Dying Fetus Goatwhore Malevolence Fallujah Nîmes 30/11/14

[RBD]

Malgré les intempéries qui s'éternisent comme mon foutu rhume, nous sommes arrivés sans encombre à la Paloma qui allait nous montrer cette fois la petite salle, à gauche de la cour, étant donné que l'affiche n'était pas aussi grand public que les précédentes qui m'avaient attiré dans cette nouvelle salle régionale.
Toute peinte en rouge, cet autre espace très haut de plafond offre tout le confort moderne avec son bar, ses légers gradins, sa vaste fosse et sa scène bien surélevée. Nous restons loin de la promiscuité des salles en ville. L'affluence était correcte en dépit de quelques absences notables, et les groupes avaient leur petit merchandising…

FALLUJAH commença un peu en retard au grand dam du chanteur. Mais le quintet Californien eut sa demi-heure suffisante pour dérouler son Death progressif et atmosphérique et spécialement son dernier album, dont le son très reconnaissable était parfaitement restitué par le bon matériel sonore du local. La batterie était peut-être légèrement sous-mixée à mon goût, c'est tout.
Leur Death progressif, mid-tempo et assez atmosphérique n'est pourtant pas aussi massif que d'autres groupes Américains sous la même étiquette, et n'a pas de passages acoustiques comme ça se fait plus de notre côté de l'océan. Un titre était tiré du premier album, dont le style plus direct se détachait du reste. Ça jouait proprement aussi sur ce morceau plus rapide. C'était un set intéressant, bien qu'il fallût impérativement connaître et apprécier l'album pour se plonger totalement dans le spectacle. L'ami qui m'accompagnait, préférant le premier album, resta logiquement sur sa faim pour sa part.

Les jeunes Anglais de MALEVOLENCE ont un peu la dégaine caricaturale de voyous voire hooligans, bien clichés des Midlands. Mais dans cette soirée éclectique, ils s'approchent le mieux de la tête d'affiche avec leur MetalCore ou DeathCore à gros riffs assez mélodiques mais taillés pour la fosse, façon Hatebreed, un peu Biohazard, et pas très loin non plus d'All Shall Perish et toute cette école. Les poses dominatrices font sourire, cependant il y a une efficacité certaine dans cette formule souvent vue ces dernières années et on s'y laisse prendre même si ça passerait plus mal sur album. Certains y ont vu des influences Heavy, qui ne m'avaient pas sauté aux oreilles pour ma part. Les fans du genre en entendront parler, même si ce nom trop utilisé les handicape.

Avec le Black-Death de GOATWHORE, nous avons tenu un titre et demi. Le son était pas mal, mais il n'y avait de Death que quelques vocaux growlés. Certains pur beumeux y ajouteraient que le fait de ne pas se peindre le visage et d'avoir un son assez propre, ça fait Death. En tout cas je n'y ai trouvé aucun intérêt, c'était trop primaire. Et pourtant, le chanteur n'est autre que Ben Falgoust de Soilent Green dont je suis fan depuis beau temps. Je ne sais ce qu'en penseront des gens qui écoutent plus de Black.

Après six ans et demi de famine je voyais enfin DYING FETUS pour la quatrième fois, balayant la frustration d'avoir renoncé aux derniers passages en France alors que j'ai adoré leur dernier album en date. Avec un line-up enfin stable en formule trio, John Gallagher dispensa une fois encore une boucherie d'une heure. Une seule guitare suffit largement grâce à un mixage avantageux, et par un rendu aussi chirurgical que possible dans ces conditions du live. Cependant l'âge se faisant sentir, il ne se bouge plus comme il y a dix ans lorsqu'il laissait trois litres de sueur tous les soirs, bien qu'il soit tout à fait conservé par ailleurs. Pour la même raison, Dx Fx fait à présent de vraies pauses régulièrement, meublées par des samples Ambient oppressants ; c'est dans l'esprit mais reste une vraie nouveauté par rapport au passé où se greffaient seulement les intros de morceaux le cas échéant.
La régularité dans la qualité est étonnante tant dans leur répertoire que dans ces prestations. Si les excellents derniers albums étaient à l'honneur, de vieux classiques de scène sont toujours là comme "Praise the Lord", "Pissing in the Mainstream" enchaîné avec ce bon vieux "Kill your Mother". D'autres titres moins attendus comme "Intentional Manslaughter" et son riff déjanté qui a déclenché certainement la vocation d'un Despised Icon, ou "Grotesque Impalement", ressurgissent pour la joie des vieux fans.
La fosse s'est bougée, toutefois pas autant que ce que ça aurait pu être car la salle restait un peu vaste pour l'affluence, et ce pilonnage si pesant ne se prête que par moments au circle-pit, annoncés avec morgue par Gallagher. Quelques arcades imprudentes auront saigné, quand même. J'ai pu me bouger malgré la maladie. La communication correcte mais sans étalage sied à un propos aussi divinement écrasant, Sean Beasley en prenant sa part mais laissant son patron remarquer que c'était la première fois qu'ils jouaient ici (et pour cause !). Grâce à la bonne habitude d'annoncer presque tous les titres, je suis en mesure de vous proposer une set list, dont je suis à peu près sûr après quelques vérifications..
En tout cas, je ne suis pas reparti déçu, ma fidélité fut payée de retour !

In the Trenches/ One Shot, One Kill/ Intentional Manslaughter/ Justifiable Homicide/ Second Skin/ From Womb to Waste/ Sheperd's Commandment/ Raped on the Altar/ Subjected to A Beating/ Grotesque Impalement/ Praise the Lord/ Pissing in the Mainstream/ Kill Your Mother-Rape your Dog/ Your Treachery will Die with You.