Ken Mode 7 octobre Montpellier

[RBD]

Avec ce temps toujours menaçant, ce n'était pas la méga affluence dans la cave du Black Sheep. Et c'était la troisième fois en trois ans que la tête d'affiche passait à Montpellier.

FERAL est une énième copulation entre membres de la scène locale, compromettant cette fois des gens de Morse, Stuntman et Superstatic Revolution dans un plan à quatre, pour leur troisième exhibition seulement. Il s'agit d'un HC New School brut et méchant, galvanisé par une large facette Crust. Les compos sont accrocheuses car très lisibles dès la première écoute. Rodolphe prit la rage et se jeta avec son micro filaire dans l'assistance pour provoquer les pogos qui démarrèrent avec allégresse, quand il ne nous provoquait pas par de fausses insultes. Les instrumentistes interviennent souvent aux chœurs et la batterie cogne lourdement. C'est très bon, l'idée est simple mais elle tape drôlement bien.


HARK jouit d'une belle réputation mais je n'ai pas été séduit. La guitare sonnait trop propre et mixée légèrement en dessous, le chant suave et les riffs en lié constants donnait une touche très années 90 à leur Stoner vaguement Sludgy. Le batteur à la tignasse frisée abusait des roulements, et tout cela restait assez inoffensif. Au bout de deux titres nous avons préféré monter tchatcher au bar, qui est devenu plus fréquentable depuis que la nouvelle équipe a fait fuir les hipsters avec sa bande son plus métallique…

KEN MODE nous a retournés encore plus violemment que les autres fois, bénéficiant du statut de tête d'affiche pour enfin se déchaîner sur une durée à la hauteur du talent et de l'envie des frères Matthewson. Jesse devient comme possédé sur scène (ces yeux clairs !) et dégage un charisme très enviable pour un guitariste-chanteur aux parties si exigeantes. Il annone doucement un peu de français par courtoisie, puis il vit au taquet sa musique, se tord le nez sur son micro tout en envoyant des riffs explosifs, parsemés de dissonances sous contrôle et de breaks assassins. C'est bien connu, avec une seule guitare ça peut faire plus mal. Le matériel local valorisa sans aucun mal ce troisième groupe au son différent. Botch n'est pas loin, y compris en qualité. Les samples et les dialogues tirés de films trouvaient enfin leur juste équilibre dans ce format de set rallongé.
Et comme pour repousser un peu plus les limites, Jesse prit une seconde basse pour le dernier titre et s'avança dans la fosse pour parachever une performance excellente, qui donne envie de les revoir dès la semaine prochaine si c'est possible !

Nous n'avons pas résisté à la tentation de l'Up & Down encore ouvert sur le retour, et je peux vous dire que nous n'étions pas frais ce matin…