New Order Sonar Barcelone 18 juin 2016

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RBD
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New Order Sonar Barcelone 18 juin 2016

Messagepar RBD » lun. juin 20, 2016 6:12 pm

Trahissant toutes mes patries, non seulement je quittai la France au moment du festival Metal majeur, mais en plus c'était pour faire une soirée du Sonar, le rassemblement culminant de l'Electro qui se tient chaque année à Barcelone avec une audience planétaire. Mais je ne voulais vraiment pas crever sans avoir vu New Order au moins une fois, l'avenir étant toujours incertain pour un aussi vieux groupe qui a déjà connu de longues périodes d'arrêt. Mes empêchements lors des dates françaises de l'automne dernier et en 2012 ont fait que dès que j'ai vu que j'étais libre pour cette date j'ai organisé, et maintenu quand des collègues ont décommandé. Sachant que chaque matin à peu près 1% de la population Barcelonaise revêt un t-shirt à l'effigie d'Unknown Pleasures, connaissant aussi les liens de ce groupe avec Ibiza toute proche, l'importance de l'Electro dans cette ville et de ce groupe dans l'Electro, cet événement différent de nos soirées velues plus habituelles promettait d'être une expérience intéressante.

Les ex Joy-Division étaient l'une des têtes d'affiche du dernier soir du festival qui commence par un set en journée en ville, à Montjuic. Le "Sonar de noche" se tient dans le vaste parc des expositions de la proche banlieue sud-ouest, à portée de métro. Mais craignant (exagérément en fin de compte) la grève partielle des transports qui sévissait, je suis arrivé pour l'ouverture du site. La masse des festivaliers qui font le festival entier sur trois jours ne s'était pas encore ramenée depuis le "Sonar de dia".
C'est clairement très bien organisé. Le bracelet pass que l'on vous scelle au poignet en entrant sert de porte-monnaie virtuel que l'on va charger à plusieurs postes à nombreuses entrées, et vider en partant pour récupérer son cash. Avec cela vous réglez tout, y compris le rare merchandising que quelques groupes ont ramené. Et les queues ne sont jamais longues ni pour boire, ni aux divers food trucks... peut-être aux cagadous des filles, si, bien sûr.

Parmi les quatre scènes disponibles, NO était programmé sur la première aux entrées, et en deuxième position du programme. Je me suis donc assez vite placé vers le devant et au milieu pendant le set du DJ chargé de mettre dans le bain. Et je fis très bien car le vaste espace fut vite bondé quand les hordes débarquèrent. UNDO était pour moi un pur inconnu qui balancé un mix assez minimaliste et versant nettement vers le monophonique, bien monté et influencé par la New Wave en général. J'ai apprécié le remix sobre de "Behind the Wheel", en bon fan de Depeche Mode.

Pendant que l'on changeait le plateau en un clin d'œil et que les écrans affichent dans la pénombre bruissant d'impatience le nom de NEW ORDER, on se souvenait qu'ils ont déjà honoré le Sonar depuis l'actuelle reformation. Vue l'orientation du dernier album dont le groupe assure encore la promotion, et la thématique purement Electro du festival, il fallait s'attendre à un set privilégiant nettement les titres récents, les vieux classiques les plus Disco et très peu de Joy Division. C'est ce qui se passa. Déjà, voir une batterie et des guitares sur cette scène devait être considéré comme un de ces signes d'ouverture et d'expérimentation, d'un point de vue Electro, dont ce festival se prévaut.

Après la longue intro wagnérienne de l'Or du Rhin déjà entendue, scandaleusement prétentieuse pour une entrée en scène, rappelant que l'on aime aussi NO parce que c'est souvent n'importe quoi, les choses sérieuses attaquaient avec une brillante version énergique de "Singularity", titre dansant et inspiré venant de "Music Complete", qui prenait une saveur profonde et tragique avec la projection de son clip fait d'images antiques de la scène Punk de Berlin-Ouest et de répression policière. Les bons classiques alternés avec les titres récents montraient que le Franco-Anglais Tom Chapman était l'homme qu'il fallait pour substituer Hookie à la basse, quoique son jeu soit plus tendu. Phil Cunningham ne remplace personne mais sert à tout doubler sur scène aussi : tantôt la guitare rythmique, tantôt les synthés, parfois les deux ensemble dans un même morceau (mais pas en même temps quand même), ou la batterie électronique. L'intensité des trois premiers titres, tous appuyés par la projection de leurs clips officiels respectifs, laissa place à la Disco mélancolique et slow de la première exhumation, "Your Silent Face" avec sa ritournelle douceâtre au Melodica, dont le joli clip très sobre et atmosphérique rappelait les noms du line-up actuel, comme un règlement de comptes en douceur…
Puis Bernie laissa une première fois la guitare pour chanter "Tutti Frutti" dont le style Italo Disco s'enchaînait si bien, avec son clip rose rappelant les (pires) heures de la période Ibizenca. C'est le NO qui me fait marrer plus que m'agacer. L'air de rien Sumner dirigeait autoritairement le mixage et fit baisser à plusieurs reprises les volumes des deux membres récents.

Visiblement assez heureux d'être de retour ici, il limita globalement sa communication à des remerciements bilingues, son chant de fausset étant à peine marqué par l'âge et une vie d'excès. Stephen Morris, toujours voûté derrière sa batterie, était peu visible sauf quand il se levait pour utiliser sa batterie électronique. À part ses lunettes, il ne semble pas usé par le temps. L'intro se révélant peu à peu et les projections abstraites annonçant "Bizarre Love Triangle" entraînèrent l'hystérie du public Catalan et d'ailleurs, la folie collective se déchaînant tout au long du morceau, que je trouve depuis toujours hilarant là où beaucoup le trouvent génial (mon sentiment n'étant pas incompatible avec le leur). Le morceau-titre de l'avant-dernier album était hélas ensuite resservi dans cette version Electro appauvrie qui n'enchante par contre personne, et laissa retomber l'excitation malgré l'abus de multicolore cache-misère. C'est d'autant plus dommage que l'original Rock est franchement pas mal. Elle était effacée par l'ultime extrait du nouvel album, au clip mélangeant Star Wars et Kraftwerk pour un titre typé mais redoutable et fort bien accueilli encore.

Le temps étant très entamé, restait une dernière ligne droite de vieux classiques intouchables des Dancefloors. Pour le premier Bernie venant assister Gillian Gilbert sur son synthé Roland qu'elle pianotait en souriant depuis le début, toujours discrète bien qu'elle soit placée bien en avant sur son côté… il en profita pour la coller de telle manière que si j'avais été Stephen Morris, j'aurais quitté ma batterie pour te lui coller un pain dans la tronche !!! Suivit l'intro "de salope" irrésistible collée depuis quelques années au monstrueux "True Faith", avec des images reprenant des fragments du clip original mythique et démesuré, largement réarrangé dans un fatras de formes abstraites, option reprise plus tard au premier rappel. Enfin le set s'achevait avec la Disco à guitares rudimentaire de "Temptation", le titre qui impulsa la construction de l'identité propre de NO, largement délayé et repris par le public auquel Sumner tendit volontiers le micro.

Après un faux départ qui ne trompait personne au bout d'une heure vingt, le beat de "Blue Monday" fit exploser dans le noir une clameur générale, et cela tourna à la célébration du tube intergalactique sans qui ce festival n'existerait peut-être même pas. Et enfin, enfin vint l'attendu final habituel, unique évocation de "leur premier groupe", certainement le moment le plus Rock de tous ces trois jours, lui aussi repris en pleine communion sous de vieilles photos dont l'une particulièrement iconique de Ian Curtis… certains critiqueront l'exploitation morbide d'une figure dont la légende a déformé apparemment ce qu'il était vraiment. Sauf que ceux qui jouaient en-dessous étaient ses amis et pas des vendeurs de t-shirts et posters. À leur place je ferais sans doute pareil. Par contre, je ne crois pas une seconde Gillian Gilbert quand lors des saluts finaux, elle fit mine qu'ils allaient se coucher maintenant...

Malgré une certaine joie de l'avoir fait il faut reconnaître que NO est hélas pratiquement redevenu ce groupe Disco-Rock à la mode qui tournait largement le dos à un certain passé. La setlist était perfectible, mais je me doutais avant de venir que passeraient à la trappe tant les bons titres Rock de "Music Complete" que d'autres vieux classiques de cette autre facette du groupe. Bah, je sais que pour de longs sets avec beaucoup de Joy Division et des raretés de New Order, il y a Peter Hook et son groupe.

Set list : Intro "l'Or du Rhin"/ Singularity/ Crystal/ Restless/ Your Silent Face/ Tutti Frutti/ Bizarre Love Triangle/ Waiting for the Siren's Call (rmx)/ Plastic/ The Perfect Kiss/ True Faith/ Temptation.
Rappel : Blue Monday/ Love will Tear Us Apart.

Bien sûr je suis resté encore une bonne partie de la nuit sur place. C'est vraiment un autre univers plus superficiel, où les t-shirts de groupe sont rarissimes (à part justement une poignée de décalés avec des t-shirts de Mötörhead ou Napalm Death), beaucoup de gens vont d'un set à l'autre et sont surtout là pour faire la fête en bande. Des passionnés arrivent d'Amérique ou de bien d'autres pays d'Europe, teufeurs ou passionnés (une distinction stricte étant très exagérée en pratique, à bien y regarder). Il y a apparemment aussi un grand nombre de Barcelonais qui sont là par principe, souvent seuls d'ailleurs, parce que c'est l'un des événements de l'année où il faut être et où on va pouvoir draguer ou retrouver des connaissances de toute façon… Et le fait est que la qualité de l'organisation, encore une fois, dissuade de partir. Papillonnant moi aussi d'une scène à une autre, je dois dire que j'avais peu d'intérêt pour le marathon nocturne de Laurent Garnier ou Fatboy Slim, et que des sets lents et plats sur des vidéos de chatons me passent largement au-dessus du cerveau… Et malgré quelques plans sympas glanés ici ou là pour faire durer j'en suis sorti lentement pour retourner au métro dont le service continu était bien assuré. Pas de gâchis donc.

J'ai été trop long mais au-delà de passer un week-end de plus dans la cité comtale pour voir un groupe qui a fait l'histoire de la musique, c'était une petite expérience pour moi qui fais peu de fests, et encore moins d'Electro. Nous reviendrons bientôt pour des affiches mieux conformes à ce qui nous fédère, et aussi à Barcelone pour un autre groupe légendaire dans quelque temps…
http://rbdlivereports.blogspot.fr

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pyofan
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Re: New Order Sonar Barcelone 18 juin 2016

Messagepar pyofan » jeu. juin 23, 2016 6:23 am

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Tjrs plaisant de te lire, merci !!!!!!

Honte à moi, je ne connais que True faith qui passait en boucle à l'époque à la tv quand j'étais jeune... (hém, c'était pas hier...)


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