une époque ou l'underground était encore actif et constructif. Ainsi, les démos circulaient énormément notamment à l'étranger et Blut Aus Nord s'est par conséquent installé progressivement (à cette époque sous le nom de Vlad) en dehors de nos frontières. 16-Es-tu familier avec Violent Solutions ? En général trouves-tu que le rapport de "forces" actuel entre presse écrite (incluant fanzines, newsletters, etc.) et le Web est suffisamment équilibré ? Je ne sais pas s'il est équilibré je ne connais pas assez le sujet pour en parler. Tout ce que je peux dire c'est qu'il est très intéressant de s'adresser à des fanzines ou des webzines qui sont toujours menés par des gens réellement passionnés et qui sont surtout totalement libres. Les interviews sont généralement plus personnelles, plus poussées et plus intéressantes. C'est en tout cas dans ces supports indépendants que l'on peut lire les choses les plus intéressantes, certainement pas dans les mags que l'on vous vend en kiosques avec une belle compil' pour justifier le prix. 17-T'arrive-t-il de rejeter des demandes d'interviews ? Si oui quels critères peuvent motiver ton refus ? Bien sur, nous rejetons fréquemment des demandes d'interviews, notamment lorsque les questions n'ont aucun intérêt et qu'elles auraient pu être posées à n'importe quel autre groupe. Répondre aux interviews n'est pas une obligation, donc si cela n'apporte aucun plaisir il est inutile d'y consacrer son temps. 18-Nous allons en rester là pour aujourd'hui. Je souhaite au nom de l'équipe de Violent Solutions une suite de carrière fructueuse à Blut aus Nord. S'il y a quoi que ce soit dont tu aurais voulu parler et que j'ai oublié de te demander, n'hésite pas, l'espace est tout à toi ! UNDAGROUND MUSICAL TERRORISM élevons un peu le débat ! |