Monarch Morgue Montpellier 29 décembre 2012

[RBD]

C'est une période généralement blanche sur le plan des concerts, et pourtant ! J'étais assez excité par le retour de Morgue et la cave du Black Sheep s'est bien remplie pour une affiche alléchante, en dépit des méchantes averses tombant du ciel bouché.

INTROVERTED VIOLENCE était attaché à des souvenirs très mitigés. Ce trio à majorité féminine a néanmoins fait des progrès depuis les fêtes de la musique de naguère, sans changer de style. Les poses sont abandonnées, et leur gros Metal n' Roll classique aux riffs bateaux bénéficie de l'expérience acquise au fil des ans. Le très bon son qui est restée la marque traditionnelle du lieu malgré le changement de propriétaire y aidait aussi. Le tempo s'est accéléré un peu en fin de set mais reste majoritairement moyen. Ce disciple appliqué de Mötörhead passe maintenant sans mal sur scène.

"Nous sommes MORGUE et nous venons toujours de cette ville sinistrée qui s'appelle Alès !" Le trio mythique du Grindcore languedocien est de retour depuis quelques concerts et nous a bien tabassés dans la bonne humeur. Leur Grind direct, aux breaks déjantés n'a rien perdu de son intensité. Peut-être parce que les vieux titres sont privilégiés. Malgré quelques pains discrets, c'était un rétamage en règle. Dans la bonne humeur avec les blagues fusant du public formé de beaucoup d'amis, les dédicaces s'égrenèrent. De longues pauses sont nécessaires entre les titres et font un peu retomber la tension, ce qui vaut probablement mieux car j'ai l'impression que le groupe se met pas mal de pression dans cette résurrection. Pourtant Max n'apparut jamais épuisé, malgré la difficulté de mener de front des riffs compliqués et rapides en même temps que le chant crié. Son timbre en retrait est en définitive une marque du son du groupe, même si cela crispe les fans de Death pur.
C'est peut-être à leur intention que le dernier titre fut une vieille reprise d'Incantation "Demonic Incarnate", dont la différence de style se sentait bien. D'ailleurs Max adapta son chant en un growl un peu trop sourd pour les puristes mais conforme à l'idée de décalage final.
J'ai bien apprécié cette étape montpelliéraine et j'espère que parallèlement à l'éclosion de 400 the Cat, Morgue pourra revenir encore nous remettre souvent des claques.

Les Bayonnais de MONARCH, sous forme de quintet, n'ont pas changé de répertoire depuis trois ans mais leur Drone Doom Sludgy a frappé plus fort encore. Quelques bougies posées sur les amplis et la table des consoles suggéraient une atmosphère sombre et recueillie… Le set en lui-même était plus varié, ce n'était pas une seule longue montée mais des passages enchaînés avec quelques vrais mesures arpèges offrant habilement à l'auditeur des pauses sans rupture. Le son toujours excellent a permis d'en profiter au mieux, notamment de cette basse trois cordes qui fuzze en totale symbiose avec les deux guitares, généralement le dos tourné au public. La chanteuse fait toujours des vocalises effrayées en se tenant plus ou moins loin de ses micros selon les effets recherchés.
Autre signe de maturité, le set est terminé sur une reprise d'"I Got Erection" de Turbonegro (que je n'ai pas reconnu sur le coup) qui permet au public de se détendre, se lâcher un peu après un long moment statique.

Bref, toute cette soirée n'avait que du positif à montrer et le dernier concert de l'année ne restera pas anecdotique.