Kill the Thrill 400 the Cat Montpellier 14 février

[RBD]

Marseille débarquait en force pour cette Saint Valentin, puisque Dagoba (et Hord) jouait aussi à Victoire 2 ce soir. Mais pour ma part, aucune hésitation à aller plutôt au Black Sheep pour une affiche plus confidentielle mais meilleure. D'ailleurs, on retrouvait quelques autres vieux combattants de la région.

400 THE CAT, c'est Morgue plus un chanteur qui font autre chose. C'est du HC Noisy très classique où je retrouve Unsane, Converge, Breach… La brutalité directe s'y marie avec des montées sournoises et des passages où Max Lobier posait sa Fender pour jouer des effets sur ses pédales. Malheureusement, le micro du chant a souffert d'un problème de connexion en début de set qui a été un peu long à régler. Les gens sont arrivés à mesure au cours du set, sans compter ceux qui descendaient du bar pour voir puis repartaient (phénomène assez nouveau en ce lieu).
Si le chanteur communique peu, il fait le spectacle habituel dans ce genre en se prostrant au sol ou en se jetant dans l'assistance, si bien qu'un bref et violent pogo s'est déclenché en fin de set. Le répertoire est également exigeant à la batterie. Les Cévenols ne réinventent pas le Noise mais le font bien, et depuis que Spinningheads a disparu il faut un groupe dans ce créneau sur la scène Languedocienne. Hélas, le nouvel album risque d'être assez peu promu en tournée à ce que j'ai compris.

Le bar est assez poseur, mais c'est quand même aller trop loin que de balancer du Ace of Base à la mi-temps entre les deux groupes de la soirée. J'ai de l'humour, je pense être éclectique, mais c'était ni fait ni à faire !

En finissant de s'installer Nicolas Dick déclara "on est toujours là", et comment ne pas se souvenir du dernier passage de KILL THE THRILL à Montpellier, interrompu sur ordre de la police dès le premier morceau ! Ce n'est aujourd'hui qu'un souvenir de plus en vingt-cinq ans au bas mot.
Leur Rock Noisy et Industriel peut emprunter autant au Post-Punk et au Drone par moments. L'emploi d'une boîte à rythme ne gêne absolument pas mais en dit long sur une partie de l'inspiration musicale du trio phocéen. Si Godflesh, les Swans ou Killing Joke surnagent parmi toutes les influences digérées, les obscurs paysages sonores qui en émergent sont très voisins de ceux de Neurosis ou AmenRa au bout du compte. L'occasion de savourer une fois encore l'excellent son de cette cave, capable d'offrir un rendu très différent de celui de la première partie, avec notamment des guitares beaucoup plus froides et moins écrasantes, et respectant au mieux les nombreux samples.
Les rythmes sont largement ternaires, presque martiaux et les compos se délaient légèrement sans que la songerie malaisée de l'auditeur ne laisse place à l'ennui sur plus d'une heure et quart. Frédéric de Benedetti a chanté un titre et je trouve que son propre timbre, plus agressif que celui de Nicolas Dick, gagnerait à être plus souvent exploité en complément.
Un complimenteur un peu lourd dans le public a gâché par moments l'ambiance fuligineuse, agaçant surtout Marylin. Les deux derniers titres ont été joués à une seule guitare, Dick n'étant pas gêné comme d'autres d'officier les mains libres, ce qui accentue l'impression que son charisme pourrait s'y développer mieux si nécessaire. Comme le rappel n'était pas programmé, ils nous ont rejoué le premier morceau.

C'était un concert parfait pour une nuit d'hiver urbaine et brumeuse, en attendant de revenir vers des horizons plus métalliques prochainement.