Malgré cette attente évidente le concert a eu lieu dans un Zénith en "petite configuration" avec les premiers gradins sur les côtés bâchés. Il faut dire que les prix (48 euros en fosse et 70 en gradin "carré or") ont dû en refroidir plus d'un. Par contre ce "petit" Zénith est bourré à craquer avec un public des plus variés allant de jeunes glameurs maquillés au quadras à veste croisée en passant par le trentenaire en jean et baskets, et même des sexagénaires puisque dans les gradins où j'étais, juste derrière moi, j'ai eu deux vieux messieurs un peu (voir très) sourd qui n'ont pas arrêter de commenter le concert (entre les morceaux parce que les vieux sont bien élevés) sur un mode "vieux con-c'était mieux avant". Donc pendant tout le show j'ai eu droit à ça :
Un grand n'importnawak mais qui allait bien avec l'ensemble.
La première partie du concert devait être assuré par BLACK VEIL BRIDES (groupe de métal glam "têtes à claques" qui m'insupporte grandement) mais le chanteur ayant perdu son grand-père le groupe a annuler plusieurs dates de sa tournée européenne. Un mal pour un bien puisque nous avons eu KORITNI à la place et cela fait longtemps que j'avais pas entendu une première partie d'un tel niveau. Très bon groupe australien qui a beaucoup écouté AC/DC mais qui l'a bien digéré offrant un rock carré avec un très bon et imposant chanteur (lui on doit pas l'emmerder souvent). Mention au guitariste Eddy Santacreu qui est un soliste tout à fait estimable. Cerise sur le gâteau le son était excellent et sans "effets" (ça c'est pour la suite). Ils ont joué une dizaine de titres en 45 minutes, en finissant sur une reprise du blues "Sweet Home Chicago". J'aurais bien entendu un ou deux titres supplémentaires. Bon accueil amplement mérité du public.
Il a fallu attendre ensuite 35 minutes avant de voir le cirque ne monte sur scène.
C'était donc la deuxième fois que jes les voyais après Wembley en décembre 2011 et je suis toujours divisé sur ce que je vois.
Le côté positif c'est que c'est un vrai show à l'américaine et que le dispositif scénique est impressionnant surtout pour une salle comme le Zénith où je n'avais jamais encore vu un dispositif pareil. Contrairement à Londres il n'y avait pas de pyrothecnie ce dont personnellement je ne me plains pas car entendre des explosions 3/4 fois par morceau c'est vite saoulant. On a évité aussi les flammes mais vu la chaleur dans le Zénith ce n'était pas un mal. Je pense que ces manquement sont surtout des problèmes de coups. L'élément central du dispositif scénique est un cercle en métal sur lequel tourne la batterie de Tommy Lee. Cette armature allait jusqu'au plafond du Zénith à Paris. Derrière ce cercle se trouve un grand écran où est projeté des vidéos, et autour du cercle il y a des spots de lumières amovibles. Vous combinez les trois et vous en prenez vraiment plein la gueule. Faut pas être épileptique. En plus le groupe avait amené avec lui deux danseuses/choristes qui ont eu beaucoup de mal a existé face à ce déferlement visuel.
Les membres du groupe ne sont plus tout jeunes mais ont globalement "fait le boulot". Vince Neil chante comme un "gros" canard mais il a toujours chanté comme un canard même si il était plus fin à l'époque. Il a bien assuré la première moitié, après c'est descendu en flèche avec beaucoup d'approximations et d'essoufflements. Le plus gros naufrage vocal fût "Dr. Feelgood" où il a bouffé la moitié des paroles. Nikki Sixx avait l'air un peu ailleurs passant la plupart de son temps à boxer son (faux) micro pendulaire accroché au plafond ou a exhiber ses guitares au public (tu l'as vu ma belle basse rouge brillante). Mick Mars on se demande comment il tient toujours debout. Ses mains sont de plus en plus raides. Tout ce qui est rythmique passe bien mais sur les solos c'est plus aléatoire. Celui qui s'en est sorti le mieux c'est Tommy Lee. Il tient très bien son rôle derrière ses fûts. Musicalement son solo de batterie "Rollercoaster" n'a aucun intérêt mais visuellement ça le fait. Il a été aussi celui qui a le plus communiqué avec le public.
Et musicalement me direz-vous? Ben ça joue, où plutôt ça surjoue. Et c'est là pour moi qu'est le gros problème du groupe en live maintenant : tout est amplifié à mort, les instruments sont doublés voir triplés, les choeurs sont en playback, la voix de Vince Neil est tellement trafiquée que c'est en parfois ridicule, voir sur "Home Sweet Home" où il commence à chanter. Il trouve sa voix pas assez en avant et fais signe à la technique d'augmenter sa réverb. Il chante alors une phrase avec une voix digne d'une cathédrale et fais signe à nouveau pour que l'on diminue la réverb. Nous écoutons donc de la musique sous testosterone et pour donner un peu l'impression que ce n'est pas complètement du playback on pousse bien les niveaux à fond pour offrir un "mur du son" infranchissable avec à son sommet Mick Mars qui avait une réverb ce lundi soir.
A peine il effleurait sa guitare qu'on avait un Boeing 747 qui décollait. Par moments je pense qu'il aurait pu jouer rien qu'en soufflant sur ses cordes tellement il avait de réverb.Face à cette attaque visuelle et sonore permanente on se dit au bout d'un moment que si on enlevait le décor avec le "Rollercoaster", la pyrotechnie et les divers effets pour booster le groupe, et bien il ne resterait pas grand-chose, voir rien. Le groupe se résume maintenant un énorme barnum sonore, un spectacle totalement artificiel, au demeurant pas désagréable, mais qui fait assez "toc". Il y a dans leur concert une énorme peur du vide, qu'il soit visuel ou sonore, alors on en rajoute encore et encore, quitte à ce que ça déborde de partout. Je trouve que sur ce point ils sont au même niveau que Madonna. Ils ont fait une résidence à Las Vegas en ce début d'année. Ils ont bien fait, c'est l'endroit parfait pour eux. Pour conclure ce grand numéro de cirque musical nous avons eu droit à un lancé de seaux de faux sang qui ont noyé quelques portables dans les premiers rangs.
Le concert a duré 90 minutes sans rappel avec 15 morceaux plus un solo de batterie. Une setlist avec tous les hits du groupe : "Wild Side" en ouverture et "Kickstart My Heart" en conclusion. Bien aimé "Too Fast For Love" pour ma part que je n'avais pas entendu à Londres et qui est vraiment un très bon titre live. Malgré quelques sifflements et "remboursez!" à cause de l'absence de rappel les gens avaient l'air content du concert.
Wild Side
Live Wire
Too Fast for Love
Saints of Los Angeles
Shout at the Devil
Don't Go Away Mad (Just Go Away)
Same Ol' Situation (S.O.S.)
Looks That Kill
Piece of Your Action
Primal Scream
Smokin' in the Boys' Room
Rollercoaster Drum Solo
Dr. Feelgood
Girls, Girls, Girls
Home Sweet Home
Kickstart My Heart
Voici une vidéo de KORITNI ce soir là :
[youtube]T3qG806S7EA[/youtube]
et une du drum solo de Tommy Lee avec "Zean Clode" en guest :
[youtube]7HzhJaAyIS8[/youtube]
Pour ceux qui ne sont pas venus, qui ont des doutes sur le groupe, qui veulent du hard rock glam haut en couleurs, deux conseils :
1/ Acheter le DVD "Carnival Of Sins" qui date de 2007, qu'on doit trouver à moins de 10 euros facilement. Il représente très bien le groupe, musicalement et visuellement.
2/ Venir voir STEEL PANTHER au Bataclan le 30 octobre 2012 : c'est moins cher, mieux joué, mieux chanté, y'a plus de boobs et c"est beaucoup plus rigolo.
EDIT : J'ai oublié deux petites trucs dans mon report. A la demande de Nikki Sixx deux filles sont montées sur scène soi-disant pour traduire ces propos mais comme elles ne disaient rien elles ont fini "groupies danseuses" pour "Primal Scream" avant d'être reconduites assez sèchement en dehors de la scène par un membre du staff. Enfin sur la vidéo projetée pendant "Girls, Girls, Girls" qui comportait des visages de femmes il m'a semblé reconnaître celui de... Justin Bieber.
