And Also the Trees Bärlin Montpellier 11 octobre 2016

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RBD
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And Also the Trees Bärlin Montpellier 11 octobre 2016

Messagepar RBD » mer. oct. 12, 2016 9:29 pm

Pour son trentenaire notre bon vieux Rockstore s'offre quelques plaisirs. Ce soir, pour un public nettement quadragénaire, c'était l'un des derniers grands survivants de l'époque bénite qui était proposé, qui vient même promouvoir un nouvel album après tant d'années d'activité. Il n'y avait pas foule mais ce n'était pas le bide non plus, comme lorsqu'ils étaient venus il y a trois ans ou pour the Chameleons. Une assistance de connaisseurs, ni de curieux ni de suiveurs. Le groupe a depuis toujours une assez bonne base de fans en France. Un peu de merch' était aussi présent à la place habituelle.

En ouverture on découvrait les trois Lillois de BÄRLIN. Leur Rock Jazzy atmosphérique surprend de prime abord avec la prééminence de basses enregistrées que le vrai bassiste sur scène ne fait que suppléer sur certaines plans, ou pour servir des passages à l'archet. Ceci compris, il était facile de se couler dans une ambiance feutrée mais sensible. La batterie aussi servait plus d'accompagnement du tempo programmé en fin de compte, variant souvent la frappe entre de nombreux moments d'absence. Pas de guitares. Le fin chanteur montrait un bon timbre étendu et un charisme indéniable, appuyé par un engagement notable sur ses textes, qu'il restitue avec intensité et sincérité, se lâchant sans perdre la maîtrise quand il le faut. Il utilisa régulièrement un mégaphone qui passait très bien (c'est généralement une bonne idée pas assez exploitée à mon sens). Surtout, il assurait aussi beaucoup de passages au hautbois, qui contribuaient largement à la coloration Jazzy. Les quelques chœurs doux des deux autres membres sur les passages saturés faisaient passer l'ombre de Radiohead ou Sigur Ros sur la scène. Le set de trois quarts d'heure passa sans mal, même si l'on cernait bien le concept au bout du troisième titre.

Je ne m'appelle pas Shazam mais il me semble que l'accompagnement sonore de la pause venait des œuvres solo de Mark Hollis.

AND ALSO THE TREES a toujours cultivé sa forte personnalité en marge du mouvement Gothique et Post-Punk, tout en pouvant s'y rattacher de toute évidence. À la différence de l'autre fois où je les avais vus en formation acoustique, le format Rock normal allait nous ramener au plus près de leur musique. Certes, elle sert surtout à accompagner la poésie de Simon Jones, costumé dans son manteau, son gilet, sa chemise à demi col et avec la montre à gousset à la manière d'un auteur romantique d'il y a deux siècles. Toujours relativement extraverti dans quelques poses, il ne déclame pas ses textes mais les chante sobrement dans un anglais parfaitement intelligible sur le ton de la conversation. Le Velvet Underground réinventé pour une soirée dans un salon victorien !
Le répertoire est très cohérent, avec ces morceaux construits généralement comme des montées qui s'arrêtent brusquement quand l'intensité textuelle et musicale atteint un paroxysme. Les trémolos lyriques, fortement réverbérés et légèrement psychédéliques, offraient une palette certes moindre que les mille raffinements d'une instrumentation acoustique. Mais l'on devait savourer aussi ces lignes de basse simples et purement Cold Wave, à l'instar des nappages au synthé discrets mais essentiels. Le batteur n'a pas à accélérer mais doit tenir rigoureusement le tempo, particulièrement sur scène, avec des plans parfois complexes.
L'éclairage était parfait et pour une fois, le son aussi du début à la fin. Ces ambiances rurales et se référant totalement à la culture la plus classique et la plus littéraire donnent une telle personnalité ! Afin de meubler une brève pause pour régler l'une des guitares, Simon Jones a récité un poème, cela peut tout résumer. Et quand il déclara qu'il se souvenait de leur précédent concert à Montpellier, il ajouta que c'était l'un de leurs meilleurs et il ne plaisantait pas forcément vu le style du bonhomme.
Le hautbois fit ponctuellement son retour et, lors du double rappel arraché par un public heureux, le saxophone intervint aussi. Je n'ai absolument pas senti passer l'heure et demie. Une excellente préparation pour leurs découvreurs, Cure, le mois prochain.
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