Marty Friedman Yossi Sassi Stéphan Forte Montpellier 23/10

[RBD]

Quatre mois sans concerts, cela doit faire des années et des années que ça ne m'était pas arrivé ! Mais je n'ai rien vu cet été, je n'étais pas là pour la seule affiche locale qui m'aurait motivé en septembre, il y avait bien deux dates très alléchantes à Paris mais pas de budget, plus une baisse de moral passagère… Et nous voilà à trouver bizarre de reprendre la route archi-connue de la Secret Place qui semble avoir repoussé les dangers qui menaçaient dernièrement la salle.
Dans une douceur fort agréable pour la saison l'affluence était franchement bonne, pour un public assez différent du Metal plus extrême auquel nous sommes mieux habitués. Pas mal de monde, dans cette salle, doit se traduire par : "on verra rien !" avec le pilier et la scène à hauteur de sol…

C'était aussi très bizarre pour moi de revoir STÉPHAN FORTE. Il est originaire de Montpellier et nous avions été dans le même bahut et plusieurs fois dans la même classe. Nous avions eu des relations compliquées pour des histoires de collégiens et nous nous sommes vite perdus de vue, puis j'en ai entendu parler à nouveau peu avant qu'Adagio ne sorte son premier album et nous nous sommes rapidement recroisés une paire de fois dans des concerts. Encore après, Robert Culat nous remit en contact au début des années 2000, et nous en sommes restés là. Mais place à la musique.
Bien qu'il ait repris son nom pour un projet différent du groupe qu'il dirige, ce sont les musiciens d'Adagio qui l'accompagnent, moins le chanteur. Dans un set intégralement instrumental, Stéphan ne s'est consacré qu'à cet album et son Metal Progressif au rythme lent, presque toujours arrangé au piano pour le contrepoint. L'influence néoclassique était aussi forte que chez Adagio, sauf qu'elle ne prenait donc pas du tout la voie symphonique – à part l'intro du set. On pouvait profiter de la basse même si ses parties ne se mettaient pas en valeur. Quant au batteur il lui suffisait de dérouler proprement, le rythme ne s'envolant jamais. Bref, il ne s'agissait que de mettre en valeur le jeu de guitare, enchaînant les shreds et les moulinets avec une facilité remarquable, de vrai virtuose. Si Stéphan ne chantait pas il n'en sait pas moins très bien tenir la scène sans forcer derrière son maquillage, et était sincèrement content de rejouer à Montpellier bien qu'il n'ait pas fait allusion à ses racines.
Musicalement je n'ai pas du tout accroché, mais je le savais d'avance.

J'étais surtout venu pour YOSSI SASSI, en tant que fan d'Orphaned Land. Comme pour tous les premiers albums solos, c'est un fourre-tout stylistique, regroupant des idées non utilisables par le groupe. Cependant ce mélange Rock-Metal-Blues-Prog-Pop-Folk oriental (plus quelques bruitages), plus moderne et plus facile que son répertoire en collectif, était frais et bien plus entraînant qu'un exercice de guitare pur et dur. D'ailleurs le mixage n'était pas focalisé sur son instrument, qui ne sonnait pas même spécialement Metal même sur les rythmiques. Il faut dire qu'il en changeait presque à chaque morceau, après avoir commencé directement avec une double. Pourtant ce répertoire souffre de faiblesses évidentes de compositions par moments, laissant une impression d'élan plaisant mais mal cadré, même si une salade enthousiaste a toutes les chances de se digérer.
Yossi communique beaucoup avec ses beaux restes de français mélangé à de l'anglais. Il a un peu chanté sur certains titres, son timbre est juste mais il n'a pas de texture ni de puissance. Sur quelques plans, ça passe. J'ai passé un bon moment, le meilleur de la soirée.

La star de la gratte MARTY FRIEDMAN se démarquait d'entrée avec un style plus agressif que ses prédécesseurs, un son clairement Thrash propre et puissant. Il peut faire n'importe quoi, sa guitare est comme une extension de son corps à l'instar de tous les très grands guitaristes. Il joue comme un possédé, les yeux fermés, et déroule riffs et shreds avec une aisance exceptionnelle… c'est rapidement assez ennuyeux car tout finit par se ressembler à mes oreilles en deux minutes. Mais il faut croire que la passion empêche de vieillir, Marty n'est pas marqué par l'âge et se démenait sur la scène. Pour l'entourer on retrouvait la même équipe que pour Yossi à l'exception du batteur, au look glam terriblement rétro, qui en faisait des tonnes avec son air d'ahuri et s'est pris plusieurs fois le flash des lumières en voulant monter sur son engin !
Je n'ai guère accroché non plus, j'ai fait des allers et venues pour profiter de la douceur nocturne. Cela m'a valu d'être abordé par Yossi Sassi qui avait vu mon t-shirt à l'effigie de son groupe et nous avons un peu parlé (en français puisqu'il le comprend très bien), c'est vraiment un type adorable.
Vers la fin l'ex-Megadeth est revenu vers des titres plus acoustiques qui ont tout autant plu à un public admiratif et conquis. Moi, je ne sais pas comment j'ai tenu jusqu'à la fin. Le rappel ouvert sur l'air de "Con te partiro" repris à la guitare remit bien en tête qu'avec Marty il faut s'attendre à tout quand il parle de ses influences et inspirations extérieures (car il est capable de bien pire que ça, lisez ses interviews).

C'est promis, nous allons refaire plus de concerts dans les semaines qui viennent.

[grozeil]

Sympa à lire. La tournée est passée dans mon coin, et je l'ai soigneusement évitée, me doutant que ça tournerait comme tu l'as décrit. Et puis, y'a des priorités, merde (Immolation et Anathema...)

[grozeil]

Au fait...

la Secret Place qui semble avoir repoussé les dangers qui menaçaient dernièrement la salle.

Que pasa?

[RBD]

Il y a d'une part le dossier de la régularisation de la licence de débit d'alcool qui est en cours, et surtout des plaintes de riverains.
Or, la salle est installée au milieu d'une zone industrielle assez éloignée des habitations (c'est fait exprès) et il y a à côté une autre salle qui accueille des mariages (qui se terminent plus tard que les concerts naturellement). Peut-être que les concerts estivaux en plein air (qui respectaient les horaires pour ce que j'en ai vu) ont fait trop de boucan, je ne sais pas. En tout cas le problème est que les riverains, qu'ils soient fondés ou pas à se plaindre, votent.

Une pétition de soutien circule aussi :

http://www.petitionduweb.com/liste_signataire-a007b954224b73d007058324629a4255-25551-f4e2d27d0a145520868ea0dd7f207aa5.html