Messe des Morts III : 1er jour
Incandescence
Ptahil
Demonic Christ
Baptism
Il est près de 22 h lorsqu'on traverse les rues enneigées et verglacées de Montréal par une température de -10°C. C'est la chance qu'on a quand on habite proche du centre, on est seulement à une trentaine de minutes à pied de l'une et l'autre des salles où se déroule le festival.
C'est volontairement qu'on a choisi d'arriver juste avant le début de Demonic Christ. On est arrivé alors que Ptahil jouait ses toutes dernières minutes et, honnêtement, on n'a pas loupé grand chose.
Demonic Christ, groupe antique de black/death médiocre, je n'en attendais pas grand chose. En effet, le groupe existe depuis 1992 et n'a jamais réussi à percer. On a un aperçu du pourquoi de la chose en posant une oreille sur un quelconque de leurs morceaux, sans aucun intérêt. Sur scène, apparaît un groupe de trois personnes au visage couvert de corpsepaint. Il s'en suit un spectacle statique avec des morceaux chantés par une chanteuse blondasse, en alternance avec le guitariste. La chanteuse n'a aucun charisme et est assez mauvaise dans son rôle. L'intervention du guitariste au chant n'aide pas, son chant est 10 fois plus puissant que celui qui sort de la bouche de la chanteuse, qui ressemble aux hurlements d'une souris étranglée en comparaison. Le bassiste quant à lui, fait tout le spectacle à lui tout seul. Il semble complètement allumé et sous acide pendant tout le spectacle, complètement dans sa musique avec force grimaces et visage de possédé ! Une bonne tranche de rire, pour le coup, on va dire qu'il y a au moins une personne à qui la musique plait !
Baptism ensuite arrive sur scène. Hail Europe en force ! On était venu pour eux... les groupes de black mélodiques ne sont pas toujours les meilleurs en concert mais ce n'était aucunement le cas ici. Les morceaux ont été soigneusement choisis et beaucoup d'entre eux était bien bourrins, et l'ambiance s'en est ressentie. Le groupe était bien dark dans son attitude, ce qui reste bien agréable. Beaucoup des meilleurs de leurs morceaux sont joués, dont certains de leurs premiers albums. Bref j'ai adoré en tous points : black efficace, talentueux et sans fioriture.
Un point sur la salle "Katacombes" à Montréal. Wahouuuu.... quelle salle moisie ! Bon la salle la plus pourrie au monde, ça reste le Club Dunois mais celle là arrive vraiment pas loin derrrière ! Ouf les deux autres jours se passeront dans une autre salle apparemment mieux.
Messe des Morts III : 2ème jour
Acédia
Issfenn
Endless Horizon
Délétère
Throne of Katharsis
Horna
Taake
Comme la veille, nous décidons d'arriver bien après le début du spectacle.
Délétère est un groupe de black metal québécois dont c'est le premier concert depuis leur formation. Après avoir écouté quelques uns de leurs morceaux sur Youtube, j'ai découvert que musicalement, ce n'est pas mal du tout : un groupe de black metal mélodique dont je vais m'empresser d'acheter la démo. Le groupe avait déjà commencé à jouer lorsque nous sommes arrivés et le son était vraiment très mauvais... on n'entendait tout simplement PAS la voix du chanteur, c'est pour dire ! Ce qui est un peu dommage, car le groupe se donnait bien sur scène, avec son chanteur au look de gros bûcheron baraqué. Au final on n'a donc pas profité de la musique tout simplement inaudible... dommage.
Throne of Katarsis arrive ensuite en scène, par une intro à la batterie (trop longue) pendant lequel le chanteur nous fait un simulacre d'incantations sataniques. S'en suit un spectacle dispensable qui ne m'a laissé strictement aucun souvenir, si ce n'est le son très mauvais ici aussi. Vite vu, vite oublié.
C'est ensuite le tour d'Horna, tant attendu, puisque j'ai loupé le concert où le groupe jouait, lors d'un festival près de Metz, il y a de cela deux ans. Temps enneigé, distance à parcourir : 400 km et voiture non équipée. Fait chier. Surtout que, sans le savoir, nous loupions notre chance de voir le groupe avec l'ancienne formation, l'ancien chanteur, qui donnait un spectacle digne de ce nom sur scène. Entre temps, le chanteur a été remplacé par un autre, certes très bon sur album, mais sur scène c'est autre chose. A nouveau le coup du simulacre de rituel satanique à l'entrée du chanteur sur scène, accompagné de l'odeur malodorante à la Watain qui, en plus de commencer à manquer sérieusement d'originalité et d'intégrité, semble être une excuse pour Horna de ne rien foutre sur scène pendant tout le spectacle ! Assez ! Je préfère 10.000 fois la froideur d'un Baptism ou même un Sear Bliss que le pseudo evil de pacotille sur scène, surtout si c'est pour faire du repompé. Ras le cul, très déçue, et ajoutez à cela un son tellement pourri que l'on peinait à reconnaître les morceaux que l'on connaissait pourtant par coeur.
Taake ensuite que j'avais déjà vu une première fois en 2010. On peut difficilement être déçu par Taake, le chanteur est une vraie bête de scène et on est quasi certain d'en avoir pour ses yeux. Même si on n'a pas eu droit cette fois-ci au spectacle de fou-furieux qu'il nous à donné à Paris en 2010, quand il s'est cogné le front avec son micro jusqu'à pisser le sang. Cette fois-ci encore, Hoest était bourré d'énergie et assurait largement l'intérêt du déplacement à lui tout seul. En plus, le son était très bon cette fois-ci.
La salle, le Théâtre Plaza, est correcte et assez spacieuse. Les gens se sont déplacés en masse ce soir, il y a bien 400 personnes. Un truc marrant que j'aime assez faire, c'est d'observer les différences de population d'une ville/pays par rapport à un autre. En effet, à 36 balais, je commence à avoir baroudé un peu dans ma vie, vu que j'ai vécu à Londres, fait des concerts en France, Allemagne, Luxembourg et maintenant Canada. Ceux que je préfère, ce sont les allemands, je trouve que c'est là bas que j'y ai vu le moins de charlots. Le pire que j'ai fait, c'est Paris, avec ses adolescents boutonneux et post pubères, les petites pétasses "copine de" aussi métalleuses que ma couille droite. Le Canada, ça a l'air pas mal. Ce qui fait bizarre, c'est de voir la proportion de la population féminine. On a quasi 20 % de la salle qui est féminine, ça fait bizarre pour un concert de black metal. Et beaucoup de filles qui n'ont pas l'air de bouffonnes ou de "copine de" mais de vraies black métalleuse ou métalleuse tout court. C'est con, mais ça fait du bien. Je mets ça sur le compte de la différence culturelle, le metal est plus courant ici, ce n'est pas rare d'entrer dans un bus et de s'apercevoir que le chauffeur est en train de s'écouter du metal. Un peu comme en Allemagne d'ailleurs. Par contre, je trouve les québécois un peu mous et ça n'headbangue pas des masses.... il y a du pit comme partout, mais en dehors de ça le public est plutôt amorphe.
Messe des Morts III : 3ème jour
Existe
Au-delà des Ruines
Megiddo
Belenos
Sargeist
Tsjuder
Encore une fois, on décide de bannir les premiers groupes et de boycotter Belenos, dont le côté kikoolol me file des boutons.
Je suis une énorme fan de Sargeist, qui était mon groupe favori de ces trois jours de concert. Encore un groupe que j'aurais dû voir lors du Nidrosian Black Mass IV, dont les préventes ont été sold out en moins de 24 h. Le groupe entre en scène revêtu de tuniques noires façon prêtres des ténèbres, à l'exception du chanteur (Hoath Torog, chanteur de génie qui office également chez Behexen). Celui-ci arbore d'ailleurs un maquillage particulièrement réussi. Il s'en suit 45 mn d'orgasme sonore dès la première note. Sargeist réussit le tour de force de nous jouer son black mélodique en faisant ressortir son côté brutal et sans concession sur scène.
C'est ensuite au tour de Tsjuder, dont la musique est devenue un classique du black metal depuis longtemps. La méchante machine de guerre... ! La brutalité et la haine à l'état pur, le genre de spectacle violent auquel on assiste rarement dans le milieu du black metal, dont c'est pourtant l'essence à la base. Fort appréciable, et d'autres devraient en prendre de la graine et remiser au placard leurs artifices de pacotille. Le son était en plus particulièrement bon. La curiosité, c'est le mot en norvégien "faen" (fuck) que le chanteur s'inscrit sur le ventre, je trouve juste ça "bizarre" de s'écrire ça en gros sur le ventre à chacun de ses concerts. Le batteur est bien loin de rester caché derrière sa batterie, et c'est régulièrement qu'il se lève et fait des signes énergiques au public.
(genre ne pensent pas qu'il s'agit d'un report sur un autre continent)
)