Gorguts Misery Index 28 avril Toulouse

[RBD]

La présente tournée ne faisait qu'un arrêt en France, et coup de chance ce n'était pas trop loin et annoncé suffisamment à l'avance pour qu'on s'organise. Ce serait la sixième fois que je verrai Misery Index, l'un des groupes internationaux que j'ai le plus vu, et je ne m'en lasse pas.
J'aime bien la Dynamo, en plus. C'est une petite salle dans les vieux faubourgs, compacte et bien faite avec sa scène visible, sa carte de bières intelligente, son large balcon, son matériel sonore impeccable. L'affluence était classique pour ce type d'affiche et restait bien locale.

Les locaux d'ERYN NON DAE ouvraient la soirée. Je ne les avais pas vus depuis bientôt dix ans lorsqu'ils s'appelaient encore .END. Leur Metal polyrythmique et harmonique s'est épanoui, si l'on peut parler ainsi d'une musique aussi froide et sombre, pas évidente à approcher, portée par un groupe peu causant. Clairement, nous voici du côté le plus sombre de Textures, Hacride et évidemment Zubrowska (dont le bassiste arbore le t-shirt, entre Toulousains…). Ce plombage massif est très bien exécuté (y compris au chant) et laisse ouïr les raffinements glissés dans un propos général tout de même austère et toujours insistant dans une seule et même direction. Cela favorise l'effet produit par quelques passages acoustiques à faible volume et autres nappages de fond. La demi-heure réglementaire passa sans mal, cette entrée un peu lourde restant au-dessus du rôle ingrat de chauffeur de salle. Il est même dommage qu'Eryn Non Dae ne perce pas un peu mieux auprès des fans du style, surtout qu'au final ce n'est pas loin d'un Djent obscur.

MISERY INDEX est déjà passé par Toulouse au moins une fois de mémoire, et malgré les années cela reste encore et toujours une tuerie mémorable. Il n'est plus si courant de voir du vrai headbang, mais avec d'autres je m'y suis mis sans forcer après quelques mesures… Les quatre Marylandais ont une force de frappe exceptionnellement intense car parfaitement maîtrisée. Le programme a enchaîné les pains tirés de divers albums tout en incluant deux nouveaux morceaux tirés du prochain album, le second étant plus agressif et paraissant plus inspiré que l'autre.
Depuis quelques années Jason Netherton préfère rester sur le côté à triturer sa basse ESP – et assurer ses parties de chant – pour laisser la communication au jovial Mark Kloeppel, qui nous demanda par exemple si nous étions prêts à ouvrir les fesses pour qu'ils s'installent en France. L'explosion réitérée d'un petit pogo bien violent (et quelque peu alcoolisé pour certains atomes…) semblait dire oui, et comme déclara mon voisin de devant : "Misery Index, ça défonce le fion comme un Angolais en vacances en Thaïlande."
La seconde moitié de leur carrière actuelle laissant place à quelques titres plus mid-tempo, "Thrown into the Sun" et son riff simple mais vibrant resservit une fois encore, ainsi que "Manufacturing Greed" et "Traitors" enchaînés en final comme d'habitude maintenant. Adam Jarvis, auteur encore une fois d'une prestation impeccable, s'en alla en ayant dans un t-shirt Season of Mist à peine trempé. Il faut avouer en effet que sa double grosse caisse est triggée, mais le reste ne l'est pas ce qui préserve un équilibre entre un son moderne, implacable et un feeling assez traditionnel.
Après le concert ils étaient tous les trois au stand, avec Darin Morris mais sans Netherton qui semble curieusement se fermer avec l'âge car avant il n'était pas du tout comme ça, alors même qu'il est le co-fondateur du groupe et son plus ancien membre actuel. Le merchandising se limitait cette fois à quelques t-shirts.


GORGUTS et Quo Vadis ont ouvert la voie pour toute la scène Death québécoise dont j'écoute assidûment beaucoup de groupes, même si ces deux grands précurseurs me bouleversent moins. Après des balances minutieuses, Luc Lemay et ses acolytes ont enchaîné sans moufter plusieurs titres d'un même album (lequel ?). Gorguts sortait vraiment de l'ordinaire dans la scène de l'époque, mais je trouve que leur répertoire est plus exigeant que véritablement technique, il est trop lent et lourd pour mériter ce terme dans son sens actuel.
Après cette première ligne droite Lemay a pris la parole avec joie et chaleur pour ses "chers cousins" (les Québécois étant toujours très heureux de pouvoir se faire comprendre en français loin de chez eux) chez qui ils revenaient après un passage marquant à Paris au Batofar. Sur d'autres titres de style légèrement plus variés, Hufnagel était malheureusement sous-mixé pour les solos dont on profitait moins malgré son exécution parfaite et appliquée. Pour la grosse basse à six cordes, pas de problème par contre. L'air de rien, le batteur qui ne me disait rien de visage mais qui était clairement Québécois aussi.
Quelques samples ambient renforçaient la parenté avec le groupe d'ouverture, avec lequel Lemay était déjà en contact auparavant et qu'il honora d'une longue dédicace. Quelques personnes s'éclipsèrent peu à peu pendant le set qui dura bien une heure et quart à la louche, le style plus cérébral en décourageant certains après onze heures sans doute. Le concert s'acheva sur un "Obscura" attendu par les grands fans présents. Après quoi Lemay et son batteur demeurèrent très disponibles pour les fans au stand.

Le déplacement valait vraiment la peine, mais la semaine des concerts n'est pas finie !

[Vinzzz]

Toujours aussi plaisant de te lire RBD ! Je suis monté à Toulouse il y a quelques jours pour Napalm Death, mais si j'avais su, j'aurais fait l'effort de remonter sur la ville rose une fois de plus !!!
On se recroisera prochainement, j'espère !
Brutal Truth à la Secret Place peut-être ?
Tchusssss

[RBD]

Mort ou vif, nous nous y retrouverons. D'ailleurs Napalm Death passera aussi à Montpellier début septembre.

[Vinzzz]

Mort ou vif, nous nous y retrouverons. D'ailleurs Napalm Death passera aussi à Montpellier début septembre.

Mort ou vif....hahahaha
Allez ça marche !!!